Kraepelin a écrit :Les nominations sont clairement orientées vers une «nouvelle culture économique» qui monte partout en occident et qui ne repose pas sur les mêmes paradigmes que les tiens.
Tu peux légitimement dire que cette nouvelle culture n'a pas fait ses preuves, mais tu devrais aussi normalement reconnaître que l'ancienne nous conduit proche d'un gouffre écologique et social.
Monsieur Kraepelin, vous avez été formé en science humaine, je soupçonne donc fortement que pour vous, l’économie n’est qu’une construction sociale abstraite sans aucune base formelle objective. (à par la justice social)
Depuis plus de 10 ans je m’acharne à comprendre cette discipline pour cerner ses mécanismes universels. Ce qui est devenue évidant pour moi avec le temps c’est que l’économie avant d’être un phénomène social, culturel ou monétaire est un phénomène physique.
Kraepelin a écrit :Ici, tu fais un peu court! Il n'est pas trop difficile de débusquer des sophismes dans le discours écologique et social, mais il n'est pas plus difficile d'en débusquer dans le discours pragmatique de droite. Le post-modernisme, la manipulation statistique et la démagogie de la peur ne sont certainement pas, non plus, l'apanage de la gauche écologique.
Premièrement, si l'économie avait mis à jour des règles aussi claires que celles de la physique, les économistes constitueraient une communauté scientifique bien plus homogène qu'elle ne l'est présentement. Même durant la période la plus sombre de la guerre froide, les physiciens russes et américains pratiquaient les mêmes lois. Ce n'était pas le cas des économistes …
Deuxièmement, ce qui est mis en cause dans la nouvelle culture économique c'est la définition du mot «efficacité». Si les mathématiques répondent à des règles invariables, il est important de savoir si ce que l'on mesure reflète la réalité dans son ensemble. L'appauvrissement de certaines populations n'est pas un mythe, pas plus que le réchauffement climatique et la disparition de certaines espèces animales et végétales.
Votre scénario d’ancienne culture économique vs la nouvelle culture économique n’a aucune réalité. Les économistes comportementales ont déjà purement démontré leur incompétence en macroéconomie depuis les années 70.
L’ordre présent c’est la domination du monde financier déréglementé ou l’on ne prête de l’argent qu’à ce qui rapporte le plus le plus vite. C’est le règne absolu du court terme et du marché. Voilà le portrait de l’économie de notre époque.
On nomme cet ordre le monétarisme. Et désolé de vous décevoir, mais le dilemme entre la culture économique ancienne et la nouvelle culture économique n’est que monétarisme de droite vs monétarisme de gauche. Ce sont les mêmes fondements.
Dois-je vous rappeler que je ne suis pas de droite...
C’est vraiment désagréable les gents de droite me traitent de gauchiste et la gauche me traite de droitiste...
Je suis contre les mesures d’austérité antisociales, je suis pour la sauvegarde de nos services publique, pour l’éducation universelle accessible, pour le renforcement du syndicalisme industriel, la réglementation hyper stricte de la finance, etc.
Mais je suis 100% d’accord avec un point de la droite. Si on veut distribuer la richesse, on doit avant tout la produire.
Mais soyons claire, on a pas beaucoup de marche de manœuvre au Québec. On a un problème absolu avec les régimes de retraite de la fonction publique, on a une dette abyssale, un entrepreneuriat anémique, un décrochage scolaire catastrophique et j’en passe.
Et contrairement à beaucoup de pays, on ne peut plus augmenter les impôts pour réduire la dette. Il faut donc produire mieux. C’est ça ou c’est l’austérité sociale drastique d’ici maximum 15-20 ans.
Voila la réalité du Québec et du ¾ de l’occident.
Les règles de l’économie de production industrielle ont été mise à jour il y a plus de 400 ans. Plusieurs doctrine d’économie politique y sont rattaché (physiocrate, colbertisme, protectionnisme éducateur (List et Bismark), système américain d’économie politique (Carey, Roosevelt) l’ensemble du New Deal et du plan Marshall suivent la logique physique de l’économie industrielle à la lettre.
Mais l’économie c’est aussi le marché et la gestion du travail humain.
Le problème c’est que les monétarismes (qui soit de droite ou de gauche) c’est qu’ils croient que le marché c’est l’économie alors que c’est simplement un de ses composants majeurs et il croit que l’argent a une valeur intrinsèque alors qu’elle n’est utilitairement qu’un outil d’échange.
Voilà pourquoi l’on parle toujours de compétitivité aux lieux au lieu de parler d’efficacité de production. C’est la gestion de la rareté et du travail humain qui guide les monétaristes de droite (Comme Claude Monmarquette et Raymond Bachand. disons) alors que c’est la valeur ajoutée par l’utilisation stratégique d’un modèle de prévision comportementale d’achat et de production qui guide avant tout les comportementalistes (Comme Marceau).
Le monétarisme qu’il soit de gauche ou de droite répond aux caprices de l’industrie financière avant tout. C’est ce qu’on nomme le capitalisme financier hautement spéculatif.
Or le progrès social a historiquement été beaucoup mieux servie par un capitalisme industriel répondant au caprice des besoins de production et de consommation avant ceux de la rentent financière à court terme.
Pour ce qui est de faire des sciences économiques des sciences dures cela est impossible pour une raison bien évidant; elles ont leur part de science sociale et politique.
Mais l’économie industrielle étudier dans plusieurs secteurs (ingénierie civile, industrielle, spatiale et militaire) est elle une science dure autant que la chimie.
Mais l’économie agit dans le politique; et science et politique ne peuvent être fondues ensemble sans problème de totalitarisme. La social-démocratie a comme exigence fondamentale la sauvegarde le l’espace de débats.
Et franchement, croyez vous vraiment qu’en diminuant l’efficacité de la production de richesse on puissent réduire l’écart entre riche et pauvre ? Les 30 glorieuses sont le seul exemple récent de politique économique réduisant l’écart entre les riches et les pauvres.
La nouvelle culture économique post-industrielle a déjà fait ses preuves économiques. C’est la désindustrialisation, l’endettement extrême et le pillage des pays du tiers monde pour maintenir artificiellement notre niveau de vie.
Pour ce qui est de l’écologie, il est complètement évidant que l’augmentation de l’efficacité de production est la seule façon non totalitaire de moins polluer. Produire plus avec moins. Sinon, c’est réduction de la consommation et réduction de la population : c’est le choix des verts.
Mon exemple avec les éoliennes ne vous fait donc aucunement réfléchir. On va utiliser 120 fois plus de ressource pour avoir le même résultat et vous persistez à croire que c’est écologique...
Kraepelin a écrit :Historiquement, ce que tu appelles le «progrès économique» s'est fait aveuglément, c'est-à-dire sans mesure véritable de «l'épanouissement humain». Historiquement, ce que tu appelles le «progrès économique» s'est fait au bénéfice d'une minorité de possédants et sur le dos des autres et de l'environnement.
Je défend le modèle des 30 glorieuses et le néo-colbertismes libéral. Le seul modèle capitaliste qui a su fortement réduire les inégalités sociales.
Cela veut dire développer l’économie sur l’industrie avec les nouvelles technologies à valeur élevée en partenariat avec les syndicats. Innovation, formation, recherches et développements; c’est la politique de l’emploi hautement qualifier.
Le niveau de vie des populations occidentales s'est considérablement accru jusqu'à la fin des années 1970. Ce niveau de vie accru s'est concrétisé par un pouvoir d'achat accru, l'accès à de nouvelles technologies, mais également une qualité de vie accrue due à l'augmentation du temps de loisirs pouvant être consacrés à un enrichissement culturel, l'accès aux transports aériens, aux voyages et à la rencontre d'autres peuples. C'est également une augmentation des dépenses de santé et une longévité en croissance continuelle.
Depuis les années 70 les grands réseaux d’intérêts financiers ont véritablement entrepris un travail systématique de démolition de l’éthique financière instaurée par les forces sociales afin de rendre inutiles les acquis sociaux et les lois de régulation du capitalisme.
C'est le fameux “There’s no alternative!” de Margaret Thatcher
Depuis ce temps, la baisse de la valeur des marchandises et du taux de profits n’a plus trouvé de réponses dans la mise en place de technologies ajoutées, mais dans une recherche du moindre coût de production par pur intérêt monétaire.
Cette recherche a su se réaliser à l’aide de la dérégulation du monde de la finance grâce, entre autres, à la création des paradis fiscaux et des politiques de la Banque Mondiale, du FMI et de l’OMC dans lesquels les divers cercles financiers ont exercé un lobbying intensif.
Au niveau industriel, cela c’est reflété par une ruée vers des coûts de production dérisoires et les très bas salaires asiatiques. La Chine « communiste » qui bafoue complètement les droits du travail a donc couvert de capitaux et d'usines.
Dans le même temps, la rémunération très importante des capitaux spéculatifs principalement sur les matières premières et le pétrole ont détourné les investissements de l'industrie vers le tout financier. L'industrie devient une charge pouvant être abandonnée au pays d’Asie du sud-est.
Le monétarisme c’est la décroissance.
La décroissance réelle a en fait démarré dès les années 1980, mais elle a été en partie masquée par l'endettement des États et des particuliers. Le peuple et l’état voulant conserver les niveaux de vie des 30 glorieuses s'endettent de plus en plus auprès des banques d’affaires privées jusqu'à atteindre des sommes abyssales comme la dette du Québec… Cet endettement ne peut avoir qu'un temps.
Afin de donner une justification à cette décroissance inexorable, les idéologies malthusiennes sont ressorties des tiroirs, dépoussiérées et maquillées d’écologisme. On en est là...
Kraepelin a écrit :Le défi est important, c'est certain! Je crois que nous le relèverons en combinant des solutions qui isolément ne suffiraient pas à répondre aux contraintes de la réalité.
En combinant des solutions ? Oui, mais les éoliennes n’en sont pas une. J’ai expliqué très clairement pourquoi il était contradictoire de développer ces moulins à vent; parce que c’est un gaspillage faramineux de ressource.
Dire qu’on veut combiner des ressources énergétiques comme l’éolien, le solaire et le nucléaire revient à dire qu’on devrait avoir des roues rondes et carrées après notre véhicule ou des couteux mal aiguisé dans notre atelier.
Kraepelin a écrit :Je ne suis pas effrayé par le nucléaire, mais il faut admettre que l'inconvénient, c'est que c'est encore une technologie compliquée, qui laisse beaucoup de place à l'erreur humaine et une énergie salle qui laisse des déchets encombrants.
Comme je l’ai expliqué parler de déchets c’est ne rien comprendre au dossier du nucléaire moderne. C’est de l’énergie non utilisable sans technologie avancée.
À ce titre, le pétrole serait autant un déchet sans savoir pétrochimique et moteur à combustion.
Kraepelin a écrit :1500 fois! Rien que ça! Je suis sceptique! Comment peut-on mesurer ce genre de chose aussi précisément alors que la base du danger est une somme d'évènements aléatoires?
Évidement, c’est de la statistique, mais je pourrais vous énumérer un par un les caractéristiques qui on permit cette augmentation. Tous les ingénieurs en recherche nucléaire le disent : la génération 4 est plus sécuritaire que l’hydroélectricité.
Kraepelin a écrit :Probablement! Mais ça, c'est demain! Marois prend une décision politique aujourd'hui qui est cohérente avec l'orientation qu'elle veut donner à sa politique économique. Si notre bilan énergétique tombe dans 10 ou 15 ans, il ne sera pas difficile de construire de nouvelles centrales en profitant des technologies de demain qui seront peut-être 156,243 fois plus sécuritaires que la première génération de réacteurs, c'est-à-dire 104,162 fois plus sécuritaire que celles d'aujourd'hui.
Là vous vous trompez. Construire une centrale nucléaire prend 10 ans et il y a un tas de logistique technique associé. Bref passer à génération 4 d’ici 30-40 ans serait beaucoup plus facile si on gardait notre expertise nucléaire. Y-a-qu'à penser aux dizaines de PMI fournissant un travail fondamentale qui auront disparu. Bref ce ne sera pas impossible, mais beaucoup plus compliqué et couteux.
Kraepelin a écrit :Ou la conséquence des plusieurs accidents aux États-Unis, en Russie et au Japon dans des centrales que des gens comme vous avaient décrites comme "très sécuritaires". Non?
Oui, mais ça reste des peurs infondées (même si elle est profondément encrée dans l’imaginaire collectif bâti par 50 ans de propagande catastrophiste et pessimiste).
Le nucléaire civil est de loin l’énergie la moins meurtrière.
Imaginée, la cigarette fait plus de victimes au Québec par année que toute l’histoire du nucléaire civil...
Kraepelin a écrit :Vous n'êtes pas très à jour! Les éoliennes modernes produisent 5 MW et la technologie avance à vitesse grand V depuis qu'on y met de l'argent. Ça me rend plus optimiste que vous bien que j'admette que cette solution n'est pas suffisante, même pour le Québec, et que pour plusieurs pays il faudra aller la trouver ailleurs.
Oui, mais ces éoliennes demande encore plus de ressource... et doivent être reconstruite plus tôt.(ils grugent beaucoup plus vite leurs socles de béton. Le progrès possible des énergies vertes est absolument limité face à celui de l'ingénierie nucléaire.