Nous avons pu lire quelques belles bêtises, sur ce fil, mais aussi des posts très instructifs, dont les auteurs avaient pris le temps de s'informer, de chercher et de vérifier leurs sources.
Je fais référence, en particulier, aux questions de langues utilisées, aux revendications à ce niveau, etc...
Si on avait encore quelques illusions au sujet du dictateur du Kremlin et de la politique russe ...
La parole à Anna Colin Lebedev...
https://www.nouvelobs.com/bibliobs/2022 ... #modal-msg
Aujourd’hui, la situation est complètement différente. Pour les Ukrainiens, la Russie est lancée dans un projet génocidaire qui passe, en plus de l’extermination physique, par l’effacement de la culture. Dans ce cadre-là, l’art et la littérature deviennent un champ de bataille. Et, d’ailleurs, les Russes ne le nient pas. Une interview du directeur du Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg a fait pas mal de bruit : en parlant des récentes expositions à Paris (la collection Morozov, l’exposition Répine…), il a déclaré : « C’est le drapeau russe qu’on a réussi à planter sur le bois de Boulogne. » Pour les Ukrainiens aujourd’hui, expulser des éléments russes de leur culture est une question de survie.
« Jamais frères ? Ukraine et Russie, une tragédie postsoviétique », d’Anna Colin Lebedev, Seuil.
Les instances occidentales, en principe, je parle de ceux qui portent un projet démocratique, et qui en sont encore garants, devraient avoir compris à qui et à quoi ils ont définitivement affaire.
...Puis arrive Staline qui, lui, est convaincu que l’usage des langues nationales est un danger pour le projet soviétique. Les langues locales sont progressivement marginalisées. Le russe s’implante comme la langue obligatoire, comme la langue de la modernité, de la civilisation, de la grande culture.
A partir des années 1970, une nouvelle loi laisse aux parents le droit de décider dans quelle langue scolariser leurs enfants. Elle contribue à massifier l’usage du russe car les parents pensent à la carrière de leurs enfants ; or la carrière, c’est le russe. Donc oui, lorsque l’Union soviétique disparaît, la langue ukrainienne est assez peu présente dans l’espace public, mais les Ukrainiens ont conscience que c’est parce qu’on ne lui a pas laissé cette place. Le bilinguisme s’est donc reconstruit peu à peu ces trente dernières années, avec une diversité régionale très grande : dans les écoles du Donbass, à l’est de l’Ukraine, et encore plus en Crimée, la majorité des écoles est en russe...
Replacées dans le juste contexte historique, les questions de langue sont à comprendre sur le plan des enjeux géopolitiques et géostratégiques émanant d'un seul pouvoir central autoritaire, toujours le même. 
Le rouleau compresseur russe, et anciennement soviétique, n'a strictement rien à faire des questions humaines, à couleurs culturelles. L'humanisme n'a jamais fait partie de son logiciel.
La Chine suit le même chemin.
Ce qui n'annonce pas des futurs réjouissants.
Le post d'Inso, avec le discours de Josep Borrell ne laisse guère de place au doute.