Bonjour Jodie,
Jean-François répondra mieux que moi, mais je donne toutefois des éléments de réponses en accord avec la théorie de l'évolution.
Jodie a écrit : 19 sept. 2024, 19:23
Dans le cas où un organisme sait qu'il existe, il cherchera à évoluer dans le temps. Ne serait-ce que pour assurer sa survie usant de différentes ''stratégies'', ce qui inclus les plantes (j'ai mis les guillemets). Est-ce que cela n'implique pas une forme de ''conscience'' en évolution ?
Si tu parles d'
évolution biologique, alors clairement non.
L'évolution ne se produit pas pour un organisme individuel, mais pour une population. Dire qu'un organisme "cherche à évoluer" n'a pas de sens du point de vue scientifique.
Pour faire très simple, l'évolution se base sur deux points :
1- Une mutation aléatoire qui peut être bonne, mauvaise ou neutre. Cette mutation se produit lors de la reproduction lorsque les brins d'ADN (ou d'ARN) sont copiés et qu'une erreur se produit pendant la copie. (la copie de l'ADN étant un processus au niveau moléculaire, y mettre de la conscience n'a pas de sens).
2- Une pression de l'environnement ( la sélection naturelle) L'organisme ayant une mutation peut être avantagé ou désavantagé par cette mutation dans un environnement donné.
Si il est avantagé, il aura plus de chance de survivre et de se reproduire. Cette mutation va donc s'étendre au fil des générations.
Si il est désavantagé, il aura moins de chance de survivre et de se reproduire. Cette mutation va donc disparaître plus ou moins vite (ou devenir minoritaire) au fil des générations.
Une mutation peut aussi n'avoir aucun effet, dans ce cas elle ne change rien.
Un exemple classique est celui de
la phalène du bouleau en Angleterre du XIXème siècle :
La phalène (insecte volant) est habituellement de couleur claire, mais une descendance peut parfois muter pour devenir sombre. La phalène se pose souvent sur le tronc des bouleau, sensiblement de la même couleur claire. Au contraire des formes claires, les formes sombres sont donc très visibles et forment une proie très facile pour les oiseaux (c'est la pression de l'environnement). La forme sombre est donc l’exception.
Suite à la révolution industrielle et à la pollution liées à l'utilisation massive de charbon, les arbres proches des usines et centres urbains (et un peu tout les objets extérieurs d'ailleurs) sont devenus sombres par les dépôts de suie. Dans ces zones polluées, les phalènes claires devenant bien plus visibles, elles étaient donc mangées par les oiseaux. La phalène sombre est devenue la forme dominante.
Plus récemment, la pollution (au moins la suie) ayant fortement baissé, la phalène claire est redevenue majoritaire.
Merci aux mutations et au
pool génétique (l'ensemble des gènes de la population) des phalènes.
Jodie a écrit : 19 sept. 2024, 19:23Pensez-vous que votre conscience est née de rien ? Je pense que chaque partie d'un organisme pris séparément a un potentiel de conscience, une fois le bon assemblage réalisé.
Oui, ça s"appelle une
propriété émergente.
Une propriété émergente est une propriété qui apparaît suite à "l'assemblage" de différentes parties qui individuellement n'ont pas du tout cette propriété. Un exemple simple est celui de l'eau. La plupart de ses propriétés (densité, liquide à température ambiante, capacité thermique...) n’existent pas du tout (même pas sous forme de "potentiel") dans ses composants : l'oxygène et l'hydrogène.
Raisonnement par l'absurde : Si on admet que les parties possèdent un "potentiel" de la propriété émergente, en allant ainsi jusqu'au (presque) plus petit, il faudrait que les constituants simples élémentaires des atomes (protons, neutrons, électrons) aient les "potentiels" de toutes les propriété existantes dans l'univers. Absurde.