kogi a écrit :Jean-Francois a écrit :Je serais curieux de savoir quel(s) exemple(s) vous donnez pour appuyer:
"Il existe des faits que le darwinisme ne parvient pas à expliquer «parcimonieusement».
Kogi 99%"
Vous jouez peut-être sur les mots "darwinisme" (strict) et "évolution"? Selon votre réponse, je vais peut-être m'intéresser à ce redico.
Je ne crois pas jouer sur les mots ici
Parce que vous suivez J. Staune, je pense que oui: le "darwinisme" strict réfère à une évolution graduelle (lente) sous l'influence quasiment unique de la sélection naturelle (et sexuelle, dans une moindre mesure) et sans prendre en compte les questions de génétique; l'évolution réfère au fait plus général du changement dans la diversité du vivant par descendance avec modification.
Sinon vous ne répondez pas à ma question:
"
Je serais curieux de savoir quel(s) exemple(s) vous donnez pour appuyer:
"Il existe des faits que le darwinisme ne parvient pas à expliquer «parcimonieusement».
Kogi 99%.""
Est-ce que vous pouvez m'apporter un (ou quelques) exemple(s)? Si non, toute discussion est sans doute une perte de temps.
L'affichage automatique des commentaires a quelques ratés, mais le commentaire de mon évaluation indique
Je viens de noter qu'il faut cliquer sur le numéro de la proposition pour voir l'affichage complet, j'avais regardé la liste des propositions. Autrement j'avais bien identifié la note (je me suis trompé en mettant "9") et cela me confirme que votre proposition ne correspond pas tout à fait à ce qui est écrit dans le texte: si il n'y a pas eu stimulation sensorielle préalable, cela provoque-t-il perception à "t=25 ms"? Où est-il question d'"annulation"? De plus, ce qui est stimulé à 4-500ms n'est pas clair (s'il s'agit d'une "zone de la main", c'est laquelle?).
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Ajout: Votre proposition 3 dans le redico sur les neurosciences est:
"On peut parler de l'hypothèse d'une explication quantique à la conscience dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture" et vous faites référence à un texte de Libet qui affirme clairement qu'aucune théorie "quantique" de l'esprit n'est testable et qui nie même (en haut de la p.324) que la question puisse se résoudre "quantiquement" en affirmant que c'est une propriétés de systèmes neuronaux (et non de la matière elle-même):
"Rather, it would be a system property of the neuronal activity elements that give rise to it. It is well known that systems can have properties not predictable on the basis of the elements that produce the system."
Évidemment, comme votre proposition est très contournée ("on
peut [...] hypothèse d'une explication"), elle peut difficilement être fausse. Mais, à mon avis, quand on fait dans le conditionnel de l'explicatif hypothétique* on ne fait rien de plus que suggérer: on ne démontre rien.
Ajout (bis): je viens de lire le poster dont il est à la proposition 8. Notez qu'il n'est pas fait pas Staune lui-même même s'il a pu le corriger. Je n'en ferais pas l'analyse approfondie mais je trouve qu'il démontre que les auteurs du poster ne comprennent pas très bien de quoi ils parlent, trois exemples pris sur la page 1:
- la description de l'expérience est trompeuse dans la portion "l'antédatage de la perception": cela
ne prend pas 500ms avant que l'information sensorielle atteigne le "cortex". Elle prend environ 25 ms pour atteindre le
cortex somatosensoriel primaire. Comme le montre sa figure de la page 1 (et encore plus la portion 12b de son poster

), le rétro-datage se fait par rapport à l'arrivée du signal au niveau du cortex somatosensoriel primaire (ou à sa stimulation). Ce sont d'autres aires corticales, celles qui font que l'information sensorielle devient conscientisée en se basant (entre autres) sur les informations qui quittent le cortex somatosensoriel primaire qui imposent ce rétro-datage.
- il est plutôt paradoxal de référer à une expérience d'enregistrement du cerveau pour prétendre: "la relation entre l'expérience subjective et l'activité neuronale n'est donc pas déductible a priori de l'observation physique du cerveau [...]"? "A priori" peut-être, mais les expériences de Libet montrent que c'est "a posteriori" plus que faisable: il suffit de savoir que le traitement de l'information qui fera que celle-ci devienne consciente se fait avec une latence pour chercher quelles aires sont activées avec latence. D'ailleurs, il existe de très nombreuses études qui font un lien entre activation cérébrale et conscience (la recherche ne se limite pas aux expériences de Libet, ce que semble ignorer Staune et ses disciples).
- Les auteurs du poster disent: "[s]'appuyant notamment sur les travaux de Libet, Sir John Eccles [...] constate que des événements tout à fait localisés dans le cerveau sont capables d'engendrer des actions significatives au niveau moteurs" mais je ne suis vraiment pas convaincu qu'Eccles se soit beaucoup inspiré de Libet (le premier avait dans les 70 ans lorsque le second a commencé ses publications sur le sujet). cela dit, si les auteurs font allusion à des stimulations du cortex moteur primaire**, ils devraient comparer avec les enregistrements "localisés" au niveau du cortex somatosensoriel (ceux à "t=25ms"). En effet, des stimulations des cellules corticospinales situées au niveau du cortex moteur vont engendrer l'activation de motoneurones donc des mouvements avec une latence comparable (sans doute un peu plus rapide car les fibres motrices ont des vitesses de conduction généralement plus élevées que les fibres sensorielles, surtout celles de la douleur). Pour le reste, l'article de Libet que vous avez amené plus tôt montre plutôt bien selon moi que les spéculations d'Eccles au sujet de la conscience sont invérifiables (ce qui n'enlève rien aux autres travaux d'Eccles par ailleurs). Le caractère ultra-spéculatif de ce genre de réflexion est aussi bien mis en évidence à la section 12c du poster, dans laquelle il n'est
jamais question d'"esprit" donc encore moins d'une influence de l'esprit sur la matière. Les auteurs supposent qu'ils n'ont pas à définir ce qu'est l'esprit, car ils considèrent que c'est un acquis et non une hypothèse. Le problème est que puisqu'il n'ont rien défini, ils ne peuvent dire comment cet "esprit" influence la matière. (Sans compter que des synapses, il y en a dans l'estomac, la moelle épinière, etc. plein d'endroits auxquels l'"esprit" n'est traditionnellement pas rattaché. Comment les auteurs justifient-ils que leur "esprit" soit au niveau du cortex cérébral et non ailleurs? Il ne le font pas, peut-être parce qu'ils sont inconscients du problème... faute des connaissances en neuro nécessaires.)
De manière générale, ce poster dénote une manière très confuse de raisonner comme le démontre le commentaire "notre existence a-t-elle un sens?" qui tombe comme un cheveu sur la soupe et n'est abordé nulle part. En quoi les travaux de Libet donne-t-il un "sens" à l'existence?
Quand à votre proposition 9, Staune ne donne pas de références précises dans son bouquin? Avez-vous cherché les références données dans l'article de Libet (Libet et al. (1979, 1991))? Remarquez, il est possible que ceux qui ont réalisé le poster ce soient inspirés des figures des articles pour faire les leurs (ce que je pense car leurs figures sont peu correctes sur le plan anatomique).
Jean-François
* Si, en plus, on a une définition assez relâchée de "revues scientifiques" qui permet d'inclure des trucs comme le
Journal of Scientific Exploration (après tout, il a un comité de lecture), on favorise encore la suggestion au détriment de la rigueur scientifique.
** Comment savoir puisque les auteurs manient admirablement cet art de ne rien dire de précis avec grandiloquence - "actions significatives au niveau moteur" - qui est souvent l'apanage de ceux qui ne sont pas trop sûrs de ce qu'ils avancent.