Jean-Francois a écrit :Mikaël a écrit :Jean-Francois a écrit :Belle utilisation des rétro-fusées: tu as été beaucoup plus catégorique... soi-disant par omission (et jeu sur tes définitions).
Où ça ?
Par exemple:
"Mais à définir comme tu le fais la perception comme la représentation assez objective d'un stimulus par le cerveau, tu sous-entends dès le départ qu'il existe quelque chose qui est indépendant de la perception mais qu'on peut éventuellement percevoir"
Tu m'accusais de "sous-entendre" quelque chose... qui est pourtant une évidence. (Je sais: tu peux protester que j'interprète mal, etc., etc., etc. Sauf qu'il est difficile de ne pas lire une affirmation comme quoi il n'existe pas d'"objet perçu qui existent indépendamment de la perception". Ce que tu as confirmé par: "Je disais juste que l'existence d'objets indépendants de la perception n'était pas si évidente". Dire que ce n'est "pas évident", c'est nier toute l'histoire du vivant.)
Nuance. Cela n'est pas si évident, ce qui veut juste dire que : on peut le nier sans contradiction. C'est évident en pratique, mais philosophiquement, on peut s'amuser à penser que le monde objectif n'existe pas. On ne peut pas faire le même jeu philosophique avec l'expérience elle-même.
Jean-Francois a écrit :Mikqël a écrit :Jean-Francois a écrit :
Pourtant, ta critique sur les "qualités premières" visait une définition de "qualité" qui n'était a priori pas la tienne. Pourquoi ne fais-tu pas la part des choses: prendre tes défintions perso dans ton discours seulement et non celui des autres? Tu ne risques pas d'être compris autrement.
Pour moi, les qualités n'existent que dans l'expérience[...]
Tu n'as pas l'impression de te répéter inutilement? Je ne te re-demande pas ce que tu penses des "qualités", je te demande si tu penses que d'utiliser tes définitions perso pour interpréter les messages d'autrui ça aide vraiment.
Eh bien non, mais il n'est pas toujours évident de savoir si une définition que l'on utilise est perso ou non. La définition que j'utilise de "qualités" est une définition que j'ai déjà rencontrée à plusieurs reprises. C'est pourquoi je l'ai fait mienne.
Jean-Francois a écrit :Mikaël a écrit :Les propriétés des organes et des systèmes centraux qui analysent les ondes électromagnétiques et les ondes accoustiques ne sont pas des propriétés expérientielles mais des propriétés purement dispositionnelles. On ne les expérimente pas directement
Pour la dernière phrase: tu n'en sais strictement rien. Je sais bien que l'on n'"expérimente" pas les potentiels d'actions, etc., mais à introduire une dichotomie forte entre fonctionnement du système nerveux et "conscience", tu conserves intact le problème: tes "propriétés expérienielles" ne sont que des qualia déguisés.
Je n'introduis pas une dichotomie si forte que ce que tu penses. Déjà, je suis à peu près convaincu que toute propriété expérientielle est une propriété dispositionnelle. En revanche, je n'ai pas encore de certitude quant à savoir si toute propriété dispositionnelle est une propriété expérientielle. Certes, je peux (et je dois) essayer de définir expérientiellement toute propriété dispositionnelle mais ce sera en référence à
mon expérience uniquement. Le tout expérientiel m'apparait un peu fort. Je préfère penser que les expériences n'apparaissent qu'au niveau de dispositions d'un certain type de complexité.
Jean-Francois a écrit :Pour le reste, tu accumules les "propriétés dispositionnelles" (et "expérientielles") au point que je ne sais plus trop ce que cela désigne. Ainsi, tu désignes par la même terminologie les propriétés physique de la balle (couleur, forme, etc.) et les "propriétés des organes et des systèmes centraux" (aucune idée de ce qu'elles peuvent bien être précisément, pour toi*).
Je vais essayer de redéfinir tout ça :
Expérience ou « Espace des phénomènes » : L’expérience est l’ensemble des apparences, des impressions sensibles, de ce qui existe de manière évidente et est donné dans l’immédiateté. L’expérience s’organise en qualités (
qualia) qui sont ordonnées dans l’espace et la durée. L’expérience comporte plusieurs modalités, chacune correspondant à un organe sensoriel spécifique. Il y a ainsi : l’expérience visuelle, l’expérience auditive, l’expérience tactile, l’expérience kinesthésique, l’expérience gustative, l’expérience odorante, etc. L’expérience ainsi conçue est quelque chose de plutôt passif mais elle peut être vue aussi comme quelque chose d’actif dans la mesure où les qualités qui la constituent sont également des propriétés dispositionnelles. On parlera de subjectivité pour insister sur l’unité spatio-temporelle et la cohérence de l’expérience, ainsi que pour identifier l’expérience à la personne que nous sommes. L’expérience émerge d’un ensemble de dispositions et est intermédiaire entre l’organisme biologique et le monde. L’étude de l’expérience est la phénoménologie.
Dispositions ou propriétés dispositionnelles : Une propriété est dite dispositionnelle ou on parle d’elle comme étant une disposition, si on peut la définir en référence à un certain nombre de ses conséquences pratiques sur d’autres propriétés dispositionnelles, sur des qualités ou sur l’organisation spatio-temporelle de ces qualités, lorsque telles ou telles conditions (exprimables ou non en termes de propriétés dispositionnelles, de qualités ou d’organisation spatio-temporelle de ces qualités) sont satisfaites. Certaines propriétés dispositionnelles sont inhérentes à l’expérience (libre-arbitre ?), d’autres sont hors de l’expérience, d’autres enfin, forment un pont entre l’expérience et l’inexpérimenté. L’étude des dispositions est plutôt du ressort des sciences physiques au sens large.
Miky