ABC a écrit : 10 juil. 2022, 14:05Un gouvernement en place ne peut pas prendre des mesures qu'il estimerait indispensables s'il sait qu'il n'a aucune chance de parvenir à en convaincre suffisamment d'électeurs et à ne pas susciter de réaction de blocage (1) (2).
nikola a écrit : 10 juil. 2022, 14:29En France, ça fait 40 ans environ que les politiques vont toutes dans le même sens (déposséder les pauvres au profit des riches).
Concernant l'évolution du pouvoir d'achat et des inégalités, ce document de L'Union Fédérale de l'Environnement, des Territoires, des Autoroutes et de la Mer" (dépendant de la CFDT si j'en crois le logo) me semble intéressant à analyser
L’évolution du pouvoir d’achat en France (05-05-22)
Pour l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), sur le long terme comme dans les 5 dernières années, le pouvoir d’achat a augmenté de 0,9 % en moyenne par an.
Voici la conclusion de ce document
il y a bien eu hausse du pouvoir d’achat sur 25 ans, irrégulière à cause de la crise financière et avec une bonne reprise dans les 5 dernières années. L’action publique a joué, par l’évolution de la politique fiscale et, pendant la pandémie, par le financement public (État et Unédic) de l’activité partielle qui a permis le maintien des revenus. Dans le même temps, les inégalités ont perduré au même niveau global mais se sont accrues à l’intérieur des groupes sociaux, car certaines situations se sont fortement dégradées, engendrant le ressenti d’une montée des inégalités.
De plus, depuis 2021, l’inflation se développe et risque de remettre en cause la hausse globale du pouvoir d’achat, engendrée tant par la désorganisation du commerce international consécutive à la pandémie que par la montée des périls géopolitiques avec en premier la guerre en Ukraine.
Concernant le problème préoccupant (pour notre stabilité sociale notamment) de l'aggravation des inégalités sociales (modérée pour l'instant mais ça va aller dans un sens plus défavorable si nous n'en comprenons pas la raison afin de lui apporter un remède) elles sont liées (selon moi) à une adaptation incorrecte de notre économie à la concurrence que la machine excerce sur l'homme. Je détaille ce point me semblant très important :
Peu à peu la machine remplace l'homme. La valeur ajoutée du travail humain tend à diminuer et celle des machines à augmenter. Les revenus se déplacent donc mécaniquement (derrière des mécanismes complexes masquant ce problème de fond) de revenus du travail (les salaires) vers les revenus tirés des machines (les revenus du capital donc).
Comment résoudre ce problème ? Il faut que peu à peu une partie de nos revenus provienne des
revenus du capital et non plus exclusivement des revenus du travail.
Une première mesure me semblant aller dans ce sens serait d'augmenter, dans les pensions de retraite, la part de retraite par capitalisation. Une mesure additionnelle serait de tout faire pour favoriser l'acquistion d'un logement pour réduire la pression induite par le paiement d'un loyer.
Dans ce contexte, l'épargne en vue de se constituer un revenu complémentaire tiré du capital, à condition qu'elle soit bien placée (ce qui n'a rien d'évident, c'est l'objet du présent fil) me semble au plan du principe, aller dans un sens approprié...
...et effectivement cela fait non pas 40 ans, mais selon moi plutot 50 ans (je fais remonter ça au premir choc pétrolier) que nous aurions du favoriser une évolution économique allant dans un tel sens (acquisition progressive pour le plus grand nombre, en favorisant/aidant l'épargne, d'une part de capital pour bénéficier de revenus complémentaires). Une telle évolution ne peut se mener que sur le long terme (nous avons 50 ans de retard, le même retard que sur les pbs écologiques et climatiques).
Ca ne peut pas se faire rapidement, d'autant qu'il faut surmonter des blocages culturels (ce qui est très long et très dificile), ainsi que des opérations de désinformation à visée politique. Il est bien plus facile de faire passer un message simple et faux (mais d'apparence juste) qu'un message juste et demandant un effort d'analyse ou, encore bien plus difficile, une remise en cause de convictions fortes. Un tel changement est un changement profond de culture passant par l'apprentissage de la maîtrise (et l'acceptation) des risques de revenus du capital ainsi que la distinction entre revenu et capital (concernant les ressources naturelles nous ne semblons d'ailleurs pas avoir bien compris cette distinction cruciale).