maxaler a écrit : 13 janv. 2020, 11:25
ABC a écrit : 12 janv. 2020, 20:23
- une limitation de l'inflation, voire à une possible baisse des prix de vente
Il me semble qu'une déflation est une situation catastrophique dans une économie de marché car elle produit une baisse de la consommation des produits non urgents: pourquoi acheter un objet 100€ si je sais que plus tard il ne coûtera que 80€? (sauf si l'objet est cassé et que j'en ai un besoin urgent). La déflation handicape l'investissement, favorise l'épargne et réduit la consommation: une catastrophe pour nos économies de marché.
Le risque de catastrophe économique que vous évoquez existe à mon sens, et je le crois élevé (et ce depuis de nombreuses années). Par contre, la plus importante cause de ce risque est, à mon avis, inverse de celle que vous envisagez. Elle n'est pas liée, à mon avis, à une insuffisance de dépenses, mais au contraire à un excès passé de dépenses se traduisant par :
- une inflation des dettes publiques (100% du PIB en France)
- une inflation des dettes privées (130% du PIB en France),
- donc une bulle financière et le risque fort d'un éclatement de cette bulle, avec des conséquences sociales catastrophiques, selon un schéma susceptible de s’apparenter à celui qu'a connu la Grèce, les mêmes causes conduisant aux mêmes effets.
Cela dit, ce type de sujet étant un sujet sensible car touchant à des questions importantes, il donne forcément lieu à des difficultés pour l'aborder de façon froide, factuelle et rationnelle. Or nous avons besoin d'une approche rationnelle de ce sujet précisément parce qu'il est très important de ne pas se tromper (ou être trompé) dans ce type d'analyse eu égard à ses conséquences.
La vidéo ci-dessous est assez documentée. Je l'ai trouvée intéressante et, de prime abord, elle m'a semble sérieuse.
Gaël Giraud : Tsunami financier, désastre humanitaire ?
A noter que les 2 premières minutes et 40 secondes de cette vidéo sont sans intérêt car basées sur des considérations et croyances subjectives. Il faut passer ces 2 minutes 40 secondes là et après ça devient intéressant car factuel.
Toutefois, je manque d'une connaissance suffisante pour cerner de façon sure et détaillée, ce qui est juste et ce qui est faux ou discutable dans cette vidéo.
Un des éléments que j'ai trouvé particulièrement marquant, c'est le ratio "fond propre sur crédits accordés" des banques de la zone Euro. Les
accords de Bâle III sont sensés avoir pour objectif de sécuriser, notamment, ce ratio afin de maîtriser les risques de crack financier (et le risque de sa propagation par effet domino).
Selon cette vidéo ce ratio fond propre/crédits accordés était de l'ordre de 20% au début du 20ème siècle. Il se serait effondré vers les années 80. Il tournerait, à ce jour, autour de 2 à 3%.
Je suis convaincu que beaucoup d'entre nous ignorent l'existence de ce risque global induit par notre surendettement collectif. Il donne lieu à une croissance fictive car alimentée par de la création monétaire, une création monétaire attribuée sous forme de crédits par les banques (aux particuliers, aux entreprises et aux institutions) sur la base de gains futurs de plus en plus hypothétiques eu égard au ralentissement de la croissance mondiale (ralentissement de la croissance mondiale lui-même du au fait que nous atteignons les limites d'un monde fini, un monde auquel nous demandons, collectivement, toujours, et toujours et toujours plus).