Le secteur automobile, le rapport avec les consommateurs-citoyens...
La bagnole, une passion française...
Les allemands sont très fans aussi.
On trouve le complément dans le dernier dossier du Canard enchaîné:Comment les constructeurs automobiles font-ils pour convaincre les consommateurs d’acheter des voitures plus chères, plus polluantes et plus dangereuses pour les autres, qu'ils soient piétons, cyclistes, motards ou passagers de petites voitures ?
Quasi inexistants il y a vingt ans, les SUV représentent désormais une voiture neuve sur deux vendue en France. Pourquoi les consommateurs plébiscitent-ils de plus en plus ces voitures, pourtant parmi les plus chères du marché ? Quelles sont les stratégies des constructeurs pour les imposer aussi massivement sur les routes et augmenter ainsi leurs marges ?
Donatien Lemaître a notamment enquêté sur l’un des leaders de la vente de SUV en France ces quinze dernières années : Peugeot. Sa stratégie pour booster les ventes de grosses voitures ? Raréfier l’offre de petits modèles, et inciter les automobilistes à prendre leur véhicule en “leasing”, c'est-à-dire en location longue durée.
Vous avez dit sécurité ?
Bien souvent, c’est l'argument sécurité qui convainc les automobilistes de casser leur tirelire pour un SUV. Plus rigides, plus hauts, souvent suréquipés, ils peuvent peser plus de deux tonnes, soit jusqu’à une tonne de plus que certaines citadines ou berlines. Sauf que ce poids supplémentaire, les rend bien plus dangereux… pour les autres : piétons, cyclistes, motards ou passagers de petits véhicules percutés.
"Cash Investigation" a enquêté sur Euro NCAP, un organisme indépendant qui affirme améliorer la sécurité sur la route grâce à ses crash-tests. Sont-ils efficaces, et suffisamment sévères avec les constructeurs de gros SUV ?
Des millions de tonnes de CO2 Enfin, les SUV consomment plus de carburant. En 2023, ils ont émis 100 millions de tonnes de CO2 à l’échelle de l’Europe, pourtant, dès 2007, la Commission européenne avait décidé de mettre des amendes aux constructeurs qui ne réduiraient pas leurs émissions de CO2. Cette résolution a-t-elle été vraiment efficace ?
"Cash Investigation" et Elise Lucet dévoilent les coulisses d’un lobbying orchestré par certains industriels du secteur, bien décidés à protéger leurs SUV les plus polluants.

pages 10 et 11: "...Et là, on frôle l'absurde: la publicité est en roue libre...sans freins, sans ceinture et surtout sans vergogne... Exemple: Lexus nous promet "plus qu'une sensation de liberté"... Skoda propose d'explorer des paysages de nature vierge... Mention spéciale à Jeep, condamné 14 fois en janvier dernier par le tribunal administratif d'Amiens pour avoir montré ses engins sur des plages, dans des rivières, et au beau milieu de forêts... Alors pourquoi cramer de 15000 à 2000 euros * de pub par voiture vendue, juste pour nous vendre une illusion de liberté? Parce que ça marche, évidemment!..."
C'est d'un beau cynisme.
Il y a d'autres articles, dans ce dossier, qui ne rendent pas particulièrement optimiste pour la suite.
D'autant plus que les tricheurs et les gros menteurs pullulent dans le secteur.
Il y a de quoi être déprimé. Pour passer outre, il faut un moral en acier blindé.
Trivialement, en résumé: "Les questionnements écologiques, certes, c'est important, mais ce n'est pas une raison pour "nous **" empêcher de continuer à commercer et à dégager des marges juteuses."
Figure également un passage succulent au sujet de la F1. Les chiffres exposés donnent le vertige. Les dictatures raffolent de ce "petit" plaisir.
17 grands prix en 2009, 24 à l'heure actuel. Avec des bolides consommant 45 litres de carburant aux 100 kilomètres, ne parlons pas des trains de pneus, des autres accessoires, de la maintenance, des déplacements en avion incessants d'un bout à l'autre de la planète pour transporter tout ce petit monde (pilotes, staff, journalistes, sponsors,...).
Rajoutons les autres épreuves mécaniques qui se déroulent sur la planète, ça fait beaucoup. Le tout avec l'assentiment tacite de millions de spectateurs rivés derrière leurs écrans pour suivre ces "sympathiques" évènements. Il en faut de l'énergie pour faire tourner tout ce bazar.
C'est un secteur d'activité qui réchauffe, pas de doute. Certainement plus qu'on ne l'imagine. A cette échelle, on ne peut plus le considérer comme un épiphénomène.
Dans une optique analogue, Shein lance une offensive de grande envergure et déferle en Europe. Un autre modèle délirant en perspective.
* Etonnant, non? On peut faire confiance au Canard pour les chiffres...
** Renault, Stellantis,... et associés...