Akine a écrit : 26 févr. 2024, 13:59Je pense que Gwanelle voulait dire "dans la partie passée de ses hyperplans de simultanéité propre" plutôt que "dans son cône passé" (ce qui rend possible l'inversion de l'ordre des événements à deux extrémités d'un intervalle de type espace).
Comme dans l'interprétation classique de la RR (pour laquelle aucune violation d'invariance de Lotentz n'est autorisée par contre) il n'y a qu'
un seul futur absolu et qu'un seul passé absolu (sinon, il ne seraient pas absolus). Il correspond au découpage en passé et futur par l'hyperplan 3D de simultanéité absolue caractéristique d'un hypothétique référentiel quantique privilégié.
Akine a écrit : 26 févr. 2024, 13:59La question demeure : y a-t-il possibilité de déterminer dans ce contexte, par l'expérience, quel est l'hyperplan de simultanéité absolue ?
Je comprends que non, vu que de toute manière, la causalité quantique n'est pas observable (si B fait une mesure sur sa particule, il n'a aucun moyen de savoir si A avait ou non mesuré la sienne avant lui - ce qui constituerait un moyen de transmettre l'information à vitesse supraluminique).
Tout à fait, cela violerait la causalité relativiste ET le
no-communication theorem (1).
Pour illustrer, toutefois, la très spéculative possibilité (de toute façon je ne crois plus à l'interprétation réaliste de l'état quantique) de violer le no-communication theorem j'avais imaginé l'idée suivante :
- Admettons, selon le point de vue réaliste, que l'état quantique de la paire de photons EPR corrélés ne soit pas un simple outil d'inférence statistique (2) caractérisant la connaissance d'Alice (ou de Bob, peu importe) mais une véritable représentation physique objective de la paire de particules. Dans cette interprétation réaliste, un changement instantané d'état quantique de polarisation de la paire de photons EPR corrélés représente un vrai changement physique objectif des deux photons quand Alice réalise une mesure pourtant locale de son côté (en violation donc, de l'invariance de Lorentz au niveau interpétatif).
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- Admettons, toujours selon le point de vue réaliste, que la mesure quantique soit une évolution quantique normale, physique, objective (et non une acquisition subjective d'information par l'observateur). Elle respecte alors, comme il se doit, le déterminisme des évolutions physiques. L'indéterminisme de la mesure quantique s'interpète alors comme un indéterminisme apparent cachant (comme en physique classique) la connaissance incomplète que l'observateur possède de l'état initial du système observé.
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- Profitant de ce supposé déterminisme caché de la mesure quantique, plaçons nous dans l'hypothèse où, grâce à une considérable amélioration du contrôle de l'état initial de son appareil de mesure et de son environnement (autrement dit, une très très hypothétique méthode de zéro apte à agir à une échelle suffisante mais à ce jour inaccessible à nos moyens de mesure), Alice parvienne à rendre 2 résultats de mesure de polarisation successifs identiques un peu plus probables que 2 résultats de mesure de polarisation successifs différents (un peu comme en météo. Malgré le caractère statistique des évolutions météo, on a raison 2 fois sur 3 quand on pense qu'il fera demain le même temps qu'aujourd'hui. C'est une conséquence du déterminisme de ces évolutions : les mêmes causes produisent les mêmes effets.)
Dans ce cas, quand Alice réalise ce très sévère (et très hypothétique) contrôle de son côté et que B fait, lui aussi, des mesures de polarisation H/V après Alice (au sens d'une chrolonogie absolue supposée (3))
Bob va constater, de son côté, une
auto-corrélation de ses résultats de mesure de polarisation H/V (on va dire que qu'il reçoit un
1 ainsi transmis par Alice).
Au contraire, quand Alice
relache cet effort de maîtrise de l'état de son appareil de mesure et son environnement, un hasard quantique parfait (le seul que l'on sache observer à ce jour) reprend ses droits et l'
auto-corrélation entre résultats de mesure de polarisation successifs H/V de Bob
disparait (on va dire que Bob reçoit alors un
0).
J'ai expliqué l'idée sous forme de ppt en
Relativité de Lorentz. (4).
(1) le no-communication theorem repose sur les statistiques quantiques, c'est à dire la règle de Born et le fait que les observables en A et en B commutent. Si on regarde ce que ça signifie physiquement on constate que cela découle de l'
impossibilité (validée par les résultats reproductibles disponibles à ce jour) de
biaiser les statistiques quantiques. Les mesures de polarisation Horizontal/Vertical d'Alice par exemple obéissent à une statistique de pile ou face parfait (pas d'auto-corrélation entre résultats successifs notamment) et idem du côté de Bob, et ce, quoi qu'il soit fait de l'autre côté.
(2) E.T. Jaynes explique et défend, de façon très convaincante, l'interprétation de la violation des inégalités de Bell (par les résultats de mesure d'une paire de photons EPR corrélés) comme un
résultat d'inférence statistique se passant totalement du besoin de recourir à l'hypothèse d'une action instantanée à distance (cf. E.T. Jaynes,
Clearing up mysteries § EPR, 1988).
Sa démo est une illustration parfaite de l'
interprétation positiviste de l'effet EPR respectueuse de la causalité relativiste (le contraire de l'interprétation de Bohm, Bell, Goldstein, Popper, Aspect etc, etc). C'est tout à fait remarquable car, malgré cette analyse,
Jaynes se situe très clairement dans le
camp des réalistes (il n'aime pas le positivisme de Bohr. Il estime qu'on doit accorder du crédit à une approche ontologique de la physique et non à une approche purement épistémique). Jaynes croit que la mission de la physique est de décrire, de mieux en mieux, une réalité qui possèderait des propriétés objectives, c'est à dire des propriétés qui ne devraient rien ni à l'observateur ni à l'observation.
(3) Après Alice au sens de la chronologie absolue supposée.
La chronologie absolue entre réception du photon en A et réception du photon EPR corrélé en B, ne correspond pas à la chronolologie relative du référentiel du labo AB. Elle
dépend de la vitesse du Labo AB par rapport au référentiel quantique supposé. Si le référentiel AB du Labo se déplace de A vers B par rapport au référentiel quantique privilégié supposé, un signal électromagnétique envoyé depuis I milieu de AB sera reçu d'abord par Alice et ensuite par Bob au sens de la simultanéité absolue hypothétique (c'est à dire au sens de la simultanéité relative du référentiel quantique privilégié supposé).
Pour que le photon d'Alice et le photon de Bob soient reçus en même temps au sens de l'hypothétique simultanéité absolue, il faut placer I, l'émetteur de paires de photons EPR corrélés, entre A et B à l'endroit pour lequel les photons EPR corrélés émis en I atteignent en même temps Alice et Bob
au sens de la simultanété du référentiel quantique privilégié.
La position de ce point I entre A et B donne alors une information sur la composante de la vitesse absolue du labo dans la direction AB. Par exemple, si le labo AB a une (hypothétique) vitesse absolue allant de A vers B, le respect de la simultanéité absolue cachée (hypothétique) de réception des 2 photons en A et en B demande que I soit plus proche de B que de A.
- Si Alice réalise sa mesure la 1ère, c'est elle qui fait changer l'état de la paire de photons et Bob ne fait que mesurer la polarisation du photon induite par la mesure d'Alice.
- Si Bob réalise sa mesure le 1er, c'est alors au contraire lui qui fait changer d'état la paire de photons. Dans ce cas, Alice ne fait que mesurer l'état de polarisation du photon induit par la mesure de Bob.
(4) 1200 personnes ont téléchargé mon ppt
Relativité de Lorentz. Je me demande bien qui peuvent être ces 1200 personnes alors que quand on est 20 à discuter sur un fil, c'est le bout du monde.