Bonjour à tous, bonjour Dorothy !
Je lis attentivement le débat depuis le début de la discussion, alors je me permet d'apporter une pierre à l'édifice.
A ta question : Peut-on être Zététicien et croyant à la fois, la réponse ne mérite pas qu'un simple oui ou non.
Déjà, c'est important de s'entendre sur la croyance et ce qu'il y a autour.
I) Il y a des croyances qui sont le fruit d'une réflexion approfondie établie à partir d'une analyse de nombreux éléments. Une croyance "active". Dans ce cas, pour qu'on croit en une idée, il faut qu'on estime que la probabilité qu'elle soit vraie ou qu'elle existe soit supérieure à 50%. S'il nous semble qu'il y a plus d'une chance sur deux que cette chose existe, alors on peut y croire. Es-tu d'accord avec ce point ?
II) Il y a des croyances "passives". Tous, autant que nous sommes, avons des croyances erronées, des idées que notre cerveau a validées sans que nous ayons fait une recherche approfondie. Même les plus sceptiques d'entre nous. Le cerveau est fait comme ça, par souci d'économie et de simplicité. Imaginez si nous devions sans cesse analyser les informations que nous percevons, nous ne nous en sortirions pas !
Les idées reçues en sont un bon exemple. Quand mamie dit : "éteint la lumière, les moustiques ils vont rentrer" ou bien "dors pas avec une plante verte, ça rejete du CO2" mamie se trompe (mais elle n'y peut rien la bougre ! C'est ce qu'on lui a toujours dit !) En réalité, les moustiques sont attirés par les odeurs et la chaleur, la plante verte rejette moins de CO2 que le petit frère à côté.
Et nous avons
tous des croyances comme ça, parce qu'on a un jour eu une information qui nous a
semblé vraie, parce que donnée par une personne faisant figure d'autorité (un professeur, un parent, une majorité) ou parce que l'information nous apporte du confort (lors d'un décès, pour avoir confiance en soi etc.) sans que nous nous sommes donnés la peine d'en vérifier le fondement.
Concernant Dieu, comme le rappelle souvent Denis, il faut d'abord définir de quel dieu nous parlons. Si c'est d'un Dieu d'une religion, alors zététique et croyant sont incompatibles. S'il s'agit d'un Dieu type
Déisme ou
Panthéisme (On peut cliquer sur les mots en rouge pour avoir la définition) il est plus difficile de se prononcer.
Par exemple avec la définition suivante : "Dieu est une entité surnaturelle à l'origine de l'univers" sans lui attribuer aucune autre caractéristique, je me considère
agnostique. Je me sens incapable d'évaluer une probabilité de l'existence d'un tel dieu. Pourtant, je me méfie, car depuis toujours, l'homme a la facheuse tendance au
dieu des trous ! Et c'est peut-être bien ce que je fais en donnant cette définition.
Et en plus, la question n'a pas d'intérêt, car elle est insoluble. Et dans le cadre d'une démarche scientifique, il faut appliquer le
Rasoir d'Ockham et le principe de
parcimonie.
Alors il est difficilement imaginable que zététique et croyance soient compatibles.
Concernant la supériorité de l'homme, Psyricien a raison. On ne peut pas être "supérieur" tout court. On est toujours supérieur en quelque chose. L'homme n'a pas
objectivement plus de valeur qu'un chimpanzé, ou qu'une fourmi. Plus de valeur en quoi ? Certe, je serais beaucoup plus ému si des hommes souffrent, s'il se font tuer,ou s'ils sont victimes d'injustice que si mon voisin écrase un rat sur la route. Pourquoi ? Parce que nous sommes complètements
biaisés de par notre qualité d'être humain. Ce sont nos pairs, nos semblables notre espèce. C'est une vision tout à fait antrhopocentriste, et la dépasser demande de fournir un effort de pensé tout à fait contre intuitif, je comprend que ça ne soit pas évident.
Voilà, en espérant avoir apporté de l'eau à ton moulin et t'avoir aidé à mieux comprendre la vision des sceptiques du forum.
En te souhaitant de passer du temps sur ce forum, car on y apprend vraiment beaucoup de chose
Bonne soirée à tous !