Astaldo, je ne fais pas de la persécution contre toi ni de l'acharnement. Je reviens tout simplement sur une remarque sur laquelle je m'étais arrêté mais qui disparut - par effacement inopiné de mon message.
Je m'arrête sur des détails plutôt que sur le problème de la cellulose, des acides aminés, etc. Une foule d'éléments à peine abordés dans la discussion.
Chaucun son dada, on n'est pas ici pour faire un tour exhaustif des pour et des contre d'un double problème éthique/diététique complexe, à plusieurs facettes, mais qui est avant tout un choix moral - avec des contraintes auxquelles la diététique moderne peut répondre assez bien.
Astaldo a écrit :MICR a écrit :établir une classification dichotomique homme, on bouffe pas / animal, on bouffe...
La formulation est inadéquate, mon grand : on mange pas les individus de sa propre espèce... A priori, ça serait un comportement autodestructeur pour l'espèce et dévastateur pour le tissu social. Je peux me tromper, mais y'a pas de raison non plus d'en prendre le risque juste pour varier notre assiette.
Lorsque l'on plaide par la seule distinction opposant l'homme à "l'animal", le premier réflexe d'un matérialiste avec une compréhension naturaliste des objets (vision phylogénique, zoologique, etc.), est de relever la faute, et de réfuter cette opposition comme argument ad hoc.
Si maintenant tu précises que tu voulais parler de "ne pas manger notre propre espèce", alors soit, mais ne reproche pas aux gens de traiter des énoncés que tu as toi-même mal formulés.
Revenons quelques minutes sur cette correction que tu apportes, l'énoncé "On
ne mange pas les individus de sa propre espèce".
C'est en effet souvent le cas chez les PRÉDATEURS. La raison pourrait être toute simple et intuitive : tuer sa propre lignée pour la dévorer est un comportement/voie que certaines lignées ont peut-être prise occassionnelement, (pourquoi pas ?), mais que l'évolution n'a pas retenue pour des raisons mathématiques facilement compréhensibles : réduction drastique des effectifs. Très logique, comme toute réflexion évolutive.
En tous les cas, fort peu d'espèces marquent actuellement une nette
préférence pour la prédation de leur propre lignée, logique.
Je n'en connais pas personnellement, exceptés quand même pas mal de tritons, poissons, arthropodes, qui se délectent de leurs têtards/alevins/bestiaux... Mais une fois la taille critique dépassée, ils ne sont plus dévorés par leurs parents putatifs. Ok ? C'est plutôt une question quantitative, de taille maximum et d'opportunité, que de préférence.
Ce point de détail me permet de rebondir sur l'idée plus philosophique que, cet instinct de conservation de notre prore lignée, l'homme le conçoit très bien actuellement, et l'exacerbe d'autant plus vers ses plus proches (on aurait encore plus de peine me semble-t-il à dévorer ses propres enfants qu'un parfait inconnu décapité ou en morceaux déjà conditionnés et emballés) mais l'élargit déjà actuellement - c'est dans l'air - aux espèces avec lesquelles il a le plus d'affinités biologiques et intellectuelles, c-à-dire par le cousinage phylogénique. C'est assez intuitif, et tout aussi biologiquement émotionnel.
De nouveau, ce terme
émotionnel est un
argument ici. Un argument biologique car c'est un énoncé objectivé, et non un sophisme : cette affinité que l'on a proportionnellement envers ses plus proches, etc. est issue autant d'un instinct/comportement/sentiment profondément enraciné par la sélection naturelle, que sans doute modulé par notre formatage social, etc.

C'est la suite de ton post :
Astaldo a écrit :MICR a écrit :Idem avec un veau et une truite, le veau étant respectivement notre plus proche cousin.
Moi, je vois pas de raison... Le poisson et le veau, c'est aussi bon... Et une tranche de chimpanzé ? Honnêtement, j'hésiterais... Le chimpanzé, c'est plus facile à humaniser, mais l'hésitation ne serait pas rationnel, seulement émotive. Si mon voisin mange du chimpanzé, ça me va !
Je profite que tu aies toi-même utilisé l'exemple le plus proche de notre espèce, pour amener et digresser sur ton sidérant commentaire final :
Le chimpanzé, c'est plus facile à humaniser, mais l'hésitation ne serait pas rationnel, seulement émotive. Si mon voisin mange du chimpanzé, ça me va !

Aucun problème pour moi si tu bouffes du chimpanzé, comme si tu bouffais de l'aborigène ou de l'irlandais, aucun ! C'est ton problème, pas le mien - et je n'ai aucune espèce de jugement à porter sur des phrases.
Cependant, je relève que, non seulement tu parles intuitivemnent de
l'humanisation du chimpanzé (bravo !), c'est-à-dire que quasi instinctivement tu as déjà acquiescé cette notion
d'affinités émotionnelles envers le plus proche/ressemblant à nous-mêmes, un
raisonnement émotionnel, dont tu te défends partout...
mais miroir de nos parentés phylogéniques (émotionnel factuel, biologique = rationnalisable).
A te lire verbier sur raison-sophismes-émotions, tu ne serais que raison et logique indépendante de la matière, de la paire de fesses sur laquelle elle repose, des émotions qui gèrent aussi, comme une soupape, tout notre raisonnement... Ouarf. Non ?
Mais en plus - je le relève pour la forme -, tu précises que SI TON VOISIN (de table ?) le fait, tu le ferais donc aussi.
Ce dernier point pourrait être appelé du conformisme, mais peut s'expliquer aussi par l'instinct d'imitation si ancré chez les primates. Dans ton cas, je l'appellerais soit une pédanterie ou mauvaise foi à peine croyables, soit un orgueil et un regard si divinement saupoudré de surestime de soi et de tes facultés de déduction, que c'en devient une caricature. Je l'apperai donc un gag.
Dis-moi mon grand, 2 ou 3 questions-gag pour terminer :
Si ton voisin se jette d'un gratte-ciel,
- est-ce rationnel que tu le fasses ?
- que tu ne le fasses pas ?
Qu'est-ce que "rationnel" signifie dans ces exemples ?
Question accessoire (c'est uniquement pour comprendre le bien-fondé de tes épithètes),
- est-ce rationnel d'être attiré par des fesses féminines dans le cas d'hétérosexualité ? Même question pour un homosexuel ?
- Est-ce rationnel à tes yeux d'être homo ? D'être attiré sexuellement tout en étant stérile ou ménopausée ?
Il me semble que "rationnel" devient un abus de langage dans bien des cas, dans bien des conversations.
Rationaliser une discussion, avec plaisir et en choeur, mais dès qu'un comportement/réaction est précédé ou accolé à rationnel/irrationnel, pour évaluer ou justifier de son bien-fondé, même parmi des matérialistes, on commence à rentrer dans le wagon d'un train qui précède et suit toute une série de wagons remplis de notions gratuites et dogmes clé en mains :
"opposition hermétique raison/créativité" ;
"opposition neurale émotion/raison" ; "hémisphères rationnel/émotionnels", etc. etc.
Bref, un train complet de légendes urbaines qui traîenent comme un boulet, bien incrustées chez les humains, tous systèmes de pensée confondus...
Ps : Denis, mon bon Denis, si tu captes pas non plus ce que j'écris ici, ni l'importance négligeable de ma dissert cacahuètes, fais-le moi savoir.
Je te répondrai avec méticulosité que "moi non plus", comme d'hab...