Re: Débat, libre expression, fiabilité de notre information
Publié : 05 janv. 2022, 09:17
N'être ni con ni menteur en politique (qu'on soit scientifique ou pas, peu importe) demande une persévérance et un dévouement considérable. Les propos qui ne sont ni cons ni menteurs ne sont pas vendeurs. Il faut s'attendre à en avoir, pendant un long moment, as mal de retours négatifs et aucune retombée positive.Kraepelin a écrit : 02 janv. 2022, 04:04L'ennui c'est que lorsqu'ils font de la politique, les scientifiques sont aussi cons et menteurs que les autres.
Il faut garder à l'esprit que, en dernier ressort, c'est l'opinion publique qui formate :
- le discours des hommes politiques (via les indices de popularité)
- les informations diffusées par les grands médias (via l'audimat)
- les produits diffusés par les grandes surfaces et l'investissement dans telle ou telle ligne de produits (via l'engoument ou pas des consommateurs anticipé par le sondage de panels appropriés)...
Bref, les discours et les décisions sont contraints, forcés, de s'adapter aux attentes et priorités immédiates des électeurs, auditeurs, télespectateurs, consommateurs et non l'inverse. Notre intérêt collectif et notre intérêt à moyen terme s'en trouve sacrifiés sur l'hôtel de la difficulté d'amener les électeurs, les auditeurs, les télespectateurs, les consommateurs sur un chemin effectivement (et non en apparence) favorable à leur intérêt collectif et à moyen terme.
Les électeurs, auditeurs, télespectateurs, consommateurs en rejettent la faute sur les hommes politiques, les chaînes de radio, les chaînes de télévisions, grandes surfaces, entreprises, investisseurs sans savoir qu'ils ne sont pas des meneurs, mais des suiveurs. Dans nos sociétés dites démocratiques et de libre échange, ce sont les bergers qui suivent les moutons (mais, souvent, nous l'ignorons).
Pour les hommes politiques, chaînes de radios, chaînes de télévisions, grandes surfaces, investisseurs, se risquer les premiers à "faire la trace", prendre des décisions et tenir des discours contraires aux attentes et priorités immédiates de leurs clients en vue de servir leurs interêts réels et à moyen terme c'est risquer fortement l'échec, c'est, en tout cas, s'engager, pour très longtemps, sur un chemin semé d'embûches (embûches qui seraient/sont, d'ailleurs, habilement exploitées par les concurrents)...
...mais je pense que des propos visant à faire connaître nos réels besoins et les décisions à prendre pour les préserver, ainsi qu'une farouche volonté de mener des actions allant dans ce sens, peuvent réussir dans la durée. Il faut juste refuser de se décourager et trouver les moyens de vaincre le tout premier et très très gros obstacle, le défaitisme ainsi qu'un frein considérable (qui s'ignore) : les discours qui, sans penser à mal, favorisent la promotion de ce défaitisme.
Comment ? En avançant tranquillement dans la direction que l'on pense être la bonne.