Re: Vision divergente de Jancovici concernant le réchauffement climatique
Publié : 28 janv. 2023, 12:34
				
				Je viens de visionner la partie conférence. Mignerot dit des choses intéressantes, parfois un peu trop vulgarisées à mon goût, mais peut-être est-ce dû aux contraintes de la présentation orale - je n'ai pas lu son livre. Voici ce que je pense de ce que j'ai retenu :
1 - J'ai parfois l'impression tenace d'une certaine confusion dans ce qu'il cherche à montrer.
Par exemple, il commence par déclarer qu'aucun espèce n'a jamais cherché (consciemment) à préserver son environnement (ce qui est vrai... à part pour la nôtre dans certains cas précis, mais bref). Puis que "les espèces se régulent d'elles-mêmes : si un prédateur consomme toutes ses proies, il finit par s'éteindre". Ce qui a) est plus discutable, car comme il l'a dit plus haut les espèces (à part la nôtre) n'ont pas la capacité à envisager consciemment leur environnement, et sont parfaitement capables de le détruire ("grande oxydation" provoquée par les cyanobactéries, glaciations du cryogénien qui la suivirent, extinction de la fin de l'ordovicien probablement engendrée par les mousses, celle de la fin du Dévonien déclenchée par l'activité des plantes terrestres, etc ; l'auto-préservation n'étant même pas une loi générale, puisque le stockage du carbone par la flore carbonifère a causé l'apparition d'un cycle de glaciations à la fin du mississipien, changement climatique qui fut très détrimental aux forêts de l'époque - phénomène global connu sous le nom d' "effondrement des forêts pluviales carbonifères".) et b) ne dénote pas une tendance à l'équilibre à laquelle nous, par nos actions et notre développement exponentiel, dérogerions, mais exprime bien plutôt une non-viabilité à long terme des situations de déséquilibre écologique (mais pas leur inexistence). Je ne suis donc pas certain de ce qu'il souhaite défendre en mettant en avant ces propriétés (largement reconnues) du vivant.
La coopération et la compétition sont des notions humaines, qui permettent d'appréhender des dynamiques à grande échelle, mais les individus animaux et végétaux (y.c. humains dans pas mal de cas) ne raisonnent pas en ces termes et s'arrêtent à leur subjectivité immédiate (la compassion, l'altruisme, etc. étant des mécanismes biologiques qui in fine accroissent l'adaptabilité). Ce n'est pas vraiment une "alternative" au sens d'un choix délibéré, mais plutôt d'une partition classificatrice des comportements possibles (avec un troisième, la neutralité ou "commensalité" en biologie), labile dans le sens où la nature d'une interaction peut changer au cours du temps (commensalisme -> parasitisme par ex.). La sélection du comportement final dépendra de son efficacité relativement aux autres, ce n'est pas un processus conscient ni dirigé. La meilleure option dépend de la situation... On ne saurait dégager une règle générale de l'observation des phénomènes biologiques.
En résumé, le fait que nous eussions "dérégulé" notre environnement par les "cliquets malthusiens" permis par nos capacités d'innovation impliquerait que ce dernier ait été, par défaut et avant nous, "régulé"... Ce qu'un examen attentif de la paléobiologie ne montre pas. (j'accorde toutefois que le rhytme de mise en place de ce déséquilibre dépasse presque tout ce que le vivant a connu (PETM, etc.) - à part les impacts de météores). S'il s'agissait de montrer que notre mode de vie actuel n'est pas pérenne, point n'était besoin de recourir aux comparaisons animalières. Si le but était d'insinuer que nous ne sommes pas "naturels" et donc voués à nous éteindre, il s'agit d'une idéologie asses grossière et peu pertinente.
2 - Ce point mis de côté, je le rejoins à propos du rôle du striatum et de son articulation (via l'aire tegmentale ventrale) avec le cortex préfrontal. Pour préciser, je dirais que le striatum et le cortex sont en équilibre permanent l'un avec l'autre, ce qui permet un arbitrage efficace entre les désirs immédiats et la planification à long terme (toujours pour satisfaire des désirs, mais ces derniers peuvent être plus "complexes" et influencés par nos capacités - plaisirs littéraires, artistiques, esthétiques, parmi lesquels ceux que la vision de la nature suscite et qui peuvent motiver sa préservation).
En revanche, parler de la "responsabilité" de l'une ou l'autre zone cérébrale dans la catastrophe qui se profile n'a pas vraiment de sens. Comme il l'a dit, elles ont l'une et l'autre été nécessaires à sa préparation. De même, leur coopération sera indispensable pour la surmonter (désir de survivre, compréhension que la survie passe par un renoncement à certaines choses, et capacité de création technique, devront faire équipe...). Jancovici insiste sur le rôle du striatum, mais c'est surtout pour mettre en avant la nécessité de lui opposer la réflexion, l'information, l'effort intellectuel, la résistance aux pulsions, en bref l'ensemble des fonctions médiées par le cortex préfrontal - ceci pour dépasser le conditionnement biologique de notre espèce grâce à la plasticité comportementale que lui procure, d'une façon un peu paradoxale, notre biologie cérébrale.
Par contre, à mon sens, l'incapacité d'envisager en permanence les conséquences globales de nos actes tient à la fois à la présence du striatum (plaisirs immédiats) et aux insuffisances de notre cortex préfrontal (pas vraiment câblé pour évoluer dans une société regroupant plus de quelques centaines d'humains). Donc en ce sens, je pense (comme toi Dash, comme ABC, comme Janco) que des efforts devront être faits pour penser une façon de coordonner les efforts individuels dans le sens voulu. Je n'ai pas encore d'opinion sur le point de discorde qui règne entre toi et ABC relativement à ceci (manipulation vs. information).
3 - Concernant le fait que les énergies dites renouvelables n'atteignent pas à l'autosuffisance, Jancovici dit un peu la même chose. Selon lui, le prix des ER est aujourd'hui artificiellement bas à cause des faibles coûts de production des matériaux, qui reposent eux-mêmes sur une forte accessibilité des énergies fossiles (ce qui justifie de réévaluer à cette aune leur impact et la faisabilité de leur déploiement). En revanche, je ne vois pas ce qui empêcherait, ou bien de réserver le peu de fossiles utilisées à la production et à l'entretien d'un parc renouvenable et/ou nucléaire, ou bien d'adapter les moyens de production à ces nouvelles source d'énergie (si les voitures deviennent électriques, pas de raison que les engins d'extraction minière, les fours... ne le puissent pas). N'oublions pas que le pétrole, le charbon, le gaz, ne sont pas exploitables en tant que tels : il faut bien des centrales, des alternateurs, etc. pour les transformer en électricité, des machines à vapeur pour en extraire un mouvement... La seule façon de les utiliser sans matériel, c'est l'éclairage ou le chauffage : plutôt limité pour créer une société industrielle. La distinction qu'il fait entre les fossiles et les ER n'est amha pas aussi déterminante qu'il le prétend. L'augmentation de la capacité d'exploitation est exponentielle, car permise par l'énergie utilisable grâce à cette même capacité. L'accession à un phénomène identique avec l'énergie éolienne, solaire ou nucléaire est plus technique mais pas insurmontable en théorie (le taux de retour énergétique de chacune de ces méthodes étant supérieur à 1) et se heurte plutôt à des problèmes de chaîne de production... ou alors, dans le cas contraire, j'aimerais bien voir ses calculs.
4 - La réflexion sur la contraction et la récession que provoquera la fin de l'abondance des énergies fossiles est en accord avec la pensée de Janco et je n'ai pas grand-chose à ajouter là-dessus. J'apprécie sa capacité de nuance et son refus de sauter aux conclusions faciles à partir de la variation de l'espérance de vie et du constat des inégalités actuelles (qu'il ne relie pas d'emblée à un ralentissement des flux physiques provoqué par une pénurie croissante d'hydrocarbures - ce que Janco ne se prive pas d'avancer).
5 - Il aborde aussi le sujet de Maxwell et (j'imagine au vu de ce qu'il en dit) de la physique statistique (dont la thermodynamique est une application). Je ne vois pas très bien où il va chercher cette histoire de transfert de méthodes des sciences sociales à la physique, encore moins celui d'une "idéologie de la modélisation" (donc implicitement de l'imprécision ? issue de la "statistique" ? Qui n'a du reste pas le même sens en thermo qu'en sciences sociales) de la physique à la vision du monde (il a la sagesse de rajouter un "peut-être"). Le problème se situe à mon sens à un niveau social, dans la croyance à la vertu salvatrice de la technologie. Ce qui rejoint son propos (foi dans l'absolue fiabilité des modèles, hybris scientifique), mais n'a amha pas de racines dans une conception particulière de la physique (dont l'histoire et l'essence sont du reste bien peu comprises même par ceux (ingénieurs concepteurs) qui en exploitent les formules).
6 - Le "collapsewashing" qu'il évoque représente si j'ai bien compris un simple "transfert du problème des riches vers les pauvres/d'une région à une autre/d'une destruction à une autre" et pourrait plus opportunément s'appeler "collapseshadowing" (ou "salvationwashing"). Pour le coup, je ne vois pas de critiques à apporter à son idée... malheureusement, il s'agit d'une réalité peu discutable, promue sans mesure par l'opportunisme, le cynisme et l'ignorance.
Idem pour le "rejet des hétéronomies" (orthodoxie politico-sociale).
7 - En somme, la principale différence avec Janco, c'est son pessimisme. Jancovici n'a peut-être pas beaucoup d'espoir, mais il le masque convenablement, et fait au mieux pour qu'une solution, même palliative, soit trouvée et mise en oeuvre assez rapidement. Ses efforts sont dirigés dans le sens d'un amortissement de la chute, soutenus par un projet pragmatique, une conception et une réflexion basés sur des faits scientifiques et leur étude rigoureuse. J'ai l'impression (peut-être fausse, encore une fois, pas lu son bouquin) que Vincent Mignerot se contente d'une appréciation qualitative, générale, et apporte peu de chiffres, s'arrêtant, paradoxalement, à un "modèle" idéal de la réalité qu'il ne cherche pas à mettre à l'épreuve. Ce qui engendre une certaine imprécision dans l'interprétation que je peux faire de ses propos (et l'évaluation de leur validité). Je trouve sa conception de la science (et de l'aveuglement des scientifiques, cf. son opposition quantitatif vs. qualitatif) erronée (et il la confond possiblement avec la perception qu'en a l'individu lambda).
Erreurs minimes : le zolpidem n'est pas une benzodiazépine (même si il leur est apparenté), le peyotl n'est pas un champignon (peut-être pense-t-il au psylocibe, dont l'alcaloïde actif est une tryptamine, tout comme la DMT de l'ayahuasca) mais un cactus (à mescaline, qui est une phénéthylamine, structurellement semblable à la dopamine et aux amphétamines).
			1 - J'ai parfois l'impression tenace d'une certaine confusion dans ce qu'il cherche à montrer.
Par exemple, il commence par déclarer qu'aucun espèce n'a jamais cherché (consciemment) à préserver son environnement (ce qui est vrai... à part pour la nôtre dans certains cas précis, mais bref). Puis que "les espèces se régulent d'elles-mêmes : si un prédateur consomme toutes ses proies, il finit par s'éteindre". Ce qui a) est plus discutable, car comme il l'a dit plus haut les espèces (à part la nôtre) n'ont pas la capacité à envisager consciemment leur environnement, et sont parfaitement capables de le détruire ("grande oxydation" provoquée par les cyanobactéries, glaciations du cryogénien qui la suivirent, extinction de la fin de l'ordovicien probablement engendrée par les mousses, celle de la fin du Dévonien déclenchée par l'activité des plantes terrestres, etc ; l'auto-préservation n'étant même pas une loi générale, puisque le stockage du carbone par la flore carbonifère a causé l'apparition d'un cycle de glaciations à la fin du mississipien, changement climatique qui fut très détrimental aux forêts de l'époque - phénomène global connu sous le nom d' "effondrement des forêts pluviales carbonifères".) et b) ne dénote pas une tendance à l'équilibre à laquelle nous, par nos actions et notre développement exponentiel, dérogerions, mais exprime bien plutôt une non-viabilité à long terme des situations de déséquilibre écologique (mais pas leur inexistence). Je ne suis donc pas certain de ce qu'il souhaite défendre en mettant en avant ces propriétés (largement reconnues) du vivant.
La coopération et la compétition sont des notions humaines, qui permettent d'appréhender des dynamiques à grande échelle, mais les individus animaux et végétaux (y.c. humains dans pas mal de cas) ne raisonnent pas en ces termes et s'arrêtent à leur subjectivité immédiate (la compassion, l'altruisme, etc. étant des mécanismes biologiques qui in fine accroissent l'adaptabilité). Ce n'est pas vraiment une "alternative" au sens d'un choix délibéré, mais plutôt d'une partition classificatrice des comportements possibles (avec un troisième, la neutralité ou "commensalité" en biologie), labile dans le sens où la nature d'une interaction peut changer au cours du temps (commensalisme -> parasitisme par ex.). La sélection du comportement final dépendra de son efficacité relativement aux autres, ce n'est pas un processus conscient ni dirigé. La meilleure option dépend de la situation... On ne saurait dégager une règle générale de l'observation des phénomènes biologiques.
En résumé, le fait que nous eussions "dérégulé" notre environnement par les "cliquets malthusiens" permis par nos capacités d'innovation impliquerait que ce dernier ait été, par défaut et avant nous, "régulé"... Ce qu'un examen attentif de la paléobiologie ne montre pas. (j'accorde toutefois que le rhytme de mise en place de ce déséquilibre dépasse presque tout ce que le vivant a connu (PETM, etc.) - à part les impacts de météores). S'il s'agissait de montrer que notre mode de vie actuel n'est pas pérenne, point n'était besoin de recourir aux comparaisons animalières. Si le but était d'insinuer que nous ne sommes pas "naturels" et donc voués à nous éteindre, il s'agit d'une idéologie asses grossière et peu pertinente.
2 - Ce point mis de côté, je le rejoins à propos du rôle du striatum et de son articulation (via l'aire tegmentale ventrale) avec le cortex préfrontal. Pour préciser, je dirais que le striatum et le cortex sont en équilibre permanent l'un avec l'autre, ce qui permet un arbitrage efficace entre les désirs immédiats et la planification à long terme (toujours pour satisfaire des désirs, mais ces derniers peuvent être plus "complexes" et influencés par nos capacités - plaisirs littéraires, artistiques, esthétiques, parmi lesquels ceux que la vision de la nature suscite et qui peuvent motiver sa préservation).
En revanche, parler de la "responsabilité" de l'une ou l'autre zone cérébrale dans la catastrophe qui se profile n'a pas vraiment de sens. Comme il l'a dit, elles ont l'une et l'autre été nécessaires à sa préparation. De même, leur coopération sera indispensable pour la surmonter (désir de survivre, compréhension que la survie passe par un renoncement à certaines choses, et capacité de création technique, devront faire équipe...). Jancovici insiste sur le rôle du striatum, mais c'est surtout pour mettre en avant la nécessité de lui opposer la réflexion, l'information, l'effort intellectuel, la résistance aux pulsions, en bref l'ensemble des fonctions médiées par le cortex préfrontal - ceci pour dépasser le conditionnement biologique de notre espèce grâce à la plasticité comportementale que lui procure, d'une façon un peu paradoxale, notre biologie cérébrale.
Par contre, à mon sens, l'incapacité d'envisager en permanence les conséquences globales de nos actes tient à la fois à la présence du striatum (plaisirs immédiats) et aux insuffisances de notre cortex préfrontal (pas vraiment câblé pour évoluer dans une société regroupant plus de quelques centaines d'humains). Donc en ce sens, je pense (comme toi Dash, comme ABC, comme Janco) que des efforts devront être faits pour penser une façon de coordonner les efforts individuels dans le sens voulu. Je n'ai pas encore d'opinion sur le point de discorde qui règne entre toi et ABC relativement à ceci (manipulation vs. information).
3 - Concernant le fait que les énergies dites renouvelables n'atteignent pas à l'autosuffisance, Jancovici dit un peu la même chose. Selon lui, le prix des ER est aujourd'hui artificiellement bas à cause des faibles coûts de production des matériaux, qui reposent eux-mêmes sur une forte accessibilité des énergies fossiles (ce qui justifie de réévaluer à cette aune leur impact et la faisabilité de leur déploiement). En revanche, je ne vois pas ce qui empêcherait, ou bien de réserver le peu de fossiles utilisées à la production et à l'entretien d'un parc renouvenable et/ou nucléaire, ou bien d'adapter les moyens de production à ces nouvelles source d'énergie (si les voitures deviennent électriques, pas de raison que les engins d'extraction minière, les fours... ne le puissent pas). N'oublions pas que le pétrole, le charbon, le gaz, ne sont pas exploitables en tant que tels : il faut bien des centrales, des alternateurs, etc. pour les transformer en électricité, des machines à vapeur pour en extraire un mouvement... La seule façon de les utiliser sans matériel, c'est l'éclairage ou le chauffage : plutôt limité pour créer une société industrielle. La distinction qu'il fait entre les fossiles et les ER n'est amha pas aussi déterminante qu'il le prétend. L'augmentation de la capacité d'exploitation est exponentielle, car permise par l'énergie utilisable grâce à cette même capacité. L'accession à un phénomène identique avec l'énergie éolienne, solaire ou nucléaire est plus technique mais pas insurmontable en théorie (le taux de retour énergétique de chacune de ces méthodes étant supérieur à 1) et se heurte plutôt à des problèmes de chaîne de production... ou alors, dans le cas contraire, j'aimerais bien voir ses calculs.
4 - La réflexion sur la contraction et la récession que provoquera la fin de l'abondance des énergies fossiles est en accord avec la pensée de Janco et je n'ai pas grand-chose à ajouter là-dessus. J'apprécie sa capacité de nuance et son refus de sauter aux conclusions faciles à partir de la variation de l'espérance de vie et du constat des inégalités actuelles (qu'il ne relie pas d'emblée à un ralentissement des flux physiques provoqué par une pénurie croissante d'hydrocarbures - ce que Janco ne se prive pas d'avancer).
5 - Il aborde aussi le sujet de Maxwell et (j'imagine au vu de ce qu'il en dit) de la physique statistique (dont la thermodynamique est une application). Je ne vois pas très bien où il va chercher cette histoire de transfert de méthodes des sciences sociales à la physique, encore moins celui d'une "idéologie de la modélisation" (donc implicitement de l'imprécision ? issue de la "statistique" ? Qui n'a du reste pas le même sens en thermo qu'en sciences sociales) de la physique à la vision du monde (il a la sagesse de rajouter un "peut-être"). Le problème se situe à mon sens à un niveau social, dans la croyance à la vertu salvatrice de la technologie. Ce qui rejoint son propos (foi dans l'absolue fiabilité des modèles, hybris scientifique), mais n'a amha pas de racines dans une conception particulière de la physique (dont l'histoire et l'essence sont du reste bien peu comprises même par ceux (ingénieurs concepteurs) qui en exploitent les formules).
6 - Le "collapsewashing" qu'il évoque représente si j'ai bien compris un simple "transfert du problème des riches vers les pauvres/d'une région à une autre/d'une destruction à une autre" et pourrait plus opportunément s'appeler "collapseshadowing" (ou "salvationwashing"). Pour le coup, je ne vois pas de critiques à apporter à son idée... malheureusement, il s'agit d'une réalité peu discutable, promue sans mesure par l'opportunisme, le cynisme et l'ignorance.
Idem pour le "rejet des hétéronomies" (orthodoxie politico-sociale).
7 - En somme, la principale différence avec Janco, c'est son pessimisme. Jancovici n'a peut-être pas beaucoup d'espoir, mais il le masque convenablement, et fait au mieux pour qu'une solution, même palliative, soit trouvée et mise en oeuvre assez rapidement. Ses efforts sont dirigés dans le sens d'un amortissement de la chute, soutenus par un projet pragmatique, une conception et une réflexion basés sur des faits scientifiques et leur étude rigoureuse. J'ai l'impression (peut-être fausse, encore une fois, pas lu son bouquin) que Vincent Mignerot se contente d'une appréciation qualitative, générale, et apporte peu de chiffres, s'arrêtant, paradoxalement, à un "modèle" idéal de la réalité qu'il ne cherche pas à mettre à l'épreuve. Ce qui engendre une certaine imprécision dans l'interprétation que je peux faire de ses propos (et l'évaluation de leur validité). Je trouve sa conception de la science (et de l'aveuglement des scientifiques, cf. son opposition quantitatif vs. qualitatif) erronée (et il la confond possiblement avec la perception qu'en a l'individu lambda).
Erreurs minimes : le zolpidem n'est pas une benzodiazépine (même si il leur est apparenté), le peyotl n'est pas un champignon (peut-être pense-t-il au psylocibe, dont l'alcaloïde actif est une tryptamine, tout comme la DMT de l'ayahuasca) mais un cactus (à mescaline, qui est une phénéthylamine, structurellement semblable à la dopamine et aux amphétamines).


 ) à rien, ce qui, pour moi (
  ) à rien, ce qui, pour moi ( ...même si t'es parfois un tantinet lourd quand tu t'entêtes dans certaines de tes lubies!
 ...même si t'es parfois un tantinet lourd quand tu t'entêtes dans certaines de tes lubies!  

 
  
 ) qui me pose problème (
  ) qui me pose problème ( .
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