Bonjour à toutes et tous
Pour en connaitre un peu plus sur les débats ou les questionnements qui sont aussi une composante d'un monde de l'astrologie qui n'est pas qu'horoscope:
http://grande-conjonction.org/
Bonne journée
Roger
Grande Conjonction Octobre
Grande Conjonction Octobre
TV Urania:
http://abcart.fr
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Strictement rien à voir avec l'astrologie
Salut Arepo,
L'article que tu viens de me faire lire n'a strictement rien à voir avec l'astrologie.
C'est un progrès car, entre nous, l'astrologie... (je te laisse imaginer la suite).
Cordialement,

Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.
Bonjour Denis
Hum tu n'as pas du descendre en bas de la page d'accueil avec tous les articles et renvoi à ceux ci...
Pour l'appréciation... une certaine approche et pratique de l'astrologie depuis quelques siécles peut la justifier facilement. Maintenant nous travaillons à " autre chose " en ce qui concerne l'ACB et nous avançons. Dans peu une nouvelle expérimentation informelle, sur ce forum Sceptiques.
Bonne journée à toi, à toutes et tous
Roger
Hum tu n'as pas du descendre en bas de la page d'accueil avec tous les articles et renvoi à ceux ci...

Pour l'appréciation... une certaine approche et pratique de l'astrologie depuis quelques siécles peut la justifier facilement. Maintenant nous travaillons à " autre chose " en ce qui concerne l'ACB et nous avançons. Dans peu une nouvelle expérimentation informelle, sur ce forum Sceptiques.
Bonne journée à toi, à toutes et tous
Roger
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Compte rendu Colloque Astrologie, par J.Halbronn
Compte rendu du Colloque d'Astrologie des 27/28 Octobre 2006, par J.Halbronn
57e Colloque MAU
Quelle précision en Astrologie?
Le Colloque aura contribué à repenser ce qu'il faut entendre par "précision". Cette notion correspond à la conscience d'un manque: précision est à rapprocher du verbe "préciser", c'est à dire compléter une information jugée insuffisante.
L'histoire de l'astrologie nous semble s'expliquer en grande partie par une volonté de pallier un manque. Et pour ce faire, l'on aura cru bon d'"enrichir" le modèle, ce qui aura contribué à l'alourdir considérablement.
Le fait par exemple d'examiner dans quel(s) signe(s) une configuration se produit vise à l'évidence à "préciser" les effets de la dite configuration ou plus exactement de différencier entre elles les manifestations successives de la même configuration. La théorie des Grandes Conjonctions, en prenant en compte non pas les 12 signes mais les 4 éléments, obéissait au même désir de précision et donc de différenciation d'une configuration à la suivante du même type.
Il y aurait donc tout un corpus annexé à l'astrologie et qui aurait pour fonction principale de préciser le modèle central. A contrario, cela signifie que le dit modèle central ne comporte pas au départ le dit corpus constitué des signes zodiacaux, des maisons, des aspects des diverses planètes du système solaire au dit modèle.
Jacques Halbronn a proposé une représentation du "modèle central", de ce noyau dure autour duquel se seraient agrégés tant d'informations visant à le préciser. C'est ce qu'il a appelé "Schématisation du cycle conjonctionnel de Saturne."
Grâce à un tel modèle, l'on s'aperçoit de tout ce qui est venu s'ajouter par la suite à des fins de précision.
Toutes ces précisions auront au demeurant contribué à complexifier de façon exagérée le dit modèle tant et si bien que l'on ne retrouve à peu près jamais la même configuration dès lors que l'on y ajoute d'office des considérations relatives aux signes, aux maisons, aux aspects.
Un tel corpus [signes, maisons, aspects des planètes autres que Saturne] a fini par faire oublier le noyau, lequel n'est plus qu'une toute petite partie de l'ensemble de ce qu'on appelle l'Astrologie. Et nous avons proposé d'appeler ce corpus "asrologialité" plutôt qu'astrologie. Sous le terme "astrologial", en effet, nous désignerons désormais les contributions des astrologues praticiens à l'amplification du modèle central, à commencer par l'adjonction des planètes découvertes au-delà de Saturne.
Ce qui fait problème, soulignons-le, ce n'est pas tant que les astrologues praticiens aient cru bon, pour les besoins de leur activité, de développer tout un appareil herméneutique mais avant tout le fait que l'on en soit arrivé à être incapable de distinguer les additions et le noyau, mettant ainsi, par exemple, Pluton sur le même pied que Saturne.
Entendons par-là que si les astrologues avaient pris soin de préserver l'intégrité du dit noyau en qualifiant de façon distincte les éléments additionnels, il n'y aurait pas problème. Mais lorsque la glose envahit le texte, au lieu de rester en marge, alors, en effet, cela va trop loin. C'est au demeurant un phénomène qui n'est nullement réservé à l'astrologie que cette confusion entre le texte et son commentaire.
Par ailleurs, il est à noter que les astrologues praticiens, au lieu de complexifier le modèle auraient pu se contenter de confronter le modèle central au contexte examiné et qui ne saurait se réduire à des paramètres uniquement astrologues ou para-astrologiques.
Le phénomène avait d'ailleurs donné lieu dans le passé au développement des directions lequel tenait à la carence des éphémérides. Curieusement, quand les astrologues purent avoir accès aux positions astronomiques réelles, plusieurs années à l'avance, ils ne renoncèrent pas toujours aux dites directions lesquelles n'étaient pourtant qu'un pis aller et cela vaut ainsi pour un Dane Rudhyar qui n'est pas allé jusqu'à renoncer à recourir à des directions appliquées au thème natal et permettant de faire progresser artificiellement et analogiquement les planètes.
De même aujourd'hui, sommes-nous bien mieux renseignés sur divers contextes et donc les astrologues auraient du renoncer à recourir aux analogies entre signes zodiacaux et pays par exemple.(chorographie). On aura compris que la précision est un problème cognitif et vise à combler des lacunes avec le risque que le remède soit pire que le mal dans la mesure où les solutions proposées par les astrologues sont assez douteuses.
On nous répondra que "puisque ça marche....". Or, le Colloque avait consacré sa première session aux phases et ce qui caractérise une phase, c'est la récurrence de situations du même ordre sur une assez longue période de temps. Au cours de la dite période, l'on a de fortes chances de "tomber" sur le même type d'événement.
Or, si c'est bien le cas, cela ne peut que faciliter la tâche de l'astrologue puisqu’il ne risque guère de se tromper. Si j'annonce tel évènement pour le Mercredi alors que le même type d'événement a lieu quotidiennement pendant une semaine voire pendant un mois, l'on reconnaîtra le peu d'intérêt de la prévision pour un certain mercredi. Si l'astrologue, néanmoins, affirme qu'il a réussi sa prévision, c'est qu'il ignore tout simplement quelle est la fréquence de l'événement considéré. Par l'absurde : si j'annonce à un client italien que tel jour il mangera des pâtes en ignorant qu'il en consomme quotidiennement, que vaudra ma prévision.?
Le problème vient précisément de ce que beaucoup de gens n'ont pas conscience de traverser des phases; S'ils en avaient davantage conscience, ils demanderaient à l'astrologue de délimiter des phases et non pas de désigner des jours "précis". A terme, la prise de conscience du découpage en phases devrait rendre caduque la notion d'événement unique et ponctuel.
Les "deux" astrologies seront amenées, à l'avenir, à se démarquer l'une de l'autre tout comme l'astronomie s'était séparée de l'astrologie. D'ailleurs, leur assise scientifique n'est pas du même ordre. Dans un cas, il s'agit de la perpétuation d'un système institutionnel astro-politique qui a fini par devenir "inné" et qui correspond à un certain patrimoine dont chacun d'entre nous est le bénéficiaire à la naissance sans que cela passe aucunement par un apprentissage qui serait conféré par l'entourage. Dans l'autre cas, il s'agit de recettes transmises par la "caste" des astrologues et qui n'ont jamais été partagées par la société tout entière. Ce second savoir est donc resté en surface et ne saurait avoir la même prégnance que le premier.
Force est de constater le divorce entre une astrologie du général et une astrologie du particulier. Que l'on cesse de faire le grand écart et que l'on comprenne bien que ces deux astrologies ne se situent pas sur le même plan et ne sauraient se présenter comme un seul et unique corps de doctrine, obéissant à une même épistémologie. Tout comme astronomie et astrologie relèvent de critères scientifiques fort différents - quand bien même nombreux furent ceux qui avaient la double formation è- quant à leurs fondement, de même en est-il entre les deux formes d'astrologie sus-mentionnées.
Il a également été souligné le fait que l'ensemble constitué notamment par le zodiaque et les maisons, les éléments et les dignités planétaires, et que nous qualifions d'"astrologial " estloin d'offrir une cohérence satisfaisante, au niveau des significations attribuées à chaque secteur. On a là affaire à une astromancie dont le caractère hétéroclite d'inventaire à Prévert se révèle être source d'inspiration pour le praticien. Il arrive ainsi que certaines prévisions parviennent à une étonnante précision dans les détails mais c'est aussi bien une cause d'erreur et il n'est que trop aisé de se contenter de ne relever que les quelques réussites.
En conclusion, la précision en astrologie est liée à la nécessité de prendre connaissance du contexte. Ce contexte, les astrologues ont cru que le modèle astrologique, en s'enrichissant, parviendrait à le restituer sans qu'il faille se colleter avec le terrain. On a là une sorte de dédain pour le terrain, lequel sera donc représenté symboliquement par les signes et les maisons et quelques autres facteurs liés au cosmos et aux saisons. Autrement dit, ce corpus herméneutique est censé incarner le monde tout entier, notamment les activités mensuelles des sociétés (zodiaque)
L'astrologie, de par sa nature, n'est pas "précise", elle est dans le probable. Elle est à la merci d'interférences avec d'autres paramètres. Cette imprécision, il vaut mieux qu'elle l'assume plutôt qu'elle ne la pallie au moyen d'expédients. . Il importe cependant de parvenir à isoler le paramètre astrologique au sens du modèle central. Cela ne peut se faire qu'en montrant que par delà la diversité des contextes, les effets astrologiques restent les mêmes. Or, si le modèle se complexifie en se contextualisant, une telle procédure deviendra inconcevable. Pour démontrer qu'il y a récurrence, il importe en effet que les contextes restent extérieurs à l'astrologie. Il convient, en tout cas, que l'astrologie occupe le créneau qui est le sien et qui consiste à montrer qu'elle intervient, de façon incontournable, dans un très grand nombre de situations, sans aucunement devoir intégrer dans son modèle la diversité des pays par exemple.
On ne demande pas à l'astrologie de nous dire ce qui se passera dans un pays donné mais bien de souligner le fait que ce qui arrivera se manifestera dans un grand nombre de pays. et ce au cours d'un relativement bref laps de temps. D'ailleurs, si un même phénomène est déterminé, comme nous le pensons, à exister en divers pays, il n'y a pas grand mérite à viser juste en s'intéressant à un pays donné et en oubliant justement d'indiquer que le pays en question n'a pas le monopole de ce type d'événement.
Autrement dit, en prétendant préciser que tel événement aura lieu à tel endroit, l'on fait fausse route dès lors que l'événement a lieu en plusieurs endroits; on peut alors parler d'une prévision erronnée puisque l'on a eu tort de préciser que cela serait propre à tel pays en particulier..
Roger Héquet a objecté contre la notion de prévision transcontextuelle, transnationale en faisant remarquer que si l'on ne précise pas où un certain type d'événement aura lieu, la probabilité est grande qu'il ait lieu quelque part, étant donné la multiplicité mêmes des pays. dans le monde. Pourtant, il est assez frappant de constater que des situations comparables se produisent sous les latitudes les plus diverses. On en conclura qu'un événement unique ne fait pas une prévision astrologique pour la raison suivante que l'astrologue peut profiter de la connaissance approfondie qu'il a- sur des bases non astrologiques - de la situation dans un pays pour asseoir son pronostic. On rappellera le cas d'André Barbault dont les prévisions concernant l'URSS dans les années Soixante étaient à l'évidence influencées par ce qu'il savait de cette région du globe, ce qui n'empêche pas d'ailleurs que l'on puisse se tromper. Concentrer un pronostic sur un pays précis confère bien trop de poids aux informations non astrologiques et cela vaut également au niveau des personnes et bien sûr pour les proches. La tendance est d'ailleurs très forte de nos jours, chez de nombreux astrologues, à faire intervenir des éléments non astrologiques.
Il y a là certes un paradoxe qu'il faut analyser de près et qui est déterminant pour la méthodologie astrologique. En effet, s'il faut insister sur la notion de contexte pour affiner une prévision, encore faut-il que la prévision en tant que telle, dans sa formulation "brute" soit pluri-contextuelle. C'est là que l'astrologue s'assume pleinement en tant qu'astrologue. A la limite, l'astrologue peut donner l'exemple d'un cas dont il a appréhendé de près le contexte mais à condition qu'il admette que son pronostic ne sera déterminant, d'un point de vue astrologique qu'à condition que des phénomènes comparables se produisent simultanément ailleurs. Autrement dit, une prévision non repliquable au minimum dans une dizaine de contextes différents, au cours de la même période de temps, ne serait pas concluante au niveau de l'épistémologie astrologique. Ajoutons que cette réplicabilité vaut aussi dans le même contexte si les dates se situent sur une période suffisamment longue. C'est dire que l'événement unique dans un contexte unique ne relève pas de l'approche astrologique ou n'en relève que s'il est considérablement amplifié dans le temps et dans l'espace, ne serait-ce que par ses répercussions internationales comme ce fut le cas pour le 11 septembre 2001, point souligné par Fouzy Hamici. Cependant, quand cet astrologue nous déclare avoir annoncé avant l'événement qu'il y aurait quelque part des "immeubles en feu" et des "accidents d'avion", nous ne pensons pas que ce langage soit celui de l'astrologie au sens où nous l'entendons. Non pas cependant que l'on ne trouve de tels "oracles" dans ce que l'on appelle les prophéties perpétuelles telles qu'elles circulèrent notamment au XVIIIe siècle et dont on trouve déjà l'écho dans les almanachs de Nostradamus. Il y a là de toute évidence une certaine 'sagesse' s'articulant sur l'inventaire des événements susceptibles de se produire qu'aura récupéré l'astrologue et qui fonctionne sur la base d’une cyclicité plus ou moins fictive. De là à s'extasier que tel ou tel de ces oracles "colle" avec un événement pour une année donnée.... d'autant que l'on se garde bien de signaler tous les cas où de telles prédictions ne se réalisent pas. Encore que la probabilité soit forte que d'une manière ou d'une autre, on en trouve une illustration fréquente. Ce qui nous améne à mieux circonscrire le contenu du pronostic en astrologie. Tout pronostic n'est pas d'office d'ordre astrologique même s'il émane d'un astrologue et quand bien même il figurerait au sein de la littérature astrologique. Pour nous, comme nous nous en sommes expliqué, lors du Colloque, l'astrologie est avant tout concernée par les variations d'amplitude de la compétition pour le pouvoir. On est donc loin des immeubles en feu et des accidents d'avion qui sont monnaie courante et n'ont souvent qu'une faible incidence sur la vie politique, le cas du 11 septembre 2001 étant l'exception qui confirme la règle comme c'est le cas de l'assassinat d'un leader politique, ce qui nous ramène au clivage entre sphère publique et sphère privée. Il importe que l'on apporte plus de précision quant à la définition que l'on donne d"'un événement proprement astrologique, étant entendu que tout événement ne comporte pas, ipso facto, un caractère astrologique, même s'il est important pour les personnes concernées. Par la force des choses, l'astrologue peut avoir à traiter d'éléments ne comportant pas de caractère astrologique, le client n'étant pas censé savoir opérer un tri, ce qui n'empêche que tout événement peut être recadré par rapport à des informations d'ordre astrologique. Ce qui est astrologique n'est pas, par principe, à caractère catastrophique du type évoque plus haut. L'astrologie a à traiter avant tout des changement propres au renouvellement normal des sociétés notamment quant à leurs dirigeants. Bien entendu, selon les régimes, il se peut que certaines personnes restent en place à vie comme les monarques, les papes, les généraux, les dictateurs mais cela n'empêche pas que leurs conseillers, leurs ministres ne changent, comme dans le cas du Second Empire en France. Dans le cas du 11 septembre, ce qui compte ce ne sont pas les moyens employés - et d'ailleurs même si les effets avaient été plus faibles le choc psychologique aurait été comparable - mais bien le défi que cela a représenté d'une attaque au cœur de New York. Il revient à l'astrologue de dépasser la question des immeubles en feu et des "accidents" (!) d'avion pour élever le débat car après tout il y aurait pu y avoir une telle catastrophe ailleurs, dans un autre contexte avec des effets politiques et internationaux tout à fait insignifiants.
L'on voit que la notion de précision comporte une spécificité dans le champ astrologique. Une pronostication astrologique digne de ce nom doit apporter des informations au-delà d'un contexte particulier. Ce qu'elle perdra au niveau d'un enracinement dans un contexte donné, elle y gagnera par la multiplicité de ses applications. Chaque discipline a sa propre philosophie de la précision et elle ne saurait sans risque emprunter celle d'une autre discipline. L'épistémologie de l'astrologie n'est à l'évidence pas celle de l'Historien classique avec ses "dates" mais même cet historien est conscient de l'interaction entre les pays et au fait que très souvent un impact dépasse le cadre d'un pays donné pour devenir régional voire mondial. C'est ce qui avait amené André Barbault, à partir de 1967 (Les astres et l'Histoire, Paris, J. J. Pauvert) à lancer l'indice de concentration planétaire qui visait à montrer que notre monde était plus ou moins sous tension selon la répartition des planètes sur l'écliptique, approche éminemment transcontextuelle. Une telle approche ne saurait être remise en cause, dans son principe, par le "succès" du cycle Saturne-Neptune appliqué au monde soviétique et qui nous semble une réussite de mauvais aloi dès lors qu'elle n'est pas confirmée par une synchronie événementielle en d'autres endroits, ce qui ipso facto enlèverait au dit cycle tout rapport exclusif avec l'URSS.
Il en va bien entendu de même au niveau individuel et d'ailleurs l'astrologie dite de presse avec ses horoscopes est bel et bien transcontextuelle et transpersonnelle, puisque ses pronostics ne valent pas pour une personne donnée mais pour un très grand nombre de cas. Il apparaît alors que le thème astral serait une tentative de contextualisation d'une prévision générale à un niveau particulier, compte tenu alors d'informations non astrologiques captées par l'astrologue dans sa relation avec son client. Mais il convient de souligner que le fait de préciser est le passage du général au particulier, ce qui implique l'existence d'un cadre général. Or, souvent, l'astrologue ne dispose pas d'un tel cadre général, que va-t-il donc alors "préciser"? Sans l'usage d'un cadre général, nous dirons qu'il n'y a pas de consultation proprement astrologique. Le client de l'astrologue doit en première instance avoir accès à un cadre global valable pour un grand nombre de personnes avant de passer à une approche plus pointue le concernant. Or, souvent l'astrologue ne fournir pas ce cadre préalable, ce qui, à nouveau, ne constitue pas une approche acceptable astrologiquement. L'astrologue n'a pas vocation à enfermer son client dans une sorte de couloir qui lui serait réservé, comme c'est le cas des directions primaires fournissant un pronostic articulé sur le thème natal de la personne ou en tout cas il lui faut resituer son pronostic au sein d'un cadre plus large et ouvert sur la société et qu'il partage avec autrui. Et là encore, une prévision astrologique ne vaut que si ce qui "marche" pour une personne "marche" aussi, simultanément, du moins dans les grandes lignes, pour d'autres personnes, ayant par ailleurs des histoires différentes.
On aura compris que l'astrologie se doit d'être comparative avant d'être focalisée sur un cas particulier faisant nécessairement appel à d'autres paramètres venant compléter et préciser le pronostic proprement astrologique, d'où le terme "astrologial" que nous avons proposé et visant à désigner le discours de l'astrologue quand il passe au stade de la précision contextuelle. Une étude consacrée à l’Allemagne par exemple, comme celle proposée par Roger Héquet, doit s’accompagner d’autres études suivant la même chronologie, pour les mêmes dates, étant entendu qu’il n’est pas question que chaque pays vive les phases à des dates différentes, vu que le cosmos est un.
Il nous apparaît qu'une meilleure coordination entre astrologie générale et astrologie particulière doit être envisagée. Contrairement à ce qu'affirme Roger Héquet, le rôle de l'astrologue doit être souligné et sa valeur ajoutée prise en considération, faute de quoi, c'est le modèle astrologique qui risque d'être surchargé et qui, de fait, l'est déjà. Or, en amplifiant de façon démesurée le dit modèle, on le rend ipso facto indéfendable au niveau scientifique. Il n' est de science, dit-on, que du général. Il importe d'assumer une dualité et de ne pas faire fusionner théorie et pratique mais bien de les situer dans une complémentarité, qui sauvegarde l'intégrité du modèle et l'apport de l'astrologue praticien ayant pour tâche d'appliquer le modèle astrologique à des cas particuliers. Mais l'on aura compris que le travail de l'astrologue praticien se situe en deçà, en aval et que du fait même de la prise en compte d'éléments non astrologiques, par la force des choses, ne saurait être le lieu de la preuve de l'astrologie. De la même façon que la médecine si elle se vit au quotidien chez le médecin praticien se démontre à un niveau plus élevé, sur le plan biologique, génétique, anatomique, étant entendu que si chaque patient est un cas particulier, la médecine stricto sensu, est censé offrir des solutions générales, à commencer par l'industrie pharmaceutique..
Chacun de nous est à l'interface entre le public et le privé et donc entre des enjeux de nature différente. Il y a une astrologie publique et une astrologie privée et il est bon de ne pas les confondre en un seul et unique corps de doctrine. Dès lors, en effet, le clivage entre Astrologie et non astrologie comporte une interface qui est cet ensemble que l'on pourrait appeler astrologie précisionnelle et dont on a déjà signalé qu'il englobait la symbolique zodiacale, celle des maisons ainsi que toute une symbolique planétaire puisque selon nous le modèle astrologique central ne recourt qu(à une seule planète et qu'il n'a pas besoin d'autre chose si ce n'est de quelques balises stellaires pour ponctuer son parcours. C'est donc le rapport de l'astrologie avec la mythologie et l'astronomie qu'il importe de repenser en insistant sur le fait que la plus grande part des données d'ordre mythologique et astronomique doivent rester extérieures à l'astrologie publique et appartiennent à l'astrologie privée.
Il n'en reste pas moins que l'astrologie publique ne saurait s'appuyer que sur des données astronomiques indiscutables et non sur des positons fictives et analogiques comme dans le cas des directions. Entendons par-là non pas que l'astrologie doit utiliser tout ce qui existe en astronomie mais que dès lors qu' elle recourt aux astres, à sa façon, et selon ses besoins, elle observe une orthodoxie rigoureuse. .Laissons aux contingences de l'astrologie privée la possibilité de traiter le ciel selon sa fantaisie.
Au final, l'on retrouve dans ce clivage professionnel qui nous semble impératif, la dualité entre astrologie mondiale non axée sur le thème natal et astrologie "thématique" dont la vocation est de préciser les grandes lignes de l'astrologie mondiale. Insistons sur le fait que l'individu est directement concerné par les cycles "mondiaux" et que le thème astral ne fait que "préciser" de quelle façon plus spécifique cela sera. D'où la notion d'astrologie citoyenne soulignant le fait que l'homme n'existe pas uniquement dans la sphère privée, qui est centrifuge mais existe d'abord dans la sphère publique, qui est centripète.
C'est cette dualité qui est source de bien des difficultés dans la définition de l'astrologie, comme l'a noté Didier Lustig. Si l'astrologie, par le truchement de l'astrologue, a vocation à passer, in fine, du général au particulier, il est clair, comme c'est d'ailleurs le cas pour toute science qu'elle perd de sa scientificité à mesure qu'elle "descend" vers le particulier pour gagner en intégration au sein d'un ensemble dont elle n'est jamais qu'une composante.
Quelque part, ,nous dirons que l'astrologie publique est de l'ordre de l'anima et l'astrologie privée de l'ordre de l'animus. C'est l'occasiion de souligner que les débats de notre colloque se déroulèrent pressque uniquement entre hommes à l'exception de quelques témoignages ponctuels de Barbara de la Motte Saint Pierre et d'Ariane d'Athis. L'on nous a souvent reproché notre misogynie mais le colloque qui vient de s'achever nous confirme, par la qualité des débats qui n'ont d'ailleurs à peu près jamais conduit à des interventions prolongées et à des monologues, l'interactivité étant la régle, dans le bien fondé de notre stratégie. Saluons notamment la qualité des interventions de Jean Billon lequel a su se mettre en phase avec la dynamique des débats sans casser le rythme des échanges. Et faisons en sorte qu'autour de ce noyau ainsi constitué d'astrologues prêts à réfléchir ensemble sur leur discipline, viennent s'associer d'autres astrologues masculins. Une fois que l'astrologie aura retrouvé ses marques, elle pourra alors, dans la sphère privée, s'ouvrir à l'apport féminin. Il existe d'ailleurs, a contrario, des colloques où 95% de l'assistance est constituée de femmes - on pense aux rencontres de Lille et de Lyon en 2006 - et dont le mode de fonctionnement est radicalement différent. Il n'est pas question que l'astrologie s"enferme dans un ghetto qui serait le seul lieu où elle serait prise en considération. Or, de plus en plus, l'esprit de ghetto semble dominer dans le milieu astrologique, lequel se replie de plus en plus sur lui-même, constituant une sorte de contre-culture ne se connaissant, paradoxalement, aucune limitation. Il y a quelque complicité entre une certaine astrologie et un certain féminisme, à savoir le refus de tout ce qui pourrait constituer une borne.. C'est un des paradoxes de la sphère privée et de la marginalité que de revendiquer une totale liberté. Dans la sphère privée, l'on peut proférer les opinions les plus délirantes sans que cela fasse problème du fait même de l'hype-contextualité qui y est la règle. En revanche, dans la sphère publique, il importe d'adopter un autre profil et une plus grande rigueur. Le rôle du père serait selon nous d'être le vecteur du passage de la sphère privée vers la sphère publique, et l'absence du père conduisant à risquer de ne jamais passer ce cap. C'est ainsi que des conversations privées n'ont aucune valeur à une autre échelle. Il y a 30 ans et plus nous avions souhaité amener le milieu astrologique à passer à la sphère publique. Mais force est de constater que depuis une quinzaine d'années:-notamment sous le "règne" d'Yves Lenoble - il y a eu régression et que les colloques - terme utilisé souvent bien abusivement et improprement - ne constituent plus, du moins ceux qui ne sont pas organisés par le MAU, une voie permettant aux astrologues de sortir de leur ghetto/ Bien au contraire, ces rencontres d'astrologues ont désormais l'effet inverse et entretiennent la conviction que l'astrologie sous la forme qu'elle a notamment adopté depuis deux siècles, est sur la bonne voie, et qu'elle n'a pas besoin d'une sévère purge du moins au niveau de ce que nous avons appelé la sphère publique. Souhaitons que nombreux soient ceux qui se resaississent et nous rejoignent!.
Pour notre part, nous pensons avoir suivi la voie ouverte par Kepler, il y a 4 siècles, lequel, bien que praticien, avait affirmé la nécessité de débarrasser l'astrologie de pans entiers de sa tradition pour ne préserver qu'un noyau, laissant éventuellement aux praticiens la possibilité de continuer à se servir de certaines recettes pour mener à bien leur travail sur le terrain. Kepler n'aurait certainement pas accepté dans ce noyau les directions primaires, fussent-elles revues et corrigées par l'ACB de Roger Héquet. Le dilemme, de nos jours, tient au fait que l'astronomie est un savoir en mouvement et qui peut réserver des surprises - abandon de Vulcain au XXe siècle et de Pluton au début du XXIe siècle entre autres . Il est clair que recourir aux astres ne signifie pas nécessairement, les prendre tous en compte mais bien ne prendre en compte que des données astronomiques en temps réel, c'est à dire observables dans le ciel au moment visé par la prévision astrologique, ce qui n'empêche nullement, en revanche, de fixer des orbes précédant et suivant la configuration ainsi visée, ce qui est à rapprocher d'un processus gravitationnel ou plutôt d'anticipation et de mémorisation.. Mais un orbe n'est pas assimilable à de l'astronomie fictive. Il apparaît que si l’on veut mettre en place une astrologie de la continuité, avec des phases s’enchaînant les unes aux autres et non de la discontinuité avec des événements ponctuels entre lesquels l ‘on est sans information et si l’on refuse des attributions et des durées planétaires fictives comme dans le système des dasas exposé au Colloque par Barbara de la Motte Saint Pierre, il n’existe pas de solution viable en dehors de l’élargissement du champ d’action des configurations réelles.
Selon nous, le fait que nous soyons marqués par notre bagage génétique ne saurait pour autant tout polariser quant à notre relation aux astres, sur le moment de la naissance. C'est ainsi que ce n'est pas parce que notre aptitude au langage est génétique que l'on saura, à l'avance, quelle(s) langue (s) parlera l'enfant. et ainsi de suite. La naissance fournit un bagage qui nous ouvre au monde, qui nous programme quant à son décryptage mais qui ne nous fournit pas à l'avance les réponses. Chaque fois qu'une des configurations auxquelles l'humanité s'est sensibilisée, avec le temps, se présente, nous réagissons en conséquence.. En d'autres termes, c'est bien et bien le ciel que nous allons appréhender au cours de notre existence qui importe et non pas celui sous lequel nous sommes nés, étant entendu que notre potentiel de décryptage est grosso modo le même pour tous. Nous recevons tous les mêmes talents - selon la parabole des Evangiles - mais nous ne les exploitons pas pareillement. L'astro-génétique nous prédispose à être marqué par le retour de certaines configurations et bien évidemment il s'agit là d'un déterminisme collectif et synchronique. Il n'est pas question que chaque individu - comme c'est le cas en ACB - ait des échéances cosmiques différentes, mais bien entendu ces mêmes échéances auront des effets distincts selon le contexte et notamment selon l'âge, le sexe, de la personne qui sont des éléments contextuels, extra-astrologiques, parmi bien d'autres.
Terminons ce compte-rendu en insistant sur le danger représenté par l'informatique qui conduit l'astrologue à recourir à des méthodes de plus en plus complexes, complètement décalées par rapport à la perception spontanée propre aux hommes et qui exige la visibilité des repères et leur simplicité. Il faut revenir à une astrologie "publique" extrêmement accessible, "pour tous" en laissant l'astrologie "privée" à l'ingéniosité des astrologues praticiens confrontés aux attentes de leurs clients. Sur ce point, affirmer que l'astrologue peut se contenter d'utiliser la "'tradition" zodiaco-mythologique pour répondre nous semble bien exagéré. Le travail de l'astrologue, qu'il en soit conscient plus ou moins, passe par l'intégration de données extra-astrologiques, à savoir la faculté de l'astrologue à déchiffrer le monde par delà son bagage astrologique ainsi que les informations fournies par le client.
Ajoutons que la notion d’événement dans la sphère privée diffère de celle de la sphère publique et d’abord parce que l’astrologue n’a accès que difficilement à la sphère privée, qu’il dépend presque exclusivement de ce que son client veut bien lui confier. En outre, l’astrologie doit-elle s’aligner sur une vision de l’Histoire s’articulant sur quelques événements mémorables et que Roger Héquet appelle « l’événementiel » ? Souvent, il ne s’agit là que du sommet de l’iceberg. L’astrologie, on l’a dit, doit se défier de tout événement isolé et penser en termes de périodes et d’enjeux contemporains les uns des autres, ce qui implique de faire ressortir des événements moins connus tout comme un historien ne s’intéressera pas qu’à quelques personnages emblématiques mais se devra de brasser un bien plus grand nombre de protagonistes pour comprendre et décrire une époque. Il lui faudra également éviter un vocabulaire par trop vague comme celui de guerre, cher à André Barbault car il y a toutes sortes de guerres correspondant à des phases opposées. La paix n’est pas l’opposé de la guerre, en astrologie, il ne s’agit là que d’options : une guerre civile n’ est pas une guerre de conquête et ainsi de suite. Une même situation peut se résoudre dans le sang ou par la négociation, l’astrologie n’en a cure car elle se situe plus en amont et surtout parce qu’au même moment une même configuration conduire. On aura compris que faute de procéder ainsi, l’on s’interdit de pouvoir établir des comparaisons entre des contextes différents.
Intervenants au Colloque et aux réunions préparatoires:
Serge Bret Morel, Dorothée Callou, Jean-Paul Rapp, Roger Héquet, Fouzy Hamici, Frédéric Caillard, Jean Billon, Eric Cordier, Bernard Biardeau, Didier Lustig, Jacques Halbronn, Olivier Peyrebrune, Barbara de la Motte Saint Pierre, Daniel Cobbi, Ghislaine Jeanson, Gisèle Gaignard, Ariane d'Athis, Jean-Claude Durand.
Paul Roland, Alain Perrot
57e Colloque MAU
Quelle précision en Astrologie?
Le Colloque aura contribué à repenser ce qu'il faut entendre par "précision". Cette notion correspond à la conscience d'un manque: précision est à rapprocher du verbe "préciser", c'est à dire compléter une information jugée insuffisante.
L'histoire de l'astrologie nous semble s'expliquer en grande partie par une volonté de pallier un manque. Et pour ce faire, l'on aura cru bon d'"enrichir" le modèle, ce qui aura contribué à l'alourdir considérablement.
Le fait par exemple d'examiner dans quel(s) signe(s) une configuration se produit vise à l'évidence à "préciser" les effets de la dite configuration ou plus exactement de différencier entre elles les manifestations successives de la même configuration. La théorie des Grandes Conjonctions, en prenant en compte non pas les 12 signes mais les 4 éléments, obéissait au même désir de précision et donc de différenciation d'une configuration à la suivante du même type.
Il y aurait donc tout un corpus annexé à l'astrologie et qui aurait pour fonction principale de préciser le modèle central. A contrario, cela signifie que le dit modèle central ne comporte pas au départ le dit corpus constitué des signes zodiacaux, des maisons, des aspects des diverses planètes du système solaire au dit modèle.
Jacques Halbronn a proposé une représentation du "modèle central", de ce noyau dure autour duquel se seraient agrégés tant d'informations visant à le préciser. C'est ce qu'il a appelé "Schématisation du cycle conjonctionnel de Saturne."
Grâce à un tel modèle, l'on s'aperçoit de tout ce qui est venu s'ajouter par la suite à des fins de précision.
Toutes ces précisions auront au demeurant contribué à complexifier de façon exagérée le dit modèle tant et si bien que l'on ne retrouve à peu près jamais la même configuration dès lors que l'on y ajoute d'office des considérations relatives aux signes, aux maisons, aux aspects.
Un tel corpus [signes, maisons, aspects des planètes autres que Saturne] a fini par faire oublier le noyau, lequel n'est plus qu'une toute petite partie de l'ensemble de ce qu'on appelle l'Astrologie. Et nous avons proposé d'appeler ce corpus "asrologialité" plutôt qu'astrologie. Sous le terme "astrologial", en effet, nous désignerons désormais les contributions des astrologues praticiens à l'amplification du modèle central, à commencer par l'adjonction des planètes découvertes au-delà de Saturne.
Ce qui fait problème, soulignons-le, ce n'est pas tant que les astrologues praticiens aient cru bon, pour les besoins de leur activité, de développer tout un appareil herméneutique mais avant tout le fait que l'on en soit arrivé à être incapable de distinguer les additions et le noyau, mettant ainsi, par exemple, Pluton sur le même pied que Saturne.
Entendons par-là que si les astrologues avaient pris soin de préserver l'intégrité du dit noyau en qualifiant de façon distincte les éléments additionnels, il n'y aurait pas problème. Mais lorsque la glose envahit le texte, au lieu de rester en marge, alors, en effet, cela va trop loin. C'est au demeurant un phénomène qui n'est nullement réservé à l'astrologie que cette confusion entre le texte et son commentaire.
Par ailleurs, il est à noter que les astrologues praticiens, au lieu de complexifier le modèle auraient pu se contenter de confronter le modèle central au contexte examiné et qui ne saurait se réduire à des paramètres uniquement astrologues ou para-astrologiques.
Le phénomène avait d'ailleurs donné lieu dans le passé au développement des directions lequel tenait à la carence des éphémérides. Curieusement, quand les astrologues purent avoir accès aux positions astronomiques réelles, plusieurs années à l'avance, ils ne renoncèrent pas toujours aux dites directions lesquelles n'étaient pourtant qu'un pis aller et cela vaut ainsi pour un Dane Rudhyar qui n'est pas allé jusqu'à renoncer à recourir à des directions appliquées au thème natal et permettant de faire progresser artificiellement et analogiquement les planètes.
De même aujourd'hui, sommes-nous bien mieux renseignés sur divers contextes et donc les astrologues auraient du renoncer à recourir aux analogies entre signes zodiacaux et pays par exemple.(chorographie). On aura compris que la précision est un problème cognitif et vise à combler des lacunes avec le risque que le remède soit pire que le mal dans la mesure où les solutions proposées par les astrologues sont assez douteuses.
On nous répondra que "puisque ça marche....". Or, le Colloque avait consacré sa première session aux phases et ce qui caractérise une phase, c'est la récurrence de situations du même ordre sur une assez longue période de temps. Au cours de la dite période, l'on a de fortes chances de "tomber" sur le même type d'événement.
Or, si c'est bien le cas, cela ne peut que faciliter la tâche de l'astrologue puisqu’il ne risque guère de se tromper. Si j'annonce tel évènement pour le Mercredi alors que le même type d'événement a lieu quotidiennement pendant une semaine voire pendant un mois, l'on reconnaîtra le peu d'intérêt de la prévision pour un certain mercredi. Si l'astrologue, néanmoins, affirme qu'il a réussi sa prévision, c'est qu'il ignore tout simplement quelle est la fréquence de l'événement considéré. Par l'absurde : si j'annonce à un client italien que tel jour il mangera des pâtes en ignorant qu'il en consomme quotidiennement, que vaudra ma prévision.?
Le problème vient précisément de ce que beaucoup de gens n'ont pas conscience de traverser des phases; S'ils en avaient davantage conscience, ils demanderaient à l'astrologue de délimiter des phases et non pas de désigner des jours "précis". A terme, la prise de conscience du découpage en phases devrait rendre caduque la notion d'événement unique et ponctuel.
Les "deux" astrologies seront amenées, à l'avenir, à se démarquer l'une de l'autre tout comme l'astronomie s'était séparée de l'astrologie. D'ailleurs, leur assise scientifique n'est pas du même ordre. Dans un cas, il s'agit de la perpétuation d'un système institutionnel astro-politique qui a fini par devenir "inné" et qui correspond à un certain patrimoine dont chacun d'entre nous est le bénéficiaire à la naissance sans que cela passe aucunement par un apprentissage qui serait conféré par l'entourage. Dans l'autre cas, il s'agit de recettes transmises par la "caste" des astrologues et qui n'ont jamais été partagées par la société tout entière. Ce second savoir est donc resté en surface et ne saurait avoir la même prégnance que le premier.
Force est de constater le divorce entre une astrologie du général et une astrologie du particulier. Que l'on cesse de faire le grand écart et que l'on comprenne bien que ces deux astrologies ne se situent pas sur le même plan et ne sauraient se présenter comme un seul et unique corps de doctrine, obéissant à une même épistémologie. Tout comme astronomie et astrologie relèvent de critères scientifiques fort différents - quand bien même nombreux furent ceux qui avaient la double formation è- quant à leurs fondement, de même en est-il entre les deux formes d'astrologie sus-mentionnées.
Il a également été souligné le fait que l'ensemble constitué notamment par le zodiaque et les maisons, les éléments et les dignités planétaires, et que nous qualifions d'"astrologial " estloin d'offrir une cohérence satisfaisante, au niveau des significations attribuées à chaque secteur. On a là affaire à une astromancie dont le caractère hétéroclite d'inventaire à Prévert se révèle être source d'inspiration pour le praticien. Il arrive ainsi que certaines prévisions parviennent à une étonnante précision dans les détails mais c'est aussi bien une cause d'erreur et il n'est que trop aisé de se contenter de ne relever que les quelques réussites.
En conclusion, la précision en astrologie est liée à la nécessité de prendre connaissance du contexte. Ce contexte, les astrologues ont cru que le modèle astrologique, en s'enrichissant, parviendrait à le restituer sans qu'il faille se colleter avec le terrain. On a là une sorte de dédain pour le terrain, lequel sera donc représenté symboliquement par les signes et les maisons et quelques autres facteurs liés au cosmos et aux saisons. Autrement dit, ce corpus herméneutique est censé incarner le monde tout entier, notamment les activités mensuelles des sociétés (zodiaque)
L'astrologie, de par sa nature, n'est pas "précise", elle est dans le probable. Elle est à la merci d'interférences avec d'autres paramètres. Cette imprécision, il vaut mieux qu'elle l'assume plutôt qu'elle ne la pallie au moyen d'expédients. . Il importe cependant de parvenir à isoler le paramètre astrologique au sens du modèle central. Cela ne peut se faire qu'en montrant que par delà la diversité des contextes, les effets astrologiques restent les mêmes. Or, si le modèle se complexifie en se contextualisant, une telle procédure deviendra inconcevable. Pour démontrer qu'il y a récurrence, il importe en effet que les contextes restent extérieurs à l'astrologie. Il convient, en tout cas, que l'astrologie occupe le créneau qui est le sien et qui consiste à montrer qu'elle intervient, de façon incontournable, dans un très grand nombre de situations, sans aucunement devoir intégrer dans son modèle la diversité des pays par exemple.
On ne demande pas à l'astrologie de nous dire ce qui se passera dans un pays donné mais bien de souligner le fait que ce qui arrivera se manifestera dans un grand nombre de pays. et ce au cours d'un relativement bref laps de temps. D'ailleurs, si un même phénomène est déterminé, comme nous le pensons, à exister en divers pays, il n'y a pas grand mérite à viser juste en s'intéressant à un pays donné et en oubliant justement d'indiquer que le pays en question n'a pas le monopole de ce type d'événement.
Autrement dit, en prétendant préciser que tel événement aura lieu à tel endroit, l'on fait fausse route dès lors que l'événement a lieu en plusieurs endroits; on peut alors parler d'une prévision erronnée puisque l'on a eu tort de préciser que cela serait propre à tel pays en particulier..
Roger Héquet a objecté contre la notion de prévision transcontextuelle, transnationale en faisant remarquer que si l'on ne précise pas où un certain type d'événement aura lieu, la probabilité est grande qu'il ait lieu quelque part, étant donné la multiplicité mêmes des pays. dans le monde. Pourtant, il est assez frappant de constater que des situations comparables se produisent sous les latitudes les plus diverses. On en conclura qu'un événement unique ne fait pas une prévision astrologique pour la raison suivante que l'astrologue peut profiter de la connaissance approfondie qu'il a- sur des bases non astrologiques - de la situation dans un pays pour asseoir son pronostic. On rappellera le cas d'André Barbault dont les prévisions concernant l'URSS dans les années Soixante étaient à l'évidence influencées par ce qu'il savait de cette région du globe, ce qui n'empêche pas d'ailleurs que l'on puisse se tromper. Concentrer un pronostic sur un pays précis confère bien trop de poids aux informations non astrologiques et cela vaut également au niveau des personnes et bien sûr pour les proches. La tendance est d'ailleurs très forte de nos jours, chez de nombreux astrologues, à faire intervenir des éléments non astrologiques.
Il y a là certes un paradoxe qu'il faut analyser de près et qui est déterminant pour la méthodologie astrologique. En effet, s'il faut insister sur la notion de contexte pour affiner une prévision, encore faut-il que la prévision en tant que telle, dans sa formulation "brute" soit pluri-contextuelle. C'est là que l'astrologue s'assume pleinement en tant qu'astrologue. A la limite, l'astrologue peut donner l'exemple d'un cas dont il a appréhendé de près le contexte mais à condition qu'il admette que son pronostic ne sera déterminant, d'un point de vue astrologique qu'à condition que des phénomènes comparables se produisent simultanément ailleurs. Autrement dit, une prévision non repliquable au minimum dans une dizaine de contextes différents, au cours de la même période de temps, ne serait pas concluante au niveau de l'épistémologie astrologique. Ajoutons que cette réplicabilité vaut aussi dans le même contexte si les dates se situent sur une période suffisamment longue. C'est dire que l'événement unique dans un contexte unique ne relève pas de l'approche astrologique ou n'en relève que s'il est considérablement amplifié dans le temps et dans l'espace, ne serait-ce que par ses répercussions internationales comme ce fut le cas pour le 11 septembre 2001, point souligné par Fouzy Hamici. Cependant, quand cet astrologue nous déclare avoir annoncé avant l'événement qu'il y aurait quelque part des "immeubles en feu" et des "accidents d'avion", nous ne pensons pas que ce langage soit celui de l'astrologie au sens où nous l'entendons. Non pas cependant que l'on ne trouve de tels "oracles" dans ce que l'on appelle les prophéties perpétuelles telles qu'elles circulèrent notamment au XVIIIe siècle et dont on trouve déjà l'écho dans les almanachs de Nostradamus. Il y a là de toute évidence une certaine 'sagesse' s'articulant sur l'inventaire des événements susceptibles de se produire qu'aura récupéré l'astrologue et qui fonctionne sur la base d’une cyclicité plus ou moins fictive. De là à s'extasier que tel ou tel de ces oracles "colle" avec un événement pour une année donnée.... d'autant que l'on se garde bien de signaler tous les cas où de telles prédictions ne se réalisent pas. Encore que la probabilité soit forte que d'une manière ou d'une autre, on en trouve une illustration fréquente. Ce qui nous améne à mieux circonscrire le contenu du pronostic en astrologie. Tout pronostic n'est pas d'office d'ordre astrologique même s'il émane d'un astrologue et quand bien même il figurerait au sein de la littérature astrologique. Pour nous, comme nous nous en sommes expliqué, lors du Colloque, l'astrologie est avant tout concernée par les variations d'amplitude de la compétition pour le pouvoir. On est donc loin des immeubles en feu et des accidents d'avion qui sont monnaie courante et n'ont souvent qu'une faible incidence sur la vie politique, le cas du 11 septembre 2001 étant l'exception qui confirme la règle comme c'est le cas de l'assassinat d'un leader politique, ce qui nous ramène au clivage entre sphère publique et sphère privée. Il importe que l'on apporte plus de précision quant à la définition que l'on donne d"'un événement proprement astrologique, étant entendu que tout événement ne comporte pas, ipso facto, un caractère astrologique, même s'il est important pour les personnes concernées. Par la force des choses, l'astrologue peut avoir à traiter d'éléments ne comportant pas de caractère astrologique, le client n'étant pas censé savoir opérer un tri, ce qui n'empêche que tout événement peut être recadré par rapport à des informations d'ordre astrologique. Ce qui est astrologique n'est pas, par principe, à caractère catastrophique du type évoque plus haut. L'astrologie a à traiter avant tout des changement propres au renouvellement normal des sociétés notamment quant à leurs dirigeants. Bien entendu, selon les régimes, il se peut que certaines personnes restent en place à vie comme les monarques, les papes, les généraux, les dictateurs mais cela n'empêche pas que leurs conseillers, leurs ministres ne changent, comme dans le cas du Second Empire en France. Dans le cas du 11 septembre, ce qui compte ce ne sont pas les moyens employés - et d'ailleurs même si les effets avaient été plus faibles le choc psychologique aurait été comparable - mais bien le défi que cela a représenté d'une attaque au cœur de New York. Il revient à l'astrologue de dépasser la question des immeubles en feu et des "accidents" (!) d'avion pour élever le débat car après tout il y aurait pu y avoir une telle catastrophe ailleurs, dans un autre contexte avec des effets politiques et internationaux tout à fait insignifiants.
L'on voit que la notion de précision comporte une spécificité dans le champ astrologique. Une pronostication astrologique digne de ce nom doit apporter des informations au-delà d'un contexte particulier. Ce qu'elle perdra au niveau d'un enracinement dans un contexte donné, elle y gagnera par la multiplicité de ses applications. Chaque discipline a sa propre philosophie de la précision et elle ne saurait sans risque emprunter celle d'une autre discipline. L'épistémologie de l'astrologie n'est à l'évidence pas celle de l'Historien classique avec ses "dates" mais même cet historien est conscient de l'interaction entre les pays et au fait que très souvent un impact dépasse le cadre d'un pays donné pour devenir régional voire mondial. C'est ce qui avait amené André Barbault, à partir de 1967 (Les astres et l'Histoire, Paris, J. J. Pauvert) à lancer l'indice de concentration planétaire qui visait à montrer que notre monde était plus ou moins sous tension selon la répartition des planètes sur l'écliptique, approche éminemment transcontextuelle. Une telle approche ne saurait être remise en cause, dans son principe, par le "succès" du cycle Saturne-Neptune appliqué au monde soviétique et qui nous semble une réussite de mauvais aloi dès lors qu'elle n'est pas confirmée par une synchronie événementielle en d'autres endroits, ce qui ipso facto enlèverait au dit cycle tout rapport exclusif avec l'URSS.
Il en va bien entendu de même au niveau individuel et d'ailleurs l'astrologie dite de presse avec ses horoscopes est bel et bien transcontextuelle et transpersonnelle, puisque ses pronostics ne valent pas pour une personne donnée mais pour un très grand nombre de cas. Il apparaît alors que le thème astral serait une tentative de contextualisation d'une prévision générale à un niveau particulier, compte tenu alors d'informations non astrologiques captées par l'astrologue dans sa relation avec son client. Mais il convient de souligner que le fait de préciser est le passage du général au particulier, ce qui implique l'existence d'un cadre général. Or, souvent, l'astrologue ne dispose pas d'un tel cadre général, que va-t-il donc alors "préciser"? Sans l'usage d'un cadre général, nous dirons qu'il n'y a pas de consultation proprement astrologique. Le client de l'astrologue doit en première instance avoir accès à un cadre global valable pour un grand nombre de personnes avant de passer à une approche plus pointue le concernant. Or, souvent l'astrologue ne fournir pas ce cadre préalable, ce qui, à nouveau, ne constitue pas une approche acceptable astrologiquement. L'astrologue n'a pas vocation à enfermer son client dans une sorte de couloir qui lui serait réservé, comme c'est le cas des directions primaires fournissant un pronostic articulé sur le thème natal de la personne ou en tout cas il lui faut resituer son pronostic au sein d'un cadre plus large et ouvert sur la société et qu'il partage avec autrui. Et là encore, une prévision astrologique ne vaut que si ce qui "marche" pour une personne "marche" aussi, simultanément, du moins dans les grandes lignes, pour d'autres personnes, ayant par ailleurs des histoires différentes.
On aura compris que l'astrologie se doit d'être comparative avant d'être focalisée sur un cas particulier faisant nécessairement appel à d'autres paramètres venant compléter et préciser le pronostic proprement astrologique, d'où le terme "astrologial" que nous avons proposé et visant à désigner le discours de l'astrologue quand il passe au stade de la précision contextuelle. Une étude consacrée à l’Allemagne par exemple, comme celle proposée par Roger Héquet, doit s’accompagner d’autres études suivant la même chronologie, pour les mêmes dates, étant entendu qu’il n’est pas question que chaque pays vive les phases à des dates différentes, vu que le cosmos est un.
Il nous apparaît qu'une meilleure coordination entre astrologie générale et astrologie particulière doit être envisagée. Contrairement à ce qu'affirme Roger Héquet, le rôle de l'astrologue doit être souligné et sa valeur ajoutée prise en considération, faute de quoi, c'est le modèle astrologique qui risque d'être surchargé et qui, de fait, l'est déjà. Or, en amplifiant de façon démesurée le dit modèle, on le rend ipso facto indéfendable au niveau scientifique. Il n' est de science, dit-on, que du général. Il importe d'assumer une dualité et de ne pas faire fusionner théorie et pratique mais bien de les situer dans une complémentarité, qui sauvegarde l'intégrité du modèle et l'apport de l'astrologue praticien ayant pour tâche d'appliquer le modèle astrologique à des cas particuliers. Mais l'on aura compris que le travail de l'astrologue praticien se situe en deçà, en aval et que du fait même de la prise en compte d'éléments non astrologiques, par la force des choses, ne saurait être le lieu de la preuve de l'astrologie. De la même façon que la médecine si elle se vit au quotidien chez le médecin praticien se démontre à un niveau plus élevé, sur le plan biologique, génétique, anatomique, étant entendu que si chaque patient est un cas particulier, la médecine stricto sensu, est censé offrir des solutions générales, à commencer par l'industrie pharmaceutique..
Chacun de nous est à l'interface entre le public et le privé et donc entre des enjeux de nature différente. Il y a une astrologie publique et une astrologie privée et il est bon de ne pas les confondre en un seul et unique corps de doctrine. Dès lors, en effet, le clivage entre Astrologie et non astrologie comporte une interface qui est cet ensemble que l'on pourrait appeler astrologie précisionnelle et dont on a déjà signalé qu'il englobait la symbolique zodiacale, celle des maisons ainsi que toute une symbolique planétaire puisque selon nous le modèle astrologique central ne recourt qu(à une seule planète et qu'il n'a pas besoin d'autre chose si ce n'est de quelques balises stellaires pour ponctuer son parcours. C'est donc le rapport de l'astrologie avec la mythologie et l'astronomie qu'il importe de repenser en insistant sur le fait que la plus grande part des données d'ordre mythologique et astronomique doivent rester extérieures à l'astrologie publique et appartiennent à l'astrologie privée.
Il n'en reste pas moins que l'astrologie publique ne saurait s'appuyer que sur des données astronomiques indiscutables et non sur des positons fictives et analogiques comme dans le cas des directions. Entendons par-là non pas que l'astrologie doit utiliser tout ce qui existe en astronomie mais que dès lors qu' elle recourt aux astres, à sa façon, et selon ses besoins, elle observe une orthodoxie rigoureuse. .Laissons aux contingences de l'astrologie privée la possibilité de traiter le ciel selon sa fantaisie.
Au final, l'on retrouve dans ce clivage professionnel qui nous semble impératif, la dualité entre astrologie mondiale non axée sur le thème natal et astrologie "thématique" dont la vocation est de préciser les grandes lignes de l'astrologie mondiale. Insistons sur le fait que l'individu est directement concerné par les cycles "mondiaux" et que le thème astral ne fait que "préciser" de quelle façon plus spécifique cela sera. D'où la notion d'astrologie citoyenne soulignant le fait que l'homme n'existe pas uniquement dans la sphère privée, qui est centrifuge mais existe d'abord dans la sphère publique, qui est centripète.
C'est cette dualité qui est source de bien des difficultés dans la définition de l'astrologie, comme l'a noté Didier Lustig. Si l'astrologie, par le truchement de l'astrologue, a vocation à passer, in fine, du général au particulier, il est clair, comme c'est d'ailleurs le cas pour toute science qu'elle perd de sa scientificité à mesure qu'elle "descend" vers le particulier pour gagner en intégration au sein d'un ensemble dont elle n'est jamais qu'une composante.
Quelque part, ,nous dirons que l'astrologie publique est de l'ordre de l'anima et l'astrologie privée de l'ordre de l'animus. C'est l'occasiion de souligner que les débats de notre colloque se déroulèrent pressque uniquement entre hommes à l'exception de quelques témoignages ponctuels de Barbara de la Motte Saint Pierre et d'Ariane d'Athis. L'on nous a souvent reproché notre misogynie mais le colloque qui vient de s'achever nous confirme, par la qualité des débats qui n'ont d'ailleurs à peu près jamais conduit à des interventions prolongées et à des monologues, l'interactivité étant la régle, dans le bien fondé de notre stratégie. Saluons notamment la qualité des interventions de Jean Billon lequel a su se mettre en phase avec la dynamique des débats sans casser le rythme des échanges. Et faisons en sorte qu'autour de ce noyau ainsi constitué d'astrologues prêts à réfléchir ensemble sur leur discipline, viennent s'associer d'autres astrologues masculins. Une fois que l'astrologie aura retrouvé ses marques, elle pourra alors, dans la sphère privée, s'ouvrir à l'apport féminin. Il existe d'ailleurs, a contrario, des colloques où 95% de l'assistance est constituée de femmes - on pense aux rencontres de Lille et de Lyon en 2006 - et dont le mode de fonctionnement est radicalement différent. Il n'est pas question que l'astrologie s"enferme dans un ghetto qui serait le seul lieu où elle serait prise en considération. Or, de plus en plus, l'esprit de ghetto semble dominer dans le milieu astrologique, lequel se replie de plus en plus sur lui-même, constituant une sorte de contre-culture ne se connaissant, paradoxalement, aucune limitation. Il y a quelque complicité entre une certaine astrologie et un certain féminisme, à savoir le refus de tout ce qui pourrait constituer une borne.. C'est un des paradoxes de la sphère privée et de la marginalité que de revendiquer une totale liberté. Dans la sphère privée, l'on peut proférer les opinions les plus délirantes sans que cela fasse problème du fait même de l'hype-contextualité qui y est la règle. En revanche, dans la sphère publique, il importe d'adopter un autre profil et une plus grande rigueur. Le rôle du père serait selon nous d'être le vecteur du passage de la sphère privée vers la sphère publique, et l'absence du père conduisant à risquer de ne jamais passer ce cap. C'est ainsi que des conversations privées n'ont aucune valeur à une autre échelle. Il y a 30 ans et plus nous avions souhaité amener le milieu astrologique à passer à la sphère publique. Mais force est de constater que depuis une quinzaine d'années:-notamment sous le "règne" d'Yves Lenoble - il y a eu régression et que les colloques - terme utilisé souvent bien abusivement et improprement - ne constituent plus, du moins ceux qui ne sont pas organisés par le MAU, une voie permettant aux astrologues de sortir de leur ghetto/ Bien au contraire, ces rencontres d'astrologues ont désormais l'effet inverse et entretiennent la conviction que l'astrologie sous la forme qu'elle a notamment adopté depuis deux siècles, est sur la bonne voie, et qu'elle n'a pas besoin d'une sévère purge du moins au niveau de ce que nous avons appelé la sphère publique. Souhaitons que nombreux soient ceux qui se resaississent et nous rejoignent!.
Pour notre part, nous pensons avoir suivi la voie ouverte par Kepler, il y a 4 siècles, lequel, bien que praticien, avait affirmé la nécessité de débarrasser l'astrologie de pans entiers de sa tradition pour ne préserver qu'un noyau, laissant éventuellement aux praticiens la possibilité de continuer à se servir de certaines recettes pour mener à bien leur travail sur le terrain. Kepler n'aurait certainement pas accepté dans ce noyau les directions primaires, fussent-elles revues et corrigées par l'ACB de Roger Héquet. Le dilemme, de nos jours, tient au fait que l'astronomie est un savoir en mouvement et qui peut réserver des surprises - abandon de Vulcain au XXe siècle et de Pluton au début du XXIe siècle entre autres . Il est clair que recourir aux astres ne signifie pas nécessairement, les prendre tous en compte mais bien ne prendre en compte que des données astronomiques en temps réel, c'est à dire observables dans le ciel au moment visé par la prévision astrologique, ce qui n'empêche nullement, en revanche, de fixer des orbes précédant et suivant la configuration ainsi visée, ce qui est à rapprocher d'un processus gravitationnel ou plutôt d'anticipation et de mémorisation.. Mais un orbe n'est pas assimilable à de l'astronomie fictive. Il apparaît que si l’on veut mettre en place une astrologie de la continuité, avec des phases s’enchaînant les unes aux autres et non de la discontinuité avec des événements ponctuels entre lesquels l ‘on est sans information et si l’on refuse des attributions et des durées planétaires fictives comme dans le système des dasas exposé au Colloque par Barbara de la Motte Saint Pierre, il n’existe pas de solution viable en dehors de l’élargissement du champ d’action des configurations réelles.
Selon nous, le fait que nous soyons marqués par notre bagage génétique ne saurait pour autant tout polariser quant à notre relation aux astres, sur le moment de la naissance. C'est ainsi que ce n'est pas parce que notre aptitude au langage est génétique que l'on saura, à l'avance, quelle(s) langue (s) parlera l'enfant. et ainsi de suite. La naissance fournit un bagage qui nous ouvre au monde, qui nous programme quant à son décryptage mais qui ne nous fournit pas à l'avance les réponses. Chaque fois qu'une des configurations auxquelles l'humanité s'est sensibilisée, avec le temps, se présente, nous réagissons en conséquence.. En d'autres termes, c'est bien et bien le ciel que nous allons appréhender au cours de notre existence qui importe et non pas celui sous lequel nous sommes nés, étant entendu que notre potentiel de décryptage est grosso modo le même pour tous. Nous recevons tous les mêmes talents - selon la parabole des Evangiles - mais nous ne les exploitons pas pareillement. L'astro-génétique nous prédispose à être marqué par le retour de certaines configurations et bien évidemment il s'agit là d'un déterminisme collectif et synchronique. Il n'est pas question que chaque individu - comme c'est le cas en ACB - ait des échéances cosmiques différentes, mais bien entendu ces mêmes échéances auront des effets distincts selon le contexte et notamment selon l'âge, le sexe, de la personne qui sont des éléments contextuels, extra-astrologiques, parmi bien d'autres.
Terminons ce compte-rendu en insistant sur le danger représenté par l'informatique qui conduit l'astrologue à recourir à des méthodes de plus en plus complexes, complètement décalées par rapport à la perception spontanée propre aux hommes et qui exige la visibilité des repères et leur simplicité. Il faut revenir à une astrologie "publique" extrêmement accessible, "pour tous" en laissant l'astrologie "privée" à l'ingéniosité des astrologues praticiens confrontés aux attentes de leurs clients. Sur ce point, affirmer que l'astrologue peut se contenter d'utiliser la "'tradition" zodiaco-mythologique pour répondre nous semble bien exagéré. Le travail de l'astrologue, qu'il en soit conscient plus ou moins, passe par l'intégration de données extra-astrologiques, à savoir la faculté de l'astrologue à déchiffrer le monde par delà son bagage astrologique ainsi que les informations fournies par le client.
Ajoutons que la notion d’événement dans la sphère privée diffère de celle de la sphère publique et d’abord parce que l’astrologue n’a accès que difficilement à la sphère privée, qu’il dépend presque exclusivement de ce que son client veut bien lui confier. En outre, l’astrologie doit-elle s’aligner sur une vision de l’Histoire s’articulant sur quelques événements mémorables et que Roger Héquet appelle « l’événementiel » ? Souvent, il ne s’agit là que du sommet de l’iceberg. L’astrologie, on l’a dit, doit se défier de tout événement isolé et penser en termes de périodes et d’enjeux contemporains les uns des autres, ce qui implique de faire ressortir des événements moins connus tout comme un historien ne s’intéressera pas qu’à quelques personnages emblématiques mais se devra de brasser un bien plus grand nombre de protagonistes pour comprendre et décrire une époque. Il lui faudra également éviter un vocabulaire par trop vague comme celui de guerre, cher à André Barbault car il y a toutes sortes de guerres correspondant à des phases opposées. La paix n’est pas l’opposé de la guerre, en astrologie, il ne s’agit là que d’options : une guerre civile n’ est pas une guerre de conquête et ainsi de suite. Une même situation peut se résoudre dans le sang ou par la négociation, l’astrologie n’en a cure car elle se situe plus en amont et surtout parce qu’au même moment une même configuration conduire. On aura compris que faute de procéder ainsi, l’on s’interdit de pouvoir établir des comparaisons entre des contextes différents.
Intervenants au Colloque et aux réunions préparatoires:
Serge Bret Morel, Dorothée Callou, Jean-Paul Rapp, Roger Héquet, Fouzy Hamici, Frédéric Caillard, Jean Billon, Eric Cordier, Bernard Biardeau, Didier Lustig, Jacques Halbronn, Olivier Peyrebrune, Barbara de la Motte Saint Pierre, Daniel Cobbi, Ghislaine Jeanson, Gisèle Gaignard, Ariane d'Athis, Jean-Claude Durand.
Paul Roland, Alain Perrot
TV Urania:
http://abcart.fr
http://abcart.fr
Dire les choses telles qu'elles sont.
Salut Arepo,
Si ton message (~50 Ko ?) avait été dix fois plus court, je l'aurais probablement lu.
Désolé.

Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.
Re: Dire les choses telles qu'elles sont.
Compte rendu du Colloque d'Astrologie des 27/28 Octobre 2006:Denis a écrit : Salut Arepo,
Si ton message (~50 Ko ?) avait été dix fois plus court, je l'aurais probablement lu.
Désolé.
Denis
Salut Denis,Pour résumer, Arepo a écrit :pfff
Je constate que ton souhait s'est réalisé d'une façon inespérée.
Raphaël

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