Totolaristo a écrit :Si on admet qu’à un qualia correspond un agencement unique de neurones,
Le fonctionnement du cerveau est plastique. Le "signal"
(je mets bien des guillemets, parce qu'il n'y évidemment pas qu'un seul signal, c'est extrêmement plus complexe que ça) couleur bleue par exemple, ne passe pas à tous les coups par les mêmes neurones et les mêmes axones, déjà que de nombreux neurones meurent à tous moments...
Totolaristo a écrit :...je vais conclure que le qualia est matériel et que la matière composant le qualia est celle qui compose les neurones.
Si tu comptes avec ça faire barrage à un éventuel croyant qui brandirait les "qualia" comme preuve de "l'immatériel" c'est un peu léger, je trouve.
On doit être capable d'accepter qu'il reste encore beaucoup de choses à investiguer...
Totolaristo a écrit :Et que toutes les sensations, les pensées (comme les pensées abstraites), ont un support physique qui pourrait théoriquement être analysé et recopié.
D'accord. Mais ça peine à caractériser les pensées elles-mêmes
(de même d'ailleurs que la pensée artificielle recopiée, l'information).
Le problème est simplement sémantique et pourtant il a de lourdes conséquences au point de vue des concepts : quand je dis que la pensée est immatérielle, j'introduis un paradoxe, parce que ce qui est immatériel
n'est pas... mais pourtant les pensées existent bien, les gens ont des pensées.
Et c'est ce qui permet à certaines personnes axées sur le spiritualisme de sauter sur l'occasion pour imaginer un
"monde immatériel", sans se rendre compte que si leur
"monde immatériel" est, il acquiert automatiquement une forme de matérialité, ce qui les fait retomber dans le paradoxe
("mais ça ne compte pas, parce que notre immatériel à nous, il est Divin, na !"
)
La solution serait de trouver un autre terme pour caractériser les pensées, la conscience, en tant qu'impressions subjectives issues de l'activité neuronale.
Et c'est là qu'il se passe quelque chose de bizarre : j'ai cherché, "ineffable", "impalpable", "intangible", "sans substance",... mais je ne trouve aucun terme qui conviendrait, c'est à dire qui lèverait toute ambiguïté envers l'appartenance des phénomènes subjectifs à la sphère du monisme scientifique. Parce que tout ça ramène inexorablement
(éventuellement par étapes), à la notion de Divin.
Comme pour le libre arbitre, le langage conspire pour nous garder dans l'obscurantisme.
Quand on parle de conscience, de pensées et d'impressions subjectives, il faudrait vraiment que quelqu'un s'atèle à trouver un terme pour les caractériser qui ferme définitivement la porte à toute dérive divine, new age et consorts...