Re: La culture du viol, la réalité et les mots pour la décrire.
Publié : 13 mars 2018, 12:48
Bon ben en fait non, j'ai un peu de temps aujourd'hui. Allez c'est parti.Vathar a écrit : 13 mars 2018, 11:22 Perso j'ai décroché, et pourtant c'est à moi qu'on fait un procès d'intentions (ou plutôt à une version déformée et mal interprétée de mes propos). Mais bon comme ce n'est pas la premiere fois, sur ce meme fil et par le meme intervenant, je le vis bien.![]()
On n'est pas que sceptiques, on est aussi dotés d'un minimum de sens pratique. J'ai un jour répondu à RuB :Etienne Beauman a écrit : 13 mars 2018, 01:09 Le scepticisme n'a pas à s'appliquer au situation banale !
Quand un pote invite un autre vendredi prochain pour manger une pizza et regarder un match, personne de censé ne remets en cause ses intentions, il veut probablement partager une pizza et regarder un match avec son ami.
Est ce forcément la réalité ? non. Peut on y croire ? Oui. Bien sûr que oui.
Je l'expliquais à RuB qui présentait quelques biais cognitifs face aux EMI, mais j'ignorais qu'il serait important de le rappeler ici (je l'ai meme peut etre fait dans les pages précédentes)Vathar a écrit :Et si je raconte mon weekend en disant que j'ai mangé une pizza, que je suis sorti et que j'ai fait un peu de ménage, je m'attends grosso modo à ce qu'on me croie. Si je dis que j'ai pris ma soucoupe volante pour aller surfer sur les anneaux de Saturne, je ne serai pas surpris qu'on me demande au moins un selfie pris en pleine action ou le reçu de la station service ou j'ai fait le plein d'ununpentium pour le voyage. Le bon vieux truc des affirmations extraordinaires et des preuves extraordinaires quoi.
Maintenant le hic c'est qu'un viol n'est pas une situation banale du point de vue de la croyance et du doute. C'est une action violente et traumatisante, lourde de conséquences pour la victime, mais aussi, à l'heure de la justice twitter, potentiellement lourde de conséquence pour toute personne accusée, à tort ou à raison. Si ceci ne constitue pas une bonne raison pour aborder les faits avec recul et esprit critique, je ne sais pas ce qu'il te faut!
Tu as commencé à nous sortir des exemples extremes de gourou nourri au prana et de zozo lévitant, que l'on traite souvent avec légèreté ici*, et ceci pour de bonnes raisons, et tu nous parles maintenant de banalités qui relèvent de l'autre extreme du spectre.
Tu esquives complètement la situation importante dont nous parlons en tapant dans les extremes pour justifier ta position. ce n'est pas une argumentation recevable.
Et nous traitons sur ce forum du sujet en se basant sur des sources journalistiques, des sondages, études et autres documents qui contiennent parfois des incohérences et des contradictions. J'ai relevé une incongruité dans un article de presse et j'ai appelé à la prudence, et tu es monté au créneau.Le scepticisme scientifique s'applique au paranormal, aux pseudosciences, au dogme religieux, etc, et par extension on peut utiliser les méthodes rationnelles pour tout propos qui semble incohérent, contradictoire, défiant la connaissance connue, nous semblant contre intuitif dans un débat.
Pourquoi remettre en cause une déclaration? Parce que cela arrive. Personne ne le nie. Si on ne remet pas en cause la déclaration, que fait-on? On croit aveuglément? Non merci. Je préfère demander à quelqu'un de prouver ses dires pour faire avancer les choses. Demander à une victime de fournir des preuves, ou au moins d'indiquer à la justice comment les recueillir, c'est faire avancer les choses, lui permettre d'étayer son dossier. Se faire l'avocat du diable n'est pas agréable, mais est productif.Quand on sait juste qu'une femme prétends avoir été violé par un homme. Pourquoi remettre en cause sa déclaration, la seule raison c'est de penser que peut être elle ment, et ça ça s'applique à toute déclaration dont on ne connait pas soi même la véracité.
Si tu tiens vraiment à créer un double standard entre une déclaration de viol et une invitation à manger une pizza, je pense qu'on est loin de toute discussion rationelle. J'ai l'impression d'entendre parler un idéologue lambda.C'est un double standard manifeste.
On est vraiment pas sur la meme longueur d'onde et tu nous ponds des différences à tout va. La différence est bien plus ténue que tu ne l'avances, car la justice, tout comme la science, considèrent un témoignage comme une des plus faibles forces probantes, un point de départ valide mais insuffisant. La science peut par contre se permettre un luxe que la justice n'a pas toujours, celui de rester dans l'indétermination, mais c'est un autre débat.Les principes qui seront mis en œuvre pendant l'éventuel procès seront judiciaire pas sceptique.
sI la plaignante n'a pas de preuve, l'accusé ne sera (probablement) pas inquiété.
La méthode sceptique elle dit que si la plaignante n'a pas de preuve alors je ne peux pas la croire.
Tout le problème est là l'absence de preuve judiciairement ne remets pas en cause le témoignage.
Sceptiquement parlant si.
Par contre, nous vivons dans le monde réel et dire que l'accusé ne sera (probablement) pas inquiété est plutôt naif. Etre accusé, meme à tort, dans une affaire d'aggression sexuelle peut laisser des traces indélébiles, meme si l'accusé est blanchi inconditionnellement par la justice. Et ceci il ne faut surtout pas l'oublier.
Tu l'as lu, et tu sembles ne pas l'avoir intégré : Les affirmations extraordinaires demandent des preuves plus qu'ordinaires. Un viol est moins banal qu'une pizza et demande un niveau de preuve différent.La méthode que défend Dash c'est vous n'avez pas de preuve, je ne peux pas me prononcer, mais cette méthode ce n'est pas la méthode sceptique, la méthode sceptique à propos de témoignages fantaisistes se résume très bien parce "ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve", de plus pourquoi l'applique t il aux femmes violées mais pas au inviteurs de pizza.
Quels sont les critères rationnels qu'il met en avant ?
J'ai encore rien lu.
J'y ajouterai une composante éthique qui ne releve pas directement du scepticisme : les affirmations lourdes de conséquences demandent une vérification plus minutieuses que les banalités.
Non on ne va pas pinailler et non ce n'est pas sérieux, mais on n'y peut rien si tu prends des exemples de merde (voir plus haut).Tout ce qu'il dit c'est que le faible risque d'erreur suffit à légitimer le doute, mais le faible risque d'erreur existe quasi toujours. On va devoir pinaillé sur à parti de combien de % on peut mettre en doute qu'un homme disant partir chercher des cigarettes est crédible car le risque qu'il est en train de quitter sa femme pour ne jamais revenir est réel (sil a une femme).
Est ce sérieux ?
Je ne voie pas comment l'expliquer plus simplement.
Wooden Ali a bien expliqué ce point.Et je suis vraiment complétement gavé de passer autant de temps là dessus, mais je ne peux pas te laisser dire que c'est un truc futile, il s'agit de remettre en cause par principe soit disant sceptique la parole de potentielles victimes, c'est pas anodin.
C'est un putain de préjugé, jamais en situation réelle à moins d'être paranoïaque on ne considère un récit cohérent comme douteux.
Tu passes du temps parce que tu t’entêtes à nous tailler des costards négationnistes en projetant tes propres à prioris. Les problèmes existent, le post que Loutre est en train d'écrire en meme temps que moi met en évidence des problèmes bien plus graves qui ne seront pas résolus en accordant une croyance aveugle des dires des victimes ou des accusés. Je ne connais pas du tout l'affaire mais le problème semble différent. Si on arrive à un non lieu malgré des preuves physiques, apparemment inopposables à la bonne foi des policiers, c'est meme un argument important face au risque de la croyance, à ceci pres que la croyance ici s'exerce dans l'autre sens.en attendant d'en savoir plus sur une affaire de viol, tout ce qu'on sait par défaut c'est qu'au moins 85% des victimes déclarées sont bien des victimes, en toute rationalité la seule position correcte c'est d'estimer qu'une femme se déclarant victime de viol dit probablement la vérité et ce probablement vaut au moins 85%. Si c'est pas suffisant pour dire qu'on la croit faute de preuve qu'elle mente, ou d'incohérence dans son récit, je sais pas ce qu'il faut.
* Note que lorsque je suis l'un des premiers intervenants sur un cas de zozoterie, j'essaie de garder la porte ouverte en laissant au zozo une chance de nous donner ses preuves, tout en m'attendant bien sur à ce que le zozo ne nous la referme à la figure.