DictionnairErroné a écrit : 24 mai 2022, 00:15
jroche a écrit : 23 mai 2022, 23:39
1 - Il y a aussi des gens qui nient radicalement le libre-arbitre, voire la conscience, au nom du matérialisme, en fonction d'une vision matérialiste.
2 - Comme Jean-François la dit, il est indéniable que la conscience a un lien avec la matière. Peux-tu démontrer le contraire?
1- sources?
1 et 2: ce n'est pas parce que l'humain dispose d'un cortex associatif qui lui permet, contrairement aux autres animaux, d'élaborer des réponses originales de haut-niveau inscrites dans le cadre de processus adaptatifs, qu'il est capable de raisonner (de s'extraire) en dehors de ce qu'il est, en tant qu'entité vivante.
Il n'existe pas de possibilités de penser en dehors de soi, c'est trivialement exprimé, et en faisant abstraction de son environnement (sa niche écologique), c'est à dire que l'inconscient reposant sur des bases biologiques est présent sans cesse, en arrière-plan. On peut toujours croire qu'on le peut (manifestation du "libre-arbitre"?). C'est cet inconscient le moteur permanent qui permet la pensée, via le processus de conscience.
Si on coupe le "courant", la mort biologique en l'occurrence, il ne se passera plus rien.
On "n'est" pas à partir de rien.
Pour tenter d'y comprendre un tout petit peu quelque chose, il faut faire un très grand saut dans le passé, et remonter aux origines du vivant, en se coltinant avec l'évolution, et nombre de ses bizarreries. La raison et son corollaire, la rationalité, en prennent un coup. On peut toujours contester Darwin, à condition de savoir de quoi on parle et d'avoir produit un effort minimal de compréhension.
Les scientifiques ne savent pas très bien, en l'état actuel des connaissances, cerner les limites de cet objet nommé conscience. Par contre, ils arrivent de mieux en mieux à préciser ce qu'elle n'est pas ou ne peut pas être.
Quant au libre-arbitre, c'est le retour d'une vieille antienne.
La seule liberté, probable, qui nous est accordée, c'est de savoir que nous ne sommes pas libres et que nous ne le serons jamais. Ce qui dégage un espace pour faire autre chose que tourner sempiternellement en rond, à coups de raisonnements circulaires, et empoisonner éventuellement l'existence des autres.
Il n'y a rien de plus terrible que des individus lâchés dans la nature qui défendent liberté et libre-arbitre, et ce au profit des autres, bien sûr. "Secouez vos chaînes ! Libérez-vous !". A condition de respecter les définitions et les autres injonctions qu'ils en donnent...
Ce qui revient à dire que tant que nous ne saurons pas comment nous fonctionnons, tant que nous ne l'enseignerons pas, au sens large, quelles sont nos motivations et pulsions inconscientes, il y a peu de chances que les choses changent.
A ce niveau, le langage, qui n'est qu'un outil, et non une finalité, peut être redoutable.
Tout dépend de la façon dont on l'utilise et de l'importance qu'on lui donne.
L'humain est redoutablement inventif, créateur.
Ce n'est pas tant qu'il aime savoir, c'est qu'il n'apprécie pas de ne pas savoir. Savoir, c'est bien coûteux en énergie, croire est nettement plus calme, plus pratique, aussi.
Toujours en l'état actuel des connaissances, la chose psi a autant de valeur que du beurre en branches. Le libre-arbitre également.
L'humain est capable de développer des trésors d'ingéniosité pour tenter de parler rationnellement de choses irrationnelles.
Édit... pour illustrer cette dernière phrase...
La science permet d'avancer, la justice également. Un certain Jacques Grimault vient encore d'en faire les frais :
https://www.marianne.net/societe/police ... gyptologue
Édit 2...
Je viens de terminer la lecture de l'interview d'un maître dans le domaine des arts martiaux : Dider Beddar, expert international du kung-fu et du wing chun.
Revue Yashima:
https://yashima.media/produit/numero-15 ... exclusive/
Est abordée, au cours de cette interview, la notion de ki, cette "énergie vitale", qui, comme le psi, continue de faire fantasmer au-delà du raisonnable.
La position de Didier Beddar sur le sujet :
"Vous avez évoqué les mystifications, pouvez-vous développer le sujet ?
Il y en a malheureusement de multiples. Tout d'abord, dans l'art martial, il y a des mécanismes sophistiqués, des systèmes de poussée, de déséquilibre, qui permettent d'expulser de façon impressionnante des pratiquants. Et certains qui ont développé une habileté dans ce domaine en attribuent le résultat au qi. Même du bout des doigts, je peux expédier quelqu'un à plusieurs mètres. C'est un travail amusant, technique, mais c'est mystifier les gens que de leur faire croire que c'est une explosion d'énergie."
Il faudrait plutôt se pencher sur le parcours martial de Didier Beddar, comme celui d'autres maîtres dans les arts martiaux, c'est à dire s'interroger sur plusieurs dizaines d'années d'entraînement, avec des milliers d'heures intensives au compteur de répétitions de gestes, d'enchaînements, afin d'approcher l'efficacité du mouvement parfait.
Un art martial, c'est aussi de la physique élémentaire, où les notions de levier interviennent beaucoup, comme celles de l'optimisation des frappes, des saisies...
Alors le qi, vu du côté occidental, fantasmé, dans cette affaire...
C'est l'utilisation de ressources humaines internes optimisées qui permet certaines réalisations, une question d'association, de mobilisation et de réponse.
Quelques individus parviennent mieux à l'exprimer que d'autres, et ce, sans faire l'impasse d'un immense travail dans le domaine concerné.
Rien de magique, de mystique, et encore moins de paranormal.
L'être humain dispose de potentialités propres, personnelles, la base d'expression reste cependant analogue à celle de ses congénères.
L'expression de ces potentialités peut se situer largement au-dessus de la moyenne, sans que l'on comprenne bien le processus qui le permet.
Un autre fait...
Un karatéka de bon niveau, Antoine Bagady, également chercheur au CNRS, fut intrigué par les épreuves de marche sur le feu.
Il a étudié la question, comme d'ailleurs Henri Broch avant lui, en appliquant un raisonnement scientifique, en écartant le folklore qui a toujours entouré ce genre d'épreuves.
Il a réalisé de nombreux essais pour valider ses théories avant de pousser la marche sur des braises jusqu'à 60 mètres non-stop.
Record absolu, constaté, à ce jour.
Les bases, scientifiques, sont connues. Les paramètres sont maîtrisés.
Il n'y a plus qu'à se lancer.
Il faut croire que la performance n'attire pas les candidats. Histoire d'absence de décorum ?
Pourtant...
Le folklore existe toujours, avec stages d'initiation coûteux proposés par des gourous ou autres coachs, le tout baignant dans une atmosphère avec une quincaillerie plus ou moins de sortie, suivant les circonstances.
http://www.jorrescam.fr/jorrescam/RESUM ... BAGADY.HTM