Mikaël a écrit :Salut Ghost,
Tout d'abord, précisons que je crois en une morale objective. Je pense néanmoins qu'on peut expliquer rationnellement pourquoi nous devons la suivre.
Quand quelqu'un dit : "ce qui compte, c'est mon propre intérêt, peu importe autrui, et c'est même rigolo de le torturer".
Cette morale peut être objective ou subjective.
Supposons qu'elle est subjective, elle n'est donc pas valable pour tout le monde, et doit céder face à une morale plus objective, de même qu'une opinion subjective sur le monde doit céder face à un fait correctement établi.
Supposons qu'elle est objective, elle est donc valable pour tout le monde. Donc tout le monde peut se dire : "ce qui compte, c'est mon propre intérêt, peu importe autrui, et c'est même rigolo de le torturer".
Supposons que nous tombions d'accord sur le fait que cette morale est objective et que nous adhérions tout deux à cette morale. Il s'ensuit que je peux librement te torturer, et tu n'auras pas le droit (rationnellement parlant) de me répliquer car je ne fais qu'appliquer la morale sur laquelle nous sommes d'accord. D'un autre côté, si tu ne fais rien, tu agis immoralement car tu vas contre ton propre intérêt. Tu nages donc en plein paradoxe :
- Si tu m'empêches d'agir mal à ton encontre, tu agis immoralement, car tu m'empêches de faire un bien.
- Si tu ne m'empêches pas d'agir mal à ton encontre, tu agis immoralement, car tu vas contre ton intérêt.
Une morale faisant de l'intérêt personnel au détriment d'autrui la norme à suivre ne peut donc pas être objective car elle est comporte une contradiction logique.
Amicalement,
Miky
Salut Mike,
Tout ça n'est qu'un jeu rhétorique sans valeur et qui n'enlève en rien l'objectivité du bien ou du mal en tant que réalité. Ce n'est qu'une question de définition. Ensuite, le comportement de chacun est déterminé, non pas par une réflexion, mais par une impulsion ou une intuition.
Récapitulation, tu dis:
1- On suppose le mal comme une morale objective (non immoral): "ce qui compte, c'est mon propre intérêt, peu importe autrui, et c'est même rigolo de le torturer".
2- Si tu m'empêches d'agir mal à ton encontre, tu agis immoralement, car tu m'empêches de faire un bien.
Je ne vois pas déjà comment du point 1 tu en arrives au point 2. Ou tu parles du bien ou tu parles du mal. Si je t'empêche de mal agir à mon encontre cela correspond tout à fait à la notion de morale telle que définie au point 1. La morale définie c'est le mal et non pas le bien en tant que mal.
Je recherche mon propre intérêt et je n'ai pas à me préoccuper de l'intérêt de mon prochain. C'est à lui de se débrouiller par tous les moyens de me faire du mal. Et là tu remarqueras que l'on entre totalement dans la logique de la réalité. Tu me fais mal, je te fais mal et c'est l'escalade etc...
Tiens, à la rigueur tu aurais pu écrire:
"Si tu m'empêches d'agir mal à ton encontre, tu agis immoralement, car tu m'empêches de faire du mal."
A ce moment là le fait de t'empêcher du faire du mal devient tout simplement un mal à son tour et rentre dans la logique de la définition établie. Donc on ne devrait pas écrire
immoralement mais
moralement. Tu ne peux pas mélanger les termes bien et mal à ta guise pour démontrer un paradoxe qu'après tout tu crées toi-même en modifiant la définition des termes au grès de ta démonstration.
Pour le 3ème point on est d'accord:
3- Si tu ne m'empêches pas d'agir mal à ton encontre, tu agis immoralement, car tu vas contre ton intérêt.
Tu peux retourner la question dans tous les sens mais tu ne pourras jamais prouver que le mal est plus subjectif ou plus irrationnel que le bien. Le contraire est tout autant défendable, sinon plus.
As-tu pensé également à l'irrationalité de l'athéisme? A quoi ça sert par exemple de s'évertuer à construire quoi que ce soit dans la société pour que ce soit un jour nos enfants qui en profitent? (je pense notamment à Gaël qui rêve du jour où les religions auront disparu et qui fait tout pour).
Tu crois a une moralité objective qui serait le bien selon une définition communément admise? Super! Le problème c'est que ça ne résout rien et que même ceux qui y croient ne l'appliquent même pas. Imagine donc ceux qui n'y croient pas. Mets toi donc bien dans la tête que ce n'est certainement pas une question d'intelligence et de réflexion.
Conclusion:
Il ne s'agit pas de démontrer par des contorsions douteuses qu'il existe une morale plus objective qu'une autre, mais plutôt de comprendre que la morale (la capacité à aimer et faire le bien autour de soi) est un sentiment intuitif qui vient de l'intérieur.
Tu n'as pas d'autre choix que d'intégrer dans ton vocabulaire la notion d'intuition.
Désolé d'avoir fait reculer un peu plus les frontières de tes illusions.
Cordialement
Ghost
