Jean-Francois a écrit : 08 avr. 2019, 19:13
Dany a écrit : 08 avr. 2019, 18:36En gros, l'appareil de mesure est intriqué avec l'objet et c'est seulement au moment de la prise de conscience du résultat que ça devient une observable, pas avant
J'imagine que selon une interprétation aussi stricte aucune supernova n'a jamais "explosé" avant qu'un être doué de conscience ne puisse s'apercevoir du phénomène. Ça fait un peu nombriliste, je trouve, de penser que l'univers à des comptes à nous rendre.
Non, il n'y a aucune "explosion" si aucun observateur ayant la grille de lecture adéquate, comprenant ce qu'est une "explosion", n'a jamais été là.
Si aucun humain n'est là, il n'y a personne pour caractériser "une supernova", ni d'ailleurs une "explosion". Ces "évènements" n'en sont même pas, puisque la notion "d'évènement" nécessite un observateur qui sait caractériser ce qu'est un "évènement". Ils restent pour Bohr dans le domaine d'observation de ce qui occupe l'espace... et comme aucune conscience n'est là pour prendre la mesure
(c'est à dire éventuellement pour regarder), tout reste
théoriquement intriqué, au même titre que la mesure, dans l'instrument, reste superposée tant que quelqu'un n'a pas regardé.
Ca reste théorique évidemment, personne ne peut aller dans le passé lointain... et si quelqu'un y allait, il réduirait tout en regardant

.
On pourrait éventuellement imaginer une expérience mentale avec un humain testeur qui ne dérangerait pas l'ordre de cet univers en le regardant… dans ce cas, il ne comprendrait absolument rien à ce qui se trouve devant lui... puisqu'il serait en train de regarder la fonction d'onde globale.
Autre cas de figure : dans un univers uniquement peuplé de bactéries, tout se passerait au niveau des bactéries en tant qu'observateurs. Dans ce cas, les évènements relevant plus exclusivement de la grille de lecture des humains resteraient superposés, mais comme nous partageons certaines caractérisations avec les bactéries, l'humain testeur non-interventionniste comprendrait certains éléments seulement, le reste resterait superposé et inconnaissable.
JF a écrit :À ce propos, vu que vous rado répétez des trucs que vous avez déjà (maintes fois) émises par le passé: pouvez-vous nous montrer des équations (valides) de la MQ qui contiennent des termes taoistes ou l'équivalent mathématique de la "conscience"?
Déjà, je t'ai répété mainte fois, effectivement et avec preuves à l'appui que quasiment tous les pères de la physique quantique étaient des orientalisants, qu'ils le déclaraient tant et plus dans tous leurs bouquins, de même qu'ils déclaraient aussi que ça les aidaient à manier certains concepts… et ça ne rentre toujours pas, chez toi.
Il est vrai qu'avec un ethnocentré dans ton genre, qui semble trouver aberrant que des sauvages puissent communiquer des idées utiles à des européens, ce n'est pas gagné…
Et dans le cas qui nous occupe, il n'est même pas question d'équations
(et c'est pour ça que curieux est complètement hors propos).
Les équations, à ce stade, c'est fini. Et Bohr, d'un côté et Schrödinger/Einstein, de l'autre, sont parfaitement d'accord sur les calculs, qui sont solides. Mais ces calculs se terminent malheureusement sur une sorte de paradoxe. Ce qu'ils discutent alors, c'est de
l'interprétation à donner à tout ça.
Et, malgré leurs connaissances en physique, il font exactement la même chose que nous sur ce forum… ils discutaillent.
Evidemment, leurs discutailleries vont impacter toute la recherche théorique ultérieure, mais ce sont quand même des discutailleries... et qui reposent entre autre sur leurs conceptions respectives de la réalité, basées sur leur parcours dans la vie, sur leur lectures philosophiques, etc… bref, sur leur idéologie personnelle
(tout à fait comme nous deux, c'est pas beau, ça ?) :
Bohr prône une réalité abstraite, inconnaissable, tétravalente, bien dans la ligne de ses lectures taoïstes. Et Einstein veut plutôt conserver l'objectivité des phénomènes concrets, influencé qu'il est par le tiers exclu de sa culture d'origine judéo chrétienne (il a également la même attitude avec son expérience EPR). Il imagine une expérience de pensée basée sur un baril de poudre et un détonateur aléatoire, Schrödinger le suit avec son chat
(Einstein propose même le baril, avec le chat assis dessus).
Pour Einstein, il faut que ce soit complet, rond et clair, au risque de tomber dans l'impasse théorique qui peut durer. Bohr est plus pragmatique : il considère que la physique quantique ne représente pas ontologiquement la réalité, qui reste inconnaissable.
La physique quantique est juste un outil dont on doit se servir pour lui coller au mieux aux basques et avec lequel il faut travailler pour obtenir des résultats, sans se tracasser du reste. Ca ne veut pas dire pour Bohr qu'il faut arrêter la recherche métaphysique, la réflexion théorique et la recherche théorique sur la réalité, même à l'aide de la physique quantique, mais c'est pour lui un autre sujet...