thewild a écrit : 19 janv. 2024, 21:49
externo a écrit : 19 janv. 2024, 11:51Dans le second cas le temps sur Terre accélère vraiment, ce qui veut dire que l'accélération de la fusée, qui est un phénomène local, aurait une influence sur le passage du temps sur Terre. C'est de la magie.
Pourquoi "vraiment"?
"Relativement" serait plus approprié. Ça n'a plus rien de magique dit comme ça.
Vous semblez encore une fois postuler la conclusion à laquelle vous voulez arriver.
Si la fusée accélère vers la Terre, la Terre passe dans le futur, si la fusée s'arrête la Terre repasse à sa place initiale dans le présent. Comment expliquer cela autrement que par un changement du système de coordonnées utilisé par la fusée pour faire ses mesures de temps et d'espace ?
Pourquoi aller chercher une explication tirée par les cheveux quand la physique offre déjà une explication naturelle ?
Le référentiel absolu est inutile pour résoudre les équations et faire des prédictions, mais il est seul capable d'expliquer la physique derrière ces équations. L'éther est mathématiquement inutile mais physiquement incontournable.
En RR c'est toujours l'autre qui se déplace et pas soi
Ce n'est vrai que pour un observateur inertiel, ce que n'est pas la fusée.
C'est vrai tout le temps. Quand la fusée accélère elle suppose que c'est la Terre qui commence à se déplacer vers elle et que le temps sur Terre commence à ralentir, mais en plus la Terre subit une accélération de son temps que la fusée mesure par un décalage vers le bleu de la lumière émise depuis la Terre. Ce décalage s'ajoute à l'effet Doppler produit par la vitesse.
On suppose que la Terre se déplace.
A vitesse constante la lumière qu'elle émet subit un décalage vers le bleu. Si la Terre frôle la vitesse de la lumière ce décalage peut croître indéfiniment, mais il sera modéré par le ralentissement du temps qu'elle éprouve du fait de sa vitesse.
On suppose que la fusée se déplace.
A vitesse constante la lumière qu'elle reçoit subit un décalage vers le bleu, mais ce décalage ne peut pas être supérieur à deux fois la fréquence naturelle de la lumière, car la vitesse relative de la fusée et de la lumière ne peut pas dépasser 2c. Cependant le ralentissement du temps éprouvé par la fusée va lui faire mesurer que ce décalage est plus important et il pourra tendre vers l'infini.
Au bout du compte il n'y a aucun moyen de vérifier qui se déplace vraiment parce que les signaux reçus par la fusée sont les mêmes dans les deux cas ainsi que dans tout les cas où une partie du mouvement est propre à la Terre et une partie propre à la fusée.
Au moment de l'accélération de la fusée, de son point de vue, la Terre se met en mouvement vers elle, les différentes horloges de la fusée recevront des signaux de même fréquence augmentée, ce qui n'impactera pas leur synchronisation. Ce sera l'effet Doppler lié à la vitesse de la Terre qui se met en place. Il augmentera avec l'augmentation de la vitesse de la Terre jusqu'à sa vitesse de croisière. Cette situation ne peut donc pas expliquer le changement de simultanéité de la fusée et donc le saut de la Terre dans le futur du point de vue de la fusée.
En revanche, si on suppose que c'est la fusée qui se met en mouvement quand elle accélère, la lumière issue de la Terre arrivera sur ses différentes horloges avec des fréquences différentes ce qui perturbera la synchronisation (entre le moment où elle atteint deux horloges différentes la fusée aura changée de vitesse (accélérée) et les signaux mesurés n'auront plus la même longueur d'onde). La synchronisation devra être renouvelée. C'est donc un phénomène local à la fusée accélérant qui fait passer la Terre dans le passé ou le futur. Nous avons donc une explication naturelle de la situation si on suppose que la fusée accélère par rapport au signal lumineux et que ses étalons de mesure du temps et de l'espace s'en trouvent modifiés.
Mais cette explication nécessite de reconnaître que la vitesse de la lumière varie du point de vue de la fusée. La relativité préfère dire que la vitesse de la lumière est constante du point de vue de la fusée qui accélère (c'est la Terre qui se déplace) et que le changement de fréquence provient du champ gravitationnel uniforme émanant de l'accélération (l'accélération ne produit donc pas le déplacement de la fusée puisque c'est la Terre qui se déplace, mais un champ gravitationnel). Ce champ gravitationnel uniforme, du point de vue de la fusée, accélèrerait le temps de la terre qui se trouve au loin dans un potentiel gravitationnel inférieur. Le problème est que la Terre et l'univers ne ressentent pas ce champ gravitationnel uniforme, il n'existe que du point de vue de la fusée. Les champs gravitationnels pourraient donc être relatifs, ce qui ajoute une bizarrerie de plus à la bizarrerie de la relativité. Les champs gravitationnels sont censés être absolus et non exister ou pas selon le point de vue. On semble se trouver ici devant un artifice de calcul destiné à éviter que la fusée ne soit considérée par elle-même comme étant mouvement et non pas devant un vrai champ gravitationnel.