L'imposture de la maladie mentale

Politique, histoire, société... et autres sujets sans lien avec le paranormal
Mireille

Re: L'imposture de la maladie mentale

#26

Message par Mireille » 31 oct. 2016, 14:47

Etienne Beauman a écrit :Je pense le sujet intéressant et qu'il n'y a pas lieu de faire de procès d'intention...
Oui je suis d'accord et il y a pleins de sous-sujets intéressants à l'intérieur de ce sujet. Juste une petite parenthèse, Monsieur Bachand n'est plus sur le répertoire de la fonction publique et il n'est pas non plus accessible via facebook, donc, je ne pourrai pas lui faire suivre mon invitation. Pour le lien du devoir, peut-être l'ais-je mal écrit : http://www.ledevoir.com/culture/livres/ ... a-sellette, il y aussi celui-ci qui fait une critique de ce que dit A B https://lectures.revues.org/9725

J'ai lu que dans le DSM (Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) que l'on avait déjà inscrit que la masturbation et l'homosexualité comme faisant partie des troubles mentaux, pauvres gens, j'espère qu'on n'a pas tenté de les lobotomiser.

Je crois que pour ceux qui n'ont pas de grandes connaissances en ce domaine, il est important d'être en mesure de pouvoir regarder du moins les critiques antipsychiatriques. Certaines sont peut-être trop alamistes http://fr.cchr.org/videos/psychiatry-an ... lness.html, ou certains propos mal fondés, mais en parler ne peut que mettre de l'ordre dans l'esprit de certaines gens qui un jour ou l'autre côtoierons ou vivrons eux-mêmes inévitablement ce qui est peut-être considéré à tort comme une maladie mentale.

Sur la dépression, j'ai aussi lu que certains la considèrent comme une maladie de l'Occident et qu'elle était perçue comme un problème culturel sur d'autres continents.

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Kraepelin
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#27

Message par Kraepelin » 31 oct. 2016, 15:00

Mireille a écrit : J'ai lu que dans le DSM (Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) que l'on avait déjà inscrit que la masturbation ...
Je n'ai jamais entendu parler de ça. Était-ce dans le DMS I ?
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#28

Message par Mireille » 31 oct. 2016, 15:01

Kraepelin a écrit :Très exagéré! L'accord inter-juge est souvent très bon. Il n'est mauvais que pour des tableaux très complexes ou relevant de maladies dont une des manifestations est l'instabilité du tableau (trouble bipolaire par exemple.)
Si tu voyais ou lisais les Règlements à l'amiable qui se font à cause d'éléments contradictoires telles que des expertises entrant en contradiction les unes aux autres, tu aurais de sérieux doutes, crois-moi sur la valeur de ce que peut dire un psychiatre et tu considérerais peut-être la critique de Monsieur Bachand, comme possiblement valable, peut-être pas sur tout, mais assez pour te questionner.

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#29

Message par Mireille » 31 oct. 2016, 15:03

Kraepelin a écrit :
Mireille a écrit : J'ai lu que dans le DSM (Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) que l'on avait déjà inscrit que la masturbation ...
Je n'ai jamais entendu parler de ça. Était-ce dans le DMS I ?
Il me mentionne pas dans lequel sur l'article, vois sur le lien du journal Le Devoir que j'ai mis un peu plus haut pour Étienne.

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#30

Message par Mireille » 31 oct. 2016, 15:04

Je t'ai trouvé l'extrait :


« Sobre mais dévastateur », comme l’écrit David Cohen, l’ouvrage de Bachand met en cause les diagnostics psychiatriques (divergents d’un expert à l’autre) et conteste leur validité. Il rappelle que le fameux DSM, la bible de la psychiatrie, a déjà intégré la masturbation et l’homosexualité dans sa liste de désordres mentaux avant de les retirer et que l’inclusion de nouveaux désordres (le syndrome prémenstruel ou un faible désir sexuel, par exemple) est déterminée par des discussions en comité dont la nature est plus sociale et idéologique que scientifique.

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#31

Message par Kraepelin » 31 oct. 2016, 15:35

Mireille a écrit : Si tu voyais ou lisais les Règlements à l'amiable qui se font à cause d'éléments contradictoires telles que des expertises entrant en contradiction les unes aux autres, tu aurais de sérieux doutes, crois-moi sur la valeur de ce que peut dire un psychiatre et tu considérerais peut-être la critique de Monsieur Bachand, comme possiblement valable, peut-être pas sur tout, mais assez pour te questionner.
Tu soulèves ici un tout autre problème.

Les "psychiatres à gage" sont des personnes qui cherchent à faire de l'argent. Ils fabriquent des rapports d'expertise en fonction des besoins de l'avocat qui les paye ... Que la psychiatrie soit moins objectivable que d'autre spécialités et donc plus facile à falsifier est un fait, mais tu trouverais quand même sensiblement le même biais de "médecins à gage" chez spécialistes du mal de dos.
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#32

Message par Kraepelin » 31 oct. 2016, 15:37

Mireille a écrit :Je t'ai trouvé l'extrait :

« Sobre mais dévastateur », comme l’écrit David Cohen, ...
Sais-tu qui est Davis Cohen? :mdr:

Trop bon, je te fais un copier/coller:
Sous la commandite de l'Association des groupes d'interventions en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ), le sociologue David Cohen et des collaborateurs lançaient en 1995 un livre dont l'influence est encore aujourd'hui très répandue. Ce livre dénonce systématiquement les médicaments utilisés en psychiatrie. Le point de vue extrémiste et relativement marginal qui y est défendu représente un important danger parce qu'il manque de la nuance que commande ce genre de dossier.

Oeuvre de collaboration, le "Guide critique" est en fait d'une valeur inégale. Par exemple, la première partie du chapitre les antidépresseurs, rédigé avec l'aide de Céline Cyr, est nuancé, méthodique et bien documenté, tandis que les chapitres II, III et V portant respectivement sur le lithium, les neuroleptiques et le ritalin, sont incomplets et marqués par un vif parti pris contre le modèle médical et les théories ayant cours en sciences de la santé.

Les auteurs se contredisent de chapitre en chapitre. Par exemple, en introduction (page 10), on affirme que les patients sont les seuls crédibles pour juger des effets secondaires des médicaments. À l'opposé, en page 87, on affirme que le témoignage de patients en faveur de leurs prescriptions est irrecevable et ne doit pas être d'avantage pris en considération que les éloges euphoriques qu'un toxicomane ferait de sa drogue. Il faudrait se brancher! Il faut tenir compte de l'opinion des patients, oui ou non?

Mais les contradictions de Cohen et ses amis sont convergents. Les auteurs considèrent le témoignage des patients qui parlent contre les médicaments et ils se méfient des témoignages qui par en leurs faveurs. À cet effet, on remarque que le livre contient près de 228 citations provenant de patients psychiatriques. Or, la totalité de ces citations sont des plaintes contre les médicaments, contre les psychiatres ou contre les familles débordées qui pressent les malades de respecter leurs prescriptions.

Les auteurs agissent de façon aussi cavalière avec le matériel scientifique. Le livre cite de nombreux travaux scientifiques mais toujours ceux qui justement tendent à démontrer leur thèse. Dans le livre, on tire souvent des conclusions abusives de faits interprétables autrement et, surtout, on occulte des pans complets de la recherche sans aucune explication.

Plus inquiétant, le livre qui se veut une oeuvre, de vulgarisation, propose des métaphores évocatrices pour illustrer des énumérations de chiffres que les patients risqueraient de ne pas comprendre. Ainsi, la prise de lithium est-elle comparée à un empoisonnement au "plomb", les neuroleptiques à une "lobotomie", et le ritalin à une consommation de "drogue illicite" (cocaïne). Bien que ces images ne soient pas sans fondement, on devine facilement quel impact elles ont sur les personnes contraintes par leur maladie à prendre ces classes de médicaments.

Pour notre part, nous admettrons volontiers que les médicaments sont dangereux en général et doivent être prescrits avec parcimonie. Le danger est plus grand dans le cas des anciens neuroleptiques (antipsychotiques) puisque ces derniers ont souvent des effets secondaires désagréables et provoquent parfois des dommages neurologiques sérieux. À se demander pourquoi on en prescrit encore. Mais voilà, le mal que ces médicaments soignent ou préviennent est généralement pire que le danger qu'ils représentent.

À ce sujet, le portrait idyllique que David Cohen et ses collaborateurs font de la schizophrénie apparaît singulièrement déformé. Les auteurs schématisent la maladie mentale en taisant la souffrance des personnes schizophrènes et de leur entourage. Le livre expose pourtant volontiers des souffrances que font subir aux patients les médicaments, les psychiatres et les familles. Malgré la masse colossale de recherches qui prouvent les bases biologiques de la schizophrénie (et que j'ai exposé sur CMAQ: http://www.cmaq.net/fr/module.php?mod=donjon&id=18968 ) Cohen et ses collaborateurs exècrent cette évidence empirique. Ils n'admettent même pas la conception actuellement répandue des "facteurs multiples" qui suppose une action combinée de prédispositions héréditaires, de troubles du développement et de stress environnementaux. Cohen ne fait pas mention des études menées auprès des jumeaux, ni des études épidémiologiques mesurant l'incidence en fonction du lien de parenté. Ils se contentent de reprocher à ce point de vue de ne pas avoir été prouvé de manière "irréfutable" puisque les gènes agissant dans la schizophrénie n'ont pas encore été localisés. C'est vrai, mais si les auteurs évaluent la théorie généralement admise avec des critères aussi sévères, ils deviennent beaucoup moins exigeants lorsqu'ils présentent leur propre modèle.

Cohen et ses collaborateurs adhèrent à la théorie suivant laquelle la maladie serait uniquement d'origine sociale. Ce point de vue est pour le moins controversé puisque, en plus des recherches génétiques, les études transculturelles montrent, qu'à travers le monde, l'incidence de la schizophrénie est sensiblement la même quels que soient le pays ou la culture d'appartenance. Soulignons ici que le "Guide critique" se garde bien de faire mention des études transculturelles. Des psychiatres éminents (Reynaud) ont d'ailleurs dénoncé cet ancien courant psychiatrique du "tout social" qui conduit généralement à une négation de la maladie.

Les auteurs prônent aussi les "thérapies psychosociales" comme alternatives aux médicaments (plutôt que comme compléments). Ces approches sont, en effet, un facteur important pour prévenir les rechutes et pour améliorer la qualité de vie des malades, mais Cohen et compagnies les présentent comme une panacée.

Leur adhésion à la théorie sociale les conduit à charger lourdement les malades et leurs familles dans un discours culpabilisant qu'on espérait dépassé. En page 150, on va jusqu'à accréditer une théorie voulant que les malades soient schizophrènes par "choix"... L'hypothèse d'une fuite de la réalité dans la maladie est défendable du point de vue psychanalytique, mais cette école a au moins le mérite d'expliquer que l'aiguillage vers une forme ou l'autre de maladie est structurel et parfaitement incontrôlable par le sujet. Une nuance importante que les auteurs du "Guide critique" ne font pas. Quant aux familles, elles sont fréquemment pointées du doigt dans le livre (notamment pp. 161, 228, 229, etc.). Leur mauvaise volonté serait à la source du mal et responsable aussi de l'échec des traitements psychosociaux. Cohérents, les auteurs invitent d'ailleurs les malades, dans ce cas, à rompre avec leurs proches.

Les psychothérapeutes sont aussi pris à parti, du moins les "mauvais". Et qu'est-ce qu'un "mauvais" psychothérapeute pour Cohen ?

«Les psychothérapeutes qui encouragent leurs clients à prendre des médicaments pour résoudre leurs problèmes psychologiques {lire: psychiatriques}» p. 353

Les psychologues et les travailleurs sociaux travaillant en milieu psychiatrique jugeront eux-mêmes du bien-fondé de cette assertion.

La plus sérieuse erreur de David Cohen et de ses associés est, cependant, d'oublier une importante manifestation de la psychose dont on doit tenir compte dans la planification du traitement : le déni de la maladie. Les schizophrènes et maniaco-dépressifs souffrent d'un mal qui altère la perception qu'ils ont d'eux-mêmes. Bien qu'ils sentent que quelque chose ne va pas, les psychotiques ignorent généralement le caractère irréel de leurs symptômes (hallucinations, délires) et refusent souvent d'admettre leur maladie. Les patients refusent parfois leurs médications parce que les effets secondaires sont trop pénibles, mais la pratique montre qu'ils la refusent aussi souvent simplement parce que le traitement implique un diagnostic qu'ils refusent d'admettre. Une dimension que le sociologue Cohen et ses amis ont manifestement ignorée.

Si le "Guide pratique" est un ouvrage incontournable pour les historiens de l'antipsychiatrie, il est, par contre, dangereux pour les personnes souffrant de schizophrénie qui pourraient y trouver un alibi pour stopper un traitement dont ils ont peut-être encore besoin. Parce que c'est là le noeud du problème. Les efforts de désinstitutionnalisation des malades psychiatriques commandent que tous les moyens soient mis en oeuvre pour favoriser la réussite. Et, sur ce terrain les recherches sont unanimes à montrer que le principal facteur de rechute chez des personnes schizophrènes est le non respect de sa prescription de neuroleptique. Encore ici Cohen et compagnie occultent complètement la chose.
Dernière modification par Kraepelin le 31 oct. 2016, 16:08, modifié 1 fois.
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#33

Message par spin-up » 31 oct. 2016, 15:59

Etienne Beauman a écrit :[l
spin-up a écrit :Je tique d'une part sur le fait de définir une maladie par des examens physiques uniquement en excluant le diagnostic basé sur le comportement, d'autre par sur le fait d'affirmer qu'une maladie n'est pas physique, donc pas réelle, si on se sait pas (actuellement) la diagnostiquer par des marqueurs physiques (ca revient a prouver une inexistence).
Tu es donc ok avec le constat?
C'est autre chose de ne pas partager les mêmes conclusions à partir d'un accord sur le constat que de qualifier l'ensemble de tissu d'âneries, non ?
Quel est le constat?
A priori non, je ne suis pas du tout d'accord avec l'affirmation selon laquelle la plupart des maladies mentales n'auraient pas d'existence biologique et ne seraient qu'une deviance par rappprt a une norme sociale arbitraire. Dans certains cas, oui, mais pour la plupart et pour plusieurs des exemples donnés, non.

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#34

Message par unptitgab » 31 oct. 2016, 16:09

Kraepelin a écrit :
Sais-tu qui est Davis Cohen? :mdr:
La rhétorique des anti psychiatrie me fait furieusement, dans tous les sens du terme, penser à celle des anti vaccination, avec un impact finalement plus fort parce-que les maladies mentales sont malheureusement souvent considérées comme honteuses ou bien complètement niées, ces négateurs sont des dangers, la plupart de ces maladies ayant des comorbidités fortes les personnes malades qui écoutent ces prêcheurs d'absurdités ce mettent et mettent leur entourage dans des situations pouvant avoir des conséquences désastreuses.
Je suis peut être plus sensible que d'autres à ce sujet souffrant de dépression majeure, donc endogène et n'ai donc pas beaucoup de patience avec l'abrutit qui me prétendra que c'est culturel.
"Quand elle devient « pure » de toute expérience sensorielle, la raison déraisonne. Elle prétend prouver l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Cette folie s’appelle métaphysique. Le métaphysicien est un savant fou. Il veut tout prouver, il ne montre que son insanité." Jean-Baptiste Botul

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#35

Message par Mireille » 31 oct. 2016, 16:15

Kraepelin a écrit :
Mireille a écrit : Si tu voyais ou lisais les Règlements à l'amiable qui se font à cause d'éléments contradictoires telles que des expertises entrant en contradiction les unes aux autres, tu aurais de sérieux doutes, crois-moi sur la valeur de ce que peut dire un psychiatre et tu considérerais peut-être la critique de Monsieur Bachand, comme possiblement valable, peut-être pas sur tout, mais assez pour te questionner.
Tu soulèves ici un tout autre problème.

Les "psychiatres à gage" sont des personnes qui cherchent à faire de l'argent. Ils fabriquent des rapports d'expertise en fonction des besoins de l'avocat qui les paye ... Que la psychiatrie soit moins objectivable que d'autre spécialités et donc plus facile à falsifier est un fait, mais tu trouverais quand même sensiblement le même biais de "médecins à gage" chez spécialistes du mal de dos.
Donc, selon toi on ne peut pas faire confiance en un psychiatre qui accepte d'être expert dans une cause parce qu'il sera payé et qu'il pourrait fabriqué au besoin un rapport correspondant aux attentes de son client ?

Pour ce qui des spécialistes dans le cas d'un mal de dos, il faudrait que je regarde mais ce n'est pas si simple de tromper des spécialistes parce que là plusieurs spécialités interviennent et tout dépend de ce qui a causé le problème. Je sais qu'ils utilisent des échelles très précises, je n'ai rien sous la main pour l'instant.

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#36

Message par Kraepelin » 31 oct. 2016, 16:20

unptitgab a écrit : La rhétorique des anti psychiatrie me fait furieusement, dans tous les sens du terme, penser à celle des anti vaccination, avec un impact finalement plus fort parce-que les maladies mentales sont malheureusement souvent considérées comme honteuses ou bien complètement niées, ces négateurs sont des dangers, la plupart de ces maladies ayant des comorbidités fortes les personnes malades qui écoutent ces prêcheurs d'absurdités ce mettent et mettent leur entourage dans des situations pouvant avoir des conséquences désastreuses.
Je suis peut être plus sensible que d'autres à ce sujet souffrant de dépression majeure, donc endogène et n'ai donc pas beaucoup de patience avec l'abrutit qui me prétendra que c'est culturel.
Je vous comprends. Je dois essuyer cette propagande presque chaque semaine lorsqu'il faut convaincre une personne de prendre les médicaments dont elle a besoin. Lorsque la prescription est élective, je laisse passer (et nous nous rabattons sur autre chose), mais lorsque c'est absolument nécessaire, j'y vais pour un long travail éducatif visan à déraciner les préjugés installés dans leur tête par des décenies d'antipsychiatrie.
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#37

Message par Etienne Beauman » 31 oct. 2016, 16:24

spin-up a écrit :Quel est le constat?
Contrairement à la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, où on observe une lésion ou une atteinte au cerveau, donc qu’il s’agit en fait d’une maladie physique ou organique (de problèmes neurologiques, par exemple), la dépression, l’agoraphobie ou l’anorexie ne sont pas identifiables par des examens médicaux (prises de sang, radiographies, biopsies, etc.).
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#38

Message par Kraepelin » 31 oct. 2016, 16:25

Mireille a écrit : Donc, selon toi on ne peut pas faire confiance en un psychiatre qui accepte d'être expert dans une cause parce qu'il sera payé et qu'il pourrait fabriqué au besoin un rapport correspondant aux attentes de son client ?
Es-tu vraiment surprise par mon affirmation?

Je sais que le collège des médecins a travaillé, justement, à définir un cadre qui limite les dérapages auxquels nous avons assisté en psychiatrie légale ces dernières années. Je ne sais pas à quoi ce travail a aboutie.
Mireille a écrit : Pour ce qui des spécialistes dans le cas d'un mal de dos, il faudrait que je regarde mais ce n'est pas si simple de tromper des spécialistes parce que là plusieurs spécialités interviennent et tout dépend de ce qui a causé le problème. Je sais qu'ils utilisent des échelles très précises, je n'ai rien sous la main pour l'instant.
Il y a eu une enquête sur les abus de certains spécialistes engagés par la CSST qui niaient systématiquement les invalidités, ce qui faisait perdre leurs indemnités aux assurés.
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#39

Message par Kraepelin » 31 oct. 2016, 16:37

Etienne Beauman a écrit : Contrairement à la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, où on observe une lésion ou une atteinte au cerveau, donc qu’il s’agit en fait d’une maladie physique ou organique (de problèmes neurologiques, par exemple), la dépression, l’agoraphobie ou l’anorexie ne sont pas identifiables par des examens médicaux (prises de sang, radiographies, biopsies, etc.).
Je ne m'y connais pas beaucoup en imagerie médicale, mais considérez-vous que les différences mesurés en imagerie médicale, dans le cas de la dépression majeure par exemples, constituent un preuve de l'existence de ces maladies?
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#40

Message par Mireille » 31 oct. 2016, 16:52

Kraepelin,

Je ne peux pas trop entrer dans des détails, mais je peux t'affirmer, d'après ce que j'ai vu qu'on ne peut pas faire dire à un expert ce que l'on veut parce qu'on le paye, de plus les expertises sont bien documentées et ils expliquent dans le détail après une étude complète du dossier comment ils en arrivent à telle ou telle conclusion. C'est pourquoi quand leurs opinions divergent qu'on peut se questionner tant qu'à la valeur des dites interprétations, mais pas dans le sens qu'ils diraient ce qu'ils veulent parce qu'ils sont payés par les uns ou les autres. Ca ne marche comme ça, pas de ce que j'en ai vu du moins.

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#41

Message par PhD Smith » 31 oct. 2016, 16:53

Précision: les maladies neurologiques de type épilepsie, Parkinson, Alzheimer sont soignées par des neurologues, les autres par des psychiatres.
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#42

Message par Etienne Beauman » 31 oct. 2016, 16:59

Kraepelin a écrit :Je ne m'y connais pas beaucoup en imagerie médicale, mais considérez-vous que les différences mesurés en imagerie médicale, dans le cas de la dépression majeure par exemples, constituent un preuve de l'existence de ces maladies?
Je précise que je joue ici un peu l'avocat du diable, j'ai pas de problème à considérer la dépression comme une maladie, j'ai juste été surpris de l'attitude "circulez y a rien à voir" des premiers post en réaction au post de Mireille.

J'essaye juste de savoir ce qu'il y a de vrai et possiblement intéressant dans ce "tissu d'âneries", et vu que tout n'y est assurément pas faux, je suis surpris du rejet en bloc.
Tu as fait l'effort de commenter dans le détail mais ça vaut pour toi aussi, tu dis que l'article ne te donne pas envie de lire le bouquin, tu minimises les études qui y seraient citées sans même les connaitre !

:interro:
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#43

Message par spin-up » 31 oct. 2016, 17:15

Etienne Beauman a écrit :
spin-up a écrit :Quel est le constat?
Contrairement à la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, où on observe une lésion ou une atteinte au cerveau, donc qu’il s’agit en fait d’une maladie physique ou organique (de problèmes neurologiques, par exemple), la dépression, l’agoraphobie ou l’anorexie ne sont pas identifiables par des examens médicaux (prises de sang, radiographies, biopsies, etc.).
Donc en effet, je ne suis pas d'accord. L'evaluation clinique ne se réduit pas a des marqueurs physiologiques. Pour Alzheimer et Parkinson, il existait un tableau clinique bien avant qu'on ait la moindre trace d'explication physiologique. Donc le fait que des pathologies ne soient pas identifiables par des marqueurs physiologiques ne prejuge en rien de leur (non)existence biologique. L'aspect fonctionnel/comportemental compte bien plus que l'aspect physiologique.

Par exemple, il n'existe aucun "examen medical" pour diagnostiquer l'epilepsie cryptogenetique. C'est juste basé sur le comportement. Est ce pour autant une deviance sociale par rapport a une norme arbitraire plutot qu'une maladie?
Kraepelin a écrit : Je ne m'y connais pas beaucoup en imagerie médicale, mais considérez-vous que les différences mesurés en imagerie médicale, dans le cas de la dépression majeure par exemples, constituent un preuve de l'existence de ces maladies?
Il y a une association, par contre, je crois que ce qu'on observe peut etre soit la manifestation, soit des conséquences de la depression majeure. Mais on observe bien un effet physique réel.

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#44

Message par Kraepelin » 31 oct. 2016, 17:27

Etienne Beauman a écrit : Tu as fait l'effort de commenter dans le détail mais ça vaut pour toi aussi, tu dis que l'article ne te donne pas envie de lire le bouquin, tu minimises les études qui y seraient citées sans même les connaitre !
Je ne sais pas quels articles ont été cité. C'est une limite de mon commentaire et tu as raison de la souligner. Mais je suis quand même à laize parce que de 1996 à 2010 j'ai dû lire 200 articles sur la schizophrénie et le résumé de 600 autres. Je crois même avoir lu ceux qui étaient les plus importants (en me fiant aux revues de littérature). Et je connais tellement ce propos anti-psy à la David Cohen que je serait surpris que la littérature de Bachant ne soit pas la même que la sienne.
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Loupa
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#45

Message par Loupa » 31 oct. 2016, 18:47

Perso, j'ai une maladie mentale, mais je n'avais pas consommé de drogues ni rien du tout. D'après ce que je comprends, je ne serais donc pas malade, c'est cela ? Elle est apparue soudainement pour une raison que je ne suis pas capable d'identifier, à moins que ce soit simplement le stress ! J'étais stressée, ma maladie a été déclenchée, c'est simple. Il y a vraiment de la souffrance derrière la maladie mentale. :a1:

Ceci dit, j'avais vu une conférence qui disait que cela fait depuis plusieurs décennies que nous savons qu'au fil du temps dans la vie d'un individu, il y a une évolution des phases maniaques et dépressives chez les bipolaires. Je m'intéresse beaucoup aux maladies mentales, et je sais aussi que la lumière du soleil fait réagir le système et prévient les phases dépressives ou maniaques chez les bipolaires. C'est bien la preuve qu'il y a des raisons biologiques derrière la maladie, non ? Mon avis ne compte pas beaucoup, mais il faudrait que tu déboulonnes ce genre de « mythes » avant de dire que la maladie mentale est une imposture.

De plus, il y a des liens entre détérioration accélérée des cellules nerveuses et le nombre de jours qu'un individu est dépressif.

Mireille

Re: L'imposture de la maladie mentale

#46

Message par Mireille » 31 oct. 2016, 19:31

Loupa a écrit :C'est bien la preuve qu'il y a des raisons biologiques derrière la maladie, non ? Mon avis ne compte pas beaucoup, mais il faudrait que tu déboulonnes ce genre de « mythes » avant de dire que la maladie mentale est une imposture.
Bonjour Loupa,

Je ne sais si votre tu s'adresse à moi, mais si c'est le cas, sachez que je ne prétends pas que la maladie mentale est un mythe. Si vous souhaitez apporter votre commentaire à l'auteur, essayez par son éditeur, si vous réussissez dites-le moi parce que j'en ai besoin, justement.
Loupa a écrit :Perso, j'ai une maladie mentale, mais je n'avais pas consommé de drogues ni rien du tout.
Chaque expérience est différente, perso je connais une petite fille qu'on a mis sur des calmants très jeune pour ensuite lui offrir des anti-dépresseurs parce qu'elle avait un fonctionnement différent. Elle ne souffrait d'aucune maladie mentale.

Aussi, ce n'est certes pas moi qui jugerait des maladies des uns et des autres, je mets en doute, comme il m'apparaît raisonnable et sensé de le faire, les interprétations amenant à diagnostiquer une maladie mentale comme on l'a vu dans certaines causes judiciaires ici au Québec.

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Re: L'imposture de la maladie mentale

#47

Message par Loupa » 31 oct. 2016, 19:39

Mireille a écrit :
Loupa a écrit :C'est bien la preuve qu'il y a des raisons biologiques derrière la maladie, non ? Mon avis ne compte pas beaucoup, mais il faudrait que tu déboulonnes ce genre de « mythes » avant de dire que la maladie mentale est une imposture.
Bonjour Loupa,

Je ne sais si votre tu s'adresse à moi, mais si c'est le cas, sachez que je ne prétends pas que la maladie mentale est un mythe. Si vous souhaitez apporter votre commentaire à l'auteur, essayez par son éditeur, si vous réussissez dites-le moi parce que j'en ai besoin, justement.
Loupa a écrit :Perso, j'ai une maladie mentale, mais je n'avais pas consommé de drogues ni rien du tout.
Chaque expérience est différente, perso je connais une petite fille qu'on a mis sur des calmants très jeune pour ensuite lui offrir des anti-dépresseurs parce qu'elle avait un fonctionnement différent. Elle ne souffrait d'aucune maladie mentale.

Aussi, ce n'est certes pas moi qui jugerait des maladies des uns et des autres, je mets en doute, comme il m'apparaît raisonnable et sensé de le faire, les interprétations amenant à diagnostiquer une maladie mentale comme on l'a vu dans certaines causes judiciaires ici au Québec.
Déjà, désolée, je ne suis pas encore habituée à la façon de correspondre ici. Toutes mes excuses.

Il est vrai que le cas Turcotte mérite que nous nous y attardions. Je ne me connais pas suffisamment sur ce cas en particulier pour me prononcer.

Mireille

Re: L'imposture de la maladie mentale

#48

Message par Mireille » 31 oct. 2016, 19:55

Loupa a écrit :Déjà, désolée, je ne suis pas encore habituée à la façon de correspondre ici. Toutes mes excuses.
Je voulais surtout m'assurer que vous ne pensiez pas que je dénigrais les gens souffrant de maladies mentales. C'est fait, donc je vous souhaite une belle fin de journée et ne mangez pas trop de bonbons !

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Etienne Beauman
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#49

Message par Etienne Beauman » 31 oct. 2016, 20:31

spin-up a écrit :Pour Alzheimer et Parkinson, il existait un tableau clinique bien avant qu'on ait la moindre trace d'explication physiologique. Donc le fait que des pathologies ne soient pas identifiables par des marqueurs physiologiques ne prejuge en rien de leur (non)existence biologique. L'aspect fonctionnel/comportemental compte bien plus que l'aspect physiologique.
Kraepelin a écrit :j'ai dû lire 200 articles sur la schizophrénie et le résumé de 600 autres. Je crois même avoir lu ceux qui étaient les plus importants (en me fiant aux revues de littérature).
Ok, j'ai pas d'autres objections qui me viennent pour le moment.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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julien99
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Re: L'imposture de la maladie mentale

#50

Message par julien99 » 01 nov. 2016, 10:42

Se pourrait-il qu'on entretienne ce mythe des maladies mentales, en faisant l'impasse sur un certain nombre de facteurs pouvant agir sue le psychique ?
http://www.e-sante.fr/trouble-thyroide- ... ualite/774
http://www.inserm.fr/thematiques/physio ... l-et-sante
Connaissez-vous des psychiatres qui commencement par vérifier le fonctionnement de la thyroïde ou qui conseillent un traitement pro-biotique à leurs patients ?
« La vérité appartient à ceux qui la cherchent et non point à ceux qui prétendent la détenir. »

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