Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

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ABC
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#1

Message par ABC » 14 févr. 2024, 00:11

ABC a écrit : 13 févr. 2024, 18:35Le référentiel privilégié induit par l'interprétation réaliste de l'état quantique reste à ce jour inobservable.
richard a écrit : 13 févr. 2024, 20:00Ce qui correspond bien au réel voilé de Bernard d’Espagnat,
La position réaliste de Bernard d'Espagnat vis à vis de l'intrication quantique est effectivement très succinctement présentée en La causalité relativiste est-elle remise en question par l'expérience d'Aspect ? . Ci-dessous la description des 2 types d'interprétation réaliste de l'effet EPR.

1/ Le point de vue des physiciens réalistes refusant d'attribuer un caractère subjectif au principe de causalité.

1-1/ Les physiciens réalistes ET attachés à une interprétation objective du principe de causalité
Effectivement, la position de Bernard d'Espagnat vis à vis de l'effet EPR est bien celle des physiciens réalistes ET interprétant le principe de causalité comme un principe physique objectif (comme Bohm, Bell, Aspect, Bricmont, Valentini, Scarani, Goldstein, Percival, Popper...). Selon ce point de vue, il n'y a pas 2 photons, mais une paire de photons formant un tout indissociable. Dans cette interprétation là, quand Alice fait une mesure de polarisation de son côté, le photon de Bob change objectivement instantanément d'état (au sens, donc, de la simultanéité absolue propre à un hypothétique référentiel quantique privilégié à ce jour inobservable).

1-2/ Interprétation réaliste de l'état quantique, du principe de causalité et référentiel quantique privilégié
L'interprétation réaliste de l'état quantique et de l'effet EPR, combinée à une interprétation objective du principe de causalité viole donc l'invariance de Lorentz à un niveau interprétatif. Autrement dit, cette interprétation ne respecte pas le principe de relativité du mouvement impliquant l'absence de référentiel inertiel privilégié. Elle requière donc un référentiel quantique privilégié, donc une interprétation lorentzienne de la Relativité Restreinte.

1-3/ La modélisation réaliste de l'effet EPR ET respectueuse du principe de causalité dans l'espace-temps d'Aristote
Cette interprétation réaliste, ainsi que les longueurs, durées et la simultanéité absolues qu'elle induit (mesurées dans un référentiel quantique privilégié supposé) trouvent toutefois leur place dans l'espace-temps d'Aristote. Cet espace-temps est, en effet, un peu moins contraignant en termes de symétries que l'espace-temps de Minkowski. Les violations d'invariance de Lorentz y sont autorisées...

...mais on peut toutefois y construire les transformations de Lorentz. Heureusement, sinon il y aurait incompatibilité avec la modélisation de l'invariance de Lorentz des phénomènes respectant cette invariance (tous aux dernières nouvelles). Les phénomènes un peu disciplinés (ceux que nous savons observer à ce jour) respectent en effet l'invariance vis à vis de ces transformations.

Cette invariance est l'expression mathématique du principe de relativité du mouvement combiné à une limitation de vitesse finie de propagation des interactions (isotrope, constante dans l'espace et constante dans le temps). Les autres phénomènes, ceux qui violeraient (en cachette) l'invariance de Lorentz (cad le principe de relativité du mouvement), s'ils existent, se font à ce jour très discrets.

1-4/ La villa de Minkwoski bâtie sur le terrain d'Aristote, un club privé réservé à une élite observable respectueuse de l'invariance de Lorentz
En quelque sorte, on peut construire la villa de Minkowski (où cravate et costard invariants de Lorentz sont requis) sur le terrain d'Aristote un peu plus tolérant. Sur le terrain d'Aristote seule une tenue correcte, respectueuse de l'invariance par translation spatiale (1), par rotation spatiale (2) et par translation temporelle (3) est requise. Dans cet espace-temps là, l'invariance vis à vis des transformations de Lorentz, cad le principe de relativité du mouvement, n'est pas requis. Dans l'espace-temps d'Aristote, en dehors de la villa de Minkowski, de putatives interactions se propageant à vitesse supraluminique sont autorisées. Cf. "Special Relativity and possible Lorentz violations consistently coexist in Aristotle space-time".

1-5/ Les phénomènes (à ce jour) putatifs violant l'invariance de Lorentz
L'hypothèse d'existence de ces phénomènes un peu indisciplinés (ils ne respectent pas la limite de vitesse de 300 000 km/s. Ils ne voudraient pas faire l'objet d'un retrait de permis. Ca explique probablement leur grande discrétion) découle automatiquement d'une interprétation réaliste de l'état quantique. Il s'agit de l'hypothèse selon laquelle l'état intriqué de l'ensemble des 2 photons décrit la réalité. De ce fait, cette réalité supposée change instantanément des 2 côtés quand Alice (ou Bob) fait une mesure, pourtant locale, de son côté.

Si on attend suffisamment longtemps pour qu'un signal d'Alice puisse être transmis à Bob à la vitesse maximale autorisée par la causalité relativiste, alors, la relation de corrélation acausale entre polarisation du photon d'Alice et polarisation du photon de Bob se transforme brusquement (sans raison jugée valable si on est réaliste) en une relation de causalité.

Des violations locales d'invariance de Lorentz peuvent aussi se manifester dans un cadre plus général (intégrant l'interaction gravitationnelle) par d'éventuels effets gravitationnels fins, pas encore observés. C'est le cas dans le modèle de la gravitation dans le cadre d'un éther fluide proposé par Mayeul Arminjon).


2/ Le point de vue des physiciens réalistes refusant d'attribuer un caractère subjectif aux relations de causalité.

2-1/ Les physiciens réalistes mais préférant l'interprétation réaliste des relations de causalité à l'interprétation réaliste du principe de causalité
Les "rétrocausalistes" (Aharonov, Elitzur, Cohen, Vaidman, Popescu, Tollaksen, Bamber, Hosten, Elitzur, Lundeen, Kwiat... ) sont aussi des réalistes. Ils considèrent que la réalité possède des propriétés objectives. Selon ces physiciens, les propriétés et lois exigeant la prise en compte des limitations d'accès de l'observateur à l'information ne sont pas partie intégrante des lois de la physique. En particulier, selon ces physiciens, les relations de causalité (et non le principe de causalité) sont objectives. Elles sont sensées ne rien devoir rien ni à l'observation, ni à la grille de lecture de l'observateur.

Du point de vue de ces physiciens, ce qui compte et présente un caractère objectif, c'est la symétrie (CP)T des lois de la physique (impliquant l'unitarité des évolutions donc leur réversibilité et la conservation de l'information) et l'invariance de Lorentz, cad le respect du principe de relativité du mouvement (et non le respect du principe de causalité). Ces physiciens refusent d'attribuer un rôle fondamental aux limitations d'accès à l'information de l'observateur, notamment leur ignorance des évènements futurs.

2-2/ Traces reproductiblement observables du passé, absence de traces reproductiblement observables du futur, absence de caractère objectif du principe de causalité
La seule raison qui interdise d'attribuer à des corrélations un sens causal dans le sens futur --> présent, c'est le manque d'information de l'observateur sur les évènements futurs. Les observateurs ne peuvent en effet pas se servir des relations de corrélation dans le sens futur --> présent puisqu'ils ne connaissent pas le futur (en raison de leur incapacité à recueillir et décoder les traces de ce que, du coup, ils appellent le futur).

Cette distinction repose donc sur les limitations d'accès de l'observateur à l'information. Elle n'est donc pas objective. De ce fait, il n'est pas jugé légitime par ces physiciens de refuser un caractère causal aux relations de corrélation au pretexte qu'elles sont orientées dans un sens futur --> présent ne permettant pas à l'observateur de s'en servir. Les corrélations entre mesures fortes antérieures et mesures fortes postérieures à des mesures faibles intermédiaires sont donc toutes deux considérées comme une cause du résultat des mesures faibles intermédiaires.

Et du coup, c'est le principe de causalité qui morfle.
richard a écrit : 14 févr. 2024, 13:33Les positivistes croient que ce que l’on perçoit est la réalité alors que n’est que ce que l’on peut percevoir de cette réalité.
Les positivistes croient que seul existe, en un sens auquel on puisse donner un sens réfutable (physique et non métaphysique donc) ce qui est observable directement ou indirectement par notre interaction avec ce qui est observé.

Quand on rejette (à la réaliste) le rôle physique de la myopie de l'observacteur macroscopique, on rejette le caractère physique des traces du passé, donc aussi le caractère physique de l'écoulement irréversible du temps et donc aussi le caractère physique du principe de causalité (et d'ailleurs aussi le caractère physique de l'indéterminisme).

La notion de "réalité objective" est une illusion. Elle découle de préjugés métaphysiques, un effet d'hystéresis de notre science fin 19ème où l'on a pu croire en une réalité possédant des propriétés objectives, indépendantes de la "classe des observateurs macroscopiques" (les êtres vivants) et de leur grille de lecture thermodynamique statistique. L'écoulement irréversible du temps, l'indéterminisme, les traces du passé, le principe de causalité... existent puisqu'ils sont observables grâce à notre grille de lecture, notre myopie d'observateur macroscopique.

Si nous n'étions pas myopes, nous serions aveugles


(1) Conservation de l'impulsion
(2) Conservation du moment cinétique
(3) Conservation de l'énergie

(4) Pour les "rétrocausalites", la modélisation complète de l'état quantique est une modélisation à 2 vecteurs d'état :
  • un vecteur d'état modélisant l'évolution de l'état du système considéré du passé ves le présent
  • un 2ème vecteur d'état modélisant l'évolution du futur vers le présent, un 2ème vecteur d'état tout aussi objectif que le 1er vecteur d'état selon eux, avant même post sélection, mais inconnu de l'observateur avant cette post sélection.
L'observateur ne dispose en effet pas des informations caractérisant ce 2ème vecteur d'état avant d'avoir procédé à une 2ème mesure quantique (forte) dite de post sélection.

Les résultats de mesure faible, découverts en 1988, apportent une confirmation expérimentale du besoin de ce 2ème vecteur d'état. Le formalisme à deux vecteurs d'états, en plus de respecter la symétrie T de la mesure quantique (l'asymétrie T n'apparait que si l'on néglige la prise en compte des résultats de mesure de post sélection inconnus de l'observateur avant cette 2ème action), offre une information plus complète de l'état quantique d'un système donné entre 2 mesures quantiques (fortes).

Einstein n'avait donc pas tort quand il soupçonnait le formalisme quantique standard de donner une description incomplète de "la réalité"... ...Mais Bohr (se plaçant lui sur un plan épistémique) avait raison quand il considérait cette théorie comme complète du point de vue des informations accessibles à l'observateur (cf. E.T. Jaynes, CLEARING UP MYSTERIES, Bohr Einstein debate, confrontation or reconciliation ?)
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#2

Message par Gwanelle » 14 févr. 2024, 11:34

Si, par curiosité, on définissait passé, futur, ailleurs ainsi :

- l'ensemble des événement que l'homme peut observer.
- l'ensemble des événement que l'homme peut rencontrer par mouvement physique.
- l'ensemble des événement qui ne sont ni l'un ni l'autre (donc qu'on ne peut pas connaitre par les deux méthodes ci dessus)

on obtient que les concepts de passé, futurs et ailleurs ne corresponde à rien objectivement, mais seulement des drôles de définitions opérationnelles qui distinguent les événements en fonction de "la manière" dont nous humain, procédons pour les connaitre .

Pour moi , le fait que ce changement des définitions soit possible sans que ça change quoique ce soit aux théories, implique que les définitions objectives de passé , présent et d'ailleurs sont superflues, il n'y a rien "d'indépendant de la condition humaine" derrière les concepts de passé, présent et d'ailleurs

Et cela implique donc aussi que le principe de causalité ne devrait pas non plus être interprété comme étant objectif (puisqu'il implique des frontières objectives entre ces trois ensembles d'événements qui eux même, n'ont rien d'objectifs).
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#3

Message par richard » 14 févr. 2024, 13:33

Le réalisme affirme à la fois l’existence et l’indépendance du monde. L’existence signifie qu’il y a un monde extérieur au sujet, et l’indépendance, que ce monde n’a pas besoin d’être relié à un sujet pour exister. Le réalisme affirme que le monde est une chose et que nos représentations en sont une autre.
Le monde en soi (le réel) est inaccessible, on ne peut appréhender que le monde empirique. Les positivistes croient que ce que l’on perçoit est la réalité alors que n’est que ce que l’on peut percevoir de cette réalité. La réalité est ailleurs!
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#4

Message par Dominique18 » 14 févr. 2024, 18:28

richard a écrit : 14 févr. 2024, 13:33 La réalité est ailleurs!
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#5

Message par richard » 14 févr. 2024, 22:38

En gardant une vision positiviste nous serions restés au géocentrisme, heureusement Copernic a pris de la hauteur avec un regard réaliste. Il a compris que la vérité était ailleurs, en dehors de la caverne.
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#6

Message par Dominique18 » 15 févr. 2024, 08:36

La caverne?
Certes...
Bon sang mais c'est bien sûr!!!

viewtopic.php?p=639296&hilit=platon#p639296

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#7

Message par ABC » 15 févr. 2024, 09:42

Gwanelle a écrit : 14 févr. 2024, 11:34il n'y a rien "d'indépendant de la condition humaine" derrière les concepts de passé, présent et d'ailleurs.Et cela implique donc aussi que le principe de causalité ne devrait pas non plus être interprété comme étant objectif (puisqu'il implique des frontières objectives entre ces trois ensembles d'événements qui eux même, n'ont rien d'objectifs).
En fait, il n'y a rien d'indépendant de notre mode d'interaction avec l'unvivers, rien d'indépendant de la grille de lecture à caractère thermodynamique statistique que nous partageons avec l'ensemble des êtres vivants.

Toutes les informations que nous recueillons, enregistrons et traitons reposent sur des traces du passé, des états macroscopiques d'équilibre reproductiblement lisibles car regroupant des zillons d'états microscopiques distincts en classes d'équivalence stables vis à vis des agressions de l'environnement et vis à vis de lectures successives (cf. Environment as a Witness: Selective Proliferation of Information and Emergence of Objectivity in a Quantum Universe).

Des états microscopiques distincts appartenant à un même état macroscopique sont (presques) identiques pour l'usage que nous en faisons. Les propriétés "objectives" de notre interaction avec l'univers découlent de ce mode de regroupement commun base d'une même entropie dite pertinente (manque d'information commun).

C'est de ce manque d'information partagé/commun que découle la pertinence d'un même écoulement irréversible du temps "objectif", cad intersubjectif pour l'ensemble du monde du vivant. Ce manque d'information provoque l'attribution à l'univers d'un même ensemble de propriétés "objectives" (intersubjectives) créées par un même mode d'interaction avec l'univers.
.
Nous, les êtres vivants, nous sommes des observacteurs.
Si nous n'étions pas myopes, nous serions aveugles.

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#8

Message par Gwanelle » 15 févr. 2024, 09:43

richard a écrit : 14 févr. 2024, 13:33
Le réalisme affirme à la fois l’existence et l’indépendance du monde. L’existence signifie qu’il y a un monde extérieur au sujet, et l’indépendance, que ce monde n’a pas besoin d’être relié à un sujet pour exister. Le réalisme affirme que le monde est une chose et que nos représentations en sont une autre.
Le monde en soi (le réel) est inaccessible, on ne peut appréhender que le monde empirique. Les positivistes croient que ce que l’on perçoit est la réalité alors que n’est que ce que l’on peut percevoir de cette réalité. La réalité est ailleurs!

Le positivisme est une des formes que peut prendre le scepticisme. Par exemple, ils héritent d'eux certaines valeurs et méthodes qui permettent de s'opposer à la métaphysique mais aussi à tout discours non connectés d'une réalité inter-subjective (même ceux dont on ne peut pas toujours identifier une certaine métaphysique derrière) .

Un positiviste te dirait qu'un discours purement idéel ne peut pas avoir de sens , et celà revient au même si tu tentes de masquer ton discours purement idéel en décrétant que le monde idéel est la réalité car quand tu fais celà tu uses l'enseignement de la caverne de Platon à contre emploi, au lieu de t'ouvrir l'esprit pour réfléchir à plus loin que l'immanent, tu l'utilises au contraire pour te concentrer sur un monde idéel déconnecté dans lequel dire n'importe quoi devient possible car irréfutable .

Tu ne peux pas duper un positiviste ... ta seule solution est de le détester et de te persuader qu'il est obsolète . Et c'est donc ce que tu fais.
Sauf que , quelque soit son état d'obsolescence dans l'histoire (et encore c'est très discutable), face aux discours que tu tiens toi le positivisme n'est pas obsolète ! Même un positiviste du 19ème aurait beaucoup de choses à t'apprendre.
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#9

Message par Dominique18 » 15 févr. 2024, 10:53

Gwanelle a écrit : 15 févr. 2024, 09:43 ...Un positiviste te dirait qu'un discours purement idéel ne peut pas avoir de sens , et cela revient au même si tu tentes de masquer ton discours purement idéel en décrétant que le monde idéel est la réalité car quand tu fais celà tu uses l'enseignement de la caverne de Platon à contre emploi, au lieu de t'ouvrir l'esprit pour réfléchir à plus loin que l'immanent, tu l'utilises au contraire pour te concentrer sur un monde idéel déconnecté dans lequel dire n'importe quoi devient possible car irréfutable .

Tu ne peux pas duper un positiviste ... ta seule solution est de le détester et de te persuader qu'il est obsolète . Et c'est donc ce que tu fais.
Sauf que , quelque soit son état d'obsolescence dans l'histoire (et encore c'est très discutable), face aux discours que tu tiens toi le positivisme n'est pas obsolète ! Même un positiviste du 19ème aurait beaucoup de choses à t'apprendre.
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#10

Message par richard » 15 févr. 2024, 15:34

Gwanelle a écrit : 15 févr. 2024, 09:43 Un positiviste te dirait qu'un discours purement idéel ne peut pas avoir de sens , et celà revient au même si tu tentes de masquer ton discours purement idéel en décrétant que le monde idéel est la réalité car quand tu fais celà tu uses l'enseignement de la caverne de Platon à contre emploi, au lieu de t'ouvrir l'esprit pour réfléchir à plus loin que l'immanent, tu l'utilises au contraire pour te concentrer sur un monde idéel déconnecté dans lequel dire n'importe quoi devient possible car irréfutable.
Le réel n’est pas déconnecté de la réalité, c’est la réalité. Par exemple la vitesse réelle est celle qui intervient dans la force de Lorentz.
Gwanelle a écrit :Sauf que , quelque soit son état d'obsolescence dans l'histoire (et encore c'est très discutable), face aux discours que tu tiens toi le positivisme n'est pas obsolète !
C’est possible mais d’après philomag
Repris et développé par les logiciens et épistémologues du début du XXe siècle, le positivisme est considéré aujourd’hui comme une doctrine datée mais comme un état d’esprit encore vivace et, pour ceux qui s’en réclament, pertinent.
Gwanelle a écrit :Même un positiviste du 19ème aurait beaucoup de choses à t'apprendre.
J’ai bien plus appris de d’Espagnat, qui a été À la recherche du réel.
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#11

Message par ABC » 15 févr. 2024, 16:16

richard a écrit : 15 févr. 2024, 15:34J’ai bien plus appris de d’Espagnat, qui a été À la recherche du réel.
Mmm... Comme cette citation par exemple (tirée de ton lien ci-dessus).
Un seul contre-exemple, dans un domaine précis de faits, suffit à ruiner une hypothèse générale s’il est fermement assuré et si vraiment il prend l’hypothèse en flagrant délit de prédiction fausse. Les faits expérimentaux si effectivement ils contredisent certaines hypothèses intuitives concernant la réalité nous obligent donc à faire évoluer nos conceptions.
richard a écrit : 15 févr. 2024, 16:20Oui, et alors ?
Rien, rien. Il serait bien sûr totalement spéculatif d'imaginer trouver des fleuves entiers d'affirmations péremtoires (qui plus est auto-contradictoires) qui auraient purement et simplement disparu si la remarque ci-dessus avait été prise en compte.
Dernière modification par ABC le 15 févr. 2024, 16:46, modifié 1 fois.

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#12

Message par richard » 15 févr. 2024, 16:20

Oui, et alors ?
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#13

Message par externo » 15 févr. 2024, 16:28

richard a écrit : 15 févr. 2024, 15:34 J’ai bien plus appris de d’Espagnat, qui a été À la recherche du réel.
Chacun sait que le père de la relativité considérait que la théorie quantique était une théorie ingénieuse, et qu’il louait sans la moindre réserve son efficacité opératoire et sa portée pratique. Mais, selon lui, une théorie physique ne devait pas être jugée à l’aune de sa seule efficacité: elle devait également dépeindre les structures intimes du réel, tel qu’il existe indépendamment de nous. Or à ses yeux, la physique quantique ne faisait pas bien cela.
Einstein voit la poutre dans l'oeil de son voisin mais pas celle dans son oeil. Sa relativité ne dépeint pas les structures intimes du réel, tel qu’il existe indépendamment de nous.
Dernière modification par externo le 15 févr. 2024, 17:45, modifié 1 fois.

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#14

Message par Gwanelle » 15 févr. 2024, 17:02

richard a écrit : 15 févr. 2024, 15:34J’ai bien plus appris de d’Espagnat
Et c'est très bien de l'avoir lu (j'ai moi aussi tout lu de D'Espagnat) , mais logiquement il devrait attiser ta curiosité sur d'autres lectures , personnellement j'avais continué sur Bitbol si ma mémoire est bonne.
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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#15

Message par richard » 15 févr. 2024, 20:47

Merci de ce renseignement, il semble intéressant ce Bitbol.
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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#16

Message par ABC » 16 févr. 2024, 11:13

richard a écrit : 15 févr. 2024, 15:34Le réel n’est pas déconnecté de la réalité, c’est la réalité. Par exemple la vitesse réelle est celle qui intervient dans la force de Lorentz
Je cite un extrait de ton lien
Relativité Restreinte et Force de Lorentz

La relativité restreinte d’Einstein apporte une perspective nouvelle à la force de Lorentz. Cette théorie montre que le temps et l’espace ne sont pas absolus, mais relatifs à l’observateur.

Dans ce cadre, la force de Lorentz se dérive en tenant compte de ces relativités. Elle implique l’utilisation du tenseur électromagnétique et de la quadrivitesse, des concepts qui relient les champs électriques et magnétiques à la structure de l’espace-temps.
Tu devrais lire les documents que tu cites. Depuis 2 ou 3 mois les liens que tu cites s'avèrent parfois voir souvent intéressants.

Avant même d'assimiler la notion de quadri-vitesse, tu devrais aussi faire (enfin) l'effort de surmonter ton refus d'admettre qu'il faut 3 fois plus de temps à une voiture roulant à v1=30m/s pour doubler une 2ème voiture située à L=300 m sur la bande d'arrêt d'urgence si cette 2ème voiture roule à v2=20m/s par rapport au cas où cette 2ème voiture est arrêtée.

Tu as déjà fini par admettre que si cette 2ème voiture roulait à 40 m/s la 1ère voiture ne pouvait pas la rattraper en roulant à 30m/s. C'est déjà un 1er pas.

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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#17

Message par richard » 16 févr. 2024, 13:46

ABC a écrit : 16 févr. 2024, 11:13 Tu as déjà fini par admettre que si cette 2ème voiture roulait à 40 m/s la 1ère voiture ne pouvait pas la rattraper en roulant à 30m/s. C'est déjà un 1er pas.
Je ne me rappelle pas avoir admis ça, mais bon! si tu le dis, je te crois, je suis très fort alors !
Avant même d'assimiler la notion de quadri-vitesse, tu devrais aussi faire (enfin) l'effort de surmonter ton refus d'admettre qu'il faut 3 fois plus de temps à une voiture roulant à v1=30m/s pour doubler une 2ème voiture située à L=300 m sur la bande d'arrêt d'urgence si cette 2ème voiture roule à v2=20m/s par rapport au cas où cette 2ème voiture est arrêtée.
Rien compris !
Trêve de plaisanterie, la longueur d’un corps perçue par un observateur immobile par rapport à celui-ci est une longueur propre, sa longueur réelle L, cette même longueur perçue par un observateur mobile par rapport à celui-ci est une longueur impropre, Lp = L/γ, γ étant le facteur de Lorentz. La vitesse réelle v est donnée par v = dL/dt et sa vitesse perçue (mesurée) à vp = dLp/dt = v/γ. C’est bien plus simple, et bien plus juste, que les quadri-vitesses.
Il faut noter que cette contraction se fait dans toutes les dimensions, c’est un effet de perspective semblable à celui dû à la distance (la perspective classique). Je t’expliquerai.
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Lambert85
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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#18

Message par Lambert85 » 16 févr. 2024, 14:53

richard a écrit : 16 févr. 2024, 13:46 Je t’expliquerai.
Promesses, promesses...
Русский военный корабль, иди нахуй ! 🇺🇦 :sniper:

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Gwanelle
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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#19

Message par Gwanelle » 16 févr. 2024, 15:12

richard a écrit : 16 févr. 2024, 13:46 Je t’expliquerai.
La seule façon de, bien que ne "comprenant pas" un problème classique de vitesse de voiture rattrapant une autre voiture, d'avoir malgré celà, un niveau de confiance au dessus de ABC, c'est d'être au dessus des pointillés :

Image
Ôte-toi de mon soleil !

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Dominique18
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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#20

Message par Dominique18 » 16 févr. 2024, 15:29

La présence de la "montagne" appelle une réflexion.
On peut rajouter Sisyphe?

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ABC
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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#21

Message par ABC » 16 févr. 2024, 16:44

ABC a écrit : 16 févr. 2024, 11:13 Tu as déjà fini par admettre que si cette 2ème voiture roulait à 40 m/s la 1ère voiture ne pouvait pas la rattraper en roulant à 30m/s. C'est déjà un 1er pas.
richard a écrit : 16 févr. 2024, 13:46Je ne me rappelle pas avoir admis ça
Oui, désolé. Pour la 1ère "voiture", ce n'était pas 30 m/s mais 344 m/s et le 2ème véhicule était, en fait, un avion volant à vitesse supersonique.
Avant même d'assimiler la notion de quadri-vitesse, tu devrais aussi faire (enfin) l'effort de surmonter ton refus d'admettre qu'il faut 3 fois plus de temps à une voiture roulant à v1=30m/s pour doubler une 2ème voiture située à L=300 m sur la bande d'arrêt d'urgence si cette 2ème voiture roule à v2=20m/s par rapport au cas où cette 2ème voiture est arrêtée.
richard a écrit : 16 févr. 2024, 13:46Rien compris !
On avait remarqué. Tu as toujours su garder une imperturbable certitude : pour atteindre un objet en se déplaçant à une vitesse constante, il faut le même temps que cet objet soit immobile où que cet objet s'éloigne. C'est, selon toi, une conséquence directe de l'invariance de cette vitesse.
richard a écrit : 16 févr. 2024, 17:59La longueur d’onde d’une onde électromagnétique perçue est fonction de la vitesse relative de la source: Voilà! tu sais —presque— tout.
Ha ben voilà, tout devient clair en effet ! Voilà qui explique pourquoi le temps de parcours d'un signal ne dépend pas de la distance à parcourir.
richard a écrit : 16 févr. 2024, 13:46 c’est un effet de perspective semblable à celui dû à la distance (la perspective classique). Je t’expliquerai.
J'ai bien compris ton explication. 2 bâtons de 1 mètre mis bout à bout avec un angle de 60° ont une distance entre le début A de l'un et la fin B de l'autre valant forcément AB = 2 m. En effet, la diminution de distance par rotation est un pur effet de perspective. Ils sont tordants ces euclidiens à prétendre que la distance AB vaudrait seulement 1m. Ben oui ! La longueur des bâtons est une grandeur absolue car invariante par rotation. Rha là là !
Dernière modification par ABC le 16 févr. 2024, 18:53, modifié 2 fois.

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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#22

Message par richard » 16 févr. 2024, 17:59

La longueur d’onde d’une onde électromagnétique perçue est fonction de la vitesse relative de la source:
λp = λ/γ. Aussi les dimensions d’un corps sont-elles dans ce même rapport: Lp = N λp = L/γ, de même pour les vitesses:
vp = dLp/dt = v/γ.
Voilà! tu sais —presque— tout. Et Lambert ne pourra pas dire que je ne tiens pas mes promesses.
:hello: A+

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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#23

Message par Dominique18 » 17 févr. 2024, 08:51

Voilà qui explique pourquoi le temps de parcours d'un signal ne dépend pas de la distance à parcourir.
Hébin voilà ! Tout finit par s'éclairer !
:a2:

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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#24

Message par richard » 17 févr. 2024, 12:16

Dominique18 a écrit : 17 févr. 2024, 08:51
ABC a écrit : 16 févr. 2024, 16:44Voilà qui explique pourquoi le temps de parcours d'un signal ne dépend pas de la distance à parcourir.
Hébin voilà ! Tout finit par s'éclairer ! :a2:
ABC se croit malin et Dominique de se gausser avec ce pique. Pas grave ! La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.
richard a écrit : 16 févr. 2024, 17:59 La longueur d’onde d’une onde électromagnétique perçue est fonction de la vitesse relative de la source: λp = λ/γ.
Elle est en effet fonction de la vitesse relative de la source —que j’appelle l’effet Fizeau, car c’est lui qui l’a mis en évidence—, mais également de la variation de la distance entre l’émetteur et le récepteur —l’effet Doppler—, de la distance entre la source et le récepteur —que j’appelle l’effet Huble— (le redshift) et de la gravité des corps en présence: λp = kf kd kh kg λ; kf, kd, kh, kg étant respectivement les coefficients relatifs aux effets Fizeau, Doppler, Hubble et à la gravité.
L’effet Doppler est bien documenté, les effets Fizeau et de la gravité sont expliqués par une variation du temps, respectivement avec la RR et la RG, l’effet Hubble l’est par une extension de l’espace, alors qu’il s’agit peut-être d’autres causes pour ces derniers.
:hello: A+

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Re: Effet EPR, non localité, principe de causalité, positivisme et réalisme

#25

Message par Dominique18 » 17 févr. 2024, 12:57

richard a écrit : 17 févr. 2024, 12:16
Dominique18 a écrit : 17 févr. 2024, 08:51
ABC a écrit : 16 févr. 2024, 16:44Voilà qui explique pourquoi le temps de parcours d'un signal ne dépend pas de la distance à parcourir.
Hébin voilà ! Tout finit par s'éclairer ! :a2:
ABC se croit malin et Dominique de se gausser avec ce pique. Pas grave ! La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.
Certes, certes, mon bon Richard, mais tu devrais pourtant faire preuve de prudence et de mesure.
Un trait d'humour ne porte pas (trop) à conséquence, et est à prendre sous forme de boutade pas bien méchante.
Rions un peu...
...Il faudrait que je reprenne tout ça, mais je suis loin de ces calculs aujourd’hui. Je suppute aussi d’autres applications —en toute modestie— comme celle de la rotation des galaxies qui supprimerait l’hypothèse de la matière noire, mais il faut que je laisse du travail aux vrais physiciens.
Conforme à certains faits, vérifiée par des scientifiques, appuyée sur des bases philosophiques, ma théorie me paraît bien plus solide qu’il y a une vingtaine d’années
où je n’avais pas tout ça.
viewtopic.php?t=16861&start=550#p640166

La "blanche colombe", elle ne serait pas un peu (trop) fatiguée avec toutes ces heures de "vol"?
Quant au "crapaud", il reste propre, il sait encore se contenir, et bien dubitatif...
Dernière modification par Dominique18 le 17 févr. 2024, 13:25, modifié 1 fois.

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