Sinon, ici quelques liens fonctionnent.Nicolas78 a écrit : 28 févr. 2018, 16:27Ha c'est louche pas chez moi. Aucune ne fonctionne. Mais j'ai trouvé un autre truc pour y acceder grâce à tu sais quiDash a écrit : 28 févr. 2018, 16:04Il y a une redirection avec 7 nouvelles adresses et elles fonctionnent toutes pour moi. En fait il y a juste le domaine qui change.Nicolas78 a écrit : 28 févr. 2018, 15:33 Nop tes pas le seul. Mais aucun lien de Wiki ne fonctionneY compris celui "à jour" sur la page Facebook du mouvement :s
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Accès pirate aux revues scientifiques
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Certains ne sont ni doctorants ni étudiants.PhD Smith a écrit : 01 mars 2018, 01:11 Je ne vois pas l'intérêt de pirater des revues en ligne. Si on est doctorant (ou plus modestement étudiant) dans une université française, on a accès à des "ressources en ligne", id est, se connecter sur le site de la bibliothèque universitaire pour accéder aux agrégateurs de revues. Sinon, je suis lecteur autorisé, id est, j'ai payé un accès de lecteur de 52 € pour l'année dans une modeste BU et cela me permet d'avoir un accès en ligne aux mêmes revues — et même d'emprunter des livres ! Si on n'est pas pressé le prêt entre bibliothèque existe et je l'ai largement utilisé quand je faisais mes études supérieures (livres ou photocopie). Ça prend du temps (1 semaine à 3 semaines mais la documentation est là). Aujourd'hui, tout le monde, veut tout avoir tout de suite alors que la patience est la clef pour la recherche: il faut d'abord assimiler la documentation trouvable.
Lorsque je l'étais, à peu près la moitié des articles de biologie que je cherchais n'étaient pas accessibles depuis mon accès à l'ENS.
Assimiler la documentation trouvable, ça veut déjà dire la rechercher. Tu commences avec une publi, puis avec les références pertinentes, qui amènent d'autres références, etc... Dans mon domaine de prédilection (l'informatique) la grande majorité des publis sont accessibles gratuitement. En biologie, ce n'est pas le cas du tout. Je voulais tenter de me réorienter professionnellement à un moment sur la bioinformatique et la simulation cellulaire. Ces systèmes de paywalls rendaient ça totalement impossible sans débourser quelques milliers d'euros. Moi qui pensait commencer à aider un peu la recherche sur mon temps libre pendant que je me documente je me serais retrouvé en supplément à payer pour avoir le droit de participer en enrichissant ces parasites...
Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Envoie-le moi aussi en privé, pour mon bénéfice personnel ...John Difool a écrit : 28 févr. 2018, 14:29 Bonjour,
il m'est apparu qu'il revient souvent (sur ce forum mais pas que) le problème de l'accès aux publications des journaux scientifiques lorsqu'on demande des sources. Or, il existe un site pirate, très connu des doctorants dont je fais parti, qui donne accès à une base de données gigantesque de revues scientifiques.
Est-il possible de donner le lien de ce site ici (ou dans des sujets où ce serait pertinent) ou est-ce que son référencement engagerait la responsabilité légale des administrateurs ?
Suivant la réponse qui me sera faite, je pourrai éditer ce message avec le lien ou je le supprimerai.

« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell
Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Avec tout ce qui a été dit, n'importe qui devrait être capable de le trouver.Kraepelin a écrit : 01 mars 2018, 14:13 Envoie-le moi aussi en privé, pour mon bénéfice personnel ...
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Un généreux forumeur m'a déjà dépanné.
Merci!
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Et publier un article coûte > 2000 $CAN. Chaque article! Un laboratoire qui en sort 10 par ans paie au minimum 20 000$ - souvent de fonds 100% publiques.John Difool a écrit : 01 mars 2018, 10:38Par ailleurs, le prix PAR ARTICLE est monstrueusement cher (> 25 $) pour que parfois il n'y ait pas ce qu'on pensait dedans
Le travail des maisons d'édition (sérieuses) est essentiellement recevoir les articles soumis, les distribuer à des évaluateurs (chercheurs bénévoles le plus souvent), récupérer les commentaires des évaluateurs, informer les auteurs de la réponse. Si celle-ci est positive et que le journal possède une équipe de correction, il y a une étape de vérification de la langue et des coquilles. Il y a l'étape de la mise en page des articles*. Après vérification du "produit" auprès de l'auteur, le journal offre un site web où est présenté le .pdf et, de moins en moins, envoie une copie papier du journal aux bibliothèques. (C'est encore parfois proposé mais avec un coût supplémentaire pour le chercheur: des copies papier (tirés-à-part) sont imprimées et fournies aux auteurs.)
Évidemment, les soumissions se font en ligne ce qui facilite tout. Pour les auteurs**, mais surtout pour les éditeurs (ça centralise tout le processus de récupération des différents textes).
Les maisons moins sérieuses récupèrent les articles, disent aux auteurs que celui-ci est exceptionnel (c'est le côté "peer review"), font un peu de mise en page puis le mettent en ligne, et récoltent le fric (mais c'est souvent moins cher, plus de l'ordre de 50-500$)

Jean-François
* Facilité par le fait qu'une grande partie du travail de formatage de l'article est préalablement faite par les auteurs, qui doivent respecter de nombreuses contraintes de format lorsqu'ils soumettent texte et figures.
** Faut avoir soumis des articles "papier" pour comprendre la somme de travail que ça représente.
“Belief is the wound that knowledge heals.” (Ursula Le Guin, The Telling)
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Jean-Francois a écrit : 01 mars 2018, 17:42* Facilité par le fait qu'une grande partie du travail de formatage de l'article est préalablement faite par les secrétaires des auteurs, qui doivent respecter de nombreuses contraintes de format lorsqu'ils soumettent texte et figures.

Tu l'as dit ! Il faut chasser l(es) auteur(s) pour qu'ils respectent les formes et les délais, s'arracher les cheveux à essayer de** Faut avoir soumis des articles "papier" pour comprendre la somme de travail que ça représente.

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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Les liens fonctionnent pour se rendre sur la page d'accueil mais lorsqu'on lance la recherche d'articles... ça n'arrive pas au bout...
Je suis dégoûté... ça a marché, c'était trop bien... faut que je fasse un deuil temporaire...

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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Et si Pubmed n'existait pas,
dis-moi où je me renseignerais,
Pour trainer dans une bibliothèque,
Sans espoir et sans feuillet
Et si Pubmed n'existait pas
J'essaierais d'émuler Dewey
Comme un lecteur qui doit sur le teck
Analyser les articles accumulés
Et qui n'en revient pas.
Jean-François

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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Pas vraiment nostalgique de ma recherche de références lors de ma maîtrise: fiches cartonnées, microfilm, revues en papier...

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« J'imagine qu'il est tentant, si le seul outil que vous avez est un marteau, de traiter tout problème comme si c'était un clou »
Abraham Maslow
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Il m'arrive encore d'aller trainer dans la bibliothèque de médecine, surtout pour l'odeur de papier sec et d'encre.Christian a écrit : 02 mars 2018, 22:57Pas vraiment nostalgique de ma recherche de références lors de ma maîtrise: fiches cartonnées, microfilm, revues en papier...
Ce que je ne regrette absolument pas ce sont les demandes de bourses et de fonds à imprimer sur les formulaire en faisant bien attention à formater le tout correctement pour que les mots s'impriment sur les lignes. C'est nettement plus simple maintenant.
Le texte précédent est inspiré de "Et si tu n'existais pas", une chanson de Joe Dassin

Jean-François
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
D'où l'intérêt du prêt inter-bibliothèque (prêt entre bibliothèque, PEB): je pars du principe que si la revue n'est pas disponible dans le laboratoire, elle ne l'est pas à la bibliothèque centrale de l'université (mais ce pourrait ne pas toujours être le cas).John Difool a écrit : 01 mars 2018, 10:38Je l'ai déjà dit mais je le redis, toutes les revues ne sont pas accessibles dans les universités.
C'est pour ça que faire venir la revue papier est souvent gratuit ou payant (quelques €), ou la photocopie de l'article si la revue n'est pas disponible en PEB (là c'était 3 € la photocopie de l'article ou 0,50 € la page). Il est possible que le prix devienne prohibitif pour un article de quelques dizaines de pages et là on est à des prix identiques à ce que les éditeurs demandent pour les prix à l'unité.Par ailleurs, le prix PAR ARTICLE est monstrueusement cher (> 25 $)
Et alors ? Tu mets l'article dans ta bibliographie générale pour que le jour de ta soutenance, un membre du jury ne te reproche pas de ne pas l'avoir consulté alors que tu l'as faitpour que parfois il n'y ait pas ce qu'on pensait dedans.

D'accord là dessus.Enfin, le système économique d'édition scientifique est absolument hallucinant donc l'aspect "moral" n'a, à mon sens, pas lieu de citer ici (voir les post yquemener et Jean-François).
C'est une conséquence de la dépendance à internet: c'est très pratique de chercher avec un bon moteur (de recherche) et d'avoir un accès très rapide. Moi-même, j'avais un papier à rendre avant la date limite de publication et comme toujours, j'ai rédigé mon article au dernier moment. Je suis tombé sur un article que je voulais consulter et le mettre en référence. Cet article était dans une revue qui n'était pas distribuée dans lesDernier point bonus : je ne connais pas un seul doctorant de ma génération qui n'a pas eu accès à un site pirate pendant sa thèse.

Mon labo/centre de recherche "de rattachement" en sciences humaines (qui n'existe plus depuis que j'ai soutenu) était un patchwork de profs de fac qui avaient des thèmes communs et différents (et par exemple deux profs avaient l'obligation d'appartenir à un "labo", hop ils créaient un labo avec une thématique vague pour justifier leurs "obligations de recherche" d'enseignant-chercheur).Il faut noter aussi qu'il y a de plus en plus de thèse "multi-disciplinaires" qui demande souvent de piocher dans de la biblio de journaux auxquels le labo d'accueil ne souscrit pas forcément (car pas sa thématique principale).
Moi je le regrette. Avec la baisse du niveau des étudiants (que mes collègues doctorants de l'association de thésards où je siégeais constataient au niveau licence/master quand il s'agissait d'enseigner), je me demande si les doctorants actuels savent travailler et font le job au minimum syndical: tout étudiant en licence/master a une introduction à la méthodologie de sa discipline et une invitation de la part des BU à se former aux "techniques documentaires". Temporalités plus courtes qui font des mauvais articles et des mauvais mémoires.On peut regretter que les temps changent et que l'on prend moins son temps dans l'assimilation des connaissances mais il faut aussi garder à l'esprit que les thèses, les programmes de recherche, etc... se sont calées sur des temporalités plus courtes de fait.
Dernière modification par PhD Smith le 03 mars 2018, 02:23, modifié 1 fois.


Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Jean-Francois a écrit : 02 mars 2018, 23:03Il m'arrive encore d'aller trainer dans la bibliothèque de médecine, surtout pour l'odeur de papier sec et d'encre.Christian a écrit : 02 mars 2018, 22:57Pas vraiment nostalgique de ma recherche de références lors de ma maîtrise: fiches cartonnées, microfilm, revues en papier...

ARRRGGGG! Assassin! J'ai la toune de Dassin dans la tête pour le reste de la soirée!!!Jean-Francois a écrit : 02 mars 2018, 23:03 Le texte précédent est inspiré de "Et si tu n'existais pas", une chanson de Joe Dassin![]()

« I suppose it is tempting, if the only tool you have is a hammer, to treat everything as if it were a nail. »
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Version de 1975 et peut-être une adaptation de "Indian Reservation" avec leur "Orlando Riva Sound" ou encore "Les Rubettes" 



Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Vous, Môssieur, êtes un criminel ! Fallait-il vraiment rappeler au monde qu'un jour existèrent les coupes de cheveux et les hululements de chihuahuas en chaleur des "Rubettes" ???PhD Smith a écrit : 03 mars 2018, 00:11 Version de 1975 et peut-être une adaptation de "Indian Reservation" avec leur "Orlando Riva Sound" ou encore "Les Rubettes"![]()

"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Et le "chanteur"Florence a écrit : 03 mars 2018, 07:10 Vous, Môssieur, êtes un criminel ! Fallait-il vraiment rappeler au monde qu'un jour existèrent les coupes de cheveux et les hululements de chihuahuas en chaleur des "Rubettes" ???![]()

Si, si !
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Laaaaaaaaa la la la aaaaaaaaa la la la la aaaaaaaa dou dou douuuuuuu la aaaaaaa la la la aaaaaaa dou ou ou ou douuuuuuuuuuuuuuu... Sugar baby loooove....

Si vous insistez, je vous chante Vanina

"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Pitié pas ça !LoutredeMer a écrit : 03 mars 2018, 14:52Laaaaaaaaa la la la aaaaaaaaa la la la la aaaaaaaa dou dou douuuuuuu la aaaaaaa la la la aaaaaaa dou ou ou ou douuuuuuuuuuuuuuu... Sugar baby loooove....![]()
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Hop !
Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Et "Juke box jive" ? Et George MacCrae ?


Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Si le site sci-hub ne fonctionne plus, il est possible d'utiliser Telegram en envoyant le DOI de l'article voulu au bot @scihubot.
Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Il y a aussi une extension pour Chrome (et donc Edge) : Paper Panda
Ainsi qu'un site reprenant une liste des miroirs sci-hub : https://sci-hub.41610.org/
Ainsi qu'un site reprenant une liste des miroirs sci-hub : https://sci-hub.41610.org/
"Assurons nous bien du fait, avant de nous inquiéter de la cause." Bernard Le Bouyer de Fontenelle
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Re: Accès pirate aux revues scientifiques
Un peu HS, un article de "The conversation" sur "l'indice h": "L'indice h (ou indice de Hirsch ou h-index en anglais) est un indice ayant pour but de quantifier la productivité scientifique et l'impact d'un scientifique en fonction du niveau de citation de ses publications. Il peut aussi s'appliquer à un groupe de scientifiques, tel qu'un département, une université ou un pays. Cet indice appartient à l'ensemble des métriques du niveau d'un auteur (en)."
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Indice_h
https://theconversation.com/einstein-va ... e-h-141169
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Indice_h
https://theconversation.com/einstein-va ... e-h-141169
The Conversation a écrit :Einstein vaut-il la moitié du Dr Raoult ? Pour en finir avec « l’indice h »
26 juin 2020, 16:53 CEST
Yves Gingras, Mahdi Khelfaoui, Université du Québec à Montréal (UQAM)
La controverse médiatique entourant le professeur Didier Raoult fournit l’occasion de revenir sur l’omniprésent indice bibliométrique « h-index », inventé en 2005 par le physicien américain Jorge Hirsch (d’où le choix de la lettre « h » pour désigner cet indice).
L’« indice h », ou « facteur h », en français est devenu en l’espace de quelques années une référence incontournable chez de nombreux chercheurs et gestionnaires du monde académique.
Il est particulièrement promu et utilisé en sciences biomédicales, domaine où la massification des publications semble avoir rendu impossible toute évaluation qualitative sérieuse des travaux des chercheurs. Cet « indicateur » est devenu le « miroir aux alouettes de l’évaluation », devant lequel les chercheurs s’admirent ou ricanent en constatant le piteux « indice h » de leurs « chers collègues », mais néanmoins rivaux.
Bien que les experts en bibliométrie aient rapidement noté le caractère douteux de cet indicateur composite, la plupart des chercheurs ne semblent pas toujours comprendre que ses propriétés sont loin d’en faire un indice valide pour évaluer sérieusement et éthiquement leur « qualité » ou leur « impact » scientifique.
Le plus souvent, ses promoteurs commettent d’ailleurs une erreur de logique élémentaire en affirmant que les lauréats de prix Nobel ont « en général » un indice h élevé, preuve qu’il mesure bien la qualité individuelle des chercheurs. Or, si un indice h élevé peut en effet être associé à un Nobel, cela ne prouve nullement qu’un indice h peu élevé soit nécessairement associé à un « piètre » chercheur. En effet, un indice h en apparence faible peut cacher un impact scientifique élevé, du moins si l’on accepte que l’unité de mesure habituelle de cette visibilité scientifique se reflète dans le nombre de citations reçues.
Les limites de l’indice h
Défini comme le nombre d’articles N d’un auteur ayant chacun reçu au moins N citations, on voit immédiatement que cet indice est borné par le nombre total d’articles. En d’autres termes, si une personne a vingt articles cités cent fois chacun, son indice h est de 20, tout comme une personne qui a aussi vingt articles, mais cités chacun seulement vingt fois, soit cinq fois moins ! Mais quel chercheur sérieux dirait que les deux sont « égaux » du fait que leur indice h est le même ? Or, si un indicateur n’est pas proportionnel au concept qu’il est censé mesurer, alors il est invalide.
Le plus ironique dans l’histoire de l’indice h est que son inventeur voulait au départ contrer l’usage du nombre de papiers, qui selon lui ne représentait pas bien l’impact scientifique d’un chercheur. Il pensait donc le « corriger » en le combinant au nombre de citations que les articles reçoivent. Pis, il s’avère que l’indice h est en fait très fortement corrélé (à hauteur d’environ 0.9) avec le nombre de publications ! En d’autres mots, c’est bel et bien le nombre de publications qui fait grimper l’indice h davantage que le nombre de citations, indicateur qui, malgré ses limites, demeure la meilleure mesure de l’impact des publications scientifiques.
Tout cela est connu des experts, mais peut-être pas des chercheurs, des évaluateurs et des journalistes qui se laissent impressionner par les personnages se pavanant avec leur indice h collé au front.
[...]


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