Je n'en sais rien Richard, c'est toi qui calcules

Je suppose que s'il y a une "vitesse de recession apparente", il peut y avoir une "vitesse de recession absolue". Je ne sais pas si c'est le cas.* On peut lire également dans cet article quela vitesse de récession apparente des galaxies étant déduite de la formule de Doppler-Fizeau...
Sur les discussions sur les réglages fins de l'univers, il y a un excellent roman de "hard science" de Gregory Benford: "La sphère":
On peut y lire des critiques. Je prends la première de Denis Guiot, parue en 1999 dans la revue "Galaxie":Noosphère a écrit :Dans son laboratoire de physique à ultra-haute énergie, Alicia Butterworth, une jeune scientifique, procède à une expérience ambitieuse... qui tourne mal. Un accident qui va donner lieu à l'une des plus importantes découvertes de l'histoire de l'humanité.
Dans les débris de l'explosion, Alicia retrouve une sphère étrange, de la taille d'un ballon, faite d'une matière inconnue. Elle découvre bientôt que cet objet n'est autre qu'un véritable cosmos en miniature, évoluant simplement plus vite que le nôtre. Beaucoup plus vite : il vieillit de plusieurs millions d'années en l'espace de quelques jours...
Ce qui ne va pas sans soulever un problème vertigineux : et si notre univers avait lui aussi été créé accidentellement par des savants ?
Seul un grand physicien doublé d'un merveilleux conteur — c'est le cas de Gregory Benford, l'auteur du célèbre Paysage du temps — pouvait entraîner le lecteur dans un voyage aussi excitant pour l'esprit, tout en posant des questions de fond sur la destinée humaine et sur l'énigme divine.
J'avais adoré découvrir la question des réglages fins de l'univers dans ce roman.Denis Guiot a écrit : « Est-il possible de créer un univers en laboratoire grâce à l'effet tunnel ? » C'est cette question, posée très sérieusement en 1990 dans les pages de Nuclear Physics par Alan Guth, l'inventeur du modèle inflationniste de la cosmologie, qui est à l'origine de La Sphère.
Au sein du RHIC, l'accélérateur de particules de Brookhaven, l'expérience montée par Alicia Butterworth ne se déroule pas comme prévu. Soudain, c'est l'explosion. Dans les décombres, Alicia découvre une sphère mystérieuse qui se révélera être un espace-temps de poche, un véritable univers en réduction, qu'elle baptisera Cosm.
L'auteur d'Un paysage du temps n'est pas un scientifique d'opérette. Il est, rappelons-le, professeur titulaire de physique à l'Université de Californie à Irvine (voir le dossier que nous lui avons consacré dans notre n° 5, dossier accompagné d'une nouvelle aux accents métaphysiques, La Fin de la matière). La Sphère est un roman de science-fiction au sens étymologique du terme, c'est-à-dire que c'est la science (d'abord la physique des particules, puis la cosmologie) qui y est mise en fiction, et non ses applications. Et je doute que la théorie développée par Benford « pourrait se résumer au dos d'une boîte de céréales », comme l'écrit finement le plumitif de Science-Fiction Magazine (ou alors nous ne mangeons pas les mêmes céréales).
La Sphère est aussi une description décapante des mœurs de ces êtres bizarres que sont les chercheurs au travail. À l'évidence, Benford a réglé quelques comptes. « Le roman présente une image fidèle de la sociologie de la science actuelle », écrit Pascal Thomas — chercheur lui-même — dans sa pénétrante analyse parue dans KWS n° 29/30 et accessible sur le site Quarante-Deux. On le croit volontiers, tant le roman fourmille de détails, de coups de griffes, d'anecdotes, de réflexions sur les relations qu'entretient le monde de la science avec les médias et la politique.
De manière dialectique, le roman est sous-tendu par l'affrontement expérimentation/théorie, symbolisé par Alicia et Max, un théoricien de Cal Tech. Et c'est sans doute là que réside une certaine faiblesse du livre. Non pas que cette opposition soit artificielle, bien au contraire. Mais il faut attendre 130 pages pour que Max arrive et que le roman transcende le strict propos hard-science et la visite guidée du monde impitoyable de la recherche.
La force de Benford, c'est de donner un visage humain à la physique fondamentale, puis aux interrogations métaphysiques de la cosmologie, de nous faire découvrir le « sentiment granuleux de la réalité » là où règnent pourtant les mathématiques les plus abstruses, de nous émouvoir enfin devant « la valse lente des galaxies » que révèle le Cosm agonisant...
Bref, de nous faire partager le temps d'un roman l'aventure de la science.
Edit: il n'y a pas la trace dans Wikipédia, de "vitesse de recession absolue". Dans l'article wiki:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vitesse_de_récession
La vitesse de récession ou vitesse de fuite est le nom donné en astronomie à la vitesse à laquelle un objet extragalactique s'éloigne d'un observateur, due à l'expansion de l'univers. Elle peut être calculée en observant le décalage de longueur d'onde des raies spectrales émises par l'objet, connu sous le nom de décalage vers le rouge, ou « (en) redshift ».
Cette vitesse apparente, radiale, est déduite de la formule Doppler :
\(v_r = H_0d = cz\) avec vr la vitesse de récession apparente, H0 la valeur actuelle de la constante de Hubble,
"d" la distance à l'objet étudié, "c" la vitesse de la lumière dans le vide, et "z" le décalage vers le rouge de l'objet, vu comme une manifestation de l'effet Doppler.
À noter que cette égalité n'est valable que pour de faibles valeurs de la vitesse de récession, et que l'interprétation par le prisme de l'effet Doppler est physiquement incorrecte puisque l'augmentation des distances entre galaxies n'est pas due à la vitesse des galaxies dans un espace fixe, mais plutôt à un étirement de l'espace lui-même, les galaxies restant fixes dans celui-ci.