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Publié : 25 nov. 2004, 02:42
par Invité
François D. a écrit :Mais il reste qu'avec les milliards et milliards d'étoiles dans notre galaxie, sans parler de tout les autres galaxie dans l'univers, qu'il est pratiquement certains qu'il y aille de la vie ailleurs sous une forme où une autre.
Pas nécessairement. Prenons un exemple.
Si la probabilité d'apparition de la vie est de 1 sur 10 exposant -30. Alors, même si vous avez 10 exposant 20 étoiles. Vous avez peu de chance que la vie apparaisse une seconde fois.
Le problème c'est qu'on ne sait pas quelle est la probabilité d'apparition de la vie. Si on ne sait pas celà, alors l'immensité du cosmos ne nous donne aucune indication sur la chance que la vie apparaisse ailleurs.
Grosso molo.
I.
Publié : 25 nov. 2004, 03:56
par François D.
Vu sous cet angle, tu as raison invité, mais je me rappelle clairement, qu'a une émission sur le sujet à Canal Z des spécialistes (doctorat de toute sorte de disipline) dans le dommaine disait justement que même si les chances sont très mince, il y a tellement d'étoile que c'est pratiquement certains qu'il y aille de la vie ailleurs, mathématiquement. C'est pas moi qui vient de penser à ça là !

Les échantillons de taille 1 sont peaudebananés
Publié : 25 nov. 2004, 04:20
par Denis
Salut François D.
On sait que le nombre d'essais est astronomique. Le nombre d'étoiles est au moins de l'ordre de 1E22
Le problème, c'est qu'on ne sait pas grand chose sur la probabilité p = 1E-k . On ne sait pas si k vaut 1 ou s'il vaut 100.
Le problème est d'estimer ce k.
Si tu es pratiquement certain que nous ne sommes pas seuls, c'est que tu es pratiquement certain que k est beaucoup plus petit que 22. Comment le sais-tu?
On est loin de tout savoir concernant ce qu'est la vie. On ne sait même pas si les virus sont vivants ou pas. Peut-être entre les deux.
Tu dis :
il y a tellement d'étoile que c'est pratiquement certains qu'il y aille de la vie ailleurs, mathématiquement. C'est pas moi qui vient de penser à ça là !

Moi aussi je
parie, comme toi et comme plein de monde, que k est < 22 et que nous ne sommes pas seuls. Mais c'est un pari moins assuré que le tien. En tout cas, c'est très loin d'être une
connaissance. Je ne vois aucun bulldozer décisif ni d'un côté, ni de l'autre. Seulement des trottinettes plus ou moins persuasives. Misère!
Je me méfie plus que toi des échantillons de taille un. Surtout quand on ne sait pas probabiliser comment les choses auraient pu se passer autrement qu'elles se sont passées. Tout ce qu'on sait, c'est que ça a mené à nous. À toi, à moi et à ma chatte.
Grosso modo, comme Invité.

Denis
Re: Les échantillons de taille 1 sont peaudebananés
Publié : 25 nov. 2004, 10:34
par Ghost
Denis a écrit :...Tout ce qu'on sait, c'est que ça a mené à nous. À toi, à moi et à ma chatte...

Denis
Salut Denis,
En fait où veux-tu en venir avec ce sondage? Que la probabilité de la vie dans l'univers soit grande ou petite, est-ce que ça change quelque chose quant à la probabilité de l'existence d'un éventuel Dieu?
Lorsque Eric avait ouvert l'enfilade sur Dieu j'avais répondu que, pour moi, Dieu c'était avant tout le créateur. Mais j'ai une comparaison qui peut mieux te faire comprendre comment je m'imagine Dieu (à part ma carte blanche lumineuse, tu te souviens?).
Il est évident que Dieu ne pense pas. Il est tel une araignée qui possède en elle une connaissance parfaite pour tisser sa toile sans penser.
Tiens, une question: Quelle est la probabilité que tu puisses arriver à tisser une toile identique à celle de l'araignée si on te donnait le fil?
On devrait trouver de plus belles images, mais c'est la meilleure qui m'est venue à l'esprit... Si quelqu'un a une meilleure image il est le bienvenu!
Dieu = univers = évolution = la vie = la conscience = évolution de la conscience = Dieu
La boucle est bouclée!
Jamais personne ne pourra m'empêcher de penser que cela se passe réellement comme ça... (c'est dans mes tripes autant que le talent de l'araignée l'est dans elle).
Ghost

Publié : 25 nov. 2004, 11:02
par Mikaël
1) J'ai voté "plutôt probable".
Arguments :
- Les OVNIs, témoignages de rencontres avec des ETs, etc. --> c'est des trotinettes mais elles poussent du côté "y'a de la vie ailleurs" d'un chouilla de pourcent.
- Le Khi, l'énergie vitale, le vitalisme, les entéléchies et autres idées platoniciennes, etc. --> c'est aussi des trotinettes mais elles poussent du côté "y'a de la vie ailleurs" d'un chouilla de pourcent (car si de telles choses existent, alors l'existence de structures suffisament bien organisées pour être vivantes est facilitée).
- Le principe anthropique --> c'est aussi une trotinette mais elle pousse du côté "y'a de la vie ailleurs" d'un chouilla de pourcent.
- L'expérience de Miller : c'est pas si dur d'obtenir des acides aminés ! --> Trotinette à moteur nucléaire. Quelques pourcents en plus en faveur de l'hypothèse "y'a de la vie ailleurs".
Contre-argument (au principe anthropique) : L'hypothèse des multi-univers.
Mais si on entend par "univers" l'ensemble des univers qui constituent le multi-univers, alors la vie existe quasi-forcément ailleurs dans l'univers.
2) Je ne suis pas mort mais très occupé...

Publié : 25 nov. 2004, 12:30
par André
Mikaël, tu spécules sur la probabilité de la vie ailleurs à partir de spéculations philosophiques gratuites. Ça ne vaut rien !
Dans ta liste, il n'y a que l'expérience de Miller qui ait de la valeur. C'est un des arguments qui m'a poussé à fixer ma probabilité subjective à près de 100%.
À l'expérience de Miller, je rajoute les faits suivants :
- Les lois de la physiques et de la chimie apparaissent universelles.
- Les éléments chimiques nécessaires à la vie sont distribués dans tout l'univers.
- Il existe un nombre astronomique d'étoiles comparables au soleil.
- L'existence de planètes extrasolaires semble être la norme plutôt que l'exception.
- La synthèse de composés organiques nécessaires à la vie semble répandue dans l'espace.
- La vie est capable de proliférer dans des conditions extrêmes de température, de pression, de rayonnement et de milieu chimique.
Certains de ces faits ont été découverts récemments. Aucun ne prouve en soi que la vie existe ailleurs. Tout ce qu'ils permettent d'affirmer, c'est que rien de ce qu'on connaît n'interdit son existence; c'est déjà beaucoup.
André
Publié : 25 nov. 2004, 14:11
par Stéphane
Mais la question de départ c'était pas sur la probabilité qu'il y ait de la vie ailleurs, mais bien sur la probabilité qu'il y en ait tellement qu'on puisse qualifier la vie de «banale» (mot trompeur mais enfin).
C'est cela qui est cela
Publié : 27 nov. 2004, 05:08
par ti-poil
Ghost a écrit :[Dieu = univers = évolution = la vie = la conscience = évolution de la conscience = Dieu
La boucle est bouclée!
Jamais personne ne pourra m'empêcher de penser que cela se passe réellement comme ça... (c'est dans mes tripes autant que le talent de l'araignée l'est dans elle).
Ghost

Salut grand talent cateli,
Energie=Dieu=Energie=Univers=Energie=Vie=Energique=evolution=Energie=Conscience=
ENERGIE
Loi fantome de l'univers...Pas de vide=
RIEN
Même Planck est d'accord
Publié : 27 nov. 2004, 06:50
par Denis
Salut ti-poil,
Tu dis :
Energie=Dieu=Energie=Univers=Energie=Vie=Energique=evolution=Energie=Conscience=ENERGIE
Faudrait pas laisser Spiritual_life s'en mêler. Pour lui, tout est vibratoire. Énergie ou vibration, après tout, c'est pas mal de même farine. Même
Planck est d'accord.
L'énergie E (joule) du photon est reliée à la fréquence n (hertz) de l'onde par la relation:
E=hn
constante de Planck h=6,62 10-34 Js-1.
Puisqu'il s'agit essentiellement du même machin, remplaçons dans ta phrase
"énergie" par
"vibration" :
Vibration=Dieu=Vibration=Univers=Vibration=Vie=Vibration=Évolution=Vibration=Conscience=
VIBRATION
Beau gros concert que celui-là. Reste à souhaiter que toutes ces vibrations s'ajustent harmonieusement les unes aux autres. Sinon, ça va se corser.

Denis
Publié : 27 nov. 2004, 08:38
par Gatti
Voici de la documentation precieuse que j'ai mis en tête de page.C'est le travail d'Aimé MICHEL
http://perso.wanadoo.fr/casar/M129.htm
Re: Même Planck est d'accord
Publié : 27 nov. 2004, 16:45
par ti-poil
Denis a écrit :
E=hn
constante de Planck h=6,62 10-34 Js-1.
Puisqu'il s'agit essentiellement du même machin, remplaçons dans ta phrase
"énergie" par
"vibration" :
Vibration=Dieu=Vibration=Univers=Vibration=Vie=Vibration=Évolution=Vibration=Conscience=
VIBRATION
Beau gros concert que celui-là. Reste à souhaiter que toutes ces vibrations s'ajustent harmonieusement les unes aux autres. Sinon, ça va se corser.
Denis[/quote]
Merci Denis, Tu vois, je ne savais pas que Plank faisait l'association. Cela prouve que j'ai un peu de
PIF.
L'univers est fait d'ondes en vibrations,ondulatoire entrant en phase, probablement createur de l'energie et de la matiere.Si la tendance se maintient...
Oui,j'imagine que quelquefois cela pourrait etre cacophonique,disparate et en opposition. On ne fait pas des omelettes sans casser des oeufs. le libre penseur que je suis n'est peut-etre pas trop dans les patates roties.
Ce n'est pas toi qui amateur d'omelettes.Maintenant cela te fera penser a la creation de l'univers. Et oui les oeufs ondulant dans une poele en vibration.
Bon, je crois que je vais aller me recoucher pour faire le vide, ou peut-etre le plein bref je ne sais plus.

Re: Les échantillons de taille 1 sont peaudebananés
Publié : 28 nov. 2004, 06:13
par Raphaël
Ghost a écrit : Il est évident que Dieu ne pense pas. Il est tel une araignée qui possède en elle une connaissance parfaite pour tisser sa toile sans penser.
C'était écrit dans la Bible que Dieu serait appelé à raigner un jour.
La prophétie s'est réalisée... Allélouilla!
Raphaël

Publié : 28 nov. 2004, 15:08
par Stéphane
SPAM=Dieu=SPAM=Univers=SPAM=Vie=SPAM=Évolution=SPAM=Conscience=SPAM
Au moins ça fait plus Monty Python.
Un argument n'est pas une preuve
Publié : 29 nov. 2004, 02:07
par Denis
Salut Gatti,
Merci pour les six pages (
249-324.GIF 249-326.GIF 249-328.GIF) du livre de Michel Picard sur Aimé Michel.
Il y a là des arguments raisonnables en faveur de la multiplicité des mondes habités. Mais ce ne sont
que des arguments, pas des preuves. Je ne vois aucun bulldozer hydraulique à crampons dans le lot, uniquement des trottinettes de tailles diverses, qui tirent contre les trottinettes de l'autre option.
Fais-tu une différence entre un
argument et une
preuve? Entre une trottinette et un bulldozer?
Si tu n'en fais pas, nous aurons du mal à nous entendre.

Denis
Re: Un argument n'est pas une preuve
Publié : 01 déc. 2004, 01:13
par Ghost
Denis a écrit :
Fais-tu une différence entre ... une trottinette et un bulldozer?

Denis
Doutes-tu vraiment que nous en fassions la différence?
C'est un peu comme être fin, vif et créatif ou lourdingue, lent et destructeur. Ca se passe à l'intérieur de soi...
G.

Ne pas virer inside out
Publié : 01 déc. 2004, 02:20
par Denis
Salut Ghost,
Tu dis :
Ca se passe à l'intérieur de soi...
Sur ce qui se passe à l'intérieur de toi, disons que je m'en lave les mains. À chacun sa circuiterie et ses moyens du bord. Chats compris.
C'est plutôt de ce qui se passe à l'
extérieur de nous que nous avons des chances de nous entendre. Sur le monde concréto-extérieur des chaises, des atomes, des galaxies et des portes qui se traversent ou pas par un type en chair et en os. Je me réfère, évidemment, au
témoignage de Bernard Bidault.
Crois tu qu'il soit vraisemblable que
ton monde extérieur et le mien n'admettent pas les mêmes lois de la physique? Moi, je pense que nos deux mondes extérieurs sont
le même et que tout ce qui se passe objectivement dans le mien se passe aussi objectivement dans le tien. Et vice versa.
Je suis passé à une fraction de poil d'en faire une proposition D1. Je me suis retenu. Je respecte tes allergies.
Mais ne me dis pas que, dans ton monde quotidien, le soleil se lève à l'ouest et se couche à l'est, je ne te croirai pas. À moins que tu puisses en apporter des preuves solides.

Denis
Re: Ne pas virer inside out
Publié : 01 déc. 2004, 23:25
par Ghost
Denis a écrit :
Salut Ghost,
Tu dis :
Ca se passe à l'intérieur de soi...
Sur ce qui se passe à l'intérieur de toi, disons que je m'en lave les mains. À chacun sa circuiterie et ses moyens du bord...
Salut Denis,
Je vois que ton monde intérieur ne s'arrange toujours pas!
Si ton monde intérieur fonctionnait correctement tu comprendrais que celui extérieur dépend directement de celui intérieur.
Denis a écrit :
C'est plutôt de ce qui se passe à l'extérieur de nous que nous avons des chances de nous entendre...
Aucune chance! Ou plutôt RELATIVEMENT aucune chance. La croyance ou le scepticisme étant relatifs, la frontière de l'entente-mésentente entre croyants et sceptiques ne sera jamais située au même endroit.
Denis a écrit :Crois tu qu'il soit vraisemblable que ton monde extérieur et le mien n'admettent pas les mêmes lois de la physique? Moi, je pense que nos deux mondes extérieurs sont le même et que tout ce qui se passe objectivement dans le mien se passe aussi objectivement dans le tien. Et vice versa.
Et qui détermine ce qui est réellement objectif lorsque ce n'est pas expérimentable?
Il n'est pas question de ne pas admettre les mêmes lois de la physique, mais d'en admettre des nouvelles, des complémentaires. Est-il vraiment raisonnable de penser qu'il ne puisse exister des lois de la physique complémentaires?
Tiens, pour en revenir aux trotinettes et bulldozers, je peux te dire que je suis du même avis que Miky. C'est la quantité de trotinettes qui peut devenir aussi lourde qu'un bulldozer. A force d'attendre UN bulldozer on peut rater TOUTES les trotinettes.
A bon entendeur...
Ghost

Re: Ne pas virer inside out
Publié : 02 déc. 2004, 00:05
par Mikaël
Ghost a écrit :Tiens, pour en revenir aux trotinettes et bulldozers, je peux te dire que je suis du même avis que Miky. C'est la quantité de trotinettes qui peut devenir aussi lourde qu'un bulldozer. A force d'attendre UN bulldozer on peut rater TOUTES les trotinettes.
Mince alors, si Ghost est d'accord avec moi, c'est que j'ai vraiment dû écrire une énormité !

Publié : 02 déc. 2004, 11:17
par André
Ghost
Il n'est pas question de ne pas admettre les mêmes lois de la physique, mais d'en admettre des nouvelles, des complémentaires. Est-il vraiment raisonnable de penser qu'il ne puisse exister des lois de la physique complémentaires?
Ce qui est déraisonnable, c'est de postuler d'autres lois que celles qu'on connaît, alors que celles-si sont suffisantes pour rendre compte de ce qui est observé.
Que voulez-vous dire par lois de la pysique "complémentaire" ?
Ghost
Aucune chance! Ou plutôt RELATIVEMENT aucune chance. La croyance ou le scepticisme étant relatifs, la frontière de l'entente-mésentente entre croyants et sceptiques ne sera jamais située au même endroit.
Ce qui rend la discussion impossible avec vous, c'est que votre discours à la même consistance que la pâte de guimauve : manque de structure, termes mals définis, verbiage, etc...
Publié : 02 déc. 2004, 13:30
par Alx
Pour revenir au sujet de la vie dans l'univers , voici un petit [url=
http://www.cieletespace.fr/front/defaul ... blio=1861/]texte[/url] avec pour thème le paradoxe de Fermi.
BAh désolé j'arriverai décidément jamais à faire un lien correct..
Publié : 02 déc. 2004, 15:41
par ti-poil
Alx a écrit :Pour revenir au sujet de la vie dans l'univers , voici un petit
texte avec pour thème le paradoxe de Fermi.
BAh désolé j'arriverai décidément jamais à faire un lien correct..
Publié : 02 déc. 2004, 16:27
par Alx
Merci Ti-Poil..

Publié : 02 déc. 2004, 19:17
par ti-poil
Alx a écrit :Merci Ti-Poil..

Bonjour Alx,
Il y a quand meme un petit manque vers la page exact ou tu veux nous envoyer. Reverifie c'est peut-etre juste un petit rien.

Publié : 02 déc. 2004, 20:33
par Alx
En effet problème de lien désolé voici le texte c'est plus simple :
Le paradoxe de Fermi Mais où sont passés les extraterrestres Nicolas Prantzos
Imprimer l'article
S’il existait dans notre vaste Univers d’autres civilisations technologiquement avancées, elles auraient déjà dû nous rendre visite plusieurs fois dans le passé. Or, aucune trace de leur passage n’a été repérée. En ajoutant à cette constatation les arguments des biologistes, on construit une thèse qui penche en
faveur de notre solitude cosmique. Démonstration.
Depuis Galilée, notre place dans l’univers n’a cessé de se “provincialiser”. Au fil des découvertes scientifiques, les hommes se sont aperçus que leur planète n’était pas au centre du monde. Et qu’elle n’était qu’une des neuf planètes du Système solaire. Le Soleil, quant à lui, fut remis à sa place : celle d’une étoile banale, située à la périphérie de notre galaxie, la Voie lactée. Laquelle d’ailleurs n’était pas bien originale. Elle est une parmi les myriades d’autres dans l’univers observable. résultat de ces découvertes : l’anthropocentrisme des premiers temps a fait place à une confiance quasi-illimitée dans le principe copernicien : notre position spatio-temporelle n’a vraiment rien de remarquable.
Mais nous, habitants de la planète Terre, sommes des êtres vivants doués d’intelligence et ayant développé une civilisation technologique. Sommes-nous une exception dans l’univers ? Depuis Darwin, on sait que notre espèce est apparue tard sur la scène cosmique, à la suite d’un long processus évolutif, commun à toutes les autres espèces, plantes et animaux. Mais on ignore presque tout des “débuts” de ce processus (l’origine de la vie sur notre planète) et de son “aboutissement” (l’origine de l’intelligence). Néanmoins, ces dernières années, les recherches dans ce secteur ont relevé le rôle important joué par une série de facteurs totalement imprévisibles. Sans Jupiter, qui a éjecté vers l’extérieur du système solaire bon nombre d’astéroïdes menaçants, nous ne serions peut-être pas là. Sans la Lune qui a stabilisé l’axe de rotation et le climat de notre planète, nous n’existerions probablement pas. Sans la collision relativement récente de la Terre avec un astéroïde d’une dizaine de kilomètres de diamètre, qui a provoqué la disparition des dinosaures, les mammifères n’auraient jamais pu s’émanciper et les hommes apparaître.
Jusqu’à présent, l’observation de l’univers ne nous a rien appris sur les formes de vie qui pourraient peupler
le cosmos. Les sondes envoyées dans tout le système solaire n’ont signalé aucune espèce vivante dans notre voisinage proche. La toute nouvelle discipline baptisée exobiologie n’est pas encore parvenue à justifier son nom. Si les projets futurs (comme l’interféromètre spatial Darwin de l’ESA ; voir C&E de mars 2000) nous révèlent la présence d’une forme de vie sur l’une de planètes extrasolaires, il est à parier qu’il s’agira d’espèces microscopiques, comme celles qui ont régné sur Terre pendant la majeure partie de son histoire. Mais qu’en est-il de l’existence et de la découverte de formes évoluées de vie intelligente, voire de civilisations technologiquement avancées ?
Depuis quarante ans déjà, les hommes écoutent le ciel dans différentes fréquences radio. Sans succès. Aucun signal extraterrestre n’a été détecté — un résultat guère surprenant vu l’ampleur de la tâche. Il faudrait fournir un effort bien plus important pour pouvoir tirer une conclusion statistiquement significative. Même si l’on parvenait à ausculter les cent milliards d’étoiles de notre galaxie sur dix milliards de canaux radio durant un à deux siècles, quelle conclusion pourrions-nous tirer de l’absence d’un signal artificiel ? Tout simplement qu’aucune de ces civilisations hypothétiques n’émet actuellement en radio dans notre direction. Un résultat qui ne nous permet pas de trancher sur leur possible existence.
En parallèle, il existe un fait d’observation qui a été totalement passé sous silence : nous n’avons pas trouvé sur Terre la moindre trace d’une civilisation extraterrestre. Ni ailleurs dans le Système solaire. Déjà soulevée par Fontenelle en 1686 dans sa conversation sur la pluralité des mondes, cette question — le manque de traces d’extraterrestres — est réapparue sous sa forme moderne au milieu du xxe siècle. La fin des années 1940 fut marquée par la première vague, notamment aux États-Unis, de rapports sur les supposées soucoupes volantes et autres objets volants non identifiés (Ovnis). Lors d’une visite au laboratoire militaire de Los Alamos, en 1950, le physicien italien Enrico Fermi (prix Nobel de physique) engagea une discussion sur ce sujet avec ses collègues, notamment avec Edward Teller, le futur père de la bombe H américaine. Très vite, les scientifiques tombèrent d’accord : l’origine extraterrestre des Ovnis était improbable. La discussion se déplaça alors vers les voyages intersidéraux et l’existence d’hypothétiques extraterrestres. “Mais où sont-ils ?” demanda soudain Fermi à ses interlocuteurs. chercheur chevronné, il procéda à une série de calculs pour évaluer le nombre probable de civilisations dans notre galaxie. Sa conclusion : s’il en existait, “ils” auraient dû nous visiter plusieurs fois déjà par le passé. démonstration : notre Soleil est né il y a 4,5 milliards d’années, mais à cette époque notre galaxie avait déjà 8 milliards d’années. La vie avait donc eu largement le temps d’éclore ailleurs et d’arriver jusqu’ici. À partir du moment où une civilisation technologique parvient à maîtriser les voyages interstellaires — et nous pensons y arriver dans deux à trois siècles —, il lui faut quelques dizaines ou quelques centaines de millions d’années pour se répandre dans la Voie lactée et y repérer toutes les autres formes de vie. Or cette durée de “colonisation galactique” est très courte par rapport à l’âge — 12 milliards d’années au bas mot — de la Galaxie. Si plusieurs civilisations ont effectivement émergé, au moins l’une d’entre elles aurait déjà dû arriver jusqu’à nous.
L’homme résulte d’une série d’événements uniques et imprévisibles.
Ce débat, passionnant, entre Fermi et Teller resta pratiquement confidentiel. La phrase “Où sont-ils ?”, attribuée à Fermi mais sans aucun commentaire, se rencontre pour la première fois dans le livre de Carl Sagan et Iossif Chklovski, La vie intelligente dans l’univers, paru en 1966. En 1975, le planétologue américain Michael Hart redécouvrit les arguments de Fermi, sans connaissance préalable de sa discussion avec Teller. L’article de Hart avait une conclusion radicale : l’absence de traces d’extraterrestres sur Terre impliquait que nous étions la seule civilisation technologique dans la Galaxie. Par conséquent, la recherche des signaux radio n’était qu’une perte de temps et d’argent. À la suite de ce texte provocateur, Carl Sagan baptisa cette problématique “le paradoxe de Fermi”. Comme tout paradoxe, il repose sur l’invalidité de l’une (au moins) des hypothèses de son énoncé. Celui de Fermi peut être formulé de la manière suivante :
1) Notre civilisation n’est pas la seule civilisation technologique dans la Galaxie.
2) Notre civilisation est “moyenne” à tout point de vue. En particulier, elle n’est pas la première à apparaître dans la Galaxie, ni la plus avancée sur le plan technologique, ni la seule à vouloir explorer le cosmos et communiquer avec d’autres civilisations.
3) Les voyages intersidéraux ne sont pas trop difficiles pour une civilisation légèrement plus avancée que la nôtre. Certaines d’entre elles ont dû maîtriser ce type de voyages et ont déjà entrepris un programme de colonisation galactique.
4) La colonisation galactique constitue une entreprise relativement rapide. Elle peut s’achever en (beaucoup) moins d’un milliard d’années ce qui ne représente qu’une faible fraction de l’âge de la Voie lactée.
Si les hypothèses (1) à (4) sont valables, la conclusion “Ils devraient être ici” s’impose. Le paradoxe de Fermi prend tout son sens. Les conclusions pessimistes de Hart ouvrirent donc une période de débats passionnés autour de cette ETI (signe anglais pour intelligence extraterrestre), notamment aux États-Unis. La polémique atteignit son paroxysme vers le début des années 1980. Dans une série d’articles, le mathématicien Frank Tipler remarqua que le paradoxe de Fermi était encore plus paradoxal si l’on supposait qu’une de ces civilisations hypothétiques était capable de construire des machines autoreproductibles. Connues sous le nom de “machines de von Neumann” (du nom du mathématicien hongrois qui a conçu leur modèle mathématique en 1951), ces robots pourraient réaliser un projet de colonisation galactique en un temps relativement court, indépendamment du sort de la civilisation qui les a fabriqués. Leur absence dans le système solaire, plus encore que celle d’autres traces d’extraterrestres, constitue selon Tipler une preuve de notre supériorité technologique, sinon de notre solitude dans la Galaxie.
Dans ce débat sans cesse remis sur le tapis, les arguments les plus souvent discutés ne concernent pas l’aspect “physique’’ du problème (possibilité de voyages intersideraux et de construction de robots autoreproductibles) mais son volet “sociologique”. Selon certains, les extraterrestres ne s’intéresseraient ni aux voyages spatiaux, ni à l’expansion dans la Galaxie. Leur civilisation se serait rapidement tournée vers des valeurs spirituelles (contemplation, méditation etc.), ou encore elle aurait adopté la “croissance zéro” chère aux écologistes, ce qui aurait empêché la colonisation spatiale. D’autres, comme Fermi, pensent que la longévité d’une civilisation technologique serait trop courte. Son anéantissement surviendrait avant qu’elle ne maîtrise les voyages intersidéraux, probablement peu de temps après la découverte des secrets de l’atome.
Ces arguments sociologiques réfutent donc les hypothèses (2) et (3). D’autres arguments sociologiques, généralement connus comme “l’hypothèse du zoo (ou de la quarantaine) cosmique” nourrissent la controverse. L’astronome américain John Ball a lancé l’idée en 1973 que les extraterrestres seraient déjà arrivés dans notre système solaire, dans un passé récent ou lointain. Mais ils se borneraient à nous observer de loin, pour diverses raisons : ils nous considéreraient trop “primitifs”, ils ne voudraient pas interférer avec notre développement ou, dernière hypothèse, ils craindraient nos armes atomiques (!).
Tous ces arguments comportent un point faible commun. Comment accepter qu’ils s’appliquent à toutes les civilisations extraterrestres, sans aucune exception ? Au moins une de ces sociétés hypothétiques aurait pu échapper à l’anéantissement, s’intéresser à l’espace, maîtriser les voyages interstellaires, entreprendre un programme de colonisation galactique et arriver jusqu’ici. Le comportement des espèces animales sur Terre nous montre que celles-ci passent toujours par une phase d’expansion, favorisée par la sélection naturelle, car elle maximise leurs chances de survie. Par ailleurs, au moins un de ces peuples aurait dû transgresser le “tabou” consistant à éviter tout contact avec le nôtre. Si aucun ne l’a fait, l’hypothèse (2) est implicitement refusée : dans ce cas, nous serions “atypiques”, seuls à vouloir communiquer avec d’autres civilisations.
Résultat : il est extrêmement douteux d’expliquer le paradoxe de Fermi à l’aide d’arguments sociologiques. La situation serait peut-être différente s’il existait une théorie démontrant pourquoi toutes les civilisations doivent se comporter de cette manière. Il est également difficile d’accepter l’argument “physique” évoqué en 1950 par Enrico Fermi lors de sa discussion avec Teller. Selon lui, les voyages intersidéraux seraient tout simplement impossibles. Notre espèce serait condamnée à rester confinée au sein du système solaire jusqu’à la mort du Soleil. Or, aucune loi physique ne semble s’opposer à la réalisation de ces excursions intersidérales. Les difficultés sont d’ordre quantitatif plutôt que qualitatif. Il semble peu probable qu’elles garderont perpétuellement fermées les portes de l’espace lointain (1).
Évidemment, on peut rejeter purement et simplement l’hypothèse (1) du paradoxe de Fermi selon les suggestions de Hart et de Tipler. Notre civilisation serait la première civilisation technologique apparue dans la Galaxie. Cela s’accorde avec notre compréhension actuelle de la théorie de l’évolution qui souligne l’improbabilité du chemin évolutif menant jusqu’au niveau de l’intelligence. Or, parmi les partisans de l’existence de l’ETI, on rencontre surtout des astronomes. Les biologistes, eux, sont soit neutres, soit ouvertement hostiles. Déjà en 1905, dans son livre La place de l’homme dans la nature, le co-fondateur de la théorie de l’évolution Alfred Wallace remarqua que l’homme résultait d’une série d’événements uniques et imprévisibles dans la longue chaîne de l’évolution. La probabilité que cette même série d’événements se produise ailleurs, même dans des environnements semblables à celui de la Terre, est infime. Cet argument s’applique aussi à toute forme de vie intelligente. C’est l’avis de biologistes contemporains de renom, comme Georges Gaylord Simpson et Ernst Mayr.
L’existence de vie intelligente ailleurs dans l’univers est aujourd’hui plus controversée que jamais (2). Les arguments des deux côtés (“Il est improbable que nous soyons seuls dans ce vaste cosmos” et “Où sont-ils ?”) sont de nature statistique. Leur valeur est extrêmement faible, parce qu’on ne peut faire de la statistique sur la base d’un seul cas connu : le nôtre. Et le principe copernicien n’est d’aucune utilité dans ce cas.
Le paradoxe de Fermi donne un argument fort aux adversaires de l’ETI. Certes, il ne constitue pas une preuve de l’inexistence des civilisations extraterrestres, mais combiné aux arguments des biologistes, il devrait nous préparer à assumer notre solitude cosmique.
(1) Voir Voyages dans le futur, N. Prantzos, Seuil, 1998.
(2) Voir Sommes-nous seuls dans l’univers ? J. Heidmann, A. Vidal-Madjar, N. Prantzos et H. Reeves, éd. Fayard, 2000.
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Le même univers extérieur pour tout le monde
Publié : 02 déc. 2004, 21:09
par Denis
Salut Ghost,
Tu dis :
Je vois que ton monde intérieur ne s'arrange toujours pas!
Si ton monde intérieur fonctionnait correctement tu comprendrais que celui extérieur dépend directement de celui intérieur.
Parlons nous de la même chose?
Quand je parle de
ton monde extérieur, je parle du monde concret (composé de chaises, d'atomes et de galaxies) dans lequel
tu t'agites. Quand je parle de
mon monde extérieur, je parle du monde concret (composé de chaises, d'atomes et de galaxies) dans lequel
je m'agite.
Ce que je prétends (et que tu contestes peut-être), c'est que ces deux mondes sont
le même. J'ajoute que celui de ma chatte est aussi
le même monde extérieur que le nôtre.
Je prétends que, dans ces trois machins,
toutes les chaises,
tous les atomes et
toutes les galaxies sont
exactement à la même place.
Si, par exemple, dans ton monde extérieur, tel chinois vient de se donner un coup de marteau sur le pouce alors, dans mon monde extérieur (et dans celui de ma chatte) le même chinois vient de se donner un coup de marteau sur le pouce.
À ça, je donne 100%. Et toi?
On a plus de chances de s'entendre en parlant de la même chose qu'en s'échangeant des monologues non corrélés. À ça, je donnerais 99.8%, mais je n'en fais pas une proposition formelle.
Ghost a écrit :C'est la quantité de trottinettes qui peut devenir aussi lourde qu'un bulldozer.
Je suis tout à fait d'accord là-dessus. Pourquoi crois tu que je m'intéresse aux statistiques?
En guise d'argument
pour l'hypothèse qu'un sou est biaisé, le fait de le lancer
une fois et d'obtenir
face est une mini-micro-trottinette. Mais, si on lance le sou 100 fois et qu'on obtient uniquement des
face, les 100 trottinettes réunies deviennent un bulldozer.
J'ajoute, pour plus de précision, qu'il faut tenir compte de
tous les résultats. Par exemple, si on lance le sou 200 fois et qu'on obtient 100
pile et 100
face (pêle-mêle), l'ensemble (sélectionné a posteriori) des 100 expériences qui ont donné
face n'est pas un bulldozer, même s'il ressemble à celui qui en était un.
Se peut-il qu'il soit là, notre désaccord méthodologique?

Denis