Sunsneezer a écrit : 29 déc. 2023, 21:47Il est bien question de cette personne née homme qui préfèrait qu'on l'appelle par des titres féminins, portait des perruques et qui offrait publiquement un pactole à qui pourrait modifier chirurgicalement son sexe?
Oui ça c'est le point de vue de Wikipédia. En lisant l'article et en remontant les sources, je me suis aperçu qu'Héliogabale était une icône transgenre dans la littérature de genre du XXe s. Evoquer cet empereur romain syrien comme symbole des genres dans un livre de 1966, c'est mettre un point de vue dans la lutte contre l'homophobie traditionnelle, et évoquer un narratif LGBT typiquement "moderne" : c'est bien ce que fait le musée, qui met en avant ce narratif pour parler de son nouveau rayon LGBT dans son parcours:
https://www.theguardian.com/society/202 ... lly-matter
Et bingo, on parle du musée, ça fait de la pub.
C'est quoi ton point? Parce que Colavito, oui, il mentionne ça, mais n'offre aucun contexte ni argument de pourquoi ce serait une mauvaise idée.
Je fréquente le blog de Colavito depuis des années et la phrase citée révèle son irritation de journaliste sceptique ayant eu une formation historique de voir une récupération d'un empereur romain dans le narratif LGBT au milieu des nouvelles du paranormal, des soucoupes volantes, des démons, du trésor de Oak island, dans l'année écoulée.
Mon point... Dire que le musée succombe à une mode woke ? ou qu'il veut mettre en avant le LGBT dans son nouveau parcours muséal pour s'attirer un nouveau public ? En fait, on plaque une lecture des études de genre à un personnage historique: s'il voulait être représenté en femme publiquement, alors il aurait perdu le pouvoir, mais il est représenté en homme sur les pièces de monnaie. C'est le point de vue de Martijn Icks et de Zachary Herz.
The Guardian a écrit :Asserting that Elagabalus requested female pronouns is an “astonishingly close translation” of a story written by the third-century historian Cassius Dio, says Herz. “Elagabalus is literally saying, ‘Don’t call me this word that ends in the masculine ending, call me this word that ends in the feminine.’ So it’s unbelievably close to correcting someone’s pronouns.”
The problem, as he sees it, is that “I just don’t think it really happened.” “The quote-unquote biographies” written under Elagabalus’s successor are “hit pieces”, he says. “I would be inclined to read [them] as basically fictional.”
Même un universitaire comme Zachary Herz, qui a écrit sur la trans-identité n'est pas d'accord avec cette récupération:
The Romans may not have shared current understandings of trans identity, but several of the contested accounts about Elagabalus feel remarkably modern, points out Zachary Herz, assistant professor of classics at the University of Colorado in Boulder, who has written about how we should approach the story of Elagabalus in the context of queer theory.
Martijn Icks, a lecturer in classics at the university of Amsterdam and author of a book about Elagabalus’s life and posthumous reputation, agrees that the stories about the emperor should be taken with “a large pinch of salt”. The same “effeminacy narrative” that has made Elagabalus a queer icon “was meant to character assassinate the Emperor, to show that he was completely unsuitable to occupy this position,” he says, adding that other so-called “bad emperors” including Nero and Caligula were described in very similar terms.
Racial prejudice also played a part, says Icks: before coming to Rome to rule it, Elagabalus was a priest in an obscure cult in Syria that venerated a black stone meteorite – a culture that would have been deeply strange to the Romans.
“And the stereotype that Romans had of Syrians … is that they were very effeminate and not real men like the Romans were.”
Some facts about Elagabalus’s biography can be asserted with confidence, says Herz, but in truth, comparatively few. And so while he says he considers it “perfectly justifiable” if his students use “they/them” to refer to the emperor (“if we don’t know a person’s gender, it’s a perfectly polite thing to use”), he believes “he” and “him” more accurately reflect the emperor’s own wishes.
“We don’t know what Elagabalus was like. We don’t know how Elagabalus saw himself. But we have portraits and coins that all look male, that portray him with male facial hair, male features and in garments that would have been understood as male within Elagabalus’s culture – including the coin that the museum has at the centre of its display.”
While “there is a long history of people who have been expected to be good at being a man or being a woman and have had a hard time with that”, says Herz, “I worry that when we tell our students they should care about Elagabalus because she’s trans or because they’re non-binary – because they fit a modern category that our students use for themselves – we’re depriving them of the richness of history.”
L'article du "Guardian" est nuancé et montre bien une hésitation de la part des universitaires de plaquer le narratif LGBT sur cet empereur.
Un article de "The Conversation" qui fait le point dans ce sens :
https://theconversation.com/museum-clas ... ies-218643
Mais surtout, c'est vraiment une pécadille en comparaison avec les tonnes impériales de purain qu'on lit dans Québec Sceptique.
J'ai vu que sur ta page FB, M Belley peut toujours intervenir (à moins que tu ne l'aies banni).
En plus d'avoir aucun rapport.
J'élargis le débat et l'histoire est toujours un sujet très politisé et c'est pile dans le fil: discours pro-LGBT c'est être progressiste de gauche ou discours anti-LGBT c'est être de droite ou de gauche ou ne pas admettre un discours wokiste ?