L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

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Dominique18
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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2076

Message par Dominique18 » 16 oct. 2024, 15:31

Merci Inso pour ce travail de décryptage et d'information, vérifié.
J'ai préféré le contenu des auditions du Sénat (e sais, c'est une tendance "mainstream" :mrgreen: , donc suspecte...), plus pédagogique, d'autant plus intéressants que les différents bords politiques étaient représentés.
De nombreux éléments chiffrés sont fournis.
Il eût fallu que je procède à une analyse en profondeur pour en établir une synthèse.

https://www.publicsenat.fr/emission/100 ... -senat-e30

Il y a d'autres vidéos de Public Sénat disponibles pour information sur ce sujet.

Tatiana Ventôse a suivi un cursus principalement littéraire, avant de devenir lnfluenceuse politique sur le net, après un parcours politique qui l'a conduite de la gauche radicale vers l'extrême-droite.
En économie, elle n'a aucune expérience et ne dispose d'aucune compétence. C'est un peu léger.
Ce sont des faits, pas de l'ad hominem, ou de procédé de dévalorisation par association :mrgreen: .

Ce qu'on peut dire de son discours, dans la vidéo, avec le complément analytique proposé par Inso: il est binaire, sans nuances, au contraire de celui des sénateurs qui incite à réfléchir, et non à se nourrir de contenu émotionnel, avec plusieurs nuances de "couleurs" qui soulignent la complexité de ce que représente la dette nationale. Ce n'est pas seulement une somme financière, c'est un concept, d'autant abstrait qu'elle est phénoménale.

Ventôse n'hésite pas à se prendre, comme d'autres d'ailleurs de la même farine, pour le centre des débats et des décisions à 30' dans la vidéo, de par le contenu qu'elle propose. La modestie ne semble pas l'étouffer. :a2:
(...Soyez assurés que sur cette chaîne...même si personne d'autre ne le fait... nous mettrons tout en oeuvre... pour que notre pays relève la tête... Ambitieux programme...
Juste avant elle émet des propos populistes à souhait, mille fois entendus, ceux qui claquent. Voisins d'une forme de racolage).

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Inso
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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2077

Message par Inso » 16 oct. 2024, 17:55

Inso a écrit : 16 oct. 2024, 15:09 Comme ça fait deux jours que tout le monde se tape dessus à propos d'une vidéo que personne n'a été capable de résumer ou d'expliquer, je vous propose donc ce résumé brut :
Sur le fond maintenant.

Que la dette soit lourde, critique pour l'économie, je pense que presque tout le mode est d'accord.
Que la dette s'aggrave depuis les années 70, est assez clair (à quelques années près).
Que cette crise de la dette est causée volontairement par des élites financières qui font exprès de détruire notre industrie nationale et de financer les inutiles, c'est... comment dire... du niveau des platistes ? des reptiliens de Bilderberg ? du Sida créé par la CIA ?

Si on lit la page wikipédia à ce sujet (désindustrialisation de la France), on peut déjà y lire un certain nombre d'hypothèses.
Ou alors sur d'autres sources (encyclopédie Larousse, données de l'enseignement, rapport de la banque de France ou bien des sources étrangères etc...)

Presque toutes ces sources reprennent à peu près les mêmes éléments, les mêmes causes. Les différentes orientation politiques peuvent influer, certes, mais en mettant en avant telle cause plutôt qu'une autre, mais très rarement en occultant une cause.

Les principales causes :

La désindustrialisation des pays de l'OCDE (car c'est bien un phénomène global) commence en fait à partir de la fin des années 50 et années 60. En France, surtout sur l'industrie textile et un peu sur les industries minières (charbonnages en particulier). Pour le textile, les raisons principales sont la productivité (baisse de l'emploi donc), l'augmentation du prix des matières premières (eh oui, la fin de la colonisation donc) et l'émergence d'autres économies.
Pour les charbonnages : épuisement des gisements.
Pour les haut fourneaux : impact de la mondialisation (d'autres pays le font moins cher / baisse du coût des transports), hausse du coût des matières premières (les mines en France sont épuisées, il faut importer les minerais et le charbon) et hausse du coût de l'énergie. Il faut aussi noter la forte pollution (industrie extractive du plomb / zinc par exemple) et la pénibilité du travail de ces industries primaires.

Ah, justement, concernant l'énergie, n'y a-t-l pas eu des évènements notables vers 1973 / 1975 ? Ah oui ! Bingo, la crise pétrolière (avec un bis en 79)
Ce pétrole constituant l'essentiel des énergies utilisées par les industries en France, et bien leurs coûts ont fortement augmenté et leur rentabilité a été remise en cause. Parallèlement d'autres pays tentaient de progresser et de créer de la richesses (dont d'anciennes colonies). Comme ces pays produisaient de la matière première auparavant exporté à vol prix vers les pays occidentaux (coton, caoutchouc, minerais...), ces pays ont préféré produire eux-même et exporter les produits finis ou semi-finis. Logique. Que les "élites financières" y aient joué un rôle est évident. Que ces "élites financières" en soient le seul moteur est juste absurde.
Voilà quelques exemples.

Ah, on a aussi des phénomènes un peu virtuels. Était classé comme industriel tout emploi d'entreprise industrielle. Logique. Or l'informatique a fait disparaître des dizaines de milliers de secrétaires, de sténotypistes, d'agent de saisie et de contrôleurs divers. Exit donc de la masse industrielle sans conséquence autre que l'emploi et la rentabilité. D'autre part, les industries ont commencé à externaliser des tâches à des société plus compétentes (et souvent moins chères) comme la paie, la compta (pour les PME), une partie des RH, l'informatique etc...). Ainsi et artificiellement, une partie des tâches industrielles s'est transformée en tâche du domaine tertiaire (25% de la désindustrialisation selon certains).

Donc on a pas mal de causes qui s'accumulent :
- Décolonisation.
- Hausse des coûts de l'énergie.
- Épuisement des matières premières en France / hausse du coût les matières premières / éloignement des ressources.
- Évolutions technologiques (arrivée de l’électronique, automatisation).
- Pénibilité du travail (mines, sidérurgie), pollutions (industries extractives).
- Risques industriels (investissements gérables sur les industries rentables, bien moins sur les industries lourdes primaires).
- Productivité.
- Montée en puissances d'autres pays et acteurs industriels.
- Changement des habitudes de consommation.
- Désindustrialisation virtuelle (informatique, externalisation).
- Mondialisation et production au moindre coût.
...

Bref, pas aussi simple que la présentation d'une influenceuse.

Je souhaite juste que Tatiana Ventôse applique à elle-même ce qu'elle conseillait à nos gouvernants :
"L’idée est de partir du réel pour pouvoir l’améliorer. Cela implique de commencer par regarder la réalité en face, de manière lucide, même si elle ne nous fait pas plaisir. C’est seulement quand on regarde la blessure sans se mentir, en évaluant les choses de manière pragmatique, que l’on peut espérer en guérir. "
(Marianne 29/03/2019)
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PhD Smith
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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2078

Message par PhD Smith » 16 oct. 2024, 19:27

Je vais répondre rapidement.
Résumé de Tatiana a écrit : Ce ne sont pas les crises récentes qui ont produit l'endettement, c'est les politiques menées depuis 1974 qui alimentent la spirale d’endettement.
Vrai et faux. Personne ne parle de la crise de 1973 (guerre de Kippour, hausse des prix du pétrole par 4 par l'OPEP arabe pour punir l'occident d'avoir soutenu Israël) qui a mis fin au 30 glorieuses. Donc on décide mettre fin à l'état planificateur et investisseur, par influence des ultra-libéraux (Reagan, Thatcher : c'est l'état le problème pas le marché). On ferme des usines et quelques années plus tard on va commencer par délocaliser en Asie parce que ça coûte moins cher. Les emprunts jusqu'en 1983 sont détenus par la population nationale. Les obligations étaient au XIXe s. une manière de se constituer une rente car le Franc-Germinal = pas d'inflation jusqu'en 1914 pour les petits commerçants.
Vu le problème critique du déficit et comme faire payer les riches, ce n'est pas si simple, le gouvernement actuel va réduire drastiquement les dépenses publiques.
Oui, le problème est européen pas national. Le rapport de Mario Draghi prévoit d'investir plusieurs centaines de milliards € pour faire que l'UE soit compétitive par rapport à la Chine et aux USAE. Il préconise une dette mutualisée européenne.
https://sgae.gouv.fr/sites/SGAE/accueil ... ort-s.html
Mais suffit-il de purger un état pour revenir à une situation correcte ? Cela pourrait être un remède pire que le mal
Oui, la Grèce et le Portugal ont-ils récupérés des services publics qui ont retrouvé leur efficacité d'avant les cures d'austérité préconisé par la Troïka (pays de l'UE qui détenaient des dettes grecques) et qui ont taillé sans se soucier des conséquences sociales dans les dépenses publics ? Je ne pense pas.
Interview de Jean Marc Daniel, qui explique qu'une partie importante de la dette étant détenue par l'étranger, on a une perte manifeste de souveraineté
Exact : on a supprimé les réglementations financières entre pays de l'UE (fin de la somme maximum à dépenser à l'étranger) depuis 1983. Les pays du Marché Commun ont pu emprunter sur les bourses financières et c'était facile (France, Allemagne) ! Plus facile que de faire des emprunts nationaux. Si facile que le gouvernement Reagan a voulu faire la même chose, mais lui a pu faire marcher la planche à billet, c'était les States et il a mis en place l'ALENA, les usines ont fermé pour être délocalisées au Mexique. D'où les blancs pauvres qui votent pour Trump dont le parti a fermé les usines nationales depuis les années 80.
Ah, la dette japonaise est détenue par les japonais eux-mêmes.
La France est bien la championne d'Europe de la dépense publique. Pendant longtemps l'état faisait plutôt bien son travail. ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les services de l'état sont devenus catastrophiques alors qu'on paie toujours plus.
Voyons, oui l'école économique de Chicago contre le keynésienisme : l'état est un mauvais gestionnaire, laissons le marché (et sa "main invisible"), faire le boulot, dérégulons les contraintes bancaires qui étaient mises pour sécuriser les banques et les crises financières après 1930, mais en place par Roosevelt. Ça été le cas ! Reagan a tout supprimé pour faire marcher la bourse jusqu'à la crise de 2008.
Bref, l'idéologie néo-libérale a détruit l'état planificateur en matière économique, on a privatisé car le marché est idéologiquement plus efficace. Mort à Keynes et à la dépense publique qui doit relancer l'économie et vive la concurrence libre sans protectionnisme. Merci Milton Friedman, merci Von Hayek.
Ah oui, les états qui planifient ne sont pas efficaces et la Chine communiste alors :mrgreen:
Et c'est un frein à l’activité économique car ceux qui produisent se sentent pris à la gorge.
Oui, parce que les grandes entreprises ne payent pas l'impôt dans leur pays d'origine et font de l'optimisation fiscale et on a enfin mis en place un impôt sur les sociétés de 15 % au niveau mondial, donc si les entreprises ne veulent pas contribuer pour payer moins, ça repose sur les échelles en-dessous. Donc une perte fiscale pour les états pour investir dans les routes, les hôpitaux, l'armée, l'éducation... Bref, tout ce que fait l'attractivité d'un pays dans les IDE (investissement de l'étranger).
Et bien sûr ne pas engager des fonctionnaires qui lutteraient contre la fraude des entreprises qui coûte des millions aux états.
Puis l'état, au lieu d'être planificateur comme après 1945, devient redistributeur et embauche massivement des fonctionnaires. Et ça ne date pas de Mitterrand, mais bien de Giscard (et on ne trouve pas les infos sur le net , on se demande bien pourquoi - clin d’œil appuyé -)
Cela correspond au besoin de compenser la désindustrialisation qui commence à ce moment là. L'état embauche pour compenser les emplois industriels perdus. Et depuis, les déficits n'ont jamais cessés.
C'est en partie exact. Je suis toujours étonné de la mentalité des patrons français qui ont trouvé dans les délocalisations en Chine ou ailleurs un moyen pour préserver les actionnaires et les fonds de pensions. Fermer les usines pour les installer en Europe de l'Est et laisser les ouvriers au chômage, l'effort de reconversion étant à la charge des états, des partenaires sociaux et le chômage s'installe. Depuis les années 1970, c'est une industrialisation qui a été perdu en France pour des raisons de facilité de gestion, alors qu'à l'inverse les Allemands préservaient leur industrie pour exporter. Je résume à gros traits.
Ce processus et cette dette ont ainsi augmenté depuis, quelque soit la couleur politique des gouvernements.
Oui, car l'emprunt public est facile depuis la libéralisation des marchés et des bourses depuis 1983 et est un instrument d'action économique pour les keynésiens depuis les années 30 : tu réarmes, tu t'endettes, mais c'est pour le bien de ton pays allemand :lol:
Le fait que l'état change de rôle et devienne redistributeur (et dépense donc beaucoup) n'est pas un hasard, mais est due au changement de nature de la classe dirigeante, qui est passée d'une bourgeoisie industrielle à une bourgeoisie financière qui est décorrélée de la production et cherche l'internationalisation de l'appareil de production et la destruction de l'industrie nationale.
Résumé, mais c'est aussi mon avis. On est passé à des patrons nationaux à des financiers depuis les années 1970.

Ah oui, quelques sources livresques : "L'âge d'or des déficits : 40 ans de politique budgétaire française", Gouiffès, Pierre-François | La Documentation française, 01/01/2013. Livre écrit par un inspecteur des finances pas par un économiste politique, ce qui n'est pas la même chose.
https://documentation.insp.gouv.fr/insp ... ?_lg=fr-FR
"L'irrésistible ascension de l'argent" de Niall Ferguson 2011: excellent bouquin sur l'histoire du capitalisme depuis le XVIe s.
https://www.amazon.fr/Lirrésistible-asc ... 2262033439
Olivier Lacoste, "Les crises financières : Histoires, mécanismes et enjeux", Eyrolles, 2015.
https://www.fnac.com/a8257343/Olivier-L ... inancieres

Conclusion, les états sont en déficit car il faut répondre aux crises financières et économiques et au dumping social de l'Asie. Les états ne sont de mauvaise gestionnaires. Ah oui, l'Argentine est un exemple des cures d'austérité qui ont pu marché si les gouvernements avaient pu attendre les résultats des réformes précédentes, mais une multiplication des réformes économiques et des cures d'austérité ont détruit le pays. Le pays est mort guéri :mrgreen:
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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2079

Message par Inso » 16 oct. 2024, 20:59

PhD Smith a écrit : 16 oct. 2024, 19:27 ères après 1930, mais en place par Roosevelt. Ça été le cas ! Reagan a tout supprimé pour faire marcher la bourse jusqu'à la crise de 2008.
Bref, l'idéologie néo-libérale a détruit l'état planificateur en matière économique, on a privatisé car le marché est idéologiquement plus efficace. Mort à Keynes et à la dépense publique qui doit relancer l'économie et vive la concurrence libre sans protectionnisme. Merci Milton Friedman, merci Von Hayek.
Je serai moins tranché sur ce sujet. Les deux écoles économiques que tu cites on eu des succès et des échecs (cf cet article entre autres).
Je reproche davantage aux gouvernements d'avoir suivi parfois à la légère l'une ou l'autre de ces doctrines parfois sous l'influence de décideurs non gouvernementaux (un peu les "élites financières", terme toutefois simplificateur utilisé dans la vidéo), d'impératifs électoraux à court terme et également de contraintes géopolitiques.
Ces politiques économiques étant le plus souvent utilisées pour faire face à des crises fréquemment indépendantes de ces politiques (et les aggravant ou pas et en déplaçant les problématiques ou pas).
On peut reprocher à ces politiques (les deux) des effets délétères, on ne peut pas leur imputer la transformation politique et économique du monde, comme par exemple l’essor économique de pays autrefois sous-développés et maintenant concurrents sur un certain nombre de domaines. Ni les crises liées aux matières premières, pétrole bien sur, mais aussi différents quasi monopoles passés, présents ou futurs (terres rares et minéraux critiques qui ont un joli potentiel de crise si la Chine décide de fermer les robinets).
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uno
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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2080

Message par uno » 16 oct. 2024, 22:19

Inso a écrit : 16 oct. 2024, 15:09 Ça confirme plutôt bien mon point de vue exprimé précédemment. On sent fortement la base idéologique. Quelques relents complotiste et quelques procédés visant à bien "orienter" le lecteur (images d'une infirmière avec des sponsors "Blackrock, Goldman Sachs..., Référence discrète à Bretton Woods...).
C'est vrai ce n'est pas assez complet elle aurait dû rajouter McKinsey dans la liste, et sans doutes d'autres entreprises, parce que bon la vente des turbines d'Alstom à General Electric, ça a quand même une petite odeur de trahison. Mais donc ici tu parles de relents complotismes, bref tu empoisonnes le puits sans justifier cette allégation que tu te garde bien d'assumer pleinement car tu sais que tu n'as rien pour soutenir la dite accusation qui ne vise, encore une fois qu'à empoisonner le puits.
Inso a écrit : 16 oct. 2024, 15:09Simplifie à outrance et oublie toutes les autres causes et explications. La cause est unique et est organisée : l'élite financière et le problème de la désindustrialisation organisée par celle-ci.
Cause unique ? Complotisme ? Où cela ? Dans cette vidéo Tatania Ventôse traite essentiellement du rapport entre endettement et désindustrialisation. Un point que tu ne contredis pas ici mais dont tu te refuses à admettre (tribalisme politique oblige). Elle mentionne brièvement le fait que l’on est passé d’une bourgeoisie largement nationale, à une bourgeoisie mondialiste avec la financiarisation, ce n’est pas une théorie du complot, c’est un fait. Un fait qui peut d’ailleurs s’expliquer en partie par les différents facteurs que tu as mentionné ici. Mais seulement voilà autant des conjonctures économiques peuvent inciter les décideurs, au final les décideurs font des choix qui orientent l’économie. D’ailleurs puisque tu reproches ici me semble-t-il à Tatiana Ventôse de ne pas présenter de chiffres, je te signale cette autre vidéo consacré au PIB, bien plus complète et sourcé, et cela vaut le détour.
Inso a écrit : 16 oct. 2024, 15:09Simplifie à outrance la solution : purge des inutiles et réindustrialisation, sans expliquer aucunement les mécanismes.
Non là tu raconte n'importe quoi, elle précise bien qu'il n'y a pas de solution magique et elle ne prétend pas avoir de solutions simples. As-tu regardé la même vidéo? Tout ce qu'elle dit c'est qu'il faut revenir à une planification économique visant à favoriser la production. C'est clair, c'est vague et ça ne prétend pas aller dans les détails et avoir les clés du problème. Mais la vidéo n'est pas consacré aux solution possibles, mais à l'origine historique et structurel de l'endettement.
Inso a écrit : 16 oct. 2024, 15:09Peu de sources (sinon sur l'ampleur et le coût de la dette et le nombre d'emploi public), pas d'explications sur la structure de la dette, la structure des industries et leurs évolutions. C'est dommage, ce sont des données facilement trouvables sur le net (exemple de l'historique de la dette, rapport parlementaire sur la dette, explication d'un inspecteur des finances sur les raisons de la dette, explication et structure de la dette (avec plein de schémas) etc...)
Tu me sors ici plusieurs liens, présentant certes des chiffres sur l'évolution de la dette mais aucune explication détaillée remontant aux causes profondes de l'endettement depuis les années 1970. Au mieux un de tes liens ci-dessus mentionne l'explosion récente de la dette suite à la pandémie, elles ne proposent pas d'analyses détaillées sur les origines de la montée de l'endettement. Or désolé mais l'analyse de Tatiana Ventôse n'est pas uniquement celle de cette dernière.
Inso a écrit : 16 oct. 2024, 15:09Pas de chiffres (enfin si, il faut aller les chercher dans les commentaires, sur une liste de liens bruts que presque personne n'ira lire). Par exemple, Tatiana Ventôse cite Les taux d’intérêt de la France sont très mauvais et dépassent ceux de l'Espagne et ceux de la Grèce. Mais sans donner de chiffres.
Les voici au 29/09 : France : 2.91%, Grèce : 3,11% (c'est dans les clous, sa source n'a pas la même date)
Ça induit en erreur car tout le monde se rappelle de la crise grecque. Mais c'est oublier que si la situation de la France se dégrade, la Grèce a fait de gros efforts et s'améliore (elle était à 4,5 il y a 1 an).
Nouvelle du 27 Septembre, soit seulement deux jours, La dette française coûte désormais plus cher que celle de la Grèce : faut-il s'inquiéter?. Donc oui Tatiana Ventôse ne mens pas, il s'agit d'emprunts à six mois, et c'est un seuil symbolique franchit. Sinon oui la Grèce, magnifique prouesse, on peut même lire qu’elle fut élue meilleure économie de 2023, devant la Suisse rien que cela, si ce n’est pas la preuve du succès des mesures d’austérité je ne sais pas ce qu'il vous faut. Non je déconne, même l’article ci-dessus précise que la Grèce ne doit sa croissance essentiellement qu’au tourisme et à l’immobilier, mais sans force industrielle appuyant cette dite croissance. Bref la Grèce est pauvre et loin des mesures optimistes via l’outil biaisée du PIB, la population grecque demeure en proie au chômage et à la pauvreté. Bref la Grèce est un échec, et si c’est le point de comparaison pour justifier une simple politique d’austérité à la France, alors franchement autant faire la promotion d’un suicide économique en bonne et due forme. Cependant la France contrairement à la Grèce a encore un capital industriel et technique, la question qui se pose c’est va-t-on en continuer le saccage jusqu’à finir comme la Grèce, pour l’instant cela semble être bel et bien le cas.
Inso a écrit : 16 oct. 2024, 15:09Cible ouvertement les soit-disant "inutiles" (médias publics, la pluralité, les énergies renouvelables, l'environnement, les associations humanitaires ...).
Elle les mentionnes brièvement, mais non ce n'est pas son objet principal d'attaque.
Inso a écrit : 16 oct. 2024, 15:09Je ne vois pas bien l’intérêt de présenter la vidéo d'une influenceuse alors qu'il existe pas mal d'analyses de personnes compétentes et de divers bords politiques. D'autant plus que celui qui poste la vidéo ne propose même pas un résumé ou des explications minimales.
Sais-tu qu'on trouve des articles, dont ceux que tu as présenté, encore bien plus incomplets dans leurs éclairages et explications concernant l'endettement de la France? Sinon encore une fois cette influenceuse n'a pas produit que cette vidéo. ;)
Dernière modification par uno le 17 oct. 2024, 00:08, modifié 2 fois.

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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2081

Message par uno » 16 oct. 2024, 22:29

PhD Smith a écrit : 16 oct. 2024, 19:27Conclusion, les états sont en déficit car il faut répondre aux crises financières et économiques et au dumping social de l'Asie. Les états ne sont de mauvaise gestionnaires. Ah oui, l'Argentine est un exemple des cures d'austérité qui ont pu marché si les gouvernements avaient pu attendre les résultats des réformes précédentes, mais une multiplication des réformes économiques et des cures d'austérité ont détruit le pays. Le pays est mort guéri.
C'est le paradoxe, que dis-je, le piège de l'endettement. La dépense publique devient une drogue, continuer à la prendre c'est se condamner à en crever, la diminuer, c'est se condamner à crever d'un sevrage bien trop brutal. Bon après un effondrement économique, une reprise est toujours possible, mais jamais garantie, cela peut également laisser place à une tiermondisation durable.

Pour le reste loin d'un complot d'illuminati reptiliens juifs, la désindustrialisation et le surendettement fut le choix de gestionnaires, politiques et privés, dont la vision était toujours à court termes qu'il s'agit de profits à engranger ou d'élection à gagner. Et c'est tout le problème, une absence de planification à moyen et long terme de la part de la classe de gestionnaire qui nous dirige. Or chose intéressante les après la guerre les trente glorieuses furent possible en raison à ce moment là d'une politique de gestion qui voyait un peu plus loin que le bout de son nez, car il fallait reconstruire et tenir tête à l'Union Soviétique.

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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2082

Message par PhD Smith » 16 oct. 2024, 23:43

Inso a écrit : 16 oct. 2024, 20:59Je serai moins tranché sur ce sujet. Les deux écoles économiques que tu cites on eu des succès et des échecs.
Ce sont pourtant les deux écoles de pensées économiques qui ont dominé les doctrines économiques et politiques durant le XXe s. Les doctrines keynésiennes sont là pour éteindre l'incendie des crises boursières des politiques ultra-libérales de la crise des "Sub-primes". Sans l'accès à un crédit illimité donc une dette illimitée pour les américains dans les années folles, on n'aurait pas eu la crise de 1929, qui a fait que les investissements américains se sont retirés de l'Europe et de l'Allemagne ce qui fait accélérer la prise du pouvoir d'Hitler. Sans la Grande Dépression, pas de seconde guerre mondiale.
Le problème n'est pas l'économie, mais les idéologies économiques ou ce qu'on croit ce qui marche.

La dérégulation des règles de sécurité boursière établies pour contrer la crise de 1929 a été prônée par la célèbre "École de Chicago". On part du principe que l'état est un mauvais gestionnaire, qu'il ne sait pas gérer une économie. Von Hayek détestait les acquis sociaux des ouvriers car c'était une concession à un état communiste. Le marché doit rester libre ! Pourtant les progressistes américains ont interdit le travail des enfants au début du XXe s., ont fait les loins anti-trusts dont la puissance était une concurrence à un état démocratique. Qu'est-ce que le doit de vote, si on n'a pas le droit de vivre décemment ? Or, c'est Bismarck qui a inventé l'état social moderne, car si on accorde le droit de vote à une nouvelle classe sociale (les ouvriers), il faut leur garantir une retraite décente, des assurances santé, pour éviter qu'ils votent révolutionnaire. Ces ouvriers deviendront conservateurs. Système repris 20 ans après par les anglais avec le "Wellfare State", ancêtre de la "Sécurité sociale", puis repris par tous les pays développés du monde (capitaliste ou communiste).
Je reproche davantage aux gouvernements d'avoir suivi parfois à la légère l'une ou l'autre de ces doctrines parfois sous l'influence de décideurs non gouvernementaux (un peu les "élites financières", terme toutefois simplificateur utilisé dans la vidéo), d'impératifs électoraux à court terme et également de contraintes géopolitiques.
En résumé, oui, c'est le fameux "It's the economy stupid" de Clinton face à Bush père. Mais la présence de ces deux écoles expliquent l'attitudes des institutions politiques et les crises financières. Ce sont les économies orthodoxes (le marché fait tout) et hétérodoxe (le marché ne serait rien sans régulation de l'état) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Orthodoxi ... n_économie

L'UE est une machine qui a évolué de protectionniste en marché intérieur et extérieur en prônant la concurrence non faussée. C'est une idéologie qui a prônée le libre-échange en soutenant que les pays concurrents joueraient le jeu, mais non. De pans entiers stratégiques de l'économie sont passés à la trappe avec des accords de libre échange de la mondialisation. La Chine n'a jamais respecté le jeu : on a imaginé que le développement économique amènerait une démocratie, c'était faux, elle a copié nos technologies sans respecter les brevets internationaux tout en interdisant qu'une société étrangère détienne plus de 50 % des capitaux d'une compagnie installée en Chine. On a rêvé du marché chinois, mais en fait le marché c'était nous.
Ce ne sont pas les exemples qui manquent : les terres rares ? L'Europe en était un acteur important avec Rhone Poulenc (racheté par Sanofi), mais les extractions étaient extrêmement polluantes. Donc on a laissé tous les process polluant en Chine et en Mongolie. Résultat, c'est elle qui contrôle l'offre mondiale.
Les panneaux solaires ? La Chine fait des prix cassés pour avoir le marché mondial et européen pour éviter que l'Europe ait un réseau industriel concurrentiel, or c'est essentiel pour répondre aux exigences de la transition écologique.
Bref, il a fallu le Covid pour que les économistes redécouvrent les vertus d'un état planificateur et stratégique, notion qui était passé complètement à la trappe avec la mondialisation qui prônait des usines sans ouvriers en Europe et des ouvriers en Chine.
Bref, il faut tout reconstruire au niveau de l'Europe et c'est le plan Draghi.
On peut reprocher à ces politiques (les deux) des effets délétères, on ne peut pas leur imputer la transformation politique et économique du monde, comme par exemple l’essor économique de pays autrefois sous-développés et maintenant concurrents sur un certain nombre de domaines.
Je ne suis pas d'accord. La mondialisation (financière et économique) a été voulue par tout le monde en croyant que le partage du travail rendrait tout le monde heureux.

Bon quelques indications radiophoniques de l'excellente émission "Entendez-vous l'éco ?" de France Culture de la chronique "Le pourquoi du comment" en 3 mn, ça date de 2022 :
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... ts-6485463
Est-ce que le fait de suivre des études en économie modifie les valeurs ou le comportement des étudiants ?

Est-ce que le fait de suivre des études en économie modifie les valeurs ou le comportement des étudiants ? La question est posée dans une succession de travaux internationaux, à propos des études supérieures en sciences économiques.

Pourquoi la question se pose-t-elle ? Parce que la théorie très majoritairement enseignée à l’université relève du courant mainstream, forme plus ou moins évoluée de la microéconomie néoclassique. Or cette théorie microéconomique modélise les comportements des individus de manière très singulière. L’individu modélisé se comporte de manière totalement égoïste, il œuvre pour son intérêt très personnel, et il cherche en permanence à optimiser ses gains : le consommateur veut maximiser son plaisir dans la consommation (on appelle cela, l’utilité), et l’entrepreneur, dans le monde des affaires, veut maximiser son profit.

Les étudiants en économie adopteraient des comportements plus égoïstes et des valeurs nettement moins altruistes

L’article de l’économiste, Nicolas Eber s’appuie sur une large littérature consacrée à cette question, et il en propose une synthèse stimulante. Les travaux, souvent issus d’expérimentations en laboratoire, ont tendance à montrer que les étudiants en économie adoptent de manière significative des comportements plus égoïstes et des valeurs nettement moins altruistes que les étudiants d’autres disciplines. Les étudiants en économie sont par exemple moins sensibles à l’égalité, ils sont plus individualistes, ils ont une meilleure opinion apriori du marché, et préfèrent, par exemple, la maximisation du profit au maintien de l’emploi.

Le constat d’une multiplicité de travaux concluant assez systématiquement à une surreprésentation de valeurs et de représentations individualistes, à une plus faible solidarité et à une plus faible coopération des étudiants en économie est d'autant plus glaçante qu’une partie des étudiants formés en sciences économiques serait amenée à exercer des postes à responsabilité dans les organisations publiques ou privées. (…)
Et j'ai aussi "Les dépenses publiques françaises sont-elles trop élevées ?" : https://www.radiofrance.fr/francecultur ... 22-8693022
A échéances régulières, l’idée revient dans le débat que les dépenses publiques françaises seraient trop élevées. Que recouvrent celles-ci ? Comment s’explique leur niveau ?

La France est souvent dénoncée comme la championne en la matière, avec des dépenses publiques représentant plus de 55% du PIB en 2019 (soit,1349 milliards) contre 46% pour la zone euro. A l’évidence, le choc de la crise sanitaire sur le PIB et l’accroissement de la dette qui a suivi vont rendre cette antienne de plus en plus fréquente. Le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, a d’ailleurs indiqué en avril 2021 sa volonté de ralentir la croissance des dépenses publiques en volume à 0,7% en moyenne sur les cinq prochaines années.

Que recouvre cette notion de dépenses publiques ?

S’agit-il des dépenses de l’Etat ? Pas du tout ! Il ne faut pas confondre ces deux ensembles : les dépenses publiques correspondent à l’ensemble des dépenses des administrations publiques, c’est-à-dire qu’elles sont la somme des dépenses de l’administration publique centrale (en gros de l’Etat), des administrations publiques locales et des administrations de sécurité sociale.

L’écart le plus important avec les autres pays de la zone euro vient précisément de ces dernières : les dépenses sociales de la France sont nettement plus élevées que celles de ses voisins. Elles représentaient 31% du PIB en 2019 contre 25,9% en Allemagne. Cet écart tient pour partie à des périmètres différents des administrations publiques et à des choix de société. En effet les pays n’organisent pas la protection sociale de leurs ressortissants de la même manière et accordent une place différente à la socialisation des dépenses. L’écart tient également à des questions de convention : l’exemple des retraites permet d’illustrer ces différents points. (…)
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#2083

Message par jean7 » 17 oct. 2024, 01:27

Dominique18 a écrit : 16 oct. 2024, 13:02 Dette ou protection des personnes ?
Qu'est-ce qui est le plus urgent ?
Autre question : cette question a-t-elle un sens ?

Qu'elle apparaisse dans une discussion, un forum, est naturel et normal.
Qu'elle soit ou devienne un thème politique serait grave.
En effet, La protection des personnes (et de leur qualité de vie, au sens précisé dans la déclaration des droits de l'homme) et un but et devrait toujours être présenté comme tel.
Et si la dette devient une menace, c'est à ce titre qu'il faut la considérer et lutter contre elle.

Ce qui impliquerait peut-être d'inventer de nouvelles ressources ?
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique

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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2084

Message par Dominique18 » 17 oct. 2024, 08:40

jean7 a écrit : 17 oct. 2024, 01:27
Dominique18 a écrit : 16 oct. 2024, 13:02 Dette ou protection des personnes ?
Qu'est-ce qui est le plus urgent ?
Autre question : cette question a-t-elle un sens ?

Qu'elle apparaisse dans une discussion, un forum, est naturel et normal.
Qu'elle soit ou devienne un thème politique serait grave.
En effet, La protection des personnes (et de leur qualité de vie, au sens précisé dans la déclaration des droits de l'homme) et un but et devrait toujours être présenté comme tel.
Et si la dette devient une menace, c'est à ce titre qu'il faut la considérer et lutter contre elle.

Ce qui impliquerait peut-être d'inventer de nouvelles ressources ?
C'est possible.
Compte tenu de l'état du monde...où est le futur?

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#2085

Message par Inso » 17 oct. 2024, 16:24

PhD Smith a écrit : 16 oct. 2024, 23:43 Ce sont pourtant les deux écoles de pensées économiques qui ont dominé les doctrines économiques et politiques durant le XXe s.
Que ces deux doctrines aient été dominantes, pas de problème. Qu'elles soient la cause majeure de la mondialisation me laisse sceptique.
Pour les entreprises (commerciales ou industrielles), un point essentiel (et ça a quasiment toujours été le cas) est la rentabilité. Quand une entreprise peut acheter moins cher, elle le fait. Du fait des évolutions économiques et industrielles de pays "lointains", de la baisse générale des coûts de transport à volume égal, une bonne partie de la mondialisation s'est effectuée tout naturellement par les acteurs économiques de terrain et peu par les gouvernements influencé par une doctrine. Tout au plus ces doctrines ont donné un cadre facilitant mais n’empêchant pas les délocalisations. (et pour éviter ces délocalisations /importations, seul un protectionnisme très fort aurait pu en limiter l'ampleur mais en créant d'autres problèmes bien plus graves).
Dans les années 90, la boite où je travaillais a commencé à se fournir en Turquie et en Chine, purement pour des questions de prix (je sais, j'ai participé au processus de décision). Elle a aussi commencé à importer des produits semi-finis plutôt que des matières premières, car ces dernières devenaient bien plus rares du fait de la première transformation par le pays d'origine, qui voulait sortir d'un état de pays sous-développé.
Dans ce cas de figure, je n'ai pas vu l’œuvre d'une doctrine économique mais l’œuvre de la rentabilité. Et un état planificateur n'y aurait changé les choses qu'à la marge (toujours sauf gros protectionnisme).
Autre point, je ne vois pas bien l'influence de ces doctrines dans l'origine de quelques crises économiques, comme la crise pétrolière de 73 qui a été un fort accélérateur de délocalisation. (à moins que cette doctrine ait provoqué la guerre du Kippour ?).
PhD Smith a écrit : 16 oct. 2024, 23:43 Ce ne sont pas les exemples qui manquent : les terres rares ? L'Europe en était un acteur important avec Rhone Poulenc (racheté par Sanofi), mais les extractions étaient extrêmement polluantes. Donc on a laissé tous les process polluant en Chine et en Mongolie. Résultat, c'est elle qui contrôle l'offre mondiale.
C'est surtout que Rhône-Poulenc importait son minerais d'Australie. Vu les teneurs en terre rare, ce transport revenait quand même très cher pour arriver jusqu'à l'usine de traitement. Lorsque la Chine a ouvert de gros gisements et a commencé à traiter les minerais sur place, la rentabilité des sites de production français s'est effondrée. L'état aurait pu faire tous les efforts, ça n'aurait pas changé grand chose, sauf à très lourdement subventionner (en avait-on les moyens ?).
Note : D'autant plus que l'essentiel des terres rares à l"époque partait sur des utilisations assez peu pointues (couleurs, céramiques) que la Chine était tout à fait capable de traiter. Rhône-Poulenc produisait 500 tonnes de terres rares (±50% du marché), la production actuelle est de 150 000 tonnes. Impossible loin des gisements.
Quant au photovoltaïque, c'est une bonne remarque : La Chine produit moins cher et bien moins cher avec son dumping. Comment auraient du réagir les états européens ? En subventionnant la production européenne ? Ça a été fait. En subventionnant la consommation ? Ça a été fait. peine perdue, l'Europe n'a pas la puissance économique pour résister à ce genre de dumping de la part de la Chine, quelle que soit la doctrine à la mode.
Question subsidiaire : Comment la France, 0,3% des terres émergées, 1% de la population, sans ressources naturelles particulières peut-elle rester parmi les 10 pays les plus puissants du monde ?
PhD Smith a écrit : 16 oct. 2024, 23:43
On peut reprocher à ces politiques (les deux) des effets délétères, on ne peut pas leur imputer la transformation politique et économique du monde, comme par exemple l’essor économique de pays autrefois sous-développés et maintenant concurrents sur un certain nombre de domaines.
Je ne suis pas d'accord. La mondialisation (financière et économique) a été voulue par tout le monde en croyant que le partage du travail rendrait tout le monde heureux.
Je suis très surpris de cette réponse. Elle est tellement simplificatrice et réductrice qu'elle en est fausse et me fait presque douter de tes affirmations précédentes :gratte:
Ou ironie peu détectable ?


Autre point de vue :
La mondialisation, sous différentes formes est un phénomène assez ancien. (Je ne remonterais quand même pas aux échanges néolithiques parfois à l'échelle continentale ou au commerce viking sur une bonne partie de l'Europe).
Après les grandes découvertes, la mise en place sur les XVII et XVIII siècles des compagnies des Indes (dont la VOC, alors la plus grande puissance capitalistique ayant jamais existé) est bien une forme de mondialisation, sous forme de mercantilisme sur 4 ou 5 continents.
Ce mercantilisme a été remplacé au XIXème siècle par l'impérialisme qui a poursuivi, développé le commerce international mais aussi les premières productions délocalisées (caoutchouc, quelques minerais, un premier traitement du coton...) mais avec la conquête des terres en plus.
Pour certains historiens, la mondialisation actuelle est une continuité de ces systèmes (mercantilisme, impérialisme). Systèmes qui se suivent et se développent en fonction des technologies disponibles (navigation, systèmes productifs, nouvelles énergies, transports, nouvelles ressources...).
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#2086

Message par nikola » 17 oct. 2024, 17:20

Inso a écrit : 17 oct. 2024, 16:24 Que ces deux doctrines aient été dominantes, pas de problème. Qu'elles soient la cause majeure de la mondialisation me laisse sceptique.
C’est surtout l’une des deux qui est la cause majeure de mondialisation.
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#2087

Message par Inso » 19 oct. 2024, 08:06

Le Rassemblement national a présenté mercredi son contre-budget :
- 15 milliards d'économies nettes.
- Régions et appareils de l'état, réduction du train de vie de l'état : - 5 à -6 milliards
- Égalité des jours de carence : -600 millions
- Suppression / modification de l'AME (Aide Médicale d'État).
- Budgets liés à l'immigration : -4 milliards
- Taxation dee 33% sur les rachats d'action
- Impôt sur les sur dividendes.
- Baisse de la participation à l'UE
- Suppression hausse de la taxe sur l’électricité, baisse de la TVA sur l'énergie
- Préférence nationale sur les aides et logements d'urgence
- Suppression des subventions aux énergies renouvelables
- Rétablissement de 2000 postes d'enseignants
- Suppression de la réduction des charges sur le smic
- Suppression de la TVA sur des produits de première nécessité.
-...

Parmi les coupes au sein de l'appareil de l'état, on peut noter les suppressions ou rabotages de :
- ADEME
- Commission de régulation de l'énergie
- Lutte anti-dopage
- Agences de l'eau
- Parcs nationaux
- Office français de la biodiversité.
-...

Sources : La Chaîne Parlementaire, Le Huffington Post.

Note : Donc, économie sur tout ce qui touche à l'immigration (dans la logique du RN), réduction / suppression de tout ce qui touche à l'environnement, économies inquiétantes sur certains organismes (Ademe, biodiversité...), Rabotage de l'AME, ce qui est, selon presque tous les personnels médicaux une aberration sanitaire.
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#2088

Message par nikola » 19 oct. 2024, 08:46

Inso a écrit : 19 oct. 2024, 08:06 - Égalité des jours de carence : -600 millions
C’est-à-dire 3 jours pour tout le monde.
Et pan dans la gueule pour les fonctionnaires.
- Rétablissement de 2000 postes d'enseignants
Donc 2000 postes supprimés quand même.
- Suppression de la réduction des charges sur le smic
Alors ça c’est original, parce que c’est contraire à ce qui a fondé le FN : le poujadisme.

Je remarque que sont allègrement mélangés les budgets de l’État et de la Sécurité sociale, qui n’est pas un budget de l’État même si ce dernier y a pris le pouvoir, avec le patronat qui aimerait tant récupérer le budget de la Sécurité sociale (surtout les assureurs).
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#2089

Message par shisha » 19 oct. 2024, 09:33

jean7 a écrit : 17 oct. 2024, 01:27
Dominique18 a écrit : 16 oct. 2024, 13:02 Dette ou protection des personnes ?
Qu'est-ce qui est le plus urgent ?
Autre question : cette question a-t-elle un sens ?

Qu'elle apparaisse dans une discussion, un forum, est naturel et normal.
Qu'elle soit ou devienne un thème politique serait grave.
En effet, La protection des personnes (et de leur qualité de vie, au sens précisé dans la déclaration des droits de l'homme) et un but et devrait toujours être présenté comme tel.
Et si la dette devient une menace, c'est à ce titre qu'il faut la considérer et lutter contre elle.

Ce qui impliquerait peut-être d'inventer de nouvelles ressources ?
Dans une certaine mesure, l'endettement, c'est un peu comme l'utilisation d'énergies fossiles, à court terme c'est top, on s'enrichit/on protège mais à crédit et au détriment des générations futures (surtout si l'endettement sert à financer des dépenses courantes).

Là on trouve des difficultés à réduire le déficit de 60 milliards d'euros alors que c'est juste le début... L'objectif de ces 60milliards c'est juste de ne pas dépasser 5% de déficit, donc on est encore loin de l'équilibre budgétaire+ remboursement de la dette...

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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2090

Message par jean7 » 20 oct. 2024, 01:28

Il reste que la protection des personne est un objectifs en soit alors que la hauteur de la dette ne peut en devenir un objectif si elle comporte un risque sur cet objectif.
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#2091

Message par LoutredeMer » 20 oct. 2024, 01:56

jean7 a écrit : 20 oct. 2024, 01:28 Il reste que la protection des personne est un objectifs en soit alors que la hauteur de la dette ne peut en devenir un objectif si elle comporte un risque sur cet objectif.
A l'heure actuelle la protection des personnes passe par un aménagement de la dette.
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#2092

Message par uno » 20 oct. 2024, 12:17

LoutredeMer a écrit : 20 oct. 2024, 01:56A l'heure actuelle la protection des personnes passe par un aménagement de la dette.
Les coupes vont toucher tout le monde, on n'y échappera pas et il faudrait une gestion rationnelle et faire des choix. Premièrement couper dans l'investissement dans la recherche ou charger davantage les entreprises d'impôts et/ou cotisation, n'est pas la solution. Car dans le premier cas il s'agit d'investissements pour le futur. Dans le second cas on charge les premiers pourvoyeurs d'emploi et d'innovation alors que le nombre de faillites explose déjà en ce moment-même. Alors bon ne pas couper dans la protection des personnes va être difficile, qu'il s'agisse de l'assurance chômage, des retraites, de l'AME et j'en passe. Il faudrait peut-être également cesser l'Aide au développement car bon lorsqu'on a une dette aussi abyssale sur le dos on ne peut plus être généreux avec le monde entier.

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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2093

Message par ABC » 20 oct. 2024, 12:21

shisha a écrit : 19 oct. 2024, 09:33Dans une certaine mesure, l'endettement, c'est un peu comme l'utilisation d'énergies fossiles, à court terme c'est top, on s'enrichit/on protège mais à crédit et au détriment des générations futures (surtout si l'endettement sert à financer des dépenses courantes).
Pour ma part, je suis moins optimiste.

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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2094

Message par nikola » 20 oct. 2024, 13:35

uno a écrit : 20 oct. 2024, 12:17 Dans le second cas on charge les premiers pourvoyeurs d'emploi et d'innovation alors que le nombre de faillites explose déjà en ce moment-même.
Le nombre de faillites explose parce que les gens n’ont plus de sous et parce que l’État coupe les investissements dans ses propres infrastructures. Piquer des sous aux gens va aggraver le problème.
Par ailleurs, le crédit-impôt-recherche ne sert qu’à subventionner des boîtes qui n’en ont pas besoin.
Alors bon ne pas couper dans la protection des personnes va être difficile, qu'il s'agisse de l'assurance chômage, des retraites, de l'AME et j'en passe.
Ça fait un moment, quand même, qu’on tape dans ces prestations.
En revanche, Macron ne s’interroge même pas sur les conséquences de la suppression de l’ISF.
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#2095

Message par uno » 20 oct. 2024, 18:27

nikola a écrit : 20 oct. 2024, 13:35Le nombre de faillites explose parce que les gens n’ont plus de sous et parce que l’État coupe les investissements dans ses propres infrastructures.
Et il y a aussi les cotisations et les taxes, la France taxe massivement. D'ailleurs cela joue bien évidemment également un rôle sur les consommateurs ainsi taxé qui dépensent moins favorisant là aussi une contraction de l'économie. On ajoute les retraites par répartition qui sont intenables et retirent ainsi une large partie des revenus des actifs. L'État est obèse et il faut couper dans le gras, mais cela ne se fera pas sans perdant. Les pensions les plus généreuses doivent être diminué, des emplois de la fonction publique, rendre prioritaire l'aide aux personnes vulnérable aux personnes de nationalité françaises, c'est-à-dire notamment supprimer l'AME et l'aide au développement stoppé, et réformer Pôle Emploi, et même l'éducation en général, en favorisant par exemple un système à la Suisse où plutôt que d'imposer à ce que l'écrasante majorité des jeunes fassent des études jusqu'au bac, certains peuvent dès seize ans et se lancer dans un apprentissage et acquérir un savoir technique et donc des perspectives d'emploi intéressante si la poursuite des études ne leur conviennent pas. En fait il y a un paquet de réformes intéressantes qui pourraient être faites, mais en raison de divers carcans institutionnels et idéologiques, la France semble impossible à réformer et condamner à garder son système défectueux jusqu'à ce que celui-ci implose et qu'en conséquence la société explose.

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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2096

Message par nikola » 20 oct. 2024, 18:43

uno a écrit : 20 oct. 2024, 18:27 Et il y a aussi les cotisations et les taxes, la France taxe massivement. D'ailleurs cela joue bien évidemment également un rôle sur les consommateurs ainsi taxé qui dépensent moins favorisant là aussi une contraction de l'économie. On ajoute les retraites par répartition qui sont intenables et retirent ainsi une large partie des revenus des actifs. L'État est obèse et il faut couper dans le gras, mais cela ne se fera pas sans perdant. Les pensions les plus généreuses doivent être diminué, des emplois de la fonction publique,
Je rappelle que le budget de la Sécurité sociale ne fait pas partie du budget de l’État.
Les retraites par répartition sont tenables, à partir du moment où on arrête de faire cadeau sur cadeau (en clair, des baisses de cotisation) à des gens qui n’en ont pas besoin, mais qui seraient bien utiles à la Sécurité sociale. Par ailleurs, le budget de la Sécurité sociale dépend aussi de l’emploi, donc du taux de chômage, qui dépend… des taux d’intérêts. Actuellement, les taux d’intérêts sont calculés non pas pour faire baisser le chômage mais pour maintenir les revenus des rentiers.
Tu peux avoir un salaire plus élevé (donc moins taxé ou avec une cotisation moindre), mais tu ne pourras pas payer une assurance privée équivalente à la Sécurité sociale : ça te coûtera beaucoup plus cher parce qu’il faudra aussi (surtout) payer les rentiers qui en vivent. Regarde ce qui se passe aux Ziouhèssa. Ça se fera, comme d’habitude, au détriment des plus pauvres.
Quant aux emplois de la fonction publique, ça fait déjà un moment que l’État taille au lance-flammes, que ce soit sur les salaires (depuis 1983) ou la diminution du nombre de fonctionnaires, au détriment, encore une fois, des plus pauvres.
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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2097

Message par uno » 20 oct. 2024, 19:06

nikola a écrit : 20 oct. 2024, 18:43Je rappelle que le budget de la Sécurité sociale ne fait pas partie du budget de l’État.
Je sais il s'agit des cotisations sociales, et cela pèse énormément sur les entreprises mais aussi salariés. Ce poids c'est énormément d'argent qui n'est pas investit dans le tissu productif au pays. Le simple fait que cela dépasse le budget de l'État est vertigineux, autant d'argents retirés aux employeurs et salariés, c'est plomber massivement les marges de manœuvres en matière d'investissements et d'innovations.
nikola a écrit : 20 oct. 2024, 18:43Quant aux emplois de la fonction publique, ça fait déjà un moment que l’État taille au lance-flammes, que ce soit sur les salaires (depuis 1983) ou la diminution du nombre de fonctionnaires, au détriment, encore une fois, des plus pauvres.
Pardon?

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#2098

Message par uno » 20 oct. 2024, 19:15

Ayaan Hirsi Ali, a récemment partagé un intéressant texte d’un réactionnaire nommé Connor Tomlinson. Ce texte est une analyse intéressante qui s’attaque à plusieurs vaches sacrées du libéralisme progressiste largement accepté dans nos sociétés contemporaines. Un texte qui explique comme le libéralisme-progressiste post-seconde guerre-mondiale, aurait démoralisé la civilisation occidentale pour mener au multiculturalisme puis au wokisme, véritable suicide culturelle et civilisationnelle de l’Occident. Je traduis ici en français un extrait particulièrement intéressant de ce texte.

«Le libéralisme de l'après-guerre a unilatéralement désarmé l'Europe du droit d'exercer une préférence de groupe pour les cultures, les histoires et les peuples des pays respectifs. Il nous a contraints à traiter tout le monde avec la fausse anthropologie de l'ardoise vierge : comme si toutes les différences culturelles, géographiques et biologiques étaient sans importance et pouvaient être facilement corrigées par des technocrates tournant les cadrans de l'éducation et des opportunités économiques. Le libéralisme est réticent à reconnaître comment des facteurs involontaires - tels que l'héritage ethnique et culturel - peuvent influencer la probabilité d'une personne d'adhérer à l'histoire d'une civilisation. Paradoxalement, il a fait peser sur l'Europe le fardeau d'une culpabilité unique et imprescriptible pour les atrocités du passé, réduisant son histoire à une liste de griefs nécessitant une réparation. Un tel optimisme est très éloigné du déterminisme racial nazi, mais il sacrifie la capacité de revendiquer une conception unique du bien. Le libéralisme est, comme l'a dit James Burnham, « l'idéologie du suicide occidental ».»

Un texte à lire avec un esprit ouvert et critique à la fois, un texte pouvant certes être critiqué mais aussi nous inviter à remettre en question pas mal de principes que beaucoup considèrent comme allant de soi, bref une véritable remise en cause du «Zeitgeist» contemporain.
Dernière modification par uno le 20 oct. 2024, 20:23, modifié 1 fois.

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#2099

Message par Inso » 20 oct. 2024, 19:33

nikola a écrit : 20 oct. 2024, 13:35 Ça fait un moment, quand même, qu’on tape dans ces prestations.
En revanche, Macron ne s’interroge même pas sur les conséquences de la suppression de l’ISF.
Coût de la suppression de l'ISF et de son remplacement par l'IFI : 4;5 milliards d'euros. source
Coût de l'AME : 1,2 millards d'euros (soit 0;5% des dépenses de santé).

Sachant que la suppression de l'AME (ou de sa transformation) ne rapporterai rien, voir coûterai plus cher. En effet les soins en médecine de ville (l'essentiel de l'AME) se retrouveraient en soins aux urgences, qui coûtent bien plus cher, sans parler des problèmes sanitaires que cela causerai.
C'est une mesure populiste qui consiste surtout à taper sur les immigrés.
L'AME a son origine dans une loi de 1893, déjà limitée par les lois Pasqua en 2000.

À lire cet excellent article de The Consersation :
"La collectivité a toujours intérêt à prendre en charge précocement les malades à la fois au nom de la santé publique mais aussi au nom des finances publiques."
"La transformation de l’AME en AMU ne supprimerait pas la maladie. Elle ne ferait qu’interdire la prise en charge des frais de santé si le pronostic vital n’est pas engagé. En supprimant l’AME, on organiserait le renoncement aux soins et on planifierait le retard de soin. Le risque serait d’aggraver le marasme de l’hôpital, épuisé par la crise Covid."
"La thèse du tourisme médical ou de l’appel d’air est absurde. Selon un rapport du Comede (2019), dans la plupart des cas (70 % pour l’ensemble des pathologies), les migrants découvrent leur maladie après leur arrivée en France. Rien dans les travaux scientifiques ne vient corroborer la thèse de l’appel d’air."
"Le débat sur l’AME est exemplaire de l’impuissance des scientifiques à ébranler les spéculations des dogmatiques."
"Les problèmes de l’AME ne sont pas ceux de l’immigration mais ceux de l’absence d’intégration. L’AME est un système administratif parallèle à la Sécurité sociale et un loupé de l’universalisation de la protection santé. Toute l’histoire de la sécurité sociale a consisté à permettre à tous les résidents de bénéficier de la même couverture de base."
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nikola
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Re: L'extreme-droite au pouvoir aux prochaines éléctions présidentielles françaises ?

#2100

Message par nikola » 20 oct. 2024, 20:02

uno a écrit : 20 oct. 2024, 19:06 Je sais il s'agit des cotisations sociales, et cela pèse énormément sur les entreprises mais aussi salariés.
Non, cela rapporte à la société d’avoir des gens en bonne santé mais il faut croire que certains l’oublient.
La prévention coûte moins cher que la guérison.
Ce poids
Oh le beau discours patronal.
Gna gna les charges, gna.
Quand j’entends le mot de charge à la place de cotisation, j’entends Bébéar (le patron d’AXA) qui bave devant le budget de la Sécurité sociale qu’il rêve de prendre ou n’importe quel chien de garde audiovisuel du patronat.
Mais bon, je ne suis pas surpris de ta part. :D
Pardon?
Je constate que ça charcle sec dans les services publics : bureaux de poste supprimés, hôpitaux (et lits) et écoles qui ferment à gogo, etc.
Ce genre d’augmentation cache, à mon avis, un redéploiement, par exemple à l’Élysée ou à la chambre des députés dont les budgets augmentent.
L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.

-+- Cavanna, François -+-

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