Aggée a écrit : 27 juin 2024, 18:18Ces ET devraient parcourir des distances considérables, durant un temps qui pourrait prendre des centaines de générations (à l’échelle humaine)
C'est une hypothèse. On peut l'envisager. La considérer comme solide, non. Les limites considérées comme physiques à ce jour ne le seront peut-être à vraisemblablement plus pour une civilisation développée qui aurait réussi à exister sans s'autodétruire pendant quelques millions d'années (hypothèse audacieuse certes, les brontosaures, tricératops, ankylosaures... n'avaient pas la chance, comme nous, de disposer de la bombe atomique, mais bon...). Bref, les hypothèses actuelles d'impossibilité reposent sur nos connaissances actuelles, celles d'une civilisation industrielle toute jeune, avec une physique toute jeune. Il ne faut pas surestimer leur solidité.
Je m'explique. Je prends l'exemple du
principe de Kelvin. Un principe absolument indéboulonnable car si on le met en cause on a inventé (en théorie du moins) le mouvement perpétuel. Qu'est-ce qu'il me dit ce principe interprété comme un principe physique ?
Si une machine décrit un cycle en n'échangeant de la chaleur qu'avec une seule source, elle ne peut fournir de travail.
Bon...
Imaginons maintenant un petit
tourniquet à axe vertical à 4 pales, dont les pales sont des membranes un peu particulières. Elles sont perforées de petits
trous/fentes qui s'ouvrent facilement dans un sens mais, au contraire, ont plutôt tendance à se fermer quand on les pousse dans l'autre sens. Mes trous/fentes ont ainsi un comportement de type clapet anti-retour. Ils remplaçent ainsi avantageusement des
démons de Maxwell. Ces démons ont réussi, via une habile stratégie de communication, à se prétendre indispensables pour ouvrir et fermer un clapet au passage des molécules de gaz uniquement dans un sens (on n'est pas obligé de les croire. Mettons nous à leur place. Ils ne vont pas lacher ainsi une si belle rente de situation qui dure depuis 160 ans).
En refroidissant le milieu gazeux ambiant, notre tourniquet transforme de la chaleur (de l'énergie cinétique d'agitation thermique) en travail, au cours d'un cycle monotherme. Bon, bon, bon... mmmmm... bon.
Comment prouver, sur la simple base de
lois physiques,
l'impossibilité de créer ainsi un tel tourniquet, et, sur l'ensemble de son cycle de vie (création, exploitation, maintenance, démentellement ou recyclage) de créer moins d'entropie qu'il n'en a fait perde à notre thermostat (une atmosphère gazeuse à température ambiante) en transformant l'agitation thermique du gaz en mouvement de rotation poussant ses 4 pales dans le même sens de rotation, donc en travail mécanique ?
Je ne suis pas certain de la réponse. J'ai posé la question sur futura. Personne ne s'est mouillé pour répondre. Je pencherais fortement vers l'hypothèse selon laquelle le principe de Kelvin exprime une limitation technologique et non une limite imposée par un principe physique indépassable.
Et là fuse une objection évidente.
Voui, mais il s'agit là d'un principe
thermodynamique, une loi effective et non une loi fondamentale ! Même, même en admettant imprudemment, que seules nos limitations technologiques actuelles s'avéreraient être la seule raison empêchant la construction d'une telle "éolienne thermique" (visant à exploiter une agitation thermique encore plus "dégradée" que l'agitation thermique de l'atmosphère terrestre plus macroscopique elle), aucune chance que cette violation d'un pincipe physique puisse un jour s'appliquer, par des progrès techniques, à
une vraie loi fondamentale...
...et là, on tombe sur le débat positiviste/réaliste. Selon moi (mais il faudrait creuser un peu quand même) la plupart des physiciens positivistes pencheront vers l'hypothèse selon laquelle il n'y a
pas de loi fondamentale, mais seulement des lois exprimant les
limites de nos capacités d'observation et de manipulation de notre environnement à une époque donnée de nos connaissances scientifiques et de nos développements technologiques. Cf.
A private view of Physics, Fuchs
The first time I went to the University of Texas, it dawned on me that the guy I’d read about years before, John Wheeler, was actually a professor there. So I went and read some of his newer papers, in which he was talking about “law without law.” He’d say things like, “In the end, the only law is that there is no law.” There’s no ultimate law of physics. All the laws of physics are mutable and that mutability itself is a principle of physics. He’d say, there’s no law of physics that hasn’t been transcended.
Bon ! Soyons clair, il s'agit d'un avis, d'un point de vue. Je n'ai pas fait de sondage. Je ne sais pas combien de physiciens (même parmi les positivistes) accepteraient ce point de vue et combien seraient en désaccord.