Inso a écrit : 02 mars 2024, 10:49
Je comprend bien que "mathématiquement", l’écart entre le smic et le revenu décent est important. Ce qui m’intéresserai c'est de voir si cet écart est général ou bien s'il a des disparités significatives et en fonction de quels paramètres.
Ca ne change pas grand chose. L'étude est faite sur les habitants des villes moyennes ce qui représente 35% de la population, plus d'un tiers.
Comparons : dans les grandes villes, les loyers peuvent se monter à plus du double de ceux des villes moyennes. Et ils ont d'une manière générale beaucoup augmenté partout. En fonction par exemple du tourisme ou d'une nouvelle attraction économique (Bordeaux) où les "autochtones" ne peuvent même plus trouver de logement... La prolifération aussi des B'nB qui raréfie les locations à l'année (l'état commence d'ailleurs à réagir).
Le reste concerne les campagnes désertifiées où il faut prendre la voiture pour tout parce qu'il n'y a rien, et qui fait exploser le budget carburant. On y vit bien dans les microcosmes que tu décris te concernant, mais qui sont très loin d'être la généralité : bons plans, troc, "services", auto production (potagers) ou recours à des producteurs locaux bon marché, proximité des familles facilitant la garde des enfants/petits enfants ce qui évite les coûts conséquents des crèches, nounous... etc
Ce qui aurait été intéressant c'est de voir les dépenses par niveau de revenus. Avec une
recherche rapide, je vois que les dépenses incompressibles moyennes pour un ménage sont de 1050€ / mois, plus la nourriture à 380/400€ par mois.
Ce qui amène déjà à 1430. Reste à ajouter toutes les autres dépenses (entretien auto, frais médicaux hors remboursement, vestimentaire, mobilier, frais sur l'habitat etc et les impévus...).
Il est pour le moins surprenant que sur le site que tu donnes, on ne voie pas trace de l'énergie dans les dépenses : eau, éclairage et chauffage. En restant très modeste, soit 150 pour le tout (c'est vraiment un minimum), on arrive à 1580... On est en gros sur le seuil de 1600 que j'ai donné. Cqfd.
Restent donc les loisirs, vacances, cadeaux en nature ou en numéraire (faut bien aider les enfants majeurs dans le besoin) et les imprévus, que le smicard ne peut d'évidence pas s'offrir. Il va donc établir au mois par mois ses priorités car un humain n'est pas un légume, je le répète. Et là le bourgeois bien intentionné va se rebeller... Ca remplit sporadiquement les restaus, les B'nB, les macdo, les parcs d'attraction... "Font ch.. ces pauvres, ils prennent de la place"...
On constate alors que le smicard n'est qu'un gros tiroir-caisse, où la même somme entre et sort. Sachant aussi qu'il achète à bas prix et donc de la m... non durable, ses frais seront augmentés par le fait qu'il doive racheter les mêmes produits de basse qualité régulièrement (c'est une aubaine, ces pauvres, ça fait tourner l'économie dis donc).
-
Et comment va-t-on pouvoir changer ça ?
Il faut savoir que l'employeur qui paie au smic est exonéré des charges sociales... ce qui encourage la pauvreté. Quand on sait qu'il y a
17,3% de smicards en 2023 (contre 12% en 2021), il y a de quoi s'inquiéter. D'autant plus que soutenir l'entreprise ok, mais qu'elle bénéficie dejà de nombreuses aides (voir le post de dumat).
La réduction correspond, au niveau du SMIC, à une
exonération totale des cotisations et contributions sur lesquelles elle porte.
-
Les gilets-jaunes ont-ils permis d'améliorer cela ? Ben non.
Ils ont exactement compris le problème. (en bouchant notamment les accès à la grande distribution toute puissante sur les ronds points). Bien sûr qu'ils auraient changé la donne. C'est bien pour ça que l'hécatombe a commencé (yeux et mains arrachées). Ils représentaient un réel danger, comme en 1789...
"Faire payer les riches" est un bon slogan politique, mais je ne m'attends à rien de bien concret dans ce domaine.
Tu vois bien d'après ce que j'expose au-dessus que le problème est autre. Il s'agit plutot d'établir un équilibre où, au contraire le fossé s'élargit.
La société basée sur la croissance économique a donné de bons résultats (avec quelques coûts cachés) depuis un siècle avec une baisse de la pauvreté très importante dans nos pays.
Oui et? On s'en fout un peu du moyen-âge... (sauf dans le fait que les privilèges seigneuriaux sont toujours présents...)
la société de consommation à outrance* dans laquelle nous vivons ne pourra pas durer. (société de consommation qui accessoirement sert de plus en plus à enrichir les plus riches)
Faut-il quand même persister ?
Non, et j'ai déjà répondu : ce sera aux riches de faire baisser leur consommation car les pauvres, ils sont au plancher depuis un sacré moment.
Alors je me dis - à titre individuel- que sortir juste un peu de la société de consommation** (ce que j'ai fait) pour vivre mieux et avec moins de moyens est possible, apporte pas mal d'avantages et bien peu d'inconvénients.
Je suis conscient que cette démarche intéresse peu de monde et qu'elle doit être compliquée pour beaucoup, mais se poser au moins la question me semble nécessaire.
Oui, je t'ai déjà répondu là-dessus. Téléporte toi dans une ville moyenne du nord de la France, et tu verras la grande différence (ne serait-ce qu'en chauffage). Sans compter que la population déménage beaucoup actuellement et qu'il faut reconstruire tout un relationnel.
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..