Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Bonjour,
Est-ce que les scientifiques, de tout domaine, sont redevables quant aux résultats de leur recherche à leur dirigeant, gouvernement ou à tout autre intéressé ?
Désinformation, rejet de la médecine (c'est ce dont j'entends le plus parler surtout depuis le Covid), qu'est-ce qui a produit cet encouragement à aller vers des pseudosciences du côté de la science ?
Merci pour l'échange.
Est-ce que les scientifiques, de tout domaine, sont redevables quant aux résultats de leur recherche à leur dirigeant, gouvernement ou à tout autre intéressé ?
Désinformation, rejet de la médecine (c'est ce dont j'entends le plus parler surtout depuis le Covid), qu'est-ce qui a produit cet encouragement à aller vers des pseudosciences du côté de la science ?
Merci pour l'échange.
- Dominique18
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Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
L'une des réponses est que l'école, où on faisait autrefois ses "humanités", notamment dans l'enseignement supérieur, où une culture générale solide était encore exigée et avait une valeur reconnue, ne remplit plus son rôle, dont ceux de l'autonomie et de l'émancipation.Jodie a écrit : 04 mai 2024, 16:10 Bonjour,
Est-ce que les scientifiques, de tout domaine, sont redevables quant aux résultats de leur recherche à leur dirigeant, gouvernement ou à tout autre intéressé ?
Désinformation, rejet de la médecine (c'est ce dont j'entends le plus parler surtout depuis le Covid), qu'est-ce qui a produit cet encouragement à aller vers des pseudosciences du côté de la science ?
Merci pour l'échange.
Une bonne partie des enseignements structurés (et structurants) a été délaissée au profit de notions de rentabilité. Les sociétés n'ont plus besoin de personnes qui réfléchissent, avec des référents culturels larges, mais d' individus qui apprennent pour appliquer par la suite et s'insérer dans un monde économique, où la course aux parts de marché est une compétition féroce permanente.
C'est une course à l'armement.
On ne demande plus à un système éducatif d'éveiller les âmes, mais d'être rentable, un retour sur investissement en quelque sorte. Et pour cela, on passe son temps à évaluer.
Vision cynique et désabusée ? Non. Un constat réaliste et pragmatique.
Les scientifiques, au sens de la définition basique, hors contexte sociétal (financements, postes disponibles,...), ne sont pas redevables. Ils se doivent de respecter une éthique et une déontologie. Leur impact sera d'autant plus important que leur rôle sera compris et valorisé.
Il suffit de constater l'état de désinformation qui règne d'un bout à l'autre de la planète.
Il suffit également de constater l'ignorance crasse de nombre de politiciens en matière de science et de culture générale.
Les scientifiques, toujours sur un plan général, proposent. Ils ne sont pas responsables des applications scientifiques qui correspondent à des choix (orientés) politiques, et économiques.
J'ai souvent rappelé les paroles de Jean-Marc Janvovici pour qui les dirigeants des sociétés humaines sont des arbitres de conflits d'intérêts économiques, quand ils ne roulent pas pour eux-mêmes, au détriment du bien collectif qui fédère ces sociétés humaines.
L'économique domine la planète, la réflexion qui ne s'inscrit pas dans cette mouvance passe en arrière-plan.
Et pourtant...
Les prochaines étapes, avec le déploiement de l'IA, ne vont pas tendre vers plus "d'intelligence", mais vers une conquête accélérée des marchés potentiels.
L'humanité finiit de scier la branche sur laquelle elle est assise. Il y avait certainement moyen d'éviter les conflits d'ampleur, tels que nous les connaissons.
Au lieu de cela, ils ont toutes les chances de se multiplier. Si Trump est élu, il va se passer quoi?

Norendra Modi a toutes les chances d'être réélu en Inde. Avanlt lui il y eut Vladimir Poutine en Russie. Et Recep Ergogan en Turquie. Xi Jinping en Chine...
Le point commun de ce petit monde ? La haine de la science, des connaissances, du savoir. Avec un goût immodéré pour les domaines pseudo-scientifiques (Trump, Modi, Erdogan,...). Aucun risque que des subventions soient accordées pour des systèmes scolaires où courrait le danger de "faire ses humanités,".
La perception de la science, de ses enjeux, est directement
Indexée à la qualité de l'enseignement.
En Europe, où l'un des événements majeurs n'est pas la tenue des prochains JO, mais les élections européennes, la montée ahurissante de l'extrême-droite est plus que préoccupante.
Soit en abrégé, la haine de l'autre, des autres.
Alors les scientifiques dans cette histoire, quel "poids", quelle reconnaissance, quelle écoute ont-ils ?
Autre point commun des "amis" des droits fondamentaux de l'homme: l'immense propagation des fake-news, les campagnes de désinformation et de manipulation. Qui font des ravages.
Ce qui reste de démocraties sur la planète a (beaucoup) de soucis à se faire.
A propos de connaissances, de savoir, et à titre d'illustration anecdotique, il suffit de considérer l'état de délabrement des cerveaux au sujet du conflit israélo-palestinien. Des notions essentielles sont absentes ou ne sont pas maîtrisées, on assiste à des mélanges idéologiques ahurissants. Ce qui, au sein d'établissements prestigieux censés former les élites de demain, a de quoi sėrieusement inquiéter.
Par contre, ça s'agite, beaucoup.
Re: PouRquoi se méfie-t-on de la science ?
Selon les conclusions d’une étude publiée par Sciences Po, la défiance à l’égard de la science serait ainsi principalement due à la méfiance des citoyens envers les institutions politiques.
Dernière modification par richard le 04 mai 2024, 19:12, modifié 1 fois.

Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Ça plus le fait que le milieu de l'école (pas seulement les enseignants) est pourri par les pseudo-sciences.Dominique18 a écrit : 04 mai 2024, 17:28 L'une des réponses est que l'école, où on faisait autrefois ses "humanités", notamment dans l'enseignement supérieur, où une culture générale solide était encore exigée et avait une valeur reconnue, ne remplit plus son rôle, dont ceux de l'autonomie et de l'émancipation.
L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.
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Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Deux indicateurs...nikola a écrit : 04 mai 2024, 18:48Ça plus le fait que le milieu de l'école (pas seulement les enseignants) est pourri par les pseudo-sciences.Dominique18 a écrit : 04 mai 2024, 17:28 L'une des réponses est que l'école, où on faisait autrefois ses "humanités", notamment dans l'enseignement supérieur, où une culture générale solide était encore exigée et avait une valeur reconnue, ne remplit plus son rôle, dont ceux de l'autonomie et de l'émancipation.
https://www.jean-jaures.org/publication ... x-sociaux/
La nécessité de la mixité sociale qui favorise le brassage culturel, les échanges, les confrontations culturelles, les sorties de sa zone de confort, les enrichissements mutuels, et peut constituer un frein au repli sur soi identitaire et communautariste.Les jeunes affichent une posture nettement plus critique que dans le passé à l’égard de la science
La défiance croissante de la jeunesse française à l’égard de la science est loin d’être une illusion d’optique si l’on en juge par le faible nombre de jeunes qui perçoivent aujourd’hui positivement ses bienfaits pour l’humanité : à peine un jeune sur trois (33%) a aujourd’hui l’impression que « la science apporte à l’homme plus de bien que de mal » alors qu’ils étaient une majorité à le penser il y a cinquante ans (55% en 1972). À l’inverse, la proportion de jeunes estimant que son apport à l’humanité est plus nocif que positif a triplé, passant de 6% en 1972 à 17% en 2022, tandis que l’idée selon laquelle son impact est neutre progressait plus légèrement (41%, +3 points).
S’il ne faut pas pour autant adopter une grille de lecture trop alarmiste des rapports entre les sciences et la société, force est de constater que les effets bénéfiques de la recherche scientifique sur la société sont de moins en moins bien perçus, notamment par ceux qui peuvent voir dans la science une menace sur leur métier (par exemple : 29% des ouvriers) ou sur leurs dogmes religieux (par exemple : 27% des musulmans, 24% des protestants et évangéliques).
Focus sur le profil des jeunes pour qui la science apporte « plus de mal que de bien »
La sécession d’une partie de la jeunesse avec le consensus scientifique et médiatique
Loin d’être le fruit d’un réflexe « antiscience » isolé, cette défiance à l’égard des bienfaits de la science va de pair avec une vision du monde (« Weltanschauung ») de moins en moins soumise au cadre intellectuel imposé par les vérités scientifiques établies. Dans la mesure où la « recherche académique est aujourd’hui incapable de fournir une estimation précise de la part de la désinformation sur […] Internet1 », l’Ifop a tenté de le mesurer empiriquement en évaluant leur degré de croyance à des « vérités alternatives » très significatives du rejet des théories étayées scientifiquement, sachant que si certaines sont récentes (par exemple le climato-scepticisme, le vaccino-scepticisme…), d’autres sont des grands classiques de l’antiscience (le platisme, le créationnisme…). Or, à la lecture des résultats, l’ampleur de l’adhésion des jeunes à ces thèses confirme bien le constat de précédents travaux qui déploraient « la sécession d’une partie importante de la population avec le consensus scientifique et, plus largement, la subordination de son rapport à la réalité à ses convictions politiques ou philosophiques2 ».
https://www.marianne.net/societe/educat ... republique
Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Allo Dominique,
J'ai apprécié la lecture de tes commentaires. Suite à ce que tu as amené, selon toi, qu'est-ce qui pourrait amené les gens à appuyer les scientifques au point que la pression sur nos gouvernements respectifs devienne une voix qu'ils se verraient obliger de considérer ?
Un petit moyen, mais qui pourrait servir, ce serait des capsules d'info qui dureraient plus de 15 secondes
au téléjournal, et ce à tous les jours. Même chose sur les réseaux sociaux ou Ytube, qui pourrait faire passer une capsule de temps en temps, bien constuite, on s'entend, où il serait facile de faire la différence entre une information crédible d'une venant d'un vendeur de pacotille qui utililse des données scientifiques trafiquées. Il ne faut pas oublier l'importance de l'exposition, les publicitaires l'ont bien compris.
Pour ce qui est des élections américaines, si Trump est élu ce sera une démonstration du : ''N'importe qui plutôt que ce qu'on a...'' Pour ce qui est de ce qui se passera avec l'Ukraine et Israël et certainement ailleurs où les US sont impliqués, d'instinct je te dirais qu'il aura les mains liées. Je ne saurais t'expliquer mon sentiment, mais je ne crois pas qu'un Président ait tant de pouvoir que ça.
J'ai apprécié la lecture de tes commentaires. Suite à ce que tu as amené, selon toi, qu'est-ce qui pourrait amené les gens à appuyer les scientifques au point que la pression sur nos gouvernements respectifs devienne une voix qu'ils se verraient obliger de considérer ?
Un petit moyen, mais qui pourrait servir, ce serait des capsules d'info qui dureraient plus de 15 secondes

Pour ce qui est des élections américaines, si Trump est élu ce sera une démonstration du : ''N'importe qui plutôt que ce qu'on a...'' Pour ce qui est de ce qui se passera avec l'Ukraine et Israël et certainement ailleurs où les US sont impliqués, d'instinct je te dirais qu'il aura les mains liées. Je ne saurais t'expliquer mon sentiment, mais je ne crois pas qu'un Président ait tant de pouvoir que ça.
- Dominique18
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Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
@ Jodie
Je réponds à ton inrterrogation: je n'en sais rien. Pour le reste, je suis beaucoup moins optimiste (on est français, où on ne l'est pas.
)
Je réponds à ton inrterrogation: je n'en sais rien. Pour le reste, je suis beaucoup moins optimiste (on est français, où on ne l'est pas.

Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Je t'excuse bien volontiers, tu es français 

Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Mais, à ta décharge, d'être un foutu français, tu es un homme honnête et ça c'est merveilleux 

- Dominique18
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Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Hello Jodie,Jodie a écrit : 05 mai 2024, 19:46 1) Désinformation, rejet de la médecine (c'est ce dont j'entends le plus parler surtout depuis le Covid), qu'est-ce qui a produit cet encouragement à aller vers des pseudosciences du côté de la science ?
2) J'ai apprécié la lecture de tes commentaires. Suite à ce que tu as amené, selon toi, qu'est-ce qui pourrait amené les gens à appuyer les scientifques au point que la pression sur nos gouvernements respectifs devienne une voix qu'ils se verraient obliger de considérer ?
3) Un petit moyen, mais qui pourrait servir, ce serait des capsules d'info qui dureraient plus de 15 secondesau téléjournal, et ce à tous les jours. Même chose sur les réseaux sociaux ou Ytube, qui pourrait faire passer une capsule de temps en temps, bien constuite, on s'entend, où il serait facile de faire la différence entre une information crédible d'une venant d'un vendeur de pacotille qui utililse des données scientifiques trafiquées. Il ne faut pas oublier l'importance de l'exposition, les publicitaires l'ont bien compris.
4) Pour ce qui est des élections américaines, si Trump est élu ce sera une démonstration du : ''N'importe qui plutôt que ce qu'on a...'' Pour ce qui est de ce qui se passera avec l'Ukraine et Israël et certainement ailleurs où les US sont impliqués, d'instinct je te dirais qu'il aura les mains liées. Je ne saurais t'expliquer mon sentiment, mais je ne crois pas qu'un Président ait tant de pouvoir que ça.
1) Parlez-vous des scientifiques qui passent "du côté obscur de la force" ? Les facteurs sont multiples et certainement pas nouveaux: il est difficile de se faire une place au sommet dans des domaines pointus où la concurrence est féroce. Passer du côté des pseudosciences permet d'atteindre la notoriété (et fortune) bien plus vite et à moindre coût/efforts qu'en suivant le cursus usuel … Ca permet également de présenter au public, dont les politiciens, de pseudo solutions en apparence simples à appréhender et de le persuader que les scientifiques "mainstream" maintiennent le public dans l'ignorance ou, pire, lui cachent des choses …
2) "les gens" veulent dans leur majorité des solutions simples et sans douleur. Sans douleur = sans trop d'effort pour les comprendre et surtout sans difficultés, privations ou changement majeur. Hélas, les scientifiques qui ne sont pas passés du côté obscur de la force ne disposent pas de tels bonbons mais essentiellement de pilules amères, les politiciens (qui le plus souvent ne comprennent pas davantage que le public lambda) n'ont donc que faire d'eux car leur but étant d'être réélus, ils ne sont guère portés sur les messages risquant de leur aliéner des voix.
3) la vulgarisation scientifique bien faite existe, si elle avait vraiment un tel poids, ça se verrait. Comme Dominique, je ne suis pas optimiste (et je suis d'origine multinationale, ce n'est donc pas le seul pessimisme français qui m'anime

4) Trump est un symptôme, pas une cause. Il a en partie les mains liées, hélas par l'aile la plus rétrograde des plus arriérés du parti républicain, laquelle" veut la fin de l'état de droit aux USA et n'hésitera pas à sacrifier tant ses concitoyens (pauvres, de la mauvaise couleur ou de la mauvaise obédience religieuse) que n'importe quel pays allié. A cette fin, elle encouragera Trump à satisfaire tous ses fantasmes de vengeance, fausse gloire, mégalomanie, etc. S'il est élu, Nous avons tous du souci à nous faire, d'autant plus que nos pays regorgent d'imbéciles qui l'admirent et voudront émuler ses "exploits".
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken
- Dominique18
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Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
3 - Aïe, aïe, aïe...Florence a écrit : 05 mai 2024, 21:07 ...
3) la vulgarisation scientifique bien faite existe, si elle avait vraiment un tel poids, ça se verrait. Comme Dominique, je ne suis pas optimiste (et je suis d'origine multinationale, ce n'est donc pas le seul pessimisme français qui m'anime)
4) Trump est un symptôme, pas une cause. Il a en partie les mains liées, hélas par l'aile la plus rétrograde des plus arriérés du parti républicain, laquelle" veut la fin de l'état de droit aux USA et n'hésitera pas à sacrifier tant ses concitoyens (pauvres, de la mauvaise couleur ou de la mauvaise obédience religieuse) que n'importe quel pays allié. A cette fin, elle encouragera Trump à satisfaire tous ses fantasmes de vengeance, fausse gloire, mégalomanie, etc. S'il est élu, Nous avons tous du souci à nous faire, d'autant plus que nos pays regorgent d'imbéciles qui l'admirent et voudront émuler ses "exploits".
4 - La planète a déjà (au moins!...) un Poutine sur les bras... Jusqu'à quand?
"Le progrès fait rage, le futur ne manque pas d'avenir". (Philippe Meyer)
Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Je serais tenté de dire, une sorte de paresse naturelle amplifiée par une société dans laquelle nous n'avons plus de forte motivation pour progresser (moins de risques et plus besoin d'efforts importants pour survivre ou plus de nécessité de travailler dur et de développer ses compétences pour obtenir plus).Jodie a écrit : 04 mai 2024, 16:10Désinformation, rejet de la médecine (c'est ce dont j'entends le plus parler surtout depuis le Covid), qu'est-ce qui a produit cet encouragement à aller vers des pseudosciences du côté de la science ?
Dans ce contexte, l'ultracrépidarianisme progresse, amplifié par les réseaux sociaux (et parfois, par le désir de briller en racontant n'importe quoi quand ce n'importe quoi rencontre du succès). Toutes les civilisations connaissent des phases de développement puis des phases de déclin. Quand on est trop content de soi, on vit sur ces acquis et on décline.
PS : le message de Florence est bien plus complet que mon message un peu court ci-dessus.
- Dominique18
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Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
1 - Discours qui pourrait passer pour ringard voire rėac (auprès d'un certain auditoire:ABC a écrit : 06 mai 2024, 10:16 1 - Je serais tenté de dire, une sorte de paresse naturelle amplifiée par une société dans laquelle nous n'avons plus de forte motivation pour progresser (moins de risques et plus besoin d'efforts importants pour survivre ou plus de nécessité de travailler dur et de développer ses compétences pour obtenir plus).
2 - Dans ce contexte, l'ultracrépidarianisme progresse, amplifié par les réseaux sociaux (et parfois, par le désir de briller en racontant n'importe quoi quand ce n'importe quoi rencontre du succès). Toutes les civilisations connaissent des phases de développement puis des phases de déclin. Quand on est trop content de soi, on vit sur ces acquis et on décline.
3 - PS : le message de Florence est bien plus complet que mon message un peu court ci-dessus.

d'actualité.
La facilité est de s'adonner au prêt à penser et au copiė-collé.
2 - Les réseaux sociaux, qui ne sont, tout comme internet, que des outils ont contribué à amplifier ces comportements, avec les multiples possibilités de glorification de l'égo, le "quart d'heure médiatique" warholien. Internet et les réseaux sociaux sont devenus des finalités qui définissent l'existence, avec une bonne partie d'insipidité au rendez-vous.
3 - Pas mieux.
Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Un article qui donne le résultat d’un sondage sur les racines du problème de la perte de confiance en la science.

Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Florence a écrit : 05 mai 2024, 21:07
Florence a écrit : 05 mai 2024, 21:07 Hello Jodie,
1) Parlez-vous des scientifiques qui passent "du côté obscur de la force" ? Les facteurs sont multiples et certainement pas nouveaux: il est difficile de se faire une place au sommet dans des domaines pointus où la concurrence est féroce. Passer du côté des pseudosciences permet d'atteindre la notoriété (et fortune) bien plus vite et à moindre coût/efforts qu'en suivant le cursus usuel … Ca permet également de présenter au public, dont les politiciens, de pseudo solutions en apparence simples à appréhender et de le persuader que les scientifiques "mainstream" maintiennent le public dans l'ignorance ou, pire, lui cachent des choses …
2) "les gens" veulent dans leur majorité des solutions simples et sans douleur. Sans douleur = sans trop d'effort pour les comprendre et surtout sans difficultés, privations ou changement majeur. Hélas, les scientifiques qui ne sont pas passés du côté obscur de la force ne disposent pas de tels bonbons mais essentiellement de pilules amères, les politiciens (qui le plus souvent ne comprennent pas davantage que le public lambda) n'ont donc que faire d'eux car leur but étant d'être réélus, ils ne sont guère portés sur les messages risquant de leur aliéner des voix.
3) la vulgarisation scientifique bien faite existe, si elle avait vraiment un tel poids, ça se verrait. Comme Dominique, je ne suis pas optimiste (et je suis d'origine multinationale, ce n'est donc pas le seul pessimisme français qui m'anime)
4) Trump est un symptôme, pas une cause. Il a en partie les mains liées, hélas par l'aile la plus rétrograde des plus arriérés du parti républicain, laquelle" veut la fin de l'état de droit aux USA et n'hésitera pas à sacrifier tant ses concitoyens (pauvres, de la mauvaise couleur ou de la mauvaise obédience religieuse) que n'importe quel pays allié. A cette fin, elle encouragera Trump à satisfaire tous ses fantasmes de vengeance, fausse gloire, mégalomanie, etc. S'il est élu, Nous avons tous du souci à nous faire, d'autant plus que nos pays regorgent d'imbéciles qui l'admirent et voudront émuler ses "exploits".
Bonjour Florence,
1) Ce qui me désole c'est la fermeture presque complète de personnes que je côtois absolument convaincues justement que : ''la science leur cache des choses..., comme tu dis, ou que les études sont payées par ceux qui y trouvent leur intérêt. Il s'agit d'une seule étude, plus ou moins douteuse, pour que d'un seul bloc ''toute'' la science soit rejetée. Ca fait peur d'entendre ses discours de gens qui parlent intelligemment sur d'autres sujets et que j'aime bien, en plus. A propos de ceux qui font aller leur drapeau de scientifiques et qui s'en servent pour vendre leurs livres, conférences et tout et tout, leur problème c'est qu'une fois quils atteignent une certaine notoriété auprès de leur public, ils ne peuvent plus reculer. Ce serait intéressant de faire un documentaire de pas mal de choses qui ont été dites pour démontrer que ces ''Scientifiques'' sutilisent tout ce qui fait de l'effet et qui est aujourd'hui démontrer comme faux, mais en douceur pour ne pas emprirer les choses.
2) Pour que les choses changent, ça demanderait une révolution mondiale, au point où on en est. Je garde confiance que les plus jeunes sont aussi mal informés que mieux informés. Je mise sur le mieux, il le faut, pour eux.
3) ''...je suis d'origine multinationale.''![]()
4) Je ne sais pas jusqu'où il pourrait aller dans sa démence, on verra. Moi aussi, ça me fait peur Florence. Est-ce que les US seront mieux avec Biden, un vieillard qui a toute sa tête, à part de légère déficience du à son âge...
Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Bonjour ABC, les messages de Dominique et de Florence sont intéressants, mais votre vision que vous nous partagée ne manque pas d'intérêt.
Vous parliez de paresse, selon vous, quel en est la raison ou l'origine ?
Vous parliez de paresse, selon vous, quel en est la raison ou l'origine ?
Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Bonjour Richard,richard a écrit : 06 mai 2024, 12:35 Un article qui donne le résultat d’un sondage sur les racines du problème de la perte de confiance en la science.
Ton opinion personnelle, sur tout sujet, aura toujours plus de valeur que celle d'un autre. Elle te permet aussi de t'ajuster en fonction de ce que tu souhaites valider.
Sincèrement, un discours avec quelques fautes ou incompréhension du moment, vaut mieux que n'importe quel article d'un autre.
Tu en fais ce que tu veux, mais c'est un grand privilège, je trouve, de pouvoir écrire ce que l'on sait ou pense. Ca ne veut pas dire de ne rien relayer, on prend tous nos infos de quelque part, mais il m'apparait que ce doit être fait avec conscision (j'allais écrire circonsis

Re: Pourquoi se méfie-t-on de la science ?
Toute opinion donnée dans un article ou un message doit être sourcé, je trouvais justement qu’il y avait un peu trop d’opinions personnelles sans références, il m’a donc semblé nécessaire de "remettre les pendules à l’heure".

Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Si ton opinion est basé sur des faits, elle a une valeur certaine et si elle ne l'est pas, afficher ses doutes permet de rectifier. Libre à toi de commenter ou pas ce que tu relais. Par ce message, je voulais ajuster mon message d'hier que j'ai trouvé un peu brutal à ton endroit.richard a écrit : 06 mai 2024, 15:24 Toute opinion donnée dans un article ou un message doit être sourcé, je trouvais justement qu’il y avait un peu trop d’opinions personnelles sans références, il m’a donc semblé nécessaire de "remettre les pendules à l’heure".
Ceci dit de ton article, je retiens que ce serait bien si un journaliste scientifique serait inviter à chaque jour lors du téléjournal télévisé ou audio. Je pense toujours à l'effet d'exposition.
Je me pose aussi cette question sur l'article, je cite : ''C’est dans ce contexte qu’un éditorial de la revue scientifique Nature écrivait dès 2009 que les chercheurs ont davantage besoin d’une communauté solide de journalistes spécialisés en science qu’ils ne veulent l’admettre: d’une part, parce que les chercheurs sont rarement de bons communicateurs, et d’autre part parce que les journalistes spécialisés savent déjà ce qu’est ce processus de construction du savoir scientifique —et qu’ils sont les mieux placés pour penser à l’intégrer dans leurs reportages, au contraire des journalistes généralistes.''
Qu'est-ce qui les empêchaient d'admettre ce besoin ?
- Dominique18
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Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Les relations entre presse et journalistes généralistes peuvent être tumultueuses. Le scientifique n'a rien à vendre, il expose ses théories, le produit de ses recherches. Le journaliste travaille pour un ou des médias, généralistes, qui occupent ou pas des parts de marché. Ce qui aboutit à deux stratégies :garder ses parts de marché, en conquérir nouvelles, écraser la concurrence. C'est la course classique à l'audience ou au lectorat.Jodie a écrit : 06 mai 2024, 16:53
Ceci dit de ton article, je retiens que ce serait bien si un journaliste scientifique serait inviter à chaque jour lors du téléjournal télévisé ou audio. Je pense toujours à l'effet d'exposition.
Je me pose aussi cette question sur l'article, je cite : ''C’est dans ce contexte qu’un éditorial de la revue scientifique Nature écrivait dès 2009 que les chercheurs ont davantage besoin d’une communauté solide de journalistes spécialisés en science qu’ils ne veulent l’admettre: d’une part, parce que les chercheurs sont rarement de bons communicateurs, et d’autre part parce que les journalistes spécialisés savent déjà ce qu’est ce processus de construction du savoir scientifique —et qu’ils sont les mieux placés pour penser à l’intégrer dans leurs reportages, au contraire des journalistes généralistes.''
Qu'est-ce qui les empêchaient d'admettre ce besoin ?
Pour les médias plus spécialisés, ces questions sont moins prégnantes. Quoique...
Exemple de Sciences & avenir, avec des couvertures vendeuses, des articles tapageurs, des incursions dans les pseudo-sciences...
Les scientifiques interviewés, ou qui écrivent un article, ne sont pas à l'abri de belles surprises, entre les propos "arrangés" pour être plus vendeurs, les articles "retouchés"... Beaucoup restent sur leurs gardes.
Ils préfèrent publier dans des revues scientifiques de bonne tenue mais qui s'adressent à un public spécialisé.
Combien de journalistes sont-ils à la recherche du "scoop" au détriment de la déontologie et de l'éthique ?
Les relations vertueuses existent mais sont rares.
On ne compte plus les scientifiques obligés de publier des démentis, ou réclamer des droits de réponse.
Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
1) je viens de me "fritter" avec ma chère maman, qui a de tous temps fait un blocage total sur tout ce qui concerne la psychologie, la psychiatrie (et ne parlons pas de la psychanalyse). Elle fait partie de ces gens qui considèrent que "le linge sale se lave en famille" (si ça fonctionnait, on n'aurait jamais eu besoin de psy-machinchose), que la dépression n'existe pas et se traite à coups de tatannes dans le badaboum (youpi la contradiction), que la psychiatrie et la psychologie n'ont jamais bénéficié à personne, au contraire, et que leurs pratiquants sont des fous qui s'ignorent et pratiquent ce qu"elle appelle le 'délire à deux". Raison de ce diagnostic péremptoire ? Les psy refusent de ne lui dire que ce qu'elle veut entendre et insistent sur le fait qu'elle devrait prendre en compte les idées et arguments d'autrui … ce n'est qu'un exemple mais je crains qu'il ne soit représentatif du problème de fond qui nous intéresse.Jodie a écrit : 06 mai 2024, 13:31 Bonjour Florence,
1) Ce qui me désole c'est la fermeture presque complète de personnes que je côtois absolument convaincues justement que : ''la science leur cache des choses..., comme tu dis, ou que les études sont payées par ceux qui y trouvent leur intérêt. […]
2) Pour que les choses changent, ça demanderait une révolution mondiale, au point où on en est. Je garde confiance que les plus jeunes sont aussi mal informés que mieux informés. Je mise sur le mieux, il le faut, pour eux.
3) ''...je suis d'origine multinationale.''![]()
4) Je ne sais pas jusqu'où il pourrait aller dans sa démence, on verra. Moi aussi, ça me fait peur Florence. Est-ce que les US seront mieux avec Biden, un vieillard qui a toute sa tête, à part de légère déficience du à son âge...
2) ou le débarquement d'ET hostiles, quoique je doute que même ceci ne fonctionne …

3) et même multicontinentale !

4) comme Putin, je ne crois pas qu'il s'agisse de démence comme on l'entend habituellement, mais d'une profonde stupidité maligne …
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken
Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
1 - Les scientifiques ne sont pas toujours doués pour faire de la vulgarisation :Jodie a écrit : 06 mai 2024, 16:53 Je me pose aussi cette question sur l'article, je cite : ''C’est dans ce contexte qu’un éditorial de la revue scientifique Nature écrivait dès 2009 que les chercheurs ont davantage besoin d’une communauté solide de journalistes spécialisés en science qu’ils ne veulent l’admettre: d’une part, parce que les chercheurs sont rarement de bons communicateurs, et d’autre part parce que les journalistes spécialisés savent déjà ce qu’est ce processus de construction du savoir scientifique —et qu’ils sont les mieux placés pour penser à l’intégrer dans leurs reportages, au contraire des journalistes généralistes.''

2 - les journalistes généralistes ne sont pas toujours bons pour expliquer la science :


Thunderbolt and lightning very, very frightening me (Galileo)
- Dominique18
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Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Tss tss... petit galopin!
Re: Pouquoi se méfie-t-on de la science ?
Je suis d'accord avec ta chère maman, et je n'ai aucun blocage, les psy sont plus fous que moi!Florence a écrit : 06 mai 2024, 17:41
1) je viens de me "fritter" avec ma chère maman, qui a de tous temps fait un blocage total sur tout ce qui concerne la psychologie, la psychiatrie (et ne parlons pas de la psychanalyse). Elle fait partie de ces gens qui considèrent que "le linge sale se lave en famille" (si ça fonctionnait, on n'aurait jamais eu besoin de psy-machinchose), que la dépression n'existe pas et se traite à coups de tatannes dans le badaboum (youpi la contradiction), que la psychiatrie et la psychologie n'ont jamais bénéficié à personne, au contraire, et que leurs pratiquants sont des fous qui s'ignorent et pratiquent ce qu"elle appelle le 'délire à deux". Raison de ce diagnostic péremptoire ? Les psy refusent de ne lui dire que ce qu'elle veut entendre et insistent sur le fait qu'elle devrait prendre en compte les idées et arguments d'autrui … ce n'est qu'un exemple mais je crains qu'il ne soit représentatif du problème de fond qui nous intéresse.
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