Gwanelle a écrit : 03 avr. 2025, 18:19
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ce n'est pas exactement qu'il "ne comprend pas" (il en a largement la capacité). En fait cette discussion montre l'influence de l'espoir sur l'altération de notre jugement.
Uno, le fait que les représentant du RN représentent pour toi , le seul espoir de solutions aux problème qui sont important pour toi, t'empêches de les juger impartialement, parce que ça t'ôte le seul espoir qu'il te reste.
C'est comme lorsque tu encenses Bukele, le seul fait que Bukele ait réussit à apporter une solution à un problème important pour toi, te rend complétement aveugle sur le personnage. tu ne veux rien savoir d'autres sur lui que ce qui t'a plu en lui.
Et tu ne veux pas lire le document posté par spin up sur le jugement du RN, parce que tu ne veux pas perdre espoir au RN .
Ton espoir l'emporte.
Les dernières discussions portent sur un autre point: le jouissance et l'exultation à exhiber et à agiter les faits les plus sordides pour servir "sa" cause.
Les problèmes de sécurité, l'augmentation de la violence, les incivilités, existent et sont plus que préoccupants.
Ils posent des interrogations multiples sur les rapports que des individus, quels qu'ils soient, peuvent entretenir entre eux au sein d'une société, et leur devenir, ce qui est le point essentiel pour la pérennité des sociétés qui, majoritairement, sont pacifiques, mais où une minorité agissante contribue à dégrader ces rapports. Cette minorité est présente dans toutes les strates de la société, quel que soit le niveau socioculturel (un cadre parfaitement intégré peut faire preuve d'une violence extrême sur les réseaux sociaux, ou, plus marginalement, devenir, à l'occasion, un activiste black-bloc très actif).
Les ultrasolutions à la Bukele ne fonctionnent pas. Elles font partie du bluff sécuritaire, qui temporairement offre une illusion, mais qui, à terme, pose des questions sur l'avenir.
Autant vouloir restaurer la peine de mort pour espérer endiguer les comportements humains déviants. Ça n'a jamais fonctionné, l'effet supposé dissuasif (un splendide biais cognitif) est inopérant.
Par contre, ce qui demande beaucoup de temps, d'énergie, de motivation, d'abnégation, ce sont les piliers fondamentaux des sociétés démocratiques : enseignement, santé, travail, sécurité, qui ne peuvent se concevoir sans un impératif absolu de qualité. À souligner que la qualité s'oppose au rendement. Ces pilers ne peuvent se concevoir sous le joug de normes économiques.
La répression et uniquement la répression, quand elle n'est pas mise en spectacle médiatique (Salvador) ne conduit à rien si ce n'est le fait d'accélérer la destruction sociétale.
Deux sources:
- Alain Bauer
- Éric Delbecque
Tous les deux spécialistes des questions de sécurité.
Éric Delbecque:
https://www.marianne.net/societe/police ... la-realite
..La médiatisation ou la mise en connaissance de la violence angoisse, donc accentue la perception selon laquelle nous vivons dans une insécurité collective. Les actes existent bel et bien, tout au moins pouvons-nous discuter de leur fréquence. Il faut aller voir au-delà de la réalité statistique. Il y a certes une mise en avant de la violence, mais on ne peut pas l’écarter de la main en disant que c’est la médiatisation qui crée le problème. Quand vous voyez le niveau de haine et de violence qui s’exprime sur les réseaux sociaux, cela va aussi dans le sens d’une plus grande brutalité dans les rapports sociaux.
https://www.parismatch.com/Actu/Politiq ... es-1791817
...La "dé-civilisation », on en parle moins car les extrêmes peinent à l’instrumentaliser. C’est une analyse de fond qui se prête mal à la caricature d’extrême ou d’ultradroite. On peut définir la dé-civilisation comme la régression progressive de la civilité entre les citoyens. Un exemple : aujourd’hui, si on fait une remarque à un automobiliste imprudent ou à un piéton indélicat, la situation peut vite dégénérer : les insultes fusent et la rixe menace... On le voit dans notre quotidien. Si l’on combine l’ensauvagement (dans les quartiers de reconquête républicaine) et la dé-civilisation (un peu partout dans nos villes), on comprend comment se fabrique l’insécurité permanente. Il faut comprendre que mon travail n’est pas politisé et «politisable» : il ne cautionne aucun mouvement ou discours partisan. J’analyse l’insécurité par le prisme sociétal et civilisationnel. Or, cela fait des années que la situation s’envenime : il faut donc l’évoquer sans langue de bois et en prenant de la distance, qui permet seule de de proposer des perspectives et des mesures de long terme, donc en capacité d’améliorer décisivement le quotidien de nos concitoyens. Il faut aussi prendre en compte de façon plus décisive la violence des mineurs, en augmentation constante. L’explication de cette montée en puissance est multicausale : s’y mêlent les carences précoces de l’environnement familial (entre 0 et 3 ans), les violences intrafamiliales, l’affaiblissement progressif de l’autorité dans nos structures sociales, le manque d’efficacité de la chaîne pénale, les difficultés liées à l’intégration, la précarisation socio-économique, etc.
...
Delbecque insiste beaucoup sur la notion de "dé-civilisastion", c'est à dire ce qui ne fait plus sens au niveau des valeurs humaines fondamentales, qui permettent aux individus de pouvoir continuer à vivre ensemble sans s'agresser jusqu'à l'extrême.
Les extrêmes politiques ont d'ailleurs un discours identique dans la forme, le contenu diffère :
- la société vit sous le joug d'un régime policier brutal, autoritaire, corrompu, avec une justice aux ordres, raciste, xénophobe, inégalitaire
- la société est devenue trop laxiste, avec une jusice trop permissive, il faut plus de police, armée, forte, avec une justice exemplaire, efficace, dans ses jugements
Dans les deux cas de figure, il faut combattre ces dérives sociétales, avec éventuellement des démonstrations de force... La violence employée devient alors légitime puisque "la cause" est "bonne ".
Ce qui conduit à un beau paradoxe...
Réflexion de fond? Inexistante...
Par contre, on retrouve la pratique répétée des ultrasolutions qui ont toujours fait la preuve de leur...inefficacité...
Nous sommes confrontés à une inanité politique générale, c'est là que le bât blesse.
Alain Bauer ne raconte pas autre chose.
Leurs discours ne sont pas ceux de "maîtres à penser", on reste libre de ne pas adhérer aux thèses développées. Ils proposent des pistes de réflexion, vec des éléments pertinents de réponse, ce n'est pas pour autant que les solutions sont livrées clés en main.
Nous laisserons ce soin à la nébuleuse Cnews et affidés.
Le discours de Wooden ali est à méditer :
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