Jodie a écrit : 11 mars 2024, 18:17
Dominique18 a écrit : 11 mars 2024, 15:54
Dans le processus évolutif, si l'homme s'était montré
trop rationnel...
Je ne vois pas très bien ce que le
trop vient faire dans l'histoire...
Je ne connais personne qui ne se voit pas comme rationnel, tout autant par moment qu'irrationnel.
Pour comprendre l'importance du terme "trop", je faisais référence à certaines particularités étudiées du comportement humain, telles les personnes diagnostiquées autistes de type Asperger, pas à une formulation uniquement langagière creuse et éventuellement sujette à caution.
Ces personnes sont capables de performances intellectuelles de haut niveau avec des facultés analytiques qui peuvent être supérieures à la moyenne, mais elles sont handicapées par un déficit en termes de relations sociales, avec des interactions subtiles qu'elles ne comprennent pas, qu'elles ne peuvent appréhender car leur fonctionnement mental ne le leur permet pas. On leur reproche souvent de manquer d'empathie, mais c'est un défi pour ces personnes.
C'est via de longs processus d'éducation qu'elles peuvent compenser certains de ces champs relationnels.
Quelques explications...
https://www.la-clinique-e-sante.com/blo ... e-asperger
Le descriptif balaie un ensemble de possibilités qui peuvent être présentes ou pas ou moins apparentes chez les personnes. Les autistes Asperger "types" n'existent pas, ils peuvent être très différents et singuliers.
Les comportements interrogent, et on s'aperçoit que raisonner binairement, pour un individu lambda apparaît très limitant, voire inadéquat ou proprement stupide.
Le terme "trop" est à apprécier par rapport à ce descriptif qui me semble pertinent.
Si l'être humain se comportait continuellement de façon rationnelle, il ne pourrait sans doute pas vivre avec les autres, qui, dans le long processus de l'évolution (je parle de facteurs positifs propres aux mécanismes de l'évolution) repose sur la coopération, l'entraide, la solidarité, qui supposent de l'empathie, avec des dispositions mentales qui intègrent les phénomènes des croyances (cf. Les deux modes principaux de fonctionnement du cerveau suivant les travaux de Thierry Ripoll, qui reprend les deux systèmes de pensée développés par Daniel Kahneman) .
L'autiste de type Asperger confronté à une croyance risque d'être pris au dépourvu car ses facultés d'analyse se retrouvent inhibées, non opérationnelles, du fait de l'absurdité en termes de logique, de la situation proposée, et de l'impossibilité de son traitement. Il a besoin de se situer dans un énoncé "vrai ", pas dans un "faux".
Ce qui ne pose que peu de souci à un individu lambda qui a l'habitude de fonctionner avec une logique "floue" sans être limité par son incompréhension des comportements non-verbaux qui représentent l'une des difficultés rédhibitoires chez une personne diagnostiquée Asperger.
Historiquement, il y eut plusieurs personnages célèbres qui pouvaient correspondre à ce descriptif, tel Paul Dirac, prix Nobel de physique en 1933, dont le comportement déroutait ses interlocuteurs qui pouvaient éprouver le plus grand mal à entrer en conversation avec lui.
Hobby Fischer, le célèbre joueur d'échecs, en fût probablement un autre.
https://autismeaspergerquebec.com/asperger-celebres/
C'est par l'intermédiaire d'Etienne Klein que j'ai eu connaissance du mode de fonctionnement particulier de Paul Dirac, qui pouvait être déconcertant. Ce fonctionnement n'était pas calculé.
http://etienneklein.fr/paul-dirac/
Lors d’un dîner donné à Cambridge, au beau milieu de convives qui caquetaient, Dirac se retrouva assis aux côtés d’un ministre. Connaissant la réputation de son voisin, l’homme politique se demandait comment engager la conversation. Ce soir-là, le vent soufflait très fort et le spectacle d’arbres courbés par les bourrasques inspira le brave ministre, qui finit par lâcher : "It is very windy today, isn’t it ?". Dirac se leva sans dire un mot, puis se dirigea vers la terrasse. Le ministre, interdit, pensa l’avoir offensé. Dirac ouvrit la porte-fenêtre, fit un pas dehors, huma l’air, puis revint tranquillement s’asseoir à sa table et déclara : "Yes, Sir".
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... ac-6320801
...De tout temps, on a inventé des contes, tentant de colmater les brèches de notre ignorance. Composant et moulant des formes facilement compréhensible pour l'époque.
Pas sûr que Paul Dirac en aurait ėtė capable

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