Peut-être n'ai-je rien compris ou peut-être n'êtes-vous pas aussi clair que vous le plastronnez ? Je suis allé relire vos interventions sur les six derniers pages et j'essaie de résumer votre argumentaire pour que nous puissions avancer (si j'oublie des arguments, précisez-le):Psyricien a écrit :T'as vraiment rien compris à ce que je raconte alors ... c'est triste. Faut pas être sur la défensive comme ça, allez une petite tisane après ça ira mieux.Babel a écrit :Comme depuis le début vous sous-entendez très fortement que c'est un mythe, il serait bon que vous proposiez une version alternative à l'histoire "officielle". En répondant à ce type de questions: qui a inventé ce mythe ? Quand ? Dans quels textes s'exprime-t-il ? Dans quel but ?
Retournez voir ma petite question juste au dessus et vous aurez peut-être une petite idée de mon questionnement.
Ou vous mentiez, ou vous l'ignoriez, toujours est-il que votre "absence de sources indépendantes" est fausse. Elles sont faibles mais elles existent.Psyricien a écrit :De mon coté il y a juste une chose qui me sidère, c'est qu'en l'absence de sources indépendantes (donc non-chrétienne), il y est des gens pour défendre l'idée qu'un Jesus historique est "probable".
Je vous ai également démontré qu'en toute rigueur on ne peut pas dire des évangiles orthodoxes ou apocryphes qu'ils sont chrétiens.
De plus, vous omettez systématiquement de préciser dans votre argumentaire, par malice ou par méconnaissance, que l'absence ou quasi absence de sources neutres pour tenter une biographie de personnages de l'antiquité n'est pas l'exception mais la règle.
Enfin, moi et Beetlejuice vous avons à plusieurs reprises indiqué que les historiens ne travaillent pas dans la perspective que vous semblez fantasmer. Leur travail ne consiste pas à se demander si Jésus a ou non existé. Leur travail consiste à mettre en perspective l'ensemble des sources dont ils disposent pour dresser le tableau le plus fidèle possible des premiers temps du christianisme.
Je vous avais d'ailleurs déjà concédé que parler du "Jésus historique" pouvait apparaitre ambiguë. Mais que c'était plus court à écrire que "Reconstruction fragmentaire et hypothétique d'un personnage appelé Jésus, obtenue grâce aux moyens moderne de la recherche historique".
Affirmation totalement gratuite sur la fiabilité de la transmission orale. D'autant que rien ne permet de dire que la transmission ne s'est faite qu'oralement. On estime plutôt qu'il a circulé, bien avant les évangiles, des recueils de logias (paroles de Jésus). Cela expliquerait les paroles de Jésus identiques entre les évangiles synoptiques écrits à des périodes et des endroits différents (cf. l'hypothèse de la source Q). Cela expliquerait également pourquoi la critique textuelle trouve de nombreuses occurrences araméennes dans des évangiles écrits en grec.Psyricien a écrit :si un prêcheur Juif nommé X a vécu et est mort sur la croix et a initié un mouvement qui allait devenir le christianisme, il y a fort à parier que vu le temps de transmission orale, la fraction "accurate" des évangile est proche de 0.
Pour rappel, des critères de critique textuelle permettant de discriminer ce qui dans les Evangiles répond aux traditions les plus anciennes, donc les plus susceptibles d'être historiques:
Le critère d'environnement palestinien : il postule que les paroles de Jésus où transparaissaient des coutumes concrètes, des croyances, des procédures judiciaires, des pratiques commerciales ou des conditions sociales et politiques de la Palestine du Ier siècle ont de grandes chances d'être authentiques.
Voyons voir ce que nous dit wikipedia de l'Exode au niveau temporel et spatial:Psyricien a écrit :L'ancien testament est plein d'histoire ... prenons l'exemple de l'exode, niveau spatial c'est bien localisé, niveau temporel également ... et pourtant, et pourtant.Babel a écrit :Question subsidiaire: connaissez-vous un seul mythe qui s'inscrit aussi précisément dans le temps et dans l'espace que les Evangiles ?
Oups ça ne marche pas. Mais peut-être en trouverez-vous un autre ? Je ne vous pose pas la question par défi ou pour vous mettre en difficulté. Si je vous demande ça, c'est parce que je connais pas de mythes qui auraient ces particularités qu'auraient les Evangiles si ils étaient mythiques:Wikipedia a écrit :L'historicité de l'exode, tel que raconté dans la Bible, fait encore aujourd'hui l'objet de nombreuses controverses. La recherche historique et archéologique s'est penchée sur ce récit, et malgré l'acharnement des chercheurs, personne ne peut aujourd'hui affirmer avec certitude qui était le pharaon de l'Exode, quelle était précisément la route de l'Exode, ni même où se trouve exactement le mont Sinaï. Il semble ainsi plus probable que le récit biblique de l'exode soit en réalité le résultat d'un processus rédactionnel complexe, collectionnant la mémoire de différents souvenirs, et non un récit historique au sens moderne du terme.
1. un mythe qui se réfère à des évènements très proches, moins de 50 ans;
2. un mythe qui se réfère à un moment historique précis et vérifiable (Hérode, Pilate, Caïphe...);
3. un mythe qui se réfère à un lieu géographique aisément identifiable (Galilée, Nazareth, Jérusalem...).
Et s'il n'y en a pas (mais je peux me tromper), comme je le pressens, cela ferait du mythe Jésus une singularité étonnante...
Ai-je besoin de relever l'absurdité de la causalité "personnage pas réaliste" donc "figure mythique" ? Est-ce que vous voulez qu'on étudie les textes dépeignant les personnages de l'antiquité et qu'on utilise votre bel outil d'analyse ? Si oui, il ne va plus rester d'importants personnages historiques, tous des mythes ! Sans parler de tous les saints chrétiens comme François d'Assise ou plus près de nous le Padre Pio. Est-ce qu'ils sont des figures mythiques parce que les récits ne sont pas réalistes ?Psyricien a écrit :Le personnage de Jesus est une figure mythique, car le personnage des évengile n'est même pas réaliste, où alors cela revient à poser le surnaturelle comme hypothèse de travail
J'ai l'impression que vous utilisez le terme mythique un peu légèrement. C'est pourquoi je vous proposais dans mon précédent message le terme d'hagiographie qui me parait plus fécond et pertinent.
De nouveau, je vais vous demander de préciser ce que vous entendez par mythique. Vous semblez dire que les éléments fantastiques dans les Evangiles, les miracles, relèvent du mythe. C'est hautement discutable. A moins que ce ne soient les récits dans leur totalité que vous jugiez mythiques ? Mais quand je l'évoque vous dites que je ne comprends rien à ce que vous dites. Merci d'essayer d'être plus précis.Psyricien a écrit :Là on commence à toucher à un problème méthodologique.Babel a écrit :Pensez-vous que parce que Porphyre dit de Pythagore qu'il est la réincarnation d'Éthalidès (fils d'Hermès) et d'Euphorbe (héros de la guerre de Troie), que Pythagore est un personnage mythique ?
Si j'ai un texte X qui décrit un personnage Y en des termes mythique, ça discrédite le texte X.
Et si, je n'ai plus de document parlant de Y après avoir écarté les documents douteux, alors Y est douteux.
Mais ce n'est pas parce que un texte X parle de Y via des éléments "fantaisistes" que cela discrédite Y.
Saisissez vous la nuance entre les deux approches ?
En outre sur quels critères précis définissez-vous un document comme douteux ? Parce qu'on dirait que vous avez votre propre méthode (si c'est pas réaliste c'est mythique) qui est bien éloignée de celle des historiens.
Si j'ai un texte X qui décrit un personnage Y en des termes mythique, ça discrédite le texte X: que signifie précisément cette affirmation ? Que signifie ici discréditer ? Vous manquez vraiment de rigueur et vous vous étonnez que je ne vous comprenne pas.
Si je reprends vos propres termes (que je ne partage pas), je dirais plus volontiers: si j'ai un texte X qui décrit un personnage Y en des termes mythiques, ça me renseigne sur la nature du texte X (intention de l'auteur, genre littéraire, époque de rédaction...).
Vous feriez un piètre historien: on n'écarte pas les documents "douteux" comme vous le dites. On les prend pour ce qu'ils sont. Il n'y a pas de bons documents ou de mauvais documents, il y a une somme de sources qu'on fait dialoguer entre elles pour tenter une reconstitution de leur genèse.
Non c'est une tentative d'explication rationnelle donnant une explication plausible à la relative ancienneté de la rédaction des Evangiles. Je l'évoque puisque vous faites mine de vous étonner de cette ancienneté et semblez la prendre comme argument.Psyricien a écrit :Il en demeure que l'hypothèse "il ont pas écrit de suite car ils attendaient", relève de l'aprioriBabel a écrit :Si vous aviez lu les extraits des Evangiles que je vous ai mis, vous auriez vu que le texte dit explicitement que le Royaume viendra alors que certains d'entre eux seront encore vivants. Rien à voir avec un a priori sur l'idéologie des protagonistes.Psyricien a écrit : D'où je suis, ça un petit gout de "conte" tout de même, car construit sur un apriori concernant l'idéologie des protagonistes, à laquelle on associe un comportement, en vu d'expliquer quelque-chose ...
Dans le genre terrain miné d'hypothèses douteuses ... ça ce pose là.
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Connaissez-vous la célèbre formule d'Alfred Loisy et qui lui a valu des ennuis avec l'Eglise: Jésus annonçait le Royaume, et c'est l'Église qui est venue. Elle sous-entend que ni Jésus ni ses apôtres n'ont jamais eu pour but ou ambition de créer une nouvelle religion.
Là je vais vous demander la même rigueur dans vos affirmations que vous me le demandez à moi. Prouvez vos dires. A moins qu'ils ne reposent que sur votre intuition ou vos a priori... Montrez-moi qu'au XXIème siècle, en Occident, on craindrait de remettre en question l'existence de Jésus de peur que la société ne s'écroule.Psyricien a écrit :La laïcité ne fait pas tout, le bain culturel à un impact fort ... on ne traite pas un personnage de la même façon selon son "impact" sur la société.Babel a écrit :Et vous pouvez développer sur le "chargé d'idéologies" ? Parce que ça fait un moment, et heureusement, que l'étude historique du christianisme est mené pour une large part par des laïcs.
En fait, votre argument là, ressemble fichtrement à un argument zozo du type: on n'étudie pas la télépathie/l'énergie libre parce que ça remettrait trop de certitudes en question et que ça dérangerait trop d'intérêts puissants.

On gagnerait du temps si vous vouliez bien être plus précis. Quelle façon de communiquer l'information ? Quelle information ?Psyricien a écrit :Tant que vous ne comprendrez pas (volontairement je commence à penser) que mon interrogation concerne plus la façon de communiqué l'information que l'information elle même, on va pas y arriver.