jean7 a écrit :Mais pourquoi t'interdis-tu de dire "existante" ?
Ce "qui n'a pas encore d'existence propre dans notre réalité d'objets" ne peut-il pas exister tout simplement?
Non, pas vraiment.
D'ailleurs ABC, qui favorise plutôt le point de vue positiviste, est plus radical : ce "qui n'a pas encore d'existence propre dans notre réalité d'objets", n'existe pas :
ABC a écrit :C'est quoi la réalité en soi ? Si ce n'est pas quelque chose d'observable c'est, par définition, un concept métaphysique. Les seules choses sur lesquelles il nous est possible de nous exprimer, c'est ce qui est observable (directement ou indirectement). Si la réalité en soi est un concept non lié à l'observation, il n'a, à mon avis, pas de signification.
C'est la position du positiviste. Mais le réaliste est un plus embêté. Parce que, lui, considère que l'équation de Schrödinger est un modèle physique justifié pas sa conformité à une certaine réalité, ce qui fait qu'il ne peut quand même pas considérer que l'état d'intrication
(que l'équation représente) précédant une mesure qui seule révèle l'observable dans notre monde d'objet, "n'existe pas".
On a seulement accès à des résultats d'observations de ce que j'appelle la 'réalité en soi', c'est à dire à des résultats de notre interaction avec elle. Et c'est seulement suite à ces observation que "nait" vraiment notre réalité consensuelle, celle que tout le monde peut tester
(que j'appelle la 'réalité opérative').
C'est pour ça qu'à mon sens, le réaliste, pour s'en sortir, peut se référer au troisième terme du tétralemme (et/et) : la 'réalité en soi' "existe
et n'existe pas".
Mais bon, le tétralemme n'est pas trop en vogue dans les milieux scientifiques, alors...
jean7 a écrit :Ou bien il est posé quelque part un canon qui dit que la réalité en soi contient l'existence et l'inexistence de chaque chose par définition ?
Ce n'est posé nulle part, c'est une réflexion à moi pour essayer de résoudre un apparent paradoxe... qui n'est un paradoxe que si on s'en tient au tiers exclu.
jean7 a écrit :Je veux dire que ton "existante et non existante" n'est pas soutenu par tes propos.
Ah là, si. C'est bien soutenu par mes propos. Mais évidemment tu peux très bien ne pas être d'accord avec le fait que quelque chose puisse, à la fois, exister et non exister
(pourtant tu en as un autre exemple avec les particules virtuelles du vide quantique, appelées ainsi justement parce qu'elles n'existent pas vraiment, puisqu'elles sont issues du "vide", de "rien" (en ce qui concerne le concret consensuel), bien qu'on puisse les mettre en évidence par la force de Casimir. Ce qui est tout aussi paradoxal du point de vue du simple bon sens, qui est justement aussi basé sur le tiers exclu… je plaide donc pour un simple bon sens élargi
).
jean7 a écrit :La réalité en soi telle que tu la décris est inobservée, on ne voit pas pourquoi le point de vue de l'opérateur aurait une importance sur son contenu.
Là par contre, tu es franchement revenu au point de départ de la réflexion et on est reparti pour un tour : depuis la physique quantique, la réalité n'est plus objective, elle est intersubjective... donc non seulement le point de vue de l'opérateur à une importance, mais le point de vue de l'opérateur
(ou plutôt le fait d'observer puis de communiquer) "fait" le contenu. Toute la discussion vient de là (
on recommence au début ? 
).
jean7 a écrit :La réalité, une hallucination collective ...
Non, pas un hallucination, à mon sens. Je l'ai déjà dit plus haut, une hallucination ne se base sur aucun sous-jacent, mais notre monde d'objets se base bien sur "quelque chose".
Ce serait plutôt une transduction
(comme dit JF), une adaptation : nous construisons notre 'réalité opérative' à partir d'une sélection d'éléments qui sont propres à notre classe d'observateurs, des éléments qui prennent alors une signification pour nous dès que nous les extrayons de "quelque chose" qui est à la fois existant et non existant, la 'réalité en soi'.