Christian a écrit : 02 juil. 2022, 19:23
Pourtant, l'EPA a été créé par le gouvernement Nixon en 1970.
L'accord de Montréal pour la protection de la couche d'ozone par Reagan en 1985.
L'Accord Canada - États-Unis sur la qualité de l’air pour les pluies acides avec Bush en 1991.
Mais depuis le gouvernement de GW Bush, c'est parti en vrille.
Il y a plusieurs facteurs selon moi:
1) l'influence des pétrolières sur le gouvernement: Bush, Cheney.
2) la politique étrangère axée sur les guerres de Rumsfield suite au 911.
3) en opposition avec le programme démocrate de Al Gore, ensuite celui d'Obama.
4) l'influence du Tea Party au sein du parti républicain.
On a un
billet de Paul Krugman sur la débâcle morale des républicains pour l'Obamacare. Elle s'applique également pour le réchauffement climatique.
Très intéressant. Je n'étais pas au courant de tout ça (1). J'ai maintenant lu le billet de Krugman (je n'avais pas trouvé le "continuer sans accepter les cookies" et j'avais des réticences à creuser le "personnaliser les cookies" où, finalement, on peut tout refuser).
Je note aussi les points suivants :
Irving Kristol, le parrain du néo conservatisme, adopta l’économie de la demande "les baisses d’impôts se remboursent toutes seules en donnant un coup de fouet à la croissance économique".
Si on enlève les baisses d'impot (souvent plutôt proposées à droite) la deuxième partie, la relance de la consommation est quasiment défendue par tous les bords politiques. En France, on a eu Jaques Attali (en 1981) le champion de la relance par la consommation : "Jetez l'argent par les fenêtres, il reviendra surement par la porte avec les intérets grâce à la croissance ainsi stimulée." (3) Heureusement, Delors a calmé le jeu en 1983 et on a évité d'aggraver encore plus les dérapages financiers sans toutefois revenir à une situation fiancièrement plus saine sur le long terme.
Aujourd'hui, en France, sous la pression de l'électorat des 3 bords, l'extrême gauche, le centre et l'extrême droite (il n'y a plus de droite et plus de gauche) et de la compétition politique ("que le plus démagogique gagne, l'électorat choisira les siens") on a le "n'importe quoi qu'il en coûte" avec, de ce fait, une dette de l'état qui explose. Ajoutons à cela un encouragement à la poursuite de la consommation d'énergie fossile en plafonnant le prix de l'essence (et des partis concurrents qui proposent carrément de supprimer toute taxe sur l'essence).
On gagne ainsi sur les deux tableaux : celui de l'aggravation des déséquilibres budgétaires et celui de l'aggravation de l'émission de gaz à effet de serre. Le court-termisme, induit par la pression électrorale, empêche toute prise de mesure requise à moyen et long terme mais défavorable à court terme. Toute tentative de prendre des mesures politiquement difficiles car pas évidentes à comprendre en raison de leur impact défavorable à court terme et c'est la garantie de se faire écraser par les autres concurrents politiques donnant tous dans la surenchère démagogique : "
Si vous voulez ceci ou cela, votez pour moi ! J'ai les solutions !! Avec moi, vous aurez tout ce qui vous revient de droit dès demain !!!"
Il y a aussi :
"Je n’étais pas certain de ses mérites économiques mais j’ai rapidement vu les possibilités politiques". Dans un autre essai, il admettait, plein d’entrain, avoir eu "une attitude cavalière envers les déficits budgétaires" parce que tout ce qui comptait, c’était de créer une majorité républicaine.
On a exactement la même approche en France en ce moment,
de la part de tous les bords politiques. Je pense, toutefois, que nous nous n'avons pas le monopole du manque de lucidité et du court-termisme. Par ailleurs, quand on voit ce que Poutine est en mesure de faire avec l'assentiment tacite d'une population manipulée, on peut se dire qu'il y a encore pire, mais est-ce réconfortant ? Pas vraiment car les problèmes sont globaux (cf. le
village planétaire de Mac Luhan)
Et
"une fois que l’on accepte le principe que mentir n’est pas un souci si cela vous aide à gagner des élections, il devient de plus en plus difficile de limiter l’étendue de ces mensonges"
Et là aussi, en France, on est en plein là dedans
dans tous les partis. Sous la pression de l'opinion publique et du mode de choix des électeurs, les
promesses politiques intenables sont devenues presque incontournables pour gagner une élection. Il faut
proposer au moins une ou deux mesures nuisibles à moyen et long terme, mais d'
apparence bénéfique (à court terme), pour pouvoir résister à des concurrents politiques encore plus démagogues.
Et
L’administration de son fils [le fils Bush] a menti en permanence sur les baisses d’impôts, faisant croire qu’elles étaient faites pour la classe moyenne et – au cas où vous l’auriez oublié – nous a fait entrer en guerre sur de faux prétextes.
Il paraitrait, selon certains, que l'histoire serait un éternel recommencement ! Mooooouais, peut-être pas encore pour très longtemps si nous continuons à laisser se déclencher des guerres sur la base de mensonges avec la puissance de destruction qui est désormais en notre possession (pour le coup on a eu Chirac en France qui a refusé l'entrée en guerre contre l'IRAK. On ne peut pas se tromper tout le temps).
On ne peut pas s’attendre à avoir des propositions politiques correctes ou même cohérentes d’un parti qui a passé des dizaines d’années à soutenir des mensonges utiles politiquement et à dénigrer toute expertise
Dans les bagarres politiques, on est en plein là dedans en France...
...dans tous les partis malheureusement...
...Mais n'accablons pas les politiques. Nous, les électeurs, nous avons une part de responsabilité équivalente en les élisant à la condition impérative qu'ils racontent les mensonges que nous avons envie d'entendre.
Je note ce point aussi. Bon, il y a donc des choses qui marchent encore correctement sur notre planète.
l’administration Obama fut remarquablement lucide et honnête sur ses mesures. Elle a notamment été toujours très claire quant à ce que l’ACA était censé faire et comment il allait le faire – et il a, pour l’essentiel, fonctionné comme il avait été annoncé.
Et ce point
Cela fait des décennies que les républicains ont perdu leur capacité à réfléchir intelligemment et ils ne sont pas prêts de la retrouver.
Ben ils ont de la chance les Américains. Ils n'auraient que la moitié des problèmes que nous avons en France donc

.
(1) Je n'ai même pas vérifié car j'ai confiance dans ce que tu affirmes sur la base de ce que j'ai pu constater dans d'autres de tes messages.
(2) Politique de la relance par la consommation défendue (en France) avec un argument massue : "c'est comme ça, avec la politique keynesienne, qu'on est sorti de la crise de 1929". Sauf que c'est en partie faux. L'économie avait été assénie aux prix d'une crise très sévère (une crise liée à des investissements inadaptés car trop optimistes donnant lieu à des résultats insiffisants pour les rembourser, ou insuffisants en regard des besoins d'adaptation des productions et modes de production de telle ou telle entreprise aux évolutions de la demande). Les investisseurs étaient frileux et la relance par les dépenses de l'état a seulement favorisé un retour de la confiance et ainsi un mouvement de réinvestissement à l'arrêt mais, en fait, en équilibre métastable.
(3) Sans toutefois que l'on soit revenu, depuis cette époque, au retour à l'équilibre entre dépenses et recettes de l'état. En fait, en France, le déprapage des finances publiques a commencé (me semble-t-il, il faudrait vérifier) dès 1973 suite au premier choc pétrolier. François de Closet explique d'ailleurs très bien les mécanismes à l'oeuvre dans nore fuite en avant et le déni de réalité associé (et le mirage de la résolution de tous les problèmes par une croisssance sans limite) dans "toujours plus".