Sylvain a écrit :BeetleJuice ce qu'il ressort de vos posts me semble être :
Les idéologies n'existent pas,
C'est forcément complexe,
Il est impossible que des gens se réunissent en vue d'objectifs,
Si un communiste dit qu'il pleut, c'est forcément qu'il fait beau,
Les services secrets n'existent pas...
Alors c'est que vous n'avez rien compris. Mais je ne vais pas dire que ça me surprend...
Les idéologies n'existent pas
Vous pouvez me dire où j'ai dit ça ?
Je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas d'idéologie, mais simplement, l'idéologie n'est pas globale. La vision du libéralisme du FMI n'est pas tout à fait la même que celle des financiers anglo-saxon, pas la même que celle des industrielles Allemands, pas la même que celle des banquiers Allemands, pas la même que celle des financiers Chinois...
Par exemple, les normes de Bale 3 n'ont pas été contesté par la majorité des institutions internationales et c'est le FMI qui a demandé que soit renforcé les fonds propres ds banques Européennes pour faire face à un défaut de la Grèce, alors même que la finance Européenne fait un lobbying intense depuis plusieurs années pour contrer toute réforme contraignante du système bancaire.
C'est aussi le Parlement Européen, pourtant majoritairement à droite qui a réclamé une interdiction des CDS à nue, malgré le lobbying fait auprès de la commission.
Ce que je dis ce n'est pas qu'il n'y a pas d'idéologie, mais qu'elles sont multiples et qu'il n'y a jamais d'absolue. Le principe de réalité ou l'intérêt personnel vient souvent en contradiction de l'idéologie et bien souvent, on la laisse de coté, même quand on est extrêmiste. Personne n'est jamais totalement cohérent avec son idéologie, il y a toujours une part d'émotion et de pragmatisme qui vient la tempérer ou qui s'élève contre, si bien qu'analyser uniquement les choses au travers d'un prisme idéologique et surtout un prisme aussi basique, binaire et simpliste que "les riches libéraux mondialisés" d'un coté et les autres, c'est aller au devant de grosses erreurs de jugement.
C'est forcément complexe,
Je n'ai pas dit forcement, mais toutes les situations cité ici, oui.
Simplement parce que l'on ne peut pas tenter d'analyser des éléments aussi vaste et hétérogène que des sociétés entières ou même des corporations à l'échelle internationale sans prendre en compte cette hétérogénéité parfois très fortes.
Si les choses étaient simples, elles seraient facilement prévisibles, ne nécessiteraient autant d'étude de la part de toutes les sciences humaines et il n'y aurait, par exemple, pas autant de débat autour de la représentativité des sondages.
Or les choses sont très rarement simple, surtout à une aussi grande échelle.
Peut-être que "le peuple" et "les élites" sont des catégories pratiques pour faire du discours politiques, mais dans les faits, ce sont des catégories qui n'existe pas réellement sociologiquement parlant (peut-être plus les élites que le peuple). Chacune de ces catégories pratiques à l'usage sont en réalité très hétérogène.
C'est irresponsable de prétendre expliquer en une phrase des systèmes d'acteurs aussi vaste et lié à d'autre système que, ne serait-ce qu'un gouvernement.
Il est impossible que des gens se réunissent en vue d'objectifs
Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai contesté l'idée qu'il y avait un plan mondial d'une élite qui s'unirait contre le reste de la population.
Qu'il y ait des convergences d'intérêt, je ne le nie pas, mais en profiter pour supposer une sorte de complot mondial des riches, c'est aller au delà de ce que les faits permettent et se mettre des œillères.
La réalité c'est que, si l'on observe globalement une dominance des plus riches dans la plupart si ce n'est tous les Etats, ce n'est pas lié à un complot, c'est parce que:
-ça a toujours été comme ça, avec plus ou moins de tempérance selon la forme de l'Etat et la volonté des dirigeants de s'opposer aux influences extérieures. Actuellement aucun Etat dans le monde n'a une structure qui pourrait empêcher que l'influence des plus riches soit globalement plus importantes que celle des moins riches, même les "démocraties". et honnêtement, je doute très fortement qu'ils soient possible de construire un Etat qui l'empêche, bêtement parce qu'à partir du moment où l'on construit un Etat et une administration, on crée des postes de responsabilités, donc du pouvoir, donc une oligarchie, même si la constitution peut limiter son influence.
Ca ne veut pas dire qu'il faut fermer les yeux et laisser les choses se faire, mais c'est illusoires d'imaginer que la situation actuelle est une nouveauté.
-les dernières années ont vu un développement de pratiques économiques qui, pour compenser le déficit de croissance issue de l'industrie, ont donné un poids économique très important à des acteurs, notamment financiers, qui ont imposé une vision à courte vue et une vision où l'emprunt devenait un produit à vendre, non pas parce qu'il y avait une volonté derrière d'attaquer la population, mais parce que c'était leur business.
Il n'y a pas eu de mondialisation de l'élite, quand on regarde les réseaux d'influences des patrons de grandes entreprises mondiales, des grands actionnaires, la plupart, s'ils connaissent leurs homologues des autres pays de manières plus proches que d'autres catégories professionnelles, ont des réseaux qui restent majoritairement nationaux. Il y a en fait d'avantage une concurrence de ces personnes entre elle qu'une alliance et des rapports de forces parfois très violent, même si dans l'espace publique, il y a affichage d'une bonne entente.
En réalité, le court-termisme et la chasse au placement rentable et la mobilité des acteurs fait qu'il y a des oppositions parfois très violentes et des coups en traitres récurent.
S'il y a des cabales, elles sont bien d'avantage entre membre de "l'élite" (mais le terme est mal choisi, encore une fois, c'est un groupe hétérogène) que l'élite contre le reste de la population.
Simplement, leur situation d'influence, dû à leur poids économique et leur proximité avec le pouvoir dans un certain nombre de pays fait qu'il y a une dérive d'un certain nombre d'Etat à cause de leur court-termisme et de cette volonté de gain rapide.
C'est l'un des principal grand changement par rapport à la période des "trentes glorieuses", non pas la mondialisation, qui est un processus qui se fait, avec des aller-retours, depuis plus d'un siècle, mais le court terme qui fait que les plus riches ne visent plus l'investissement long et donc le développement économique de leur pays (parce qu'ils y sont intéressé. Investissant à long terme, ils ont intérêt à voir un développement important et ça profite à tous).
Même à cette époque, la proximité industriel/Etat existait déjà, mais l'Etat, comme l'entreprise, était investisseur de plus long terme, si bien qu'il y avait une marche en commun pour le développement.
Jusqu'à il y a peu, l'entreprise dominante était la banque et la finance, avec une volonté de gain à court terme et donc il ne faut pas s'étonner qu'ils aient user d'un pouvoir qu'ils possédaient déjà avant pour orienter l'Etat dans le sens d'un climat rendant favorable le gain rapide sur des investissements de court terme.
Cela dit c'est en train de changer. L'impopularité des banques et les règlementations contraignantes diminuent leur poids et donc leur influence, d'autant que, et c'est le gros avantage des "démocraties", un politicien s'affichant avec des banquiers et promouvant cette industrie à toutes les chances de ne pas être réélu, donc la proximité diminue de ce fait (idem pour les grands patrons d'entreprises)
Au final, c'est plus contre ce court termisme qu'il faut lutter que contre la proximité Etat/entreprise (même si on peut quand même lutter contre) et dire "salauds de riche" ne règle rien, pas plus que de postuler des créations d'élite transantionale et hors sol qui n'existe pas.
Si un communiste dit qu'il pleut, c'est forcément qu'il fait beau
Non.
Je n'ai rien contre les communistes en particulier et certaines de leurs idées ne sont pas forcement mauvaises. Ce que je dis c'est que l’extrémisme d'opinion est un piège pour la raison et la meilleure façon de mal analyser les choses, parce que toujours selon le même prisme binaire (alors même que les situations sont toujours différentes).
L’extrémisme consiste à créer deux camps imaginaires et postuler comme en conflit et homogène, le camps des bons et celui des méchants, avec au milieux le reste moutonnant qui suit les méchants par habitude ou parce qu'ils sont trompés et qu'il convient d'éclairer et de ramener dans le bon camps.
D'un, ça revient à créer un faux dilemme du type "si tu n'es pas avec moi, tu es contre moi" qui amène à voir le monde en deux camps et à le simplifier à l'extrême.
De deux, ça nie la possibilité pour le reste de la population d'avoir ces propres idées, puisqu'il est sous-entendue qu'elle est sous influences. C'est hégémonique voir totalitaire comme raisonnement.
De trois, parce que ça camoufle les problèmes de fond en présentant un bouc émissaire qui n'est souvent qu'un symptôme d'un dysfonctionnement beaucoup plus profond et massif.
De quatre parce que ça promeut une forme de xénophobie au sein d'une société, que ça soit une xénophobie culturelle, voir raciale pour l'extrême-droite et une xénophobie sociale pour l’extrême gauche.
Je tiendrais un discours similaire dans un débat avec un extrémiste de droite, même s'il y a des chances pour qu'il arrive moins souvent que je soi de son point de vue qu'avec vous (parce que vous exagérez, il y a plusieurs fois dans ce débat où j'ai été globalement d'accord avec vos constats et parfois même avec les solutions proposées, même si nos divergences sont très profonde et que je vous reproche de réduire les choses à un discours simpliste assez souvent.)
Les services secrets n'existent pas..
J'ai dis ça où?
Le FMI fait partie de la troïka qui vérifie la mise en place des politiques d'austérité, c'est un fait pas une opinion.
Oui, mais la troika s'occupe essentiellement de la Grèce, sans parler du fait que c'est une association informelle dont les acteurs n'ont pas tout à fait les mêmes idées ou but.
D'autant que la décision d'impliquer le FMI est une décision allemande visant à amener dans le cas grec une autorité internationale pour éviter que ça ne tourne simplement aux marchandages entre l'Etat grec et l'UE ou entre l'Etat grec et d'autres Etats. C'était, en quelque sorte, un parti neutre.
Cela dit, son pouvoir est très limité, on le voit bien, le principal interlocuteur de la Grèce, c'est le duo Allemagne-France, largement dominé actuellement par l'Allemagne et plus généralement le conseil Européen et qui décide des plans de financement et demande des réformes. Idem, peu de recommandation du FMI sont suivit immédiatement d'effet, que ça soit en Grèce même, où une bonne part des réformes qu'il propose ne sont pas faites (notamment sur la privatisation des entreprises publiques qui est encore majoritairement à faire), mais aussi dans l'ensemble de la zone euro, où si ces demandes sont prises en compte en tant qu'expert, elles sont souvent refuser sur le moment et quand elles sont acceptés, c'est après d'intense négociation en Europe et une transformation de celles-ci selon le bon vouloir des Européen. (l'action de la BCE par exemple, qui a été suggérée par les USA, mais aussi le FMI, est plus ou moins resté lettre morte, même si la BCE a agit pour détendre les taux sur la dette italienne et pour aider le financement de la Grèce.)
Il ne faut pas oublier que le FMI n'a que le pouvoir qu'on lui donne et très peu en fait. S'il a du pouvoir en Grèce, c'est parce que l'UE se sert de lui comme apport de financement d'appoint et pour son expertise, mais si demain l'UE décide de s'en passer ou de tempérer son action, le FMI ne pourra pas faire grand chose. D'autant moins faire que l'UE finance pour plus de 30% ce fond et à donc une légitimité à lui demander des comptes.
Le FMI n'est pas une entité coupée du monde, elle est financé par certains Etats. Si il avait du pouvoir sur les Etats pauvres d'Afrique ou d'Asie, c'est surtout parce que derrière, il y avait l'Europe et les USA. Mais aujourd'hui, alors que le FMi s'occupe de prêt en Europe, il est bien obligé de suivre les directives Allemandes, Françaises, Italiennes et Britanniques, qui sont ses principaux contributeurs après les USA.
Si demain l'Allemagne change de stratégie et décide de changer le plan de financement de la Grèce pour en faire un plan d'investissement et de redressement, non plus uniquement des finances et de l'Etat grec, mais aussi de l'industrie grecque (je ne dis pas que c'est possible, c'est juste un exemple), il y a fort à parier que le FMI devra manger son chapeau (sauf si les émergés ont acquis un poids suffisant pour s'imposer dans le FMI, auquel cas, il y a fort à parier que l'Europe l'utilisera moins.)
La TVA n'est un impôt indolore que pour ceux qui ont un revenu suffisant.
Je n'ai pas dit que c'était indolore. Ca serait bien d'arrêter de manipuler mes propos à votre profit.
J'ai dit que c'était un impôt simple à manier et qui rapportait beaucoup sans avoir à trop l'augmenter justement parce que son assiette est très large donc qu'il était logique (logique, pas bénéfique. Ce n'est pas parce que je comprends que je suis d'accord) que les gouvernements y pensent en premier.
En quoi à rendement égal est-il plus lent d'augmenter l'impôt sur le revenu que la tva ?
Parce que l'impôt sur le revenu demande de revoir l'impôt tranche par tranche, qu'il a une assiette restreinte donc demande à être plus augmenté que la TVA pour obtenir le même rendement, donc c'est plus impopulaire, que cet impôt est souvent plein de niche fiscale qu'il faut prendre en compte pour que la hausse ne crée par d'effet d'aubaine, ne rendent pas inefficace les niches... sans parler du fait qu'on paie cet impôt en décalé.
Maintenant, je ne dis pas qu'il faut privilégier la TVA, je comprends juste que ça soit plus rapidement évoqué, car plus rapide à mettre en oeuvre (d'ailleurs, pour être honnête, penser pouvoir rééquilibrer les comptes justes en augmentant les impôts et en gelant les dépenses, sans faire la réforme de tout ce qui ne marche pas, n'est pas efficace ou crée de l'inégalité dans une fiscalité, ça me parait illusoire, donc TVA ou impôt sur le revenu, peu importe tant que ça s'accompagne de profondes réformes de la fiscalité, de l'Etat et des collectivités.)
La cession d'actif est une manière intéressante pour les grands groupes d'obtenir des perles
Vous exagérez avec "vos perles".
Globalement, l'Etat est rarement un excellent gestionnaire ou même un excellent actionnaire et c'est logique. Sa vocation de service publique l'entraine souvent à rendre la société qui s'en occupent moins bien géré et moins rentables que le privée (et parfois plus cher quand il a le monopole).
La question est de savoir s'il est légitime qu'il s'occupe du secteur d'activité concerné.
pour les états de se séparer de sources de revenus. L'exemple le plus frappant est celui des autoroutes.
Ou une source de perte. L'exemple le plus frappant étant le crédit Lyonnais, le réseau ferré de France...
D'autant, que, pour donner un chiffre. Avec une participation dans une quarantaine d'entreprise, l'Etat français touche comme actionnaire à peine cinq milliards d'Euro mais doit investir des capitaux publics régulièrement dans les entreprises publiques industrielles qu'il détient à 100% et qui sont rarement bénéficiaire ou possèdent une importante dette (ce n'est pas le cas pour les entreprises où il est actionnaire minoritaire).
Je ne sais pas ce que touche la Grèce, mais ça ne doit pas être mirobolant d'autant que le corporatisme des entreprises publiques grecques ne les rend probablement pas aussi rentable qu'elle pourrait l'être. La cession d'actif, au moins pour les entreprises qui ne sont pas directement dans une mission de service public essentiel est une bonne façon de dégager des ressources rapidement.
Ce que vous dites sur les différents modèles est intéressant car là on voit que chaque pays a une histoire et donc que pour chacun les solutions devraient être différentes
Mais c'est le cas. Les réformes prises ne sont pas les mêmes partout.
Il y a un même but de réduction des déficits et pour ça, il n'y a pas 36 moyens de le faire d'où un certain nombre de grande recette qu'on retrouve, mais il y a une adaptation à chaque pays.
La libéralisation du travail, que vous décrivez comme une politique uniforme (et apparemment mauvaise de votre point de vue) s'applique très différemment d'un pays à l'autre, parce que les situations de corporatismes, de blocages et de rentes, sont différentes d'un pays à l'autre.
En France, par exemple, il ne me semble pas que les réformes liée à l'austérité ait amener un si grand changement du droit du travail, alors même que l'Italie est en train de revenir sur un grand nombre de niche, de corporatisme, d'exemption qui créait des situation de blocage du marché de l'emploi.
En Espagne, ça se joue sur le licenciement et l'incitation à l'embauche par exemple.
Idem pour la fiscalité, où chaque pays la modifie différemment.
Il y a une influence "libérale" dans ces plans, mais c'est lié à la domination de la droite plus qu'à une application uniforme et globale de plan d'austérité. Et s'il y a une certaine coordination des politiques (qui a quand même de grosse limite), encore heureux dans un espace qui s'estime un minimum intégré. Chacun ne peut pas faire ce qu'il veut dans son coin quand on gère la même monnaie et qu'on essaye d'aller vers plus d’harmonisation budgétaire.