- Le problème auquel nous faisons face, les défis écologique et climatique, est bien posé
. - la hiérarchisation des enjeux, le choix des priorités et des objectifs à atteindre pour relever ces 2 défis sont, à mon sens, correctement justifiés et chiffrés
. - Les nombreux aspects tels que décroissance de l'extraction annuelle de gaz et de prétrole conventionnel, innovations techniques et leur maturité, aspects industriels, économiques, institutionnels, démographiques, sociologiques sont abordés avec, à mon sens, professionnalisme et souci de rigueur scientifique.
. - Les propositions à visée publique et les propositions à visée privée, les solutions de substitution, de sobriété et efficacité énergétique, de baisse requise de 5% par an des émissions de gaz à effet de serre, de système productif, de croyance erronée en une possible croissance soutenue (AIE, green deal européen), de décroissance et de mix énergétique sont évoqués de façon synthétique avec un souci de concentrer les efforts sur les aspects les plus importants pour faire face à la contrainte énergie-climat (une concentration gage d'efficacité)
. - Les motivations implicitement favorisées me semblent être les bonnes
. - la démarche globale, volontairement concentrée sur le relèvement du défi climatique, est excellente. Elle évite son amalgame avec un positionnement sur d'autres sujets importants mais clivants. Cela nuirait à l'obtention d'une motivation commune sur le sujet brulant du relèvement des défis climatique et écologique dans le peu de temps dont nous disposons (ce 2ème sujet, le défi écologique, demande de relever le défi énergie-climat pour avoir les moyens industriels d'agir)
. - La démarche proposée repose sur une approche globale, systémique, pragmatique, chiffrée, constructive, orientée préférentiellement vers la recherche et la mise en place de solutions plutôt que préférentiellement orientée vers la recherche, la dénonciation, la punition et le contrôle des "coupables".
. - Sans tomber dans les travers d'une économie de plan, l'action de la main invisible d'Adam Smith n'est pas considérée comme la solution miracle à tous nos problèmes. Ces problèmes sont désormais globaux. Ils demandent notamment d'attribuer un prix ou d'affecter des quotas à des ressources naturelles gratuites à protéger (ou d'usage à limiter en raison de leur nuisance). Cela demande donc que certaines décisions soient prises à une échelle globale et non obtenues grace à la seule action du marché (1) [Notons bien que c'est déjà le cas même si ce n'est pas encore adapté à nos besoins actuels. Il faut le faire mieux, et ce, en l'étendant progressivement à une échelle internationale]
. - Le possible effet d'entraînement global d'actions de "petite" envergure (l'action énergique d'1 pays ou 2 pays par exemple) est signalé.
Les Shifters les 17 commandements de la décarbonation
Les Shifters les 17 commandements de la décarbonation
Je trouve très bien présenté et performant le ratio information/durée ce podcast de présentation des objectifs des shifters
Re: Les Shifters les 17 commandements de la décarbonation
Je signale ce lien vers une vidéo de 32 minutes, "The Great Simplification", de Nate Hagens, sous-titrée (en anglais).
Nate Hagens partage, dans une large mesure, l'approche globale et systémique de JM Jancovici proposée aussi par le shift project, carbone 4, la fresque du climat et les shifters.
Cette vidéo est d'une très grande richesse. Elle repose sur une vision historique, globale et systémique de notre société humaine désormais mondiale.
Je signale 3 points cruciaux parmi de nombreux autres.
2/ La mise en évidence de l'un des mécanismes biochimiques à l'origine de nos motivations actuelles.
Sans forcément le savoir, nous recherchons une "récompense" par quelques mililitres de dopamine dans notre cerveau de chasseur-cueilleur. Cette recherche engendre, dans le contexte culturel actuel, une demande sans cesse croissante de pouvoir d'achat/profit. Cette attente de toujours plus de tout est elle-même à l'origine d'une demande physique aditionnelle de plusieurs tonnes de ressources minières et d'équivalent pétrole par personne et par an en moyenne mondiale, un appétit devenu désormais problématique (2).
3/ Une bonne nouvelle (je crains qu'une majorité d'entre nous ne l'ignorent encore pour l'instant).
Ce point est très important. Une partie de notre pessimisme actuel (une des sources de notre immobilisme) résulte d'une sous-estimation de notre (relative) flexibilité culturelle (3).
Et la protection de notre biopshère ?
Je reprocherais tout de même à cette excellente synthèse vidéo (de notre défi mondial actuel) d'évoquer trop brièvement l'impact de notre activité sur la biosphère. Si nous arrivions, malheureusement, à disposer d'une énergie quasi-illimitée ou de solutions de géoingénierie pour endiguer le réchauffement climatique (4), cela nous permettrait de poursuivre notre course au toujours plus de croissance/pouvoir d'achat jusqu'à aboutir à la destruction de notre biosphère (donc de notre société mondiale dans le pire des conflits mondiaux qu'elle aurait jamais connu).
La protection de notre planète doit passer devant la recherche de revanche, de gains de possessions, d'hégémonie politique, culturelle ou religieuse à caractère tribal d'un groupe d'appartenance sur tels ou tels autres (facile de repérer ce biais de caste/solidarité chez les autres, "les méchants", c'est plus difficile mais faisable chez soi-même et son groupe d'appartenance si on en fait l'effort).
(1) Nos indicateurs et prévisions économiques (le PIB et l'indice de croissance) sont aveugles à la réalité physique sous-jacente. Ils nous incitent à complexifier et à pousser ce système dans une voie efficace et à terme sans issue afin de satisfaire à notre demande de toujours plus de tout. La guerre en Ukraine et le COVID ont d'ailleurs illustré la fragilité de notre système économique mondial du fait de cette interdépendance.
(2) La technologie et l'imagination ne permettront pas de poursuivre la croissance que nous avons connue ces 2 derniers siècles et encore moins l'accélération depuis la fin de la 2ème guerre mondiale. Les objectifs de croissance actuels sont une voie sans issue. Il faut nous adapter aux contraintes d'un monde fini.
Je cite juste 2 chiffres pour l'illustrer, cf. US Great Domestic Purchase (Consommation intérieure brute US)
La croissance mondiale du pouvoir d'achat et ses effets "colatéraux" (la destruction de la biopshère et du climat de notre seul et unique habitat) n'est plus possible. La poursuivre serait une condamnation avec un mot que je ne souhaite pas écrire.
(3) Point auquel il faut rajouter la sensibilité aux conditions initiales d'un système dynamique régi par une dynamique du chaos. Cela permet (pour le meilleur ou pour le pire, cela dépend de nous) d'engendrer (ou au moins favoriser) une évolution globale à partir de petites perturbations individuelles...
...mais attention, une fois un état d'équlibre stable atteint, le retour en arrière n'est plus possible. Donc il ne faut pas nous tromper. Notre niveau de responsabilité individuelle dans cette évolution globale n'a jamais atteint un tel niveau dans l'histoire de l'humanité. L'évocation de ce point manque aussi dans la vidéo.
(4) Je ne pense pas que l'on puisse totalement exclure le risque d'une rupture technologique nous donnant accès à une source d'énergie décarbonnée quelques grandeurs d'ordre au dessus de nos ressources en énergie fossile conventionnelle. Contre toute attente, elle pourrait advenir dans les décennies qui viennent (pas d'ITER, je vous rassure). Toutefois, heureusement, si cela advenait, l'épuisement de nos ressources minières devrait limiter nos possibilités de croissance ... ...mais pas assez fortement et pas assez vite.
Nate Hagens partage, dans une large mesure, l'approche globale et systémique de JM Jancovici proposée aussi par le shift project, carbone 4, la fresque du climat et les shifters.
Cette vidéo est d'une très grande richesse. Elle repose sur une vision historique, globale et systémique de notre société humaine désormais mondiale.
Je signale 3 points cruciaux parmi de nombreux autres.
La complexité de notre société actuelle est en effet rendue possible par notre consommation d'énergie fossile à la "quoi qu'il en coûte". Nous la consommons, sans souci du lendemain, dans un temps très inférieur (1 siècle) à la durée nécessaire pour la reconstituer (plusieurs centaines de millions d'années). Cette complexité (cf. la spécialisation internationale des tâches) est source d'efficacité, de croissance et de fragilité (1).1/ Our lives will become less global, more interpersonally engaged, more tethered to natural flows
2/ La mise en évidence de l'un des mécanismes biochimiques à l'origine de nos motivations actuelles.
Sans forcément le savoir, nous recherchons une "récompense" par quelques mililitres de dopamine dans notre cerveau de chasseur-cueilleur. Cette recherche engendre, dans le contexte culturel actuel, une demande sans cesse croissante de pouvoir d'achat/profit. Cette attente de toujours plus de tout est elle-même à l'origine d'une demande physique aditionnelle de plusieurs tonnes de ressources minières et d'équivalent pétrole par personne et par an en moyenne mondiale, un appétit devenu désormais problématique (2).
3/ Une bonne nouvelle (je crains qu'une majorité d'entre nous ne l'ignorent encore pour l'instant).
Il nous faut donc modifier nos "invariants culturels" actuels. Ils ne sont pas invariants du tout contrairement à une idée parfois reçue. Il s'agit de réorienter, par les changements culturels requis, les directions d'action nous fournissant ces quelques mililitres de dopamine moteur de nos motivations.Human hunter-gatherer brains don't change quickly but our behavior and cultural norms move at lightning speed. Our species is incredibly adaptative when we are challenged.
Ce point est très important. Une partie de notre pessimisme actuel (une des sources de notre immobilisme) résulte d'une sous-estimation de notre (relative) flexibilité culturelle (3).
Et la protection de notre biopshère ?
Je reprocherais tout de même à cette excellente synthèse vidéo (de notre défi mondial actuel) d'évoquer trop brièvement l'impact de notre activité sur la biosphère. Si nous arrivions, malheureusement, à disposer d'une énergie quasi-illimitée ou de solutions de géoingénierie pour endiguer le réchauffement climatique (4), cela nous permettrait de poursuivre notre course au toujours plus de croissance/pouvoir d'achat jusqu'à aboutir à la destruction de notre biosphère (donc de notre société mondiale dans le pire des conflits mondiaux qu'elle aurait jamais connu).
La protection de notre planète doit passer devant la recherche de revanche, de gains de possessions, d'hégémonie politique, culturelle ou religieuse à caractère tribal d'un groupe d'appartenance sur tels ou tels autres (facile de repérer ce biais de caste/solidarité chez les autres, "les méchants", c'est plus difficile mais faisable chez soi-même et son groupe d'appartenance si on en fait l'effort).
(1) Nos indicateurs et prévisions économiques (le PIB et l'indice de croissance) sont aveugles à la réalité physique sous-jacente. Ils nous incitent à complexifier et à pousser ce système dans une voie efficace et à terme sans issue afin de satisfaire à notre demande de toujours plus de tout. La guerre en Ukraine et le COVID ont d'ailleurs illustré la fragilité de notre système économique mondial du fait de cette interdépendance.
(2) La technologie et l'imagination ne permettront pas de poursuivre la croissance que nous avons connue ces 2 derniers siècles et encore moins l'accélération depuis la fin de la 2ème guerre mondiale. Les objectifs de croissance actuels sont une voie sans issue. Il faut nous adapter aux contraintes d'un monde fini.
Je cite juste 2 chiffres pour l'illustrer, cf. US Great Domestic Purchase (Consommation intérieure brute US)
- en 1947 : 232 Mds $
- en 2023 : 27 633 Mds $
La croissance mondiale du pouvoir d'achat et ses effets "colatéraux" (la destruction de la biopshère et du climat de notre seul et unique habitat) n'est plus possible. La poursuivre serait une condamnation avec un mot que je ne souhaite pas écrire.
(3) Point auquel il faut rajouter la sensibilité aux conditions initiales d'un système dynamique régi par une dynamique du chaos. Cela permet (pour le meilleur ou pour le pire, cela dépend de nous) d'engendrer (ou au moins favoriser) une évolution globale à partir de petites perturbations individuelles...
...mais attention, une fois un état d'équlibre stable atteint, le retour en arrière n'est plus possible. Donc il ne faut pas nous tromper. Notre niveau de responsabilité individuelle dans cette évolution globale n'a jamais atteint un tel niveau dans l'histoire de l'humanité. L'évocation de ce point manque aussi dans la vidéo.
(4) Je ne pense pas que l'on puisse totalement exclure le risque d'une rupture technologique nous donnant accès à une source d'énergie décarbonnée quelques grandeurs d'ordre au dessus de nos ressources en énergie fossile conventionnelle. Contre toute attente, elle pourrait advenir dans les décennies qui viennent (pas d'ITER, je vous rassure). Toutefois, heureusement, si cela advenait, l'épuisement de nos ressources minières devrait limiter nos possibilités de croissance ... ...mais pas assez fortement et pas assez vite.
Sobriété, déconsommateurs : cache-misère des gouvernements ? Jean-Marc Jancovici
Ci-joint cette interview de Jancovici sur thinkerview : Sobriété, déconsommation ou pauvreté, c'est quoi la différence ? Quel système politique choisir dans un monde en contraction énergétique (1) ? Je cite un (très) court extrait de réponse de Jancovici
(1) J'aurais bien rajouté dans un monde en contraction tout court. Si une rupture technologique intervenait dans les 10 à 20 ans avenir, nous offrant l'accès à une énergie décarbonnée abondante (percée fulgurante d'une technologie de fusion par exemple), pour autant notre problème actuel ne serait pas résolu du tout cf. le jour de dépassement et les dommages croissants faits à notre biosphère (cf. le déclin des vers de terre, le déclin du phytoplancton, le déclin des insectes pollinisateurs, l'acidification des océans, les nuisances apportées par nos déchets plastiques, l'extension de la diagonale de la soif, la déforestation et ses conséquences)Face à un monde en contraction énergétique, on optimise les chances que ça se passe mieux s'il y a une compréhension de la situation telle qu'elle est et des voies de sorties possibles dans une fraction la plus large possible de la population et un début d'organisation spontanée dans l'ensemble de la population pour aller dans la bonne direction.
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