Une précision s'impose : il y a des tas de questions auxquelles je n'ai pas de réponses, et je n'en aurai plus de mon vivant. J'ai cessé de faire de la physique, officiellement en 2001, et en réalité entre 1999 et 2001. Mon dernier article original date de 1999. Depuis, je faisais tout autre chose. Mes priorités ont changé du tout au tout.
Juste mis en ligne les vieux articles, quand j'ai créé mon site perso en 2003.
adhemar a écrit :...
Bien, pour commencer, je crois qu'on ne se comprend pas bien sur la notion d'émetteur et de quanton. Pour moi, un émetteur est tout ce qui est susceptible d'émettre une onde. Par exemple, si je dispose d'un accélérateur de "particules", et que j'envoie le faisceau produit par cet accélérateur vers une cible, je pense pouvoir supposer que la sortie de l'accélérateur soit en bonne approximation un émetteur (ou une superposition d'émetteurs, si tu tiens à ce que tes émetteurs gardent une fréquence propre fixée). Me tromperais je ? Je met une proposition de redico là dessus, pour voir plus finement ce que tu en penses:
A1: La sortie de l'accélérateur de "particules" décrit ci dessus est en bonne approximation un émetteur
A: 75% | J: ? | Quivoudra: ?
Je ne crois pas que "la sortie" soit la bonne catégorie. Mon guide heuristique a été largement les diagrammes de Feynman.
Quel est l'évènement physique qui a vocation à être représenté par un apex en graphe de Feynman ? Le paradoxe est qu'il n'a pas de nom officiel. Je l'appelle
réaction quantique.
Le concept de réaction quantique se transfère de celui bien connu de réaction chimique (ou nucléaire) par abstraction vers la classe abstraite des réactions, et par instanciation de cette classe.
Dès qu'on a ce concept, les paradoxes à-la-Copenhague du minou mort-vivant, ou de l'électron de Broglie transporté à Tokyo, s'évanouissent.
Donc regarde quelles sont les apex d'interactions, par exemple électromagnétiques dans ton accélérateur. Le dernier en trajectoire peut être considéré comme émetteur, jusqu'à la prochaine réaction quantique qui attend ta particule. Cette prochaine réaction est absorbeur d'un côté, rééemetteur de l'autre.
Implicitement, j'ai toujours considéré deux niveaux dans les apex de diagrammes de Feynman : les fondamentaux, et les auxiliaires qui introduisent les petites corrections QED. Je ne me suis occupé que des fondamentaux.
adhemar a écrit :...
Ensuite, tu affirmes que
Jacques a écrit :Le bruit de fond broglien ne peut être, en l'état actuel de notre impuissance à l'investiguer, que sévèrement chaotique. A tout instant, les quantons se tâtent ainsi les uns les autres, autant par ondes avancées que retardées, à tout instant le "dispositif expérimental" est exploré à tâtons, ce qui règle les paradoxes des interféromètres et autres "Zeno effect", à tout instant des tentatives de transactions s'amorcent, échouent ou décrochent et restituent. Et échappent à toute expérimentation humaine directe, si nous pouvons prédire certaines de leurs conséquences.
Donc, entre toute les transactions possibles, une seule transaction s'établit au final, et le mécanisme qui établit la transaction est inconnu, si je comprends bien. Quelle genre de prédiction peut tu faire alors ? Peut tu parler de la probabilité qu'une certaine transaction s'établisse comme le fait John Cramer ? Ou alors tu n'as que des prédictions concernant le type de transactions possibles ?
Merci d'avance pour tes réponses...
Adhémar
Il ne me semble pas du tout que le mécanisme soit inconnu, car il me semble impliqué automatiquement par l'hypothèse de Louis de Broglie en 1924. Broglie envisageait une vitesse de phase infinie pour une vitesse de groupe nulle. Là dessus il bloquait, car il croyait toujours au corpuscule et à la géométrie que nous avions apprise au Lycée. Si on lève ce blocage, deux conséquences sont immédiates : une étendue spatiale en phase non négligeable pour chaque quanton, donc une remise en cause de la topologie infiniment fine de R, devenue non pertinente pour la microphysique, et un inévitable bruit de fond broglien.
On n'a pas encore su exprimer clairement quel est le quelque chose, la "grandeur" qui palpite à la fréquence broglienne, mais sa réalité est trop bien connue par ses conséquences, et par tout le formalisme de la quantique.
Petit consensus heuristique entre quelques participants de fr.sci.physique : ce "quelque chose" est intimement lié au spin, au moins pour les fermions.
Deux gros indices en ce sens :
- La fréquence électromagnétique selon l'équation de Dirac, solution de Schrödinger est le double de la fréquence broglienne 2mc²/h.
- fréquence spatiale doublée également dans les expériences d'interférences de neutrons, avec champ magnétique sur une seul branche du trajet. Rauch et Bonse.
"
entre toutes les transactions possibles" : il me semble que "possible" est un mot mal choisi. Si une transaction a lieu, c'est qu'elle était possible, et réciproquement. Il y a là confusion entre la réalité physique, qui se déroule à des fréquences qui nous sont définitivement inaccessibles, et nos représentations, lesquelles sont façonnées par l'expérience macroscopique d'une part, par la mythologie apprise d'autre part.
"
entre toutes les transactions que j'ai fait l'effort d'envisager dans une situation d'information insuffisante" me semble une rédaction bien moins fallacieuse.
Autre travers véhiculé par la culture universitaire dans son état actuel : omettre dans le raisonnement énormément de réactions quantiques incontournables.
Simplement, d'un amphi à l'autre, une autre notion basique n'a encore jamais percolé : bien plus fort encore que la décohérence, la thermalisation. En omettant de dire qu'ils ne considéraient que des réactions thermalisées, les théoriciens de la quantique en ont fait un "postulat" d'irréversiblité, tombant du ciel abstrait. Du coup, ils jetaient toutes les réactions quantiques qui ne décohèrent pas, qui ne thermalisent rien, et qui sont de loin les plus nombreuses. Par exemple toutes les réactions avec le champ magnétique dans un Stern et Gerlach.
Or la transition entre longue durée, thermalisée et courte durée de l'état intermédiaire excité, avec corrélation entre les paramètres d'entrée et de sortie, est enseignée et illustrée dans l'amphi d'à côté, en Phy Nuc.
Nous n'avons pas changé le formalisme, ni les prédictions de résultats qui procèdent du formalisme. Ce formalisme n'a jamais cessé d'être ondulatoire et déterministe.
Nous changeons la sémantique, donc le rendement de l'enseignement, et celui de l'heuristique. C'est cela l'enjeu, et il est loin d'être négligeable.
Par exemple dans les miroirs d'un interféromètre, il y a bien réaction quantique entre le photon et les électrons de conduction, MAIS elle ne conduit à aucune décohérence, en l'absence d'absorption.
Exit le pathos égocentrique "
observateur, mesure, cruelle incertitude..."
Tout pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument.
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Cartographier les dénis de réalité d'un petit chef, aboutit à cartographier ses noyaux psychotiques.
Dis Petit-chef, tu l'arrêtes quand, ta guéguerre stupide ?