Rupert Sheldrake n'aime pas la science

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Jean-Francois
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#351

Message par Jean-Francois » 15 déc. 2013, 15:32

Dave a écrit :Sommes-nous d'accord pour dire qu'il est tout à fait plausible qu'il subsiste toujours des questions scientifiques (qui ne sont pas forcément les mêmes) sans réponses claires? Si nous sommes d'accord, je dis seulement qu'une question scientifique sans réponse claire touchant la notion de conscience (en tant que telle ou en tant que conscience DE quelque chose) pourrait toujours subsister. J'explique pourquoi il pourrait en être ainsi. Je ne dis rien de plus
En référant à Godël, à Staune, à Penrose, vous faisiez plus: vous parliez de ce qu'ils n'abordent pas vraiment. Il y a franchement peu de phénomènes, voire aucun qu'on peut expliquer "jusqu'au bout", i.e., à tous les niveaux scientifiques. Et ça sera sans doute longtemps le cas, mais cela n'a aucun rapport avec les auteurs précités (surtout pas Godël).

Si, selon vous, pour comprendre quelque chose il faut aller "jusqu'au bout", il n'y a rien qu'on comprend. Mais l'"ignorance" scientifique est d'un autre calibre que les autres formes d'ignorances humaines (philosophie, théologie, zozoterie): elle est loin d'être totale.
je considère bien faire la différence entre l'incomplétude formelle du théorème de Gödel et une autre forme d'incomplétude disons plus fondamentale (même si j'ai bêtement mêlé les deux sans m'en rendre compte à un certain moment)
Maintenant la distinction est plus claire mais ce qui est totalement flou pour moi c'est ce que pourrait bien être cette "incomplétude plus fondamentale".
On n'est effectivement pas dans le domaine de la philosophie pure, mais la notion de conscience demeure en partie philosophique
Sans doute moins que les philosophes aimeraient le croire, à mon avis. Si la philosophie peut aider à formuler ce qu'on attend d'une manifestation consciente, je pense qu'elle ne permettra pas de trouver une définition ontologique de la conscience qui permettent à la science de progresser. En fait certaine réflexions philosophiques nuisent sans doute plus qu'elles favorisent la compréhensions des faits. C'est un peu ce que vous faites en citant "Kant" puis en concluant:
"Comprendre « complètement » la conscience reviendrait en partie à essayer de comprendre ou de démontrer un axiome (ou un postulat). Comment faire?"
Comment faire? En laissant tomber ce genre de barrière purement philosophico-théorique et en tentant d'expliquer ce qu'on peut expliquer. On n'arrivera certainement pas à "comprendre complètement*" mais on comprendra quelque chose.

* Ce qui, dépendant de l'étendue de ce "complètement", peut de toute façon être impossible.
C'est comme la pensée. On sait que ça existe dans le cerveau, mais on n'a encore pourtant (à ma connaissance) jamais observé directement une pensée ou l'image mentale d'une pensée
Une pensée n'existe pas dans le cerveau. Une pensée n'est pas un objet qui a une existence propre. C'est un phénomène subjectif associé à de l'activité cérébrale et on observe l'activité cérébrale. On peut donc corréler "pensées" et activité cérébrale, même si a) ce genre d'étude est difficile à cause du caractère subjectif de la pensée et b) on ne sait pas encore comment la pensée devient consciente.
Une machine imitant parfaitement les caractéristiques observables d'un humain conscient (pendant combien de temps?) sera-t-elle consciente? Peut-être!
Pourquoi "peut-être" et non pas "oui"? Pensez-vous qu'il existe une particularité "subtile" qui fait qu'une imitation parfaite ne pourrait être confondue avec ce qui est imité?
Bien qu'elle montre qu'elle ne puisse pas modifier significativement les possibilités biologiques de mouvement, par exemple, il n'est pas interdit qu'elle puisse modifier (d'une manière originale) certains états mentaux, ce qui serait une difficulté supplémentaire à établir un modèle explicatif, du moins un modèle le moindrement prédictif des gestes associés à ces états
Pas particulièrement puisque ce que vous dites là est déjà vrai pour n'importe quelle nouvelle connaissance. Pour supposer qu'il y ait quelque chose de radicalement nouveau qui se passe, il faut supposer qu'il y a quelque chose de "magique" dans ces nouvelles découvertes en mécanique quantique.

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Dave
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#352

Message par Dave » 17 déc. 2013, 23:03

Salut Jean-François!


Tu dis :
En référant à Godël, à Staune, à Penrose, vous faisiez plus: vous parliez de ce qu'ils n'abordent pas vraiment.
Oui, je me suis référé à ces trois noms, simplement car ils sont mentionnés dans l'article de Staune justement que j'ai abordé. Au lieu de l'aborder en répétant inutilement ce qui est déjà écrit et que tout le monde peut relire, j'y ai ajouté mes impressions (en espérant qu'elles soient le moindrement logiques et pertinentes) forcément subjectives (en partie, du moins, je ne suis pas parfait), des commentaires et des idées d'une façon plus personnalisée (mais qui ne sont pas nécessairement « mes » idées) qui débordaient peut-être effectivement du cadre strict de l'article.

Cependant, tout au long de mes commentaires, je parle principalement de certains aspects reliés à la notion de conscience tout comme l'article parle principalement de la conscience. Je constate bien que le sujet de la conscience peut être très vaste. Donc, effectivement, « je faisais plus », comme vous le dites avec justesse. Je le sais bien. Je vais aussi considérer que vous n'y voyez aucun problème à ce « plus ».

Contrairement à toi qui connais mieux le sujet, j'admets ne pas avoir d'opinion aussi tranchée par rapport à la possible erreur de Penrose, puisque je n'ai pas lu ses livres, que je ne comprends pas tous les raisonnements importants et que je ne connais pas tous les détails qui entre en considération. C'est donc compréhensible que je n'explique pas exactement en quoi le théorème est bien (ou mal) utilisé par Penrose. Je n'essaie pas non plus de contredire ta position, mais le sujet ne me semble pas facile à comprendre et je ne suis pas parfaitement certain que le niveau de la physique quantique (par exemple) ne sera jamais un niveau important pour l'explication de la conscience, bien que ce ne soit effectivement pas le cas actuellement.
Il y a franchement peu de phénomènes, voire aucun qu'on peut expliquer "jusqu'au bout", i.e., à tous les niveaux scientifiques.
Je suis bien d'accord! Mais, ce n'est pas tout à fait ce que j'ai voulu dire par rapport au problème de la conscience. Si l'on réussit à expliquer un phénomène à un certain « niveau » physique, c'est déjà beaucoup et ça peut, dans certains cas, être déjà satisfaisant pour juger le problème résolu. Pour reprendre un exemple que j'ai déjà abordé (un peu exagéré, j'en conviens, mais qui exprime assez bien l'idée que je tente d'exprimer), si l'on considère l'étude de la chute d'un corps (usuel) dans le vide, l'explication significative (à un certain niveau, ou même à plusieurs niveaux) est satisfaisante et l'on peut même vérifier l'explication à l'aide d'un modèle prédictif. Autrement dit, on peut dire que ce sujet est raisonnablement résolu. L'étude de ce sujet est donc, pratiquement, achevée, épuisée, définitive (à moins d'un contre-exemple éventuel), bien qu'elle ne fournisse pas nécessairement une explication à tous les niveaux scientifiques.

Par contre, si l'on considère l'étude de la conscience, je dis qu'il est possible qu'elle ne soit jamais raisonnablement achevée aussi significativement (par exemple) que la chute du corps, et ce, pour plusieurs raisons. Il se pourrait que la conscience soit toujours un sujet d'étude par le fait que cette notion est très vaste et qu'elle touche un peu à tout (perceptions, impressions, raisonnements, mémoire, sensations, émotions, cognition, conception, langage, méta-langage, imagination, etc.). Il pourrait toujours subsister un manque de donnée essentiel par le fait que sa façon d'être (sa façon de s'exprimer) dépend à la fois de l'activité du cerveau, du corps et de l'environnement toujours changeant. La conscience est une variable à la fois qualitative, quantitative et mal définie.

J'ai expliqué de plusieurs façons (dans mes messages précédents) en quoi cette étude (je devrais plutôt dire « toutes ces » études) pouvait ne jamais être raisonnablement achevée. Voici un autre angle. Il y a une quantité de données biologiques, chimiques, électriques et autres si gigantesque que l'étude de ces données pourrait bien prendre des millénaires. La quantité potentielle hallucinante de réseaux de connexion neuronale (pour ne prendre que cet aspect) rend difficile (voire impossible) toute prédiction à long terme. La conscience pourrait être un prolongement d'une inconscience. Ça devient difficile de savoir si l'on a bien compris TOUTES les façons d'être conscient (puisque la conscience en tant que « constante » semble de moins en moins envisageable scientifiquement).

De toute façon, toute explication demeure en partie subjective et ce que je trouve intéressant dans tout ça, c'est de pouvoir accepter la possibilité de toujours découvrir des structures fonctionnelles originales. Par analogie, dans le domaine des mathématiques, il n'y a pas, à priori de fin aux découvertes et à la production de définitions. Qui dit nouvelles idées, dit nouvelles structures cérébrales, et ce, sans compter que la taille du cerveau puisse grossir au fil des siècles. Je n'ai pas encore donné assez d'exemples qui puissent aller dans la possibilité que j'exprime? Le temps que l'on comprenne quelque chose, le cerveau s'est déjà modifié. Pas de manière fondamentale, mais assez pour avoir la possibilité de continuer l'étude de la conscience, assez pour changer significativement les états mentaux et donc le comportement à long terme.

L'expression « pas jusqu'au bout du bout » est vraie et logique justement aussi par le fait même de la subjectivité irréductible (la conscience) et non seulement par le manque de donnée (souvent devenu non significatif) du à la limite de précision de l'appareil de mesure (comme dans l'exemple de la chute du corps). Sommes-nous au moins d'accord sur cette possibilité d'incomplétude? Corréler une activité précise du cerveau à un état mental est déjà une activité potentiellement (en partie, du moins) subjective. La subjectivité est une condition humaine, une expression d'une limite. Malgré ses possibilités, le cerveau demeure limité dans sa compréhension (en particulier, de lui-même).
Et ça sera sans doute longtemps le cas, mais cela n'a aucun rapport avec les auteurs précités (surtout pas Godël).
Je vois un peu ce que tu veux dire. Selon moi, cela a un rapport dans le sens précis de la conscience considérée dans la perspective informatique. J'admets avoir dépassé ce cadre précis. Tu as raison.

D'une manière générale, on peut toujours (en mathématique, du moins) s'arranger pour déplacer les questions indécidables, mais il en restera toujours. Il s'agit de faire un choix pour celles qui sont ou qui seraient actuellement significatives pour nous (il subsiste même encore de la subjectivité dans le terme « significatif ») pour qu'il ne reste (on le souhaite) que des questions sans significations pour nous. Une manière d'envisager une absence (raisonnablement) complète de subjectivité réside dans l'élaboration de modèles prédictifs, ce qui est pratiquement impossible dans la modélisation à long terme du cerveau (à cause des effets chaotiques).
Si, selon vous, pour comprendre quelque chose il faut aller "jusqu'au bout", il n'y a rien qu'on comprend. Mais l'"ignorance" scientifique est d'un autre calibre que les autres formes d'ignorances humaines (philosophie, théologie, zozoterie): elle est loin d'être totale.
Si la philosophie signifie une réflexion cohérente et logique alors je l'enlèverais de la liste. Pour le reste, je suis totalement d'accord avec vous.
Maintenant la distinction est plus claire mais ce qui est totalement flou pour moi c'est ce que pourrait bien être cette "incomplétude plus fondamentale".
C'est de dire « je ne sais pas » à une question scientifique (qui n'est pas toujours la même, mais qui existe). C'est d'accepter la possibilité que nos connaissances ne soient jamais raisonnablement achevées, « complètes ».
Sans doute moins que les philosophes aimeraient le croire, à mon avis.
Peut-être bien. « Moins », oui, tout à fait. Mais, « aucunement »? Personnellement, ça ne me dérangerait pas du tout qu'on puisse expliquer un jour ce qu'est exactement la conscience scientifiquement, bien au contraire, ça serait fascinant. Par analogie, ça serait comme trouver enfin une source d'énergie inépuisable. J'aimerais bien cela, mais je n'en vois pas personnellement la possibilité logique. Comment savoir que notre explication n'a plus enfin aucune trace de subjectivité? Il faudrait expliquer de façon parfaitement objective toute explication antérieure toujours (jusqu'à maintenant) en partie subjective. Tout ça, je le répète, n'a rien de dramatique.
Je pense qu'elle ne permettra pas de trouver une définition ontologique de la conscience qui permette à la science de progresser.
Je suis d'accord! Cependant, certains philosophes se sont au moins forcés à produire des concepts précis pouvant être utilisés par la science.
En fait certaines réflexions philosophiques nuisent sans doute plus qu'elles favorisent la compréhension des faits.
Oui! Très certainement! Du moins, elles nous permettent la compréhension de ce qui n'est pas des faits. Ce qui arrive aussi, c'est que beaucoup de philosophes se réfugient dans une métaphysique de « mondes possibles » complètement infalsifiable et déconnecté des faits établis scientifiquement. Ça me semble très peu productif et même tombé dans la facilité lorsqu'on ne produit QUE des idées sans jamais les confronter aux faits.
C'est un peu ce que vous faites en citant "Kant" puis en concluant:
"Comprendre « complètement » la conscience reviendrait en partie à essayer de comprendre ou de démontrer un axiome (ou un postulat). Comment faire?"
Comment faire? En laissant tomber ce genre de barrière purement philosophico-théorique et en tentant d'expliquer ce qu'on peut expliquer. On n'arrivera certainement pas à "comprendre complètement*" mais on comprendra quelque chose.
Ici, je n'ai pas voulu faire de la philosophie « philosophante ». J'ai simplement voulu soulever une limite théorique logique, le fait que toute explication repose sur des postulats ou des axiomes et que la conscience pouvait raisonnablement être comprise comme un axiome de l'existence. Ça ne change rien à la volonté de continuer les recherches. Ce n'est pas parce qu'on ne peut aller plus vite que la vitesse de la lumière qu'on s'empêchera de construire des engins toujours plus rapides.

La recherche scientifique ne doit pas être stimulée dans la recherche d'un absolu. Par exemple, la personne qui est persuadée que la science expliquera significativement tout un jour demeure dans une croyance infondée. Évidemment, cette personne pourra contribuer positivement à faire avancer la science (par son envie d'avoir raison, du moins), ce qui est bien. Mais, son attitude à entretenir des croyances infondées pourrait très bien avoir des répercussions négatives dans d'autres domaines, ce qui n'est pas souhaitable.

Je dis seulement qu'il faut garder à l'esprit l'importance de la logique, l'importance de bien faire de l'ordre dans notre tête, l'importance de ne pas prendre nos croyances pour des faits ou pour des affirmations que l'on tiendra comme véridiques coute que coute. Ainsi, le développement de la science ne doit pas être stimulé par la recherche d'absolus. Elle doit, selon moi, être stimulée par le plaisir même de découvrir de nouveaux faits, de nouvelles explications, de nouveaux modèles, par son processus même (malgré l'aspect parfois obligatoirement répétitif de certaines tâches de « col bleu »), par la fierté même de contribuer à son essor, à l'encourager.
Une pensée n'est pas un objet qui a une existence propre. C'est un phénomène subjectif associé à de l'activité cérébrale et on observe l'activité cérébrale. On peut donc corréler "pensées" et activité cérébrale, même si a) ce genre d'étude est difficile à cause du caractère subjectif de la pensée et b) on ne sait pas encore comment la pensée devient consciente.
Je n'ai pas voulu dire le contraire. Ça me fait bien sourire votre propension à trouver l'interprétation la plus débile de votre interlocuteur. C'est sûrement un effet secondaire du côtoiement trop fréquent de « zozos », j'imagine. Je peux très bien dire « dans le cerveau » dans le sens que j'ai simplement voulu abréger mon discours et que l'on peut raisonnablement interpréter justement comme un phénomène associé à de l'activité cérébrale (du cerveau, donc!) que l'on peut observer. Ne sois donc pas surpris de la longueur de mes textes...
Pourquoi "peut-être" et non pas "oui"? Pensez-vous qu'il existe une particularité "subtile" qui fait qu'une imitation parfaite ne pourrait être confondue avec ce qui est imité?
La subtilité est en partie mentionnée dans la question « pendant combien de temps? ». Aussi, le terme « parfait » reste bien théorique, subjectif et vague du fait que chaque personne réagit différemment et parfois d'une façon inexplicable. J'imagine aussi que ça dépend comment la machine a été construite. En ce sens, je maintiens mon « peut-être ». Sinon, la manière dont tu l'exprimes, c'est pratiquement tautologique et le « oui » devient forcé.
Pas particulièrement puisque ce que vous dites là est déjà vrai pour n'importe quelle nouvelle connaissance. Pour supposer qu'il y ait quelque chose de radicalement nouveau qui se passe, il faut supposer qu'il y a quelque chose de "magique" dans ces nouvelles découvertes en mécanique quantique.
Pour moi, dire « manière originale » ne veut pas dire « radicalement nouveau ». Tu sembles associer ces deux expressions comme si je pensais qu'elles signifiaient la même chose. La nouveauté serait dans un état mental vécu pour la première fois, bien que sa possibilité existait déjà. Je n'ai pas parlé de mécanique quantique. J'ai parlé de découverte en général (qui modifirait la structure du cerveau). Pour moi, le fait qu'il puisse subsister des questions sans réponse ne nous force pas à croire qu'il y a quelque chose de « magique » à la conscience. La magie est surtout une impression. On ne peut pas de toute façon prouver qu'un phénomène est magique ou vraiment créatif. Du moins, comme tu le dis avec justesse, ça ne nous permet pas d'avancer dans la compréhension des choses.


Cordialement.

Jean-Francois
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#353

Message par Jean-Francois » 18 déc. 2013, 03:11

Hello Dave,
Je ne réponds qu'à quelques points. S'il y en a un autre sur lequel vous désirez que j'exprime une opinion, demandez. Mais je ne répondrai pas à tout.
Dave a écrit :
Une pensée n'est pas un objet qui a une existence propre. C'est un phénomène subjectif associé à de l'activité cérébrale et on observe l'activité cérébrale. On peut donc corréler "pensées" et activité cérébrale, même si a) ce genre d'étude est difficile à cause du caractère subjectif de la pensée et b) on ne sait pas encore comment la pensée devient consciente.
Je n'ai pas voulu dire le contraire. Ça me fait bien sourire votre propension à trouver l'interprétation la plus débile de votre interlocuteur. C'est sûrement un effet secondaire du côtoiement trop fréquent de « zozos », j'imagine
Désolé d'avoir mal compris. Comme il se fait des enregistrements (imagerie) sur des personnes faisant des tâches cognitives depuis un certain temps, ça peut aussi expliquer que j'ai mal interprété la fin de la phrase:
"C'est comme la pensée. On sait que ça existe dans le cerveau, mais on n'a encore pourtant (à ma connaissance) jamais observé directement une pensée ou l'image mentale d'une pensée."
Il est question d'observer une pensée, pas d'enregistrer l'activité cérébrale. En plus, dans le cas ou l'activité cérébrale représente la pensée, "image mentale de pensée" c'est plutôt redondant.

Sinon, non seulement on enregistre des pensées par imagerie depuis un bon moment mais des chercheurs ont même obtenus des enregistrements de neurones actifs quand des humains pensent à des personnes en particulier (exemple).
JF a écrit :Pas particulièrement puisque ce que vous dites là est déjà vrai pour n'importe quelle nouvelle connaissance. Pour supposer qu'il y ait quelque chose de radicalement nouveau qui se passe, il faut supposer qu'il y a quelque chose de "magique" dans ces nouvelles découvertes en mécanique quantique.
Pour moi, dire « manière originale » ne veut pas dire « radicalement nouveau ». Tu sembles associer ces deux expressions comme si je pensais qu'elles signifiaient la même chose. La nouveauté serait dans un état mental vécu pour la première fois, bien que sa possibilité existait déjà. Je n'ai pas parlé de mécanique quantique. J'ai parlé de découverte en général (qui modifirait la structure du cerveau)
Dans ce cas, je trouve parfaitement trivial qu'une connaissance nouvelle entraine une "modification de certains états mentaux" puisque ce sera forcément le cas pour toute nouvelle connaissance*. L'interprétation (voir *) dont il était question était celle de cette phrase:
"En effet, de nouvelles découvertes peuvent modifier fondamentalement notre façon d'être conscient"
"Modifier fondamentalement" a bien une connotation "radicale". Est-ce que la seule chose à laquelle vous pensiez est une très hypothétique "nanotechnologie"? Disons que ça ne se déduisait pas particulièrement de la phrase précédente qui parlait de phénomènes mal compris ("[p]ersonnellement, je ne vois pas comment il serait logiquement possible d'éliminer complètement la conscience des phénomènes qui ne sont pas suffisamment bien compris.") Mais d'accord, ça fait une troisième interprétation très très spéculative.

Enfin, comme vous répondiez à mon exemple sur la mécanique quantique**, et que celle-ci revient souvent dans les échanges, je me suis dit qu'il en était encore question ici.

Jean-François

* Vous disiez: "[c]ependant, votre simplification de la seconde interprétation est, selon moi, abusive. Bien qu'elle montre qu'elle ne puisse pas modifier significativement les possibilités biologiques de mouvement, par exemple, il n'est pas interdit qu'elle puisse modifier (d'une manière originale) certains états mentaux, ce qui serait une difficulté supplémentaire à établir un modèle explicatif, du moins un modèle le moindrement prédictif des gestes associés à ces états."
** "[JF:] La seconde interprétation reviendrait à suggérer que, par exemple, de nouvelles découvertes en mécanique quantique pourraient tout aussi bien nous rendre du jour au lendemain, sans apport technologique, capables de léviter ou faire de la télépathie, ce qui est absurde."
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#354

Message par Dave » 18 déc. 2013, 06:09

Salut Jean-François!


C'est intéressant le lien que vous avez donné. J'avais entendu effectivement parler de ces neurones « isolés » et activés à la pensée de certaines personnes connues. C'est assez passionnant même si, malheureusement, je ne comprends pas exactement de quelle manière elles sont actives. Cela me fait penser... si, un jour, on arrivait à inventer un appareil lisant et retranscrivant littéralement (sur un écran, comme dans des films de science-fiction, par exemple) l'image mentale d'une pensée ou un concept, il me semble que ça serait une révolution. À long terme, ça changerait surement beaucoup notre façon de concevoir et percevoir les choses.

C'est aussi un peu ce que je voulais dire lorsque j'ai écrit « modifier fondamentalement ». L'environnement change beaucoup au fil des époques, ce qui influence notre conception de la réalité (nos besoins secondaires ne sont pas les mêmes). Le terme « fondamental » était surement excessif de ma part, c'est vrai, mais je voulais en même temps exprimer l'idée qu'il y ait une certaine brisure d'une continuité progressivement (mais relativement rapidement) et complètement remplacée par une autre continuité de conscience. Ce n’est pas très clair, j'en conviens, d'autant plus que je n'ai pas d'exemple précis qui me vienne en tête à part ce qui suit.

Il existe, à ma mémoire, une théorie concernant la perception de la couleur des pommes qui a dû être aiguisée pour assurer la survie de l'homme à une certaine époque (pour savoir si elles étaient mûres ou non). (C'est un peu vague, car je n'arrive pas à retrouver la théorie en question.) Depuis ce temps, il y aurait certaines couleurs que l'on distinguerait mieux entre elles que d'autres malgré une différence de longueur d'onde équivalente. Êtes-vous au courant d'une théorie qui ressemblerait à cela?

Aussi, vous dites :
Dans ce cas, je trouve parfaitement trivial qu'une connaissance nouvelle entraine une "modification de certains états mentaux" puisque ce sera forcément le cas pour toute nouvelle connaissance.
Oui, c'est dans l'ensemble ce que je voulais exprimer et ce que je trouvais aussi trivial justement. Il me semble que nous soyons d'accord sur le fond et je comprends d'ailleurs assez bien que mon discours puisse te paraitre un peu banal (très peu de contenu). Enfin...


Et merci pour le lien.

Mireille

Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#355

Message par Mireille » 24 janv. 2014, 00:28

Un article publier dans la revue : La Recherche L'actualité des sciences contre les idées de Rupert Sheldrake.

http://www.larecherche.fr/idees/touche- ... 014-169942

Jean-Francois
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#356

Message par Jean-Francois » 31 mai 2022, 18:12

Je remonte ce fil pour ajouter un texte récent de Massimo Pigliucci sur Sheldrake. Je pensais que ce dernier avait à peu près disparu de la sphère médiatique mais ça a l'air que non.

Et il ne semble toujours pas aimer la science... sans doute parce qu'elle ne valide toujours pas ses génialissimes hypothèses :D

Jean-François

P.S., pour conserver le lien: une critique de "The Science Delusion" par J. Greenbank.
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#357

Message par thierry » 31 mai 2022, 20:26

Jean-Francois a écrit : 31 mai 2022, 18:12 Je remonte ce fil [...]
Marrant, je réfléchissais plus ou moins à faire une réponse à spin-up, rapport à un autre fil de discussion.
(@spin-up : merci pour ta réponse, pas trop ironique en plus !)
J'avais platement argué que les neurosciences n'impliquaient pas de réel changement de "paradigme" au même titre que les découvertes astronomiques de la seconde moitié du dernier millénaire.
Bon, votre échange avec Dave (ne serait-ce que dans la dernière page de ce fil) m'ôte l'idée de m'embourber dans des sujets que je maîtrise très peu.
Je ne comprends pas toujours ta posture un peu "rentre-dedans" de ci de là (fréquentation un peu trop récurrente de "zozos" d'après Dave ? :lol: ) mais bref. Très bon échange ! Thks !

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#358

Message par Christian » 31 mai 2022, 20:32

thierry a écrit : 31 mai 2022, 20:26 Bon, votre échange avec Dave (ne serait-ce que dans la dernière page de ce fil) m'ôte l'idée de m'embourber dans des sujets que je maîtrise très peu.
Je ne comprends pas toujours ta posture un peu "rentre-dedans" de ci de là (fréquentation un peu trop récurrente de "zozos" d'après Dave ? :lol: ) mais bref. Très bon échange ! Thks !
Jean-François: https://www.flamewarriorsguide.com/warr ... master.htm
« I suppose it is tempting, if the only tool you have is a hammer, to treat everything as if it were a nail. »
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#359

Message par Jean-Francois » 31 mai 2022, 21:07

thierry a écrit : 31 mai 2022, 20:26ent de "paradigme" au même titre que les découvertes astronomiques de la seconde moitié du dernier millénaire
Vous pensez que "pas de changement de "paradigme" au retentissement social équivalent à celui de l'héliocentrisme" = "aucun progrès scientifique important"? Je pense que c'est faux.

De nombreux changements de paradigmes ne sont pas des catastrophes révolutionnaires* mais des transformations lentes de mentalités en fonction des découvertes. La génétique actuelle n'est pas celle de Morgan et encore moins celle de Mendel. La façon dont on perçoit le cerveau aujourd'hui n'est pas celle de la fin du XIXe siècle, loin de là.

Ça va aussi de paire avec l'évolution sociale. Pas mal des sociétés actuelles sont plus ouvertes aux changements, il y a moins de réticences de nos jours pour la nouveauté qu'aux temps ou la Vérité était ce que le Roi ou le Pape (ou la Tradition) affirmaient qu'elle doit être. Ça réduit le choc "paradigmatique". Aujourd'hui, un gadget comme celui-là* ne provoquera de haut-cris appelant à brûler les hérétiques. Pourtant, c'est assez révolutionnaire quand on pense comme il faut à la masse préalable de connaissances (en électronique, informatique, neuro, etc.) que cela prend pour arriver à une telle technologie**... et ça n'aurait été impensable il y a 40 ans.

Jean-François

* Juste un exemple parmi tous les gadgets permettant une sorte de "contrôle par la pensée" (assisté par ordinateur).
** Surtout si on tient aussi compte que ça fait cent ans que les parapsychologues promettent de comprendre la télékinésie ("naturelle", i.e., pas assistée par ordinateur) sans trop de succès :mrgreen:
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#360

Message par richard » 31 mai 2022, 22:02

Nous ne sommes pas plus prêts à changer de paradigme que nous l’étions il y’a six cents ans lors du passage à l’héliocentrisme. Il y a bien sûr des choses qui nous y ont préparé mais ce sont plutôt elles qui sont les prémices du changement, cf. l’origine de la perspective.
:hello: A+

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#361

Message par thierry » 31 mai 2022, 23:18

Jean-Francois a écrit : 31 mai 2022, 21:07
thierry a écrit : 31 mai 2022, 20:26ent de "paradigme" au même titre que les découvertes astronomiques de la seconde moitié du dernier millénaire
Vous pensez que "pas de changement de "paradigme" au retentissement social équivalent à celui de l'héliocentrisme" = "aucun progrès scientifique important"? Je pense que c'est faux.
J'avoue. Effectivement la notion de paradigme (telle que je l'ai utilisée) revêt un caractère très social. Je ne l'avais pas bien compris en l'écrivant.
Je venais juste de me faire un embryon de culture très généraliste en bouquinant 30 pages d'un bouquin de Russell.

Bref, j'ai hésité à chercher la petite bête sur des conneries (comment hiérarchiser les progrès dans la connaissance ? tu parles a posteriori d'une certaine complexité des modèles je pense, de fécondité, quelque chose qu'on peut bon an mal an quantifier ? j'avoue que ça me semblerait une manière convaincante de voir les choses), partant de là je suis finalement 100% d'accord avec ton message.
* Juste un exemple parmi tous les gadgets permettant une sorte de "contrôle par la pensée" (assisté par ordinateur).
** Surtout si on tient aussi compte que ça fait cent ans que les parapsychologues promettent de comprendre la télékinésie ("naturelle", i.e., pas assistée par ordinateur) sans trop de succès :mrgreen:
Tout doux avec la provoc (je suis un peu parano je te le rappelle). :lol:

Ce qui peut m'agacer parfois (ou me rendre suspicieux, voire simplement pensif, ou enthousiaste !), c'est de voir les avancées en neurosciences utilisées par certains pour régler définitivement des questionnements que j'estime "légitimes" car ce sont les miens simplement*, même si un peu stériles certainement.
Je n'apprécie toujours pas quand Delahene clame qu'on est à 2 doigts d'expliquer la conscience.
Je pense qu'il outrepasse son rôle de scientifique pour devenir paradoxalement un genre de théologien.

Quand des gens citent ici des constructivistes du genre Watzlavick pour finalement dénigrer des Kant, bin.. j'aime pas non plus ! Je ne parle clairement pas de toi, grand Kung Fu Warrior !
(mon dieu, je ne suis pas fier d'intervenir ici après votre échange "ouahou" à toi et Dave :oops: )

Je dirais presque naïvement que je ne vois pas trop le rapport entre ces questions sur la conscience et le libre-arbitre, et des questions scientifiques, de connaissance (la prédiction, l'intersubjectivité et tout ça).
Mais j'ai l'impression qu'on est assez d'accord en fait (et que mes idées étaient un peu moins claires hier, demain on verra bien !)

* edit : hérités d'autres évidemment

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#362

Message par thewild » 01 juin 2022, 10:08

thierry a écrit : 31 mai 2022, 23:18Je n'apprécie toujours pas quand Delahene clame qu'on est à 2 doigts d'expliquer la conscience.
Il dit ça ?
Ca me surprend, dans toutes les conférences qu'il donnait que j'ai écoutées, il me semblait au contraire très prudent sur ce sujet. Il prenait soin de définir ce qu'il entendait par conscience (souvent dans ses études, conscience = awareness). Et il prenait aussi pas mal de précaution pour rappeler que les EEG et autres IRM n'étaient que des corrélats de l'activité cérébrale.
Peut-être est-ce plutôt cette conscience qu'il pense qu'on expliquera bientôt, non ? La conscience au sens "accès d'une information à l'espace de travail global du cerveau". Pas la conscience au sens "expérience subjective et qualia".
"Assurons nous bien du fait, avant de nous inquiéter de la cause." Bernard Le Bouyer de Fontenelle

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#363

Message par spin-up » 01 juin 2022, 10:51

thierry a écrit : 31 mai 2022, 23:18 Ce qui peut m'agacer parfois (ou me rendre suspicieux, voire simplement pensif, ou enthousiaste !), c'est de voir les avancées en neurosciences utilisées par certains pour régler définitivement des questionnements que j'estime "légitimes" car ce sont les miens simplement*, même si un peu stériles certainement.
Je n'apprécie toujours pas quand Delahene clame qu'on est à 2 doigts d'expliquer la conscience.
Je pense qu'il outrepasse son rôle de scientifique pour devenir paradoxalement un genre de théologien.
C'est un peu rude. Stanislas Dehaene a mis les mains dans le cambouis et les avancées en neurosciences dont il parle viennent de lui. Et pour le coup, si tu veux un exemple de changement de paradigme, ses découvertes sur les processus conscients inconscients en sont un.
Et comme dit thewild, il ne s'avance pas sur des notions de conscience phénomenale, il traite de la conscience d'accès.

Personnellement je tique toujours quand on veut interdire d'etudier quelque chose scientifiquement, sous prétexte que ca ne "relèverait pas de la science".

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#364

Message par richard » 01 juin 2022, 11:01

spin-up a écrit : 01 juin 2022, 10:51Personnellement je tique toujours quand on veut interdire d'etudier quelque chose scientifiquement, sous prétexte que ca ne "relèverait pas de la science".
Comme l’acupuncture, l’homéopathie, la psychanalyse, et en définitive toutes les médecines alternatives, tout ce qui est psy et tout le paranormal.
:hello: A+

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#365

Message par spin-up » 01 juin 2022, 11:22

richard a écrit : 01 juin 2022, 11:01 Comme l’acupuncture, l’homéopathie, la psychanalyse, et en définitive toutes les médecines alternatives, tout ce qui est psy et tout le paranormal.
Tu melanges un peu tout: des pratiques, des theories et des phénomènes.

L'homéopathie et l'accupuncture présentent quelques affirmations testables. Et quand on les teste scientifiquement, on trouve qu'elles sont fausses.
Si les médecines alternatives sont "alternatives" c'est pour une et une seule raison: elles n'ont pas fait preuve d'efficacité lors de tests rigoureux.

La psychanalyse fait des affirmations (souvent basées sur un inconscient innaccessible) qui sont irréfutables et donc non testables. Des le départ, ca ne remplit pas les critères pour une théorie scientifique.

Le psy, le paranormal sont de supposés phénomènes. La, la première etape est d'etablir une observation avérée. Ceux qui prétendent qu'ils ne sont pas observables devraient arrêter de prétendre qu'ils sont réels.

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#366

Message par richard » 01 juin 2022, 12:00

spin-up a écrit : 01 juin 2022, 11:22L'homéopathie et l'accupuncture présentent quelques affirmations testables. Et quand on les teste scientifiquement, on trouve qu'elles sont fausses.
Si les médecines alternatives sont "alternatives" c'est pour une et une seule raison: elles n'ont pas fait preuve d'efficacité lors de tests rigoureux.
La psychanalyse fait des affirmations (souvent basées sur un inconscient innaccessible) qui sont irréfutables et donc non testables. Des le départ, ca ne remplit pas les critères pour une théorie scientifique.
spin-up a écrit : 01 juin 2022, 10:51Personnellement je tique toujours quand on veut interdire d'etudier quelque chose scientifiquement, sous prétexte que ca ne "relèverait pas de la science".
C’est bien ce que je dis, c’est contradictoire.Il faudrait étudier des trucs qui ne relèverait pas de la science mais l’homéopathie, l’acupuncture, la psychanalyse ne relèvent pas de la science car « quand on les teste scientifiquement, on trouve qu’elles sont fausses ».
C’est à dire qu’il faudrait étudier scientifiquement tout ce qui ne relèverait pas de la science sauf ce qui ne relèverait pas de la science.

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#367

Message par nikola » 01 juin 2022, 13:20

richard a écrit : 01 juin 2022, 12:00 C’est bien ce que je dis, c’est contradictoire.Il faudrait étudier des trucs qui ne relèverait pas de la science mais l’homéopathie, l’acupuncture, la psychanalyse ne relèvent pas de la science car « quand on les teste scientifiquement, on trouve qu’elles sont fausses ».
C’est à dire qu’il faudrait étudier scientifiquement tout ce qui ne relèverait pas de la science sauf ce qui ne relèverait pas de la science.
Tu joues sur les mot.
Non, il ne faut pas (on n’est pas obligé de perdre du temps dès qu’un zozo avance des trucs chelous), mais si on veut tester la véracité des affirmations, oui, il faut.
Les affirmations pseudo-scientifiques relèvent de la science et de la philosophie des sciences, donc l’homéopathie, l’acupuncture ou la psychanalyse en relèvent, sauf que les deux premières ont vu leurs affirmations balayées par les connaissances actuelles et par des expériences scientifiques, la dernière, vu sa non-testabilité, ne permet même pas de tenter des expériences.
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#368

Message par richard » 01 juin 2022, 13:43

Oui c’est bien ce que je dis
richard a écrit : 01 juin 2022, 12:00Il faudrait étudier scientifiquement tout ce qui ne relèverait pas de la science sauf ce qui ne relèverait pas de la science (l’acupuncture, l’homéopathie, la psychanalyse, la télépathie, etc.).
:hello: A+

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#369

Message par richard » 01 juin 2022, 13:52

nikola a écrit : 01 juin 2022, 13:20 l’homéopathie, l’acupuncture ou la psychanalyse relèvent de la science sauf que les deux premières ont vu leurs affirmations balayées par les connaissances actuelles et par des expériences scientifiques, la dernière, vu sa non-testabilité, ne permet même pas de tenter des expériences.
Justement il était question d’étudier scientifiquement ce qui ne relève pas de la science.
spin-up a écrit : 01 juin 2022, 10:51 Personnellement je tique toujours quand on veut interdire d'etudier quelque chose scientifiquement, sous prétexte que ca ne "relèverait pas de la science".
Dernière modification par richard le 01 juin 2022, 14:09, modifié 1 fois.
:hello: A+

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#370

Message par Jean-Francois » 01 juin 2022, 13:59

thierry a écrit : 31 mai 2022, 23:18Je n'apprécie toujours pas quand Delahene clame qu'on est à 2 doigts d'expliquer la conscience
Citez-le.

Mais, même si lui exagérait sur le sujet, en quoi les neurosciences ne permettent pas d'approcher une explication de la conscience? Et quelle est l'alternative que vous privilégiez: quelle explication théorique avez-vous et quels sont les arguments qui la justifie? Parce qu'on ne peut pas dire que vous exprimiez grand-chose de vos questionnements et de la manière dont il serait possible d'y répondre.

Vous suggériez que Mic777 avait aussi des questionnements. Je ne vois pas les choses ainsi puisqu'il ne se pose pas trop de question sur son modèle passant par l'"immatériel" (il a admis qu'il est difficile voire impossible d'étudier le sujet) et qu'il n'est pas très intéressé par ce que les matérialistes ont à dire. Il ne dit peut-être pas tout* mais son "questionnement" semble, en apparence, se borner à défendre qu'on ne saura jamais ce qu'est la conscience. Est-ce que vous aussi, vous trouveriez dommage qu'on puisse rendre le "mystère de la conscience" moins mystérieux?

Le mystère à parfois des attraits "romantiques", c'est vrai, mais à défaut de compétition sérieuse le modèle "matérialiste" finira sans doute par s'imposer.
Je dirais presque naïvement que je ne vois pas trop le rapport entre ces questions sur la conscience et le libre-arbitre, et des questions scientifiques, de connaissance (la prédiction, l'intersubjectivité et tout ça)
Le scientifique cherche à expliquer le monde en prenant le monde à partie, c'est là son moindre défaut :D

Plus sérieusement: les manifestations de conscience sont des phénomènes observables qui fascinent les humains, c'est la base commune. On peut essayer de les expliquer de différentes manières - philosophiques, religieuses, scientifiques, etc. Historiquement, les approches ont été philosophiques et religieuses puisque cela ne fait que très récemment qu'on peut s'atteler au problème de la conscience de manière rigoureusement scientifique. Cela fait que les visions non-scientifiques sont bien plus répandues et que beaucoup de gens (dont des scientifiques) opposent des visions philosophiques (ou "traditionnelles") à la vision matérialiste scientifique**.
Je ne parle clairement pas de toi, grand Kung Fu Warrior !
Je n'ai jamais fait de kung fu de ma vie. La typologie des "flame warriors" est amusante (et beaucoup plus étoffée que celles des signes astrologiques :mrgreen: ) mais je ne prétends pas être un "kung fu warrior".

Jean-François

* Ce qui peut se comprendre, par exemple, si ces arguments qui fondent ses convictions sont du côté du "paranormal" (comme pour jroche) et qu'il n'ignore pas qu'il aurait beaucoup de mal à en montrer la valeur sur le forum.
** Il n'y a qu'à voir comment le libre-arbitre revient régulièrement dans les discussions sur la conscience; alors que, à mon avis, c'est une espèce de tapis de clous métaphysique juste propice à fait faire des tonneaux à celles-ci :D
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#371

Message par Jean-Francois » 01 juin 2022, 14:19

richard a écrit : 01 juin 2022, 13:52Justement il était question d’étudier scientifiquement ce qui ne relève pas de la science.
C'est une ellipse que de dire que la science étudie l'acuponcture, l'homéopathie ou la psychanalyse. Ce que la science peut faire, c'est voir si les modèles proposés par les acuponcteurs/homéopathes/psychanalyste se tirent des observations (quand il y a de l'observable*). Les observations relèvent de la science, les modèles dogmatiques** érigés par ceux qui - par différents moyens et différentes raisons - refusent les résultats des observations n'en relèvent pas vraiment. (Notez que si les modèles avaient été bien soutenus par les observations, ils auraient été incorporés au corpus scientifique.)

La science (i.e., des scientifiques) n'étudie pas les "champs morphiques" de Sheldrake, elle se penche sur les arguments que Sheldrake présente pour soutenir son modèle. Et quand elle le fait, elle n'y voit que de la foutaise (les faits s'expliquent bien mieux d'une autre manière) et passe à autre chose. La science a évalué ce qui pouvait l'être dans le cadre de la démarche scientifique, et c'est l'obstination à s'accrocher au modèle qui finit par ne plus relever de la science. Par exemple, ne pas voir ses "champs morphiques" considérés comme scientifiques chagrine Sheldrake, qui trouve ça trop injuste et gémit qu'il faut changer la science parce qu'il a raison malgré tout.

Jean-François

* I.e., les "affirmations testables" de spin-up.
** Comment appeler autrement des modèles qui seront tenus pour vrais par leurs défenseurs peu importe les résultats contradictoires d'observations maintes fois répétées?
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#372

Message par richard » 01 juin 2022, 18:53

Merci Jean-Francois pour ces précisions ! Ce que dit spin-up c’est qu’il faudrait quand même étudier scientifiquement ce qui n’est pas scientifique, proposition contradictoire donc à priori vouée à l’échec. Il ne faut donc pas s’étonner que l’on puisse dire au début des investigations, ce n’est pas testable donc ce n’est pas scientifique. Bah bien sûr c’est justement ça que l’on cherche à étudier quelque chose qui n’est pas de l’ordre de la science, donc pas forcément testable. Cela dit les médecins chinois soignent depuis des millénaires des milliards de patients d’agents. Il oit bien avoir moyen d’établir quelque cause à effet, donc quelque chose d’un peu scientifique.
Ensuite il ne s’agit pas de critiquer les modèles proposés par les charlatans qui ne sont pas des scientifiques, mais d’établir une théorie qui explique les résultats obtenus même s’ils ne sont pas observables. Je reconnais, la tâche est rude, mais c’est ce que voudrait spin-up
spin-up a écrit : 01 juin 2022, 10:51Personnellement je tique toujours quand on veut interdire d'étudier quelque chose scientifiquement, sous prétexte que ca ne "relèverait pas de la science".
Comment faire pour le satisfaire ?
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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#373

Message par Dominique18 » 01 juin 2022, 19:07

Cela dit les médecins chinois soignent depuis des millénaires des milliards de patients d’agents. Il oit bien avoir moyen d’établir quelque cause à effet, donc quelque chose d’un peu scientifique.
Décidément...
L'OMS ne reconnaît à ce jour aucune médecine chinoise, aucune médecine ayurvédique.
Uniquement des soins qui s'inscrivent à l'intérieur d'un patrimoine et font partie d'une tradition, plutôt de traditions.
La médecine chinoise, c'est comme le beurre en branches.
Elle a été étudiée scientifiquement.
Comme l'homéopathie...
Ce sujet a déjà été abordé et détaillé.
Il y était d'ailleurs aussi question d'un certain Mao...
Aucune légitimité, aucune crédibilité.
Cependant, si on aime s'adonner aux croyances, il y a de quoi faire.
Dernière modification par Dominique18 le 01 juin 2022, 19:14, modifié 1 fois.

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#374

Message par spin-up » 01 juin 2022, 19:13

richard a écrit : 01 juin 2022, 18:53 Merci Jean-Francois pour ces précisions ! Ce que dit spin-up c’est qu’il faudrait quand même étudier scientifiquement ce qui n’est pas scientifique, proposition contradictoire donc à priori vouée à l’échec.
N'importe quoi.
richard a écrit : 01 juin 2022, 18:53 Ensuite il ne s’agit pas de critiquer les modèles proposés par les charlatans qui ne sont pas des scientifiques, mais d’établir une théorie qui explique les résultats obtenus même s’ils ne sont pas observables.
Si des résultats sont obtenus, ils sont forcément observables... réfléchis 5 min, Richard.
Si des résultats ne sont pas observables, on ne peut pas les obtenir et il n'y a rien a expliquer.

C'est comme établir l'arbre phylogenique du monstre du Loch Ness, ou decrypter le génome des licornes. Ca n'a aucun sens.

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Re: Rupert Sheldrake n'aime pas la science

#375

Message par Jean-Francois » 01 juin 2022, 19:14

richard a écrit : 01 juin 2022, 18:53Ce qui dit spin-up qui obsède richard c’est qu’il faudrait quand même étudier scientifiquement ce qui n’est pas scientifique
Corrigé. Spin-up s'est sans doute exprimé un peu abruptement dans une phrase, mais c'est richard qui fait un caca nerveux à propos de cette phrase.

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