ABC a écrit : 18 sept. 2025, 23:16Ce n'est pas sur
notre capital productif que doit peser la fiscalité, mais sur les
revenus et, si c'est possible, sur les
produits de luxe (1). Taper sur le capital productif, c'est vendre nos entreprises à l'étranger pour payer la taxe Zuckamn (si jamais cette taxe complètement stupide, rencontrant 90% d'opinions favorables, était mise en place) c'est à dire taper sur
nos emplois et sur
nos salaires.
Inso a écrit : 19 sept. 2025, 19:13Pourquoi pas, si le capital productif servait uniquement à produire. Ce qui n'est pas le cas.
Donc, quand ce n'est pas le cas,
ce n'est pas du capital productif.
Le capital est productif s'il s'agit, par exemple,
d'actions d'une entreprise (cotée ou non en bourse). De plus, un gain réel de capital (un gain correspondant à des bénéfices provisionnés par exemple) est productif si à un moment ou un autre, il est réinvesti pour permettre le maintien ou le développement de l'activité de l'entreprise, augmentant ainsi le patrimoine des actionnaires ainsi que la masse salariale et le volume des biens produits (venant ainsi augmenter notre PIB).
Un exemple de
capital improductif, ce sont des
biens de luxe. En effet, il s'agit bien là de capital, mais ils ne produisent rien. De plus, ils ont donné lieu à une consommation de ressources naturelles, humaines et matérielles qui auraient pu être employées plus utilement eu égard aux défis très difficiles que nous devons relever.
C'est un capital perdu car il n'est pas réinjecté dans nos entreprises, ni dans nos exploitations agricoles pour financer leurs évolutions dans un sens répondant au relèvement des défis écologique et climatique...
... et ils ne sont pas réinjectés, non plus, dans le financement de la défense de l'Europe (1).
S'il est décidé de taxer le capital, il serait souhaitable de trouver un moyen (si cela s'avère compatible avec les règles commerciales en vigueur, notamment en Europe ) de concentrer ce supplément de taxation sur le capital
non productif.
Bref, l'achat de biens de luxe me semble analogue au prélèvement d'une taxe Zucman sur le capital productif... ...mais une taxe au bénéfice des personnes dont le niveau de revenus leur permet de s'offrir ces biens de luxe. Taxer ces biens pourrait donc, assez vraisemblablement (à analyser, simuler et chiffrer quand même avant de décider n'importe quoi n'importe comment) répondre à un objectif de rééquilibrage de l'imposition des très hauts revenus sans (trop) en faire pâtir nos emplois et nos salaires...
...car évidemment, des omelettes sans casser des oeufs... ça n'engage que ceux qui y croient.
Il y a, en effet, quelques effets collatéraux :
- en termes d'emplois d'une part, dans les entrepises fabriquant ces biens de luxe, en raison de la pression à la baisse sur leur vente. En même temps, cette baisse de production de biens de luxe fait aussi partie du but visé : recentrer nos activités de production sur des biens et services répondant à nos besoins réels, réduisant ainsi nos émissions de GES et limitant le gaspillage de ressources précieuses, en cohérence avec l'objectif de relèvement des défis écologique et climatique.
- En termes de balance commerciale d'autre part, en raison de la baisse, pour la même raison, de la demande de ces mêmes produits de luxe à l'exportation.
D'où la nécessité de mettre en place de telle taxes (si on en prend la décision)
de façon progressive...
...En passant toutefois (selon moi) par une
phase préalable d'analyse et de simulation suivie, si cela s'avère nécessaire, par une
phase de consultations et de négociations (concernant notamment la transformation progressive des activités concernées et, si nécessaire, la formation et le reclassement des salariés concernés). Il ne s'agit donc pas d'avancer sur le terrain délicat des taxes comme un rhinféroce lancé à pleine vitesse dans un magazin de porcelaine en mode Trumpien.
Evidemment, les produits de très très grand luxe achetés à l'étranger échapperont à cette taxation...
...mais si, tous calculs faits, la somme de ce qui est obtenu sur des produits de moins grand luxe achetés en France est nettement supérieure en raison de leur bien plus grand nombre, il est où le problème ?
Quelles mesures pour répondre à la bonne priorité : garantir un impôt plus juste des très très riches ?
Chercher et mettre en place, d'une part, les moyens de lutter contre la précarité
dans le monde et que chacun puisse y vivre dignement
et aussi que peu à peu, dans les pays développés (dans un premier temps) l'acquisition
par tous d'un capital vienne, par les revenus (croissants) de ce capital, compléter nos revenus du travail (décroissants), et mettre en place des mesures permettant d'atteindre cet objectif,
ça oui, c'est utile. C'est une priorité se plaçant juste derrière l'assurance de notre sécurité vis à vis de la menace russe et le relèvement des défis écologique et climatique (car, en cas d'échec sur ces 2 priorités là, c'est toute la planète qui en subira des dommages très graves).
Au contraire prioriser,
avant tout autre objectif, la mise en place de mesures permettant de garantir un impôt jugé plus juste sur les très riches, est-ce un bon choix de priorité, une priorité à faire passer
au dessus de toutes les autres ? Est-il pertinent d'accepter de sacrifier dans ce but (au moins partiellement) l'efficacité de l'atteinte des priorités précédentes (la sécurité de l'Europe, le relèvement des défis écologique et climatique, la lutte conte la précaité et notre intérêt réel) si,
tous calculs faits, cet inconvénient doit être accepté pour que
le réquilibrage de l'impôt sur les plus riches atteigne le niveau désiré ?
Quel but doit-être priorisé avant tous les autres ? Punir les très très riches par pure jalousie ? Jaloux de quoi ? :
- Du fait qu'ils bénéficient, par des astuces fiscales, d'une taxation moins élevée que celle que l'on souhaiterait à tout prix leur faire subir par principe, cad indépendamment et sans chercher à évaluer l'intérêt réel que ça présente par rapport à la vraie priorité : relever défi écologique et défi climatique,
- du fait qu'ils ont accès à des produits de très très grand luxe donc à peu près sans intérêt ?
ou au contraire choisir les moyens perçus comme,
en pratique,
les plus efficaces pour optimiser le recueil de
ressources afin de
financer les transformations dont notre outil de production et notre agriculture ont besoin pour relever défi climatique et défi écologique.
A mon sens, il est préférable (compte tenu des conséquences très graves d'un échec) de privilégier des mesures en fonction de
leur pertinence en regard de nos
besoins réels et non de privilégier la réponse à des besoins émotionnels (de même nature, en fait, que ceux poussant à l'acquisition de biens sans intérêt)... ...qui n'ont aucun intérêt réel et vont à l'encontre des défis que nous devons relever.
(1) L'Europe a bien besoin de renforcer sa défense face à la menace russe. Les "drovnis" en provenance de la planère Mars (enfin, c'est ce qui se dit) qui sont tombés en Pologne devraient nous aider à le comprendre au cas où cette menace russe ne serait pas encore suffisamment prise au sérieux par l'ensemble des pays européens.
C'est bien dommage de gaspiller de l'argent ainsi. Le relèvement des défis éologiques et climatiques devrait constituer un objectif mondial
absolument prioritaire. Malheureusement, Poutine (et d'autres menaces qui ne manqueront pas de se manifester si la menace russe finit par être maîtrisée. C'est pas gagné) est bien plus motivé par son désir de revanche contre l'Europe que par l'intérêt du peuple russe. Il est encore moins motivé par la paix dans les pays européens, pas plus d'ailleurs que par la paix dans le monde, ni par sa stabilité géopolitique. Ce qu'il souhaite, c'est déstabiliser l'Europe et faire la guerre aux Européens pour les asservir afin d'assouvir un désir de vengeance et pour devenir ainsi (pense-t-il) un grand parmi les grands.
L'effondrement économique de la Russie, grâce aux sanctions économiques ET grâce à un assèchement de ses ressources en gaz et en pétrole par la remarquable offensive Ukrainienne sur les raffineries, installations pétrolières et gazières russes n'est pas atteint à ce jour...
...et tant mieux d'ailleurs. Il vaudrait beaucoup, beaucoup mieux, que Poutine se décide à arrêter son "opération spéciale" avant que ne se produise un tel effondrement économique, puis politique. Un effondrement politique de la Russie n'est souhaitable, ni pour les Russes, ni pour la maîtrise du risque de dissémination nucléaire.