@ Jodie
Au cours de ma séance de course à pied, ce matin,, je réfléchissais.
Ben oui, la course porte conseil, c'est bien connu

.
Ils sont marrants, les "croyants"... quand ils acceptent de l'être...
Ils ne connaissent pas très bien les textes "sacrés" et à cause de cette méconnaissance, ils peuvent avoir tendance à raconter n'importe quoi.
Allons jeter un oeil...
Qu'est-ce qu'on peut y trouver?
Des chose du genre...
Quand on l'a insulté, il n'a pas répondu par l'insulte; quand on l'a fait souffrir, il n'a pas formulé de menaces, mais il s'en est remis à Dieu qui juge avec justice.
On tend aussi la joue gauche si on a été frappé à la joue droite et réciproquement.
je ne détaille pas, ce serait trop fastidieux et trop long.
Un bon chrétien est invité à passer outre (insultes, coups, menaces, provocations....) et à vivre pleinement sa foi située au-dessus de la hâte des hommes. Il n'a pas à s'offusquer, à être troublé, blessé,... mais doit réfréner ce genre de sentiments qui peuvent être autant de bassesses vilement terrestres , qui ne font que nuire à l'épanouissement de sa foi, de son destin d'individu qui est le rapprochement de Dieu.
Pourquoi croire en Dieu si ce n'est pas pour entretenir une relation avec "lui" et se rapprocher de "lui"?
La vierge Marie caricaturée par Charlie hebdo...
Ca se corse.
Ce brave chrétien doit-il accorder autant d'importance à une bête et stupide représentation graphique, à un dessin sur un papier, qui le détourne de la plénitude de sa foi en le tourmentant? Qui le détourne de sa mission, dans laquelle et s'est investi et il est investi?
La "pureté" de ce brave chrétien serait, de plus, entachée, empêchée par un aveu de faiblesse?
Cette représentation correspond-elle vraiment à la véritable et très sainte vierge Marie?
N'est-elle pas plutôt "quelque chose" qui n'est qu'une vulgaire icône qui ne doit alors pas occuper de place dans le coeur pur d'un bon chrétien, qui devrait alors plutôt sagement détourner les yeux et s'abstenir sous peine de ne plus respecter les canons divins, au risque de devenir un mauvais chrétien, ou pire, de (re)devenir un mécréant?
Un bon chrétien ne doit pas se comporter en inquisiteur.
Accorder de l'importance à cette caricature, c'est faire preuve d'un péché d'idolâtrie! (on accorde plus d'importance à sa représentation qu'à son expression de sainte)
C'est faire preuve aussi d'un péché d'orgueil, et de celui de vanité!
Qui peut décider du mal et du bien à part Dieu?
Qui a le droit de décider de l'ordre des choses en ce bas-monde?
Dieu et encore Dieu.
Qui peut s'offusquer légitimement? Toujours le même et certainement pas un vulgum pecus qui s'arrogerait le droit de prendre en ce cas la place de Dieu? Horreur, sacrilège, et blasphème!
Ca en fait un paquet de biais, de contradictions,...
Décryptage de cette caricature
La couverture: Charlie hebdo, édition des années 70, laquelle, je ne sais pas, la date n'est pas lisible.
La caricature a été réalisée par Jean-Marc Reiser (1941-1983).
En fonction de quel évènement? Ce qui a son importance, puisque la couverture est toujours en prise avec un évènement sociétal marquant.
Lequel? Je n'en sais rien ou ne m'en rappelle plus.
L'attitude de "Marie", ses paroles ne peuvent se comprendre que par rapport à un contexte précis.
Pris isolément, ce dessin ne prend aucune signification précise et on ne peut pas lui faire dire ce qu'il ne dit pas, ou mal.
Une caricature n'est jamais gratuite, elle est porteuse d'un sens, et dans le cas de Charlie, ça correspond à l'esprit de la boutique, de sa ligne éditoriale. Qu'on ne l'apprécie pas, c'est un autre registre. Une caricature, c'est du métalangage qui réclame de savoir de quoi il retourne.
D'ailleurs, qui pouvait être cette fameuse Marie?
Des éléments de compréhension avec Gérard Mordillat et Jérôme Prieur *, qui sortent de l'hagiographie courante et très banale, qui n'apprend rien, si ce n'est entretenir et faire perdurer des croyances, des mythes, qui ne s'appuient pas sur un minimum de faits historiques.
En 1998, avec Jérôme Prieur, Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste, a commis Corpus Christi, une série documentaire sur le christianisme, doublé d’un essai, toujours avec Prieur, Jésus contre Jésus (éd. Seuil). À l’occasion du 15 Août, la fête de la Vierge, Charlie a voulu savoir qui était vraiment la mère de Jésus et pourquoi la religion catholique lui accorde tant d’importance.
Charlie Hebdo : Au commencement était… Marie, la mère de Jésus. Que sait-on d’elle ? Qui était cette jeune fille ?
Gérard Mordillat : Jérôme et moi, nous sommes convaincus que Marie était une enfant de 9 à 10 ans, enceinte vraisemblablement à la suite d’un viol. Elle sera d’ailleurs systématiquement accusée de « prostitution » par les ennemis de son fils – c’est-à-dire d’avoir eu un enfant hors mariage. « Nous, nous ne sommes pas nés de la prostitution », disent les pharisiens (Jn 8-41). Selon les Évangiles synoptiques (Marc, Matthieu, Luc), Marie était mariée à Joseph, et pourtant vivait chez ses parents, ce qui, au regard de la loi juive, signifie qu’elle n’était pas nubile. Lorsque sa grossesse est découverte, Joseph devrait la répudier, voire la faire lapider, or il l’accepte dans sa maison. Le Deutéronome définit une exception en cas de viol, « si c’est en pleine campagne que l’homme trouve la jeune fille fiancée et qu’il la viole, lui seul sera mis à mort. Vous ne ferez rien à la jeune fille, car elle n’a pas commis de faute qui mérite la mort » (Dt 22-25, 26). Le viol de Marie demeure une hypothèse… Personne ne sait et personne ne saura jamais l’histoire brute, mais à travers les textes, nous pouvons en déceler l’écho. L’Évangile selon Matthieu nous indique que le couple aura ensuite six enfants, quatre fils dont nous connaissons les noms (Jacques, Joset, Jude et Simon) et deux filles restées anonymes. D’autres indices renforcent l’hypothèse de la naissance illégitime de Jésus. Les relations familiales sont pour le moins difficiles. « On lui dit : « Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir. » Mais il répondit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique » » (Mt 12-46) ; alors qu’il est l’aîné de la fratrie, Jésus n’a pas « d’endroit où reposer sa tête » (Mt 8-20), ce qui laisse penser qu’à la mort de Joseph il n’a hérité de rien ; on peut aussi noter que Jésus ne s’est jamais marié, peut-être parce que, selon la loi juive, un bâtard ne peut pas épouser une véritable israélite.
À Charlie, on vous connaît plutôt comme un cinéaste du social. Par quel chemin êtes-vous passé pour vous intéresser au christianisme et à Marie ?
Avec Jérôme Prieur, nous travaillions sur un projet de film sur le suaire de Turin, qui finalement n’a pas pu se faire, et qui fera l’objet d’un roman que je publierai cet automne (Ecce homo. Le roman du suaire, éd. Albin Michel). Les recherches réalisées pour ce travail nous ont fait prendre conscience que la dimension littéraire était absolument essentielle dans l’histoire du christianisme. Il fallait « scruter les textes », comme disent les rabbins. Et quand on commence à les scruter en profondeur, après, n’importe quel roman policier vous paraît bien pâle !
Jésus n’était-il pas un peu macho ? On ne peut pas dire qu’il s’adresse à sa mère dans des termes très délicats…
Sans doute, oui. Il faut comprendre qu’il y a deux traditions dans les Évangiles. La tradition dite « synoptique » – de Matthieu, Marc et Luc, donc – où les trois premiers Évangiles du Nouveau Testament ont pour point commun de raconter de la même façon la vie de Jésus et son enseignement. Dans ces textes, Marie, quand elle est citée, est constamment maltraitée, abaissée, rabrouée par son propre fils. Il la traite en servante. La tradition de l’Évangile de Jean avance d’abord dans le même registre, « Que me veux-tu, femme ? » (Jn 2-4), puis, d’un coup de génie, elle va retourner le personnage de Marie et le faire passer à la postérité. L’évangéliste a l’idée d’installer Marie au pied de la croix ! Il ne sait pas plus que les autres si elle y était – il n’existe aucun témoin direct de la crucifixion -, mais Jean va reformuler l’histoire. Et son récit va servir de point d’appui au culte marial, qui va prospérer dans le christianisme, puis dans le catholicisme, de façon extraordinaire.
À partir de quand l’Église catholique donne-t-elle tant d’importance à Marie ? Et surtout pourquoi ?
Sur le plan chrétien, Marie apparaît avec l’Évangile de Matthieu, citant le prophète Ésaïe (1-23), où il est dit que la « vierge » (béthoula en hébreu) accouchera d’un fils. Dans la Septante, c’est-à-dire la traduction en grec de la Bible hébraïque, il est écrit alma, qui signifie « jeune fille ». C’est à partir de ce choix de traduction – opter pour le mot « vierge » – que Marie va prendre une place conséquente dans la religion catholique, car il va falloir justifier, de façon constante, cette extraordinaire « virginité ». Une virginité non gynécologique mais théologique. C’est à partir du IIe siècle que le peu qu’on sait d’elle va être développé, historicisé, romancé, et le culte marial va prospérer jusqu’à prendre l’ampleur qu’il connaît aujourd’hui. Le concile d’Éphèse (en 431) accomplira le pas définitif en faisant de Marie la « mère de Dieu » (Théotokos). De façon plus inattendue, dans l’islam, la figure de Marie prendra un essor considérable. Deux sourates portent son nom ; elle est la seule femme nommée dans le texte ; elle est citée beaucoup plus de fois que Jésus ou Mahomet. Pour l’islam, Marie (Maryam) est par excellence la musulmane. De ce point de vue, l’influence des textes chrétiens (notamment apocryphes) est incontestable.
Dans les sociétés latines, de nombreux villages et villes sont placés sous la protection de la Vierge Marie plutôt que de Jésus. Pourquoi ?
Parce que les chrétiens sont extraordinaires ! Avec le culte de Marie, de celui des saints, l’invention du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ils ont réinventé le polythéisme. Ce n’est guère différent des dieux grecs ou romains, qui avaient chacun leur utilité. Tout cela ressemble fort à de l’idolâtrie (rires). De même, chez les Hébreux, il suffit d’ouvrir la Bible hébraïque pour voir qu’il y avait un combat entre les yahvistes et les partisans d’Elohim, avant que les yahvistes l’emportent. Pour l’islam, c’est plus clair : il n’y a qu’un Dieu, Allah. C’est une religion très simple sur le plan théologique, alors que les chrétiens multipliaient les complications jusqu’à s’y perdre.
Si on voulait déconstruire ce mythe marial d’une « vierge » qui enfante et ramener les gens à plus de raison, que pourrait-on dire ou faire ?
Dire qu’il faut toujours revenir aux hypothèses historiques. L’histoire tragique, au Ier siècle, en Palestine, d’une enfant violée sans que l’on puisse savoir par qui (un soldat romain ? son père ? un frère ? un ange ?) et qui accouche d’un enfant condamné à la crucifixion par les Romains et dont l’histoire va bouleverser le monde.
Le pouvoir de ces textes anciens sur nos sociétés depuis plus de deux mille ans vous pose-t-il question ?
Il faut comprendre que ceux qui ont écrit ces textes ne les ont pas écrits pour nous. Ce n’étaient pas des textes destinés à la postérité, mais à un usage concret, immédiat. Ce sont des textes de propagande, où tous les coups sont permis. Après la destruction du Second Temple de Jérusalem, en 70, les partisans de Jean-Baptiste, ceux de Jésus et les pharisiens se disputent pour savoir qui a vocation à guider le peuple. Les pharisiens vont l’emporter à l’intérieur, imposer le judaïsme rabbinique tel que nous le connaissons aujourd’hui. Les (futurs) chrétiens vont essaimer en dehors de la Palestine, quant aux judéo-chrétiens, c’est-à-dire ceux qui, tout en continuant les pratiques juives (circoncision, shabbat, règles alimentaires), reconnaissent Jésus comme le messie d’Israël, ils sont chassés de Palestine et vont se retrouver aux premières marches de l’islam, ce qui explicite très vraisemblablement la part importante de la tradition chrétienne dans le texte du Coran.
Quel méli-mélo ! Finalement, tout ça, c’est très politique…
Eh oui, c’est l’éternelle lutte pour le pouvoir.
Qu’est-ce qui distingue Jésus de tous les autres prophètes apocalyptiques de son temps ?
Jésus est le seul dont l’histoire écrite nous a été transmise. S’il n’y avait pas d’écriture, il n’y aurait pas de Jésus. Comme le disait Henri Barbusse : « Du temps où Jésus vivait, il n’y avait pas de Jésus-Christ. Quand Jésus-Christ est apparu, il y a longtemps que Jésus était mort. » Entre les deux, il y a la littérature…
Votre travail vous a-t-il transformé ?
Rassurez-vous, notre travail de recherche n’a donné la foi ni à Jérôme ni à moi. Par contre, nous croyons plus que jamais à la littérature, à l’historico-critique, à la critique textuelle. On ne saura jamais qui était vraiment Marie, qui était vraiment Jésus, mais d’hypothèse en hypothèse, c’est fascinant de tenter de retracer le paysage socioculturel, politique de la Palestine du Ier siècle. ●
Propos recueillis par Natacha Devanda
Sur le plan chrétien, Marie apparaît avec l’Évangile de Matthieu, citant le prophète Ésaïe (1-23), où il est dit que la « vierge » (béthoula en hébreu) accouchera d’un fils. Dans la Septante, c’est-à-dire la traduction en grec de la Bible hébraïque, il est écrit alma, qui signifie « jeune fille ». C’est à partir de ce choix de traduction – opter pour le mot « vierge » – que Marie va prendre une place conséquente dans la religion catholique, car il va falloir justifier, de façon constante, cette extraordinaire « virginité ». Une virginité non gynécologique mais théologique. C’est à partir du IIe siècle que le peu qu’on sait d’elle va être développé, historicisé, romancé, et le culte marial va prospérer jusqu’à prendre l’ampleur qu’il connaît aujourd’hui. Le concile d’Éphèse (en 431) accomplira le pas définitif en faisant de Marie la « mère de Dieu » (Théotokos). De façon plus inattendue, dans l’islam, la figure de Marie prendra un essor considérable. Deux sourates portent son nom ; elle est la seule femme nommée dans le texte ; elle est citée beaucoup plus de fois que Jésus ou Mahomet. Pour l’islam, Marie (Maryam) est par excellence la musulmane. De ce point de vue, l’influence des textes chrétiens (notamment apocryphes) est incontestable.
* ils ont commis un certain nombre d'enquêtes fouillées au sujet des religions, dont la série Corpus Christi (épisodes disponibles sur YouTube) qui remporté un grand succès à sa sortie.
Nous nous retrouvons une fois de plus avec quoi? De la méconnaissance, de l'ignorance, du dogme,... et ce depuis des millénaires, et ça n'avance jamais! C'est rivé pour l'éternité!
Ca irait très bien avec les croyants, ils seraient supportables, s'ils restaient dans leur coin et ne prétendaient pas donner des leçons au monde, hors de leur domaine de compétence.
La loi de 1905 n'est pas apparue par hasard. Elle a suivi les évolutions depuis le Siècle des Lumières qui a posé les jalons.