Salut Tania,
Tania a écrit : Je ne vous parle pas de la conscience qui permet de vous reconnaitre dans un miroir, mais de la conscience au sens large (sens naturel du discernement juste, vertus naturelles etc...). Pensez-vous qu'une personne malhonnête et sans scrupule possède la même conscience que la vôtre?
Votre problème est le même que plusieurs autres personnes : parce que vous ne comprenez pas comment et pourquoi certains individus peuvent faire des trucs « pas gentils », vous vous sentez alors obligé d'imaginer qu'il doit leur manquer quelque chose que vous, vous avez!
En postulant (croyant) qu'ils n'ont pas « d'âme » ou de « conscience » (à la façon dont vous l'entendez), cela vous permet de vous dissocier de ces « méchants personnages » et cela vous rassure. C'est très mal connaitre la psychologie humaine. L'humain n'est pas foncièrement bon ou mauvais, c'est beaucoup plus complexe que cela. Tous croient faire la meilleure chose à faire selon les circonstances. Tous ont de bonnes raisons et tous justifient leurs actes. Personne n'aime se coucher le soir en se disant : « je suis une méchante et mauvaise personne ». Pourquoi? Parce qu'ils ont tous une conscience justement. Même les dictateurs sanguinaires croient faire la « bonne chose » à faire.
En fait, peu de zozos semble bien saisir ce qu'est la subjectivité.
Tant que vous ne vivez pas un drame ou une situation particulière, vous ne pouvez pas savoir comment vous réagiriez, précisément. Et les expériences psychosociales sont là pour le démontrer. C'est surtout le constraste créer par la comparaison des agissement des autres par rapport à ceux qu'on croit que l'on ferais en pareille circonstance qui créer la subjectivité de nos valeurs et principes.
P. Ex. si je raisonnais comme vous, je pourrait tout aussi bien dire que c'est précisément le fait que vous n'avez pas entièrement conscience de tout ce qui entre en compte dans le fait que certains font de « bonnes » choses et d'autre de « mauvaise » chose qui vous fait croire que c'est parce qu'ils possèdent ou non une conscience. C'est parce que vous n'avez pas conscience de l'ampleur de la complexité et de tout ce qui est impliqué que vous croyez que le bien et le mal seraient produits uniquement par le fait d'avoir, ou non, une conscience.
Me resterait qu'un pas à frenchir pour avancer qu'il vous manque quelque chose (un niveau de conscience) que nous, nous possedons pour le comprendre.
Tout ça n'est qu'un phénomène psychologique de ségrégation qui ne sert qu'à dissocier de nous ceux dont nous n'approuvons pas les agissements pour se rassurer : blanc/noir, mystique/sceptique, conscience/pas de conscience, faible/surhomme, etc.
Et le fait de vouloir paraitre un tant soit peu rationnelle en évoquant de possibles prédispositions génétiques ou parler de connexion de synapse, etc., renvoi au concept d'eugénisme qui a été relevé par Psyricien.
Et en passant, c'est précisément ce que fait le dénommé Voyageur dans ce forum! Le fait de diviser en deux clans bien distincts les mystiques et les autres et de prétendre que les autres n'ont pas accès à la conscience (connaissance) mystique lui permet de rejeter en bloc toute critique. Seuls ceux qui pensent comme lui seront jugés possédé ou avoir accès à la « conscience mystique ». Il n'y a rien de plus circulaire comme raisonnement, de plus réducteur et simpliste. Ça permet d'avoir toujours raison et de classer toute obstacle, toute critique dans le clan de ceux qui ne possèdent pas la « conscience » que nous, nous possédons.
Et vous Tania, n'avez-vous jamais fait quelque chose de « mauvais » que vous avez ensuite regretté?
Assurément, oui! N'est-ce pas? Et bien, dites-vous qu'au moment où vous l'avez fait, n'importe qui qui aurait pu vous observer et qui aurait été en désaccord avec votre agissement aurait pu vous juger comme étant une « mauvaise personne » qui ne possède pas de conscience! Mais, naturellement, vous, vous trouverez une justification, vous ne considérerez pas que c'est à cause que vous n'avez pas de conscience, non?
Tout ça n'est qu'un jeu de contraste, de subjectivité et de dissociation pour ne pas se sentir associer à des concepts, notions ou valeurs polarisées ou à connotation négative.