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Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 03 sept. 2023, 21:20
par Jean-Francois
uno a écrit : 03 sept. 2023, 20:55Inversion accusatoire, cette vidéo n'aurait jamais dû faire polémique [...]
Encore une injonction visant à imposer l'idée que seule ton opinion est valide. Et tu essaies encore de nier la réalité en dénigrant tous ceux qui ne trouvent pas ses arguments si convaincants que ça. Je ne vois aucune véritable tentative de compréhension de ta part, ton style est plus de chercher à faire fermer la gueule de ceux qui ne pensent pas comme toi.

De plus, tu veux réduire une question socialement complexe en intimant que ta lecture est la seule valable, et après tu oses dire que tu n'aimes pas les idées réductrices... quelle farce.

Allez, ciao le fanatisé.

Jean-François

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 03 sept. 2023, 21:29
par uno
Jean-Francois a écrit : 03 sept. 2023, 21:20Encore une injonction visant à imposer l'idée que seule ton opinion est valide. Et tu essaies encore de nier la réalité en dénigrant tous ceux qui ne trouvent pas ses arguments si convaincants que ça.
Mon grand toi-même tu admets que certaines de tes opinions sont valides et d'autres ne le sont pas, non? Je ne vais pas insulter ton intelligence en donnant des exemples. Bref tu parles ici pour ne rien dire en espérant ici me faire culpabiliser d'avoir et d'exprimer mon opinion sur un sujet donné, ce qui est bien sûr ridicule Et donc non je ne vais pas retirer mon opinion parfaitement légitime et pour le coup elle, réellement antiraciste, selon laquelle jamais cette vidéo n'aurait dû faire polémique en raison de la couleur de peau de ces enfants.
Jean-Francois a écrit : 03 sept. 2023, 21:20Tu veux réduire une question socialement complexe en intimant que ta lecture est la seule valable, et après tu oses dire que tu n'aimes pas les idées réductrices... quelle farce.
Comme tu veux, mon cher, comme tu veux, le truc c'est que c'est bien toi qui légitime qu'on offusque d'une vidéo d'enfants en raison de la couleur de peau de ces dernier. :D

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 03 sept. 2023, 21:56
par Jean-Francois
uno a écrit : 03 sept. 2023, 21:29Mon grand toi-même tu admets que certaines de tes opinions sont valides et d'autres ne le sont pas, non?
Oui. D'ailleurs, c'est généralement plus le cas dans le domaine des questions sociales. Peut être parce que, moi, je suis conscient que les points de vue sur ces questions subissent des influences multiples et que traiter systématiquement de connards (ou de "racialistes dissonants cognitifs") tous ceux qui ne pensent pas comme moi, pour donner l'impression que leur opinion n'a aucune légitimité, serait une réaction outrée (i.e., du pathos).

Jean-François

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 03 sept. 2023, 22:13
par uno
Jean-Francois a écrit : 03 sept. 2023, 21:56Oui. D'ailleurs, c'est généralement plus le cas dans le domaine des questions sociales. Peut être parce que, moi, je suis conscient que les points de vue sur ces questions subissent des influences multiples et que traiter systématiquement de connards (ou de "racialistes dissonants cognitifs") tous ceux qui ne pensent pas comme moi, pour donner l'impression que leur opinion n'a aucune légitimité, serait une réaction outrée (i.e., du pathos).
Quoi? Exprimes-toi clairement. Nies-tu ici que tu as des opinions que tu juges valides et d'autres opinions que tu juges invalides, dans les questions sociales? Sincèrement? Je doute que tu veuilles aller sur ce terrain considérant les opinions qui existent à ce sujet. :mrgreen:

Ou alors tu dis le contraire, à savoir que tu as aussi des opinion que tu juges justes et d'autres que tu juges fausse, mais alors tous les présents reproches que tu m'adressent n'ont alors aucun sens, j'espère que tu as conscience de cela.

Bref exprimes-toi plus clairement.

Pour le reste, je n'y peux rien si tu as pris position en faveur d'un racialisme, fusse-t-il non assumé. Le cheminement tordu qui a mené à ce pathos racialiste, je l'ai bien identifié, mais donc le résultat est là du racialisme bien puant, créant une polémique sur la couleur de peau d'enfants sélectionnés au mérite. Mais bon ce n'est pas un mal nouveau dans nos sociétés contemporaines, c'est même parfaitement dans le sujet.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 08:47
par Dominique18
Cité par Loutre
...Il est regrettable de n'avoir consacré que 2 minutes aux cotés positifs de la démarche woke alors qu'ils sont observables dans la société actuelle et ne peuvent pas être passés sous silence parce qu'ils provoquent des changements inévitables dans la société, qu'on le veuille ou non.
Il existe indéniablement des questionnements qui ont fini par émerger en surface au sujet de discriminations non visibles, des inégalités dans l'application des droits des personnes pas ou peu respectées.

Dans le documentaire de Mickaël Prazan, qui ne reste qu'un documentaire, un exposé partiel et partial à certains titres, est soulignée la porosité de la mouvante "woke" à des tendances et idées extrémistes. Avant de se prétendre vertueux, il faut d'abord être capable de faire le ménage. ****

Les rapports de cette mouvance avec les principes fondamentaux et fondateurs de la république, dont la laïcité, sont fluctuants, et les indignations sélectives, conjugués à une mémoire souvent courte.
Les instrumentalisations ne sont pas situées uniquement unilatéralement, sur le plan politique.

Rappel de trois faits illustrant les propos ci-dessus :
- l'affaire Mila *
- l'affaire Adama Traoré, ou plutôt Assa Traoré **
- actuellement la polémique liée au port de l'abaya, et la question de la fréquentation scolaire ***

Avant que la droite conservatrice ne s'empare de la question woke, et ne l'instrumentalise, la gauche radicale était passée avant, historiquement parlant, avec les dérives classiques habituelles, intempestives. Par intempestivs, il faut entendre la pratique de la stigmatisation sans nuances, très heureuse. . J'ai développé sur ce fil, je ny reviens pas:

viewtopic.php?t=16231

J'ai retrouvé une intervention de Wooden Ali qui souligne la dichotomie entre thématiques associées aux luttes passées et problématiques modernes :

viewtopic.php?p=591539&hilit=Mila#p591592

* curieusement, le sujet ne semble pas avoir passionné les foules sur ce forum...

** devenue un boulet au fil du temps...
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Dissensions autour du comité « Vérité pour Adama »
L’association contre les violences policières créée par Assa Traoré, en 2016, à la suite du décès de son frère, est de plus en plus critiquée. Jusque dans son propre camp.

Par Erwan Seznec

Publié le 07/09/2022 à 07h00 - Modifié le 07/09/2022 à 11h24

L'attaque est d'autant plus sévère qu'elle vient d'alliés présumés. Le 2 septembre, le site desarmons.net, qui se donne comme objectif officiel l'abolition pure et simple des forces de l'ordre, a mis en ligne un texte au vitriol, dénonçant ce qu'il considère comme des dérives du comité Adama : starification excessive d'Assa Traoré, opportunisme médiatique, intimidations, violences verbales, paranoïa, la charge est lourde.

Les auteurs précisent qu'ils ont reporté pendant deux ans le moment de manifester leurs désaccords, pour ne « pas donner du grain à moudre à la droite et l'extrême droite ». Le collectif étant anonyme et ne donnant aucune information sur sa représentativité, son mouvement d'humeur pourrait être considéré comme négligeable, s'il ne venait pas confirmer un malaise grandissant autour du comité Adama.

Adama, une marque déposée

Ce dernier a été créé en 2016, à la suite de la mort d'Adama Traoré lors d'une interpellation par les gendarmes, à Beaumont-sur-Oise, le 19 juillet. Très vite, le comité s'est imposé médiatiquement parmi tous ceux qui dénoncent les « bavures » et les violences des forces de l'ordre. Son succès doit beaucoup à la figure charismatique d'Assa Traoré, demi-sœur du défunt. Coachée par des militants d'extrême gauche expérimentés (Youcef Brakni, Samir Elyes), adoubée par des intellectuels médiatiques comme Geoffroy de Lagasnerie (qui a cosigné un livre avec elle, Le Combat Adama, Stock, 2019), Assa Traoré a capté la lumière. Jusqu'à figurer à la une de l'édition européenne du magazine américain Time, en décembre 2020, comme « gardien de l'année » (« gardien » désignant une vigie des droits civiques).

Parallèlement, au fil des années, son comité s'est professionnalisé. La marque « Adama » a été déposée à l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi) le 30 septembre 2016, comme propriété collective de dix membres de la famille Traoré, déclinable en photographies, cartes, objet d'art, serviette de toilettes en papier, etc. En mars 2021, Assa Traoré a créé une société, Doumbé Productions, enregistrée au tribunal de commerce de Pontoise (Val-d'Oise), dans le but probable de réaliser un biopic sur son frère, voire sur elle.

Le comité ne goûte guère la concurrence médiatique. En privé, des militants déplorent souvent sa tendance à organiser une hiérarchie de fait entre les victimes présumées de violences policières. « Le Comité Adama fait cavalier seul et mène sa révolution sur les réseaux sociaux, invisibilisant le combat d'autres familles ou en s'en attribuant les mérites », déplore desarmons.net.

Onze expertises, aucune mise en examen
Autre grief formulé par desarmons.net, et qui revient souvent : l'agenda politique du comité Adama deviendrait un peu trop voyant. Après avoir beaucoup fréquenté La France insoumise, en particulier par l'intermédiaire de Taha Bouhafs, ses militants se sont rapprochés des écologistes, allant jusqu'à organiser en juillet 2020 une surprenante marche commune contre les violences policières et pour le climat, avec l'association Alternatiba. L'initiative avait suscité des commentaires très réservés sur les réseaux sociaux.

Il y a enfin un problème fondamental que desarmons.net esquive, sans doute délibérément. Adama Traoré est supposé incarner toutes les victimes des violences policières alors que son dossier, sur le plan judiciaire, est fragile. Après six ans d'instruction, aucune mise en examen n'a été prononcée. Dix expertises et contre-expertises médico-légales n'ont dégagé aucun élément établissant une faute quelconque d'un gendarme. Les magistrats instructeurs successifs ne négligeant aucune piste, une onzième expertise est en cours depuis juillet 2021, mais il parait peu probable qu'elle rebatte entièrement les cartes. Les experts à l'œuvre vont relire les conclusions de leurs prédécesseurs, sans pouvoir examiner le corps, inhumé après la deuxième expertise.

« Amal Bentounsi a créé le collectif Urgence – Notre police assassine lorsque son frère a été tué en 2012 par un policier d'une balle dans le dos », rappelle un bon connaisseur des violences policières. « Le fautif a été mis en examen, jugé. Il a pris cinq ans avec sursis en appel. Concernant Adama Traoré, l'enquête ne donne rien, mais Assa insiste pour que le nom de son frère à elle apparaisse en plus grand que celui des autres sur les tee-shirts ou les affiches des opérations communes à tous les comités et associations ! Amal Bentounsi ne lui parle plus, ses soutiens dans la sphère militante se raréfient. » La page Facebook d'Urgence-Notre police assassine est illustrée par une galerie de portraits d'hommes décédés lors d'opération de police. Adama Traoré n'y figure pas.

Contactées, ni Amal Bentounsi ni Assa Traoré n'ont souhaité s'exprimer.
*** pour la mémoire récalcitrante et les idées courtes, l'intervention de Gisèle Halimi en 1989: il y des questions pertinentes à se poser...

A ce sujet, j'ai pris en cours un débat entre Cécile Duflot, EELV, et Roselyne Bachelot, sur Bfm tv.
Duflot fut affligeante, incapable de sortir de ses dogmes miltantistes stéréotypés, à croire que l'affaire des foulards de Creil en 1989, n'a jamais existé.

https://www.bfmtv.com/replay-emissions/ ... 70271.html (incomplet)

*** rappelons à cet effet, une fois de plus, que l'islamophobie, du moins en France, n'a aucune existence ou valeur juridique, au contraire des faits de racisme et d'antisémitisme bien identifiés.
Une société démocratique, organisée, fonctionne par rapport à un corpus de lois, approuvées par vote, qui concerne tous les citoyens sur son sol, sans exception.
L'islamophobie apparaît comme une pseudo-notion, un pseudo-concept (voir à cet effet Jacqueline Chaabi, Gilles Kepel ou Florence Bergeaud-Blacker, tous éminents spécialistes à l'écart de tout militantisme)

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 11:17
par Wooden Ali
Uno a écrit :cette vidéo n'aurait jamais dû faire polémique, ceux qui ont déclenché une tempête dans un verre d'eau
Tu te trompes ! Aujourd'hui le moindre événement doit être disséqué et jugé à l'aune de la néo-morale. Le seul tort qu'ont eu les protagonistes de cette affaire est d'avoir publié sur Internet un événement intime concernant une école et son proche environnement. Ils en ont fait ainsi un événement mondial à la merci des pères-la-pudeur qui y sévissent. Et ils aiment sévir, s'indigner, s'offusquer, cocher les cases de la bienséance actuelle et hurler quand il en manque une. Un député français a même parlé de la "honte" que lui inspirait le caractère raciste de cette vidéo.

J'admets que j'aurais été d'accord avec la plupart des objections formulées s'il s'était agi d'un clip émanant d'une autorité officielle dont la maladresse ou l'inconscience aurait pu alors être critiquée. Mais un exposé scolaire ! Pourquoi le juger avec l'implacable sévérité, la même que celle qu'on est en droit d'exercer contre des responsables puissants politiques ou sociaux.

Les gamins en cause n'ont émis aucuns propos racistes (au sens ancien du terme). Au contraire, leurs propos ont exalté la fraternité et l'égalité entre les hommes. Ils sont seulement coupables de ne pas avoir la bonne couleur et de ne pas l'avoir fait d'une façon à la mode d'aujourd'hui. Quelle horreur !

S'ils se sentent coupables de ce qu'ils ont dit, on peut dire que la cause raciste aura fait un pas en avant.

Une bonne chose dans cette affaire est de constater que les dames patronnesses se sont recyclées.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 11:57
par LoutredeMer
Plus largement, je pense que le pouvoir et les contre-pouvoirs en France atteignent un niveau critique : celui du laïcard. On trouvera plusieurs définitions de ce terme. Ma définition c'est que c'est une position tellement exacerbée et critique qu'elle oeuvre contre la laïcité (et la démocratie).

Plutôt que de longs discours, je présente un exemple explicite qui date de ces jours-ci : Gabriel Attal, ministre de l'Education, prône le retour du port de l'uniforme à l'école.

On sait que parallèlement il vient d'interdire le port de l'abaya à l'école. Tout cela pour remplacer cet uniforme par un autre uniforme! :ouch:

C'est du même ordre que l'instrumentalisation de la cause de Martin Luther King avec quelque chose qui n'a rien à voir!

C'est de la poudre aux yeux pour masquer les vrais problèmes, c'est tout.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 12:19
par Dominique18
Plus largement, je pense que le pouvoir et les contre-pouvoirs en France atteignent un niveau critique...
Je ne te contredirai pas sur ce point.
La position du laïcard qui pointe son nez, et dont il faut se méfier, n'incite pas à se montrer optimiste. On voudrait séduire une partie de l'électorat de la droite et de l'extrême-droite qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

La question d'une tenue scolaire, réglementaire, envisagée, ne réglera pas des questions de fond du fait de l'archepellisation de la société française (cf.Jerôme Fourquet avec son étude de 2017, implacable. Il y aurait pourtant de quoi faire av6de la volonté et du courage).
En l'état actuel, ce n'est encore qu'un projet, plutôt vague, en ce qui concerne d'éventuelles modalités.

On ne peut cependant pas considérer sur le même plan abaya et uniforme scolaire, les enjeux ne sont pas identiques. L'abaya représente un vecteur d'infiltration, un levier pour introduire progressivement le religieux, la charia et le créationnisme. Les évangélistes, de leur côté, très opportunistes, suivent attentivement le dossier, au cas où... Ils fourbissent discrètement leurs armes.
Les intégristes cathos patientent également...

Il fallait cependant donner une réponse urgente au sujet de l'abaya, sans équivoque, claire et ferme, quant à son port à l'intérieur d'un établissement scolaire. J'ai rappelé l'affaire des foulards de Creil: il a fallu 15 ans de tergiversations avant d'aboutir à une prise de décisions et à un texte de loi, en 2004.

L'instrumentalisation de la cause de Martin Luther King, je n'en sais rien, je manque d'éléments d'information.
Un projet très mal goupillé, j'ai précisé ce que j'en pensais.
Sur le plan déontologique et éthique, il est difficilement défendable.

Il manque une direction éthique, claire, ferme et précise pour la conduite des affaires de ce pays, que ce soit pour le gouvernement en place ou pour l'opposition.
Visibilité et intelligence... nous sommes loin du compte.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 13:15
par LoutredeMer
Dominique18 a écrit : 05 sept. 2023, 12:19
LoutredeMer a écrit : 05 sept. 2023, 11:57 Plus largement, je pense que le pouvoir et les contre-pouvoirs en France atteignent un niveau critique : celui du laïcard. On trouvera plusieurs définitions de ce terme. Ma définition c'est que c'est une position tellement exacerbée et critique qu'elle oeuvre contre la laïcité (et la démocratie).
Je ne te contredirai pas sur ce point.
La position du laïcard qui pointe son nez, et dont il faut se méfier, n'incite pas à se montrer optimiste. On voudrait séduire une partie de l'électorat de la droite et de l'extrême-droite qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

La question d'une tenue scolaire, réglementaire, envisagée, ne réglera pas des questions de fond du fait de l'archepellisation de la société française (cf.Jerôme Fourquet avec son étude de 2017, implacable.
Pas lu ce bouquin, juste le résumé. J'ai l'impression pour ma part, d'un phagocytage de notre société dans le même genre que les purges consécutives à la révolution de 1789, où ce n'était jamais assez...

On ne peut cependant pas considérer sur le même plan abaya et uniforme scolaire, les enjeux ne sont pas identiques. L'abaya représente un vecteur d'infiltration, un levier pour introduire progressivement le religieux, la charia et le créationnisme. Les évangélistes, de leur côté, très opportunistes, suivent attentivement le dossier, au cas où... Ils fourbissent discrètement leurs armes.
Les intégristes cargos patientent...
"intégristes cargos" ?
As-tu des sources sur ce que tu énonces sur les évangélistes?


Pour moi l'abaya et l'uniforme scolaire sont à mettre sur le même plan. On remplace un uniforme par un autre, c'est non moins criticable. (C'est un rouleau compresseur de plus dans un pays où les lois liberticides pleuvent depuis plusieurs années.) Il y a une idée de soumission et d'obéissance inhérente à un uniforme quel qu'il soit et cela influera les mentalités des écoliers, collégiens et lycéens... Ce n'est pas comme cela que l'autorité des profs actuellement écornée sera respectée.
Et la pensée unique n'est pas loin.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 13:26
par Dominique18
Intégristes cathos... cargos, je ne sais pas à quoi je pouvais penser... :lol:

Sur le plan tenue vestimentaire, superficiellement, effectivement, un uniforme pourrait en remplacer un autre.
Sauf que les islamistes, avec l'aide de leurs alliés, les idiots utiles de service *, ont échoué avec le voile, en France, mais pas ailleurs.
L'abaya dépasse le stade de l'uniforme, c'est un vecteur d'emprise mentale.
Il y a eut une tentative d'intoxication au niveau de l'Europe, et seule la France s'y est opposée.

Rappel des faits:

https://www.marianne.net/societe/laicit ... -musulmans

Entre le voile et l'abaya, il n'y a pas différence, c'est la même stratégie mise en oeuvre, en arrière-plan(cf. la vidéo avec Gisèle Halimi en 1989).
Il y aura un après-abaya, il ne faut pas se leurrer, de la part des mêmes, ils ne manquent ni de temps, ni de ressources.
Il y a une idée de soumission et d'obéissance inhérente à un uniforme quel qu'il soit et cela influera les mentalités des écoliers, collégiens et lycéens... Ce n'est pas comme cela que l'autorité des profs actuellement écornée sera respectée.
Pour l'autorité écornée, Jean-Pierre Obin est enfin écouté, il est fait appel à ses compétences.
Il s'est montré d'une extrême patience.
La lecture de son rapport (l'incontournable rapport Obin, 2004) laisse sans voix.

https://www.laicite-republique.org/rapp ... s-les.html

Il ne s'agit pourtant pas d'un énième rapport de plus, mais d'un outil, avec formation des enseignats et personnels de l'éducation, associée:

https://www.ih2ef.gouv.fr/la-formation- ... republique

L'uniforme à l'école: à la Martinique, c'est un exemple, le système fonctionne, il est ancré dans les moeurs, apparemment. En France, compte-tenu des situations disparates, du délitement de l'institution scolaire, de l'archipellisation, il y a un gros doute à ce sujet.
Il y a d'autres projets plus intelligents à porter, dont une restauration de la santé scolaire, avec des postes de psychologues, d'infirmières,.. prioritairement. Les jeunes ont besoin d'espaces et d'écoute, pas d'embrigadement. L'embrigadement fonctionne avec l'abaya, parce que derrière ce vêtement, symbolique, il y a de l'écoute, certes biaisée avec manipulation à la clé. Dans un monde anxiogène, sans repères, vers qui les jeunes peuvent-ils se tourner et évacuer leurs angoisses existentielles?
Les services de psychologie, de psychiatrie, sont sur-saturés.

Jérôme Fourquet

https://www.seuil.com/ouvrage/l-archipe ... 2021406023

Lecture pour les passionnés. Je me suis contenté des analyses, et il y a de quoi faire, ça ne se lit pas comme un roman, ça demande du temps, des prises de notes pour s'y retrouver...

Les évangélistes, avec la montée du créationnisme associé

https://www.unadfi.org/?s=évangéliste

Le nouveau péril sectaire

https://www.unadfi.org/bibliographie/le ... -radicaux/

https://youtu.be/LtcHwqxF6Js

plus...

https://www.lexpress.fr/societe/derives ... 64844.html

Le gouvernement actuel a joué petits bras et a mis longtemps à réagir, il faut se remémorer l'épisode de la Miviludes qui a failli disparaître, alors que les signaux d'alerte, les remontées de terrain, étaient au rouge.

* ceux qui recherchent désespérément des combats, des conflits, pour légitimer et assouvir leur quête (et soif) de révolution, de "grand soir".
Le prolétariat n'ayant plus aucune signification et n'étant plus un véhicule porteur, ils sont passés à autre chose. Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, ancien trotskiste de l'OCI, en est un bon représentant.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 14:00
par Akine
uno a écrit :jamais cette vidéo n'aurait dû faire polémique en raison de la couleur de peau de ces enfants.
Dans l'idée je te rejoins parfaitement, ce genre d'opinions manque sa cible.

Mais la couleur de peau est importante aujourdhui - je ne dis pas qu'elle devrait l'être, ni qu'il est inévitable qu'elle le soit, ni qu'elle est la cause formelle des inégalités que tout le monde dénonce ici - pour comprendre le fonctionnement du monde. Et tenter d'inculquer à ces enfants (et autres) l'idée contraire (que la race n'a aucune importance, ce qui est faux : elle le devrait) comme tu sembles le vouloir (corrige moi si je me trompe) ne me semble pas à même de les préparer à appréhender la complexité des rapports sociaux actuels et futurs...

C'est, par contre, la réduction à la race de la question des inégalités, opinion plus ou moins tacidement endossée médiatiquement et politiquement outre-atlantique (en tous cas c'est l'impression que me donnent certains mouvements), qui me paraît excessive, incomplète et délétère. Et en ce sens, oui, le retrait de la vidéo est une réponse "tapant à côté" du problème, qui n'est pas qu'un groupe élitiste d'enfants blancs s'approprie, adopte et endosse des idées universalistes issues du combat de MLK (situation qu'un examen rapide rend symbolique des inégalités raciales car le mérite scolaire est, actuellement, indéniablement une métrique imparfaite inversement corrélée au taux de mélanine) mais bien que le système favorise l'expression de l'excellence de façon aussi inégalitaire !

C'est chez l'humain un phénomène assez courant que de confondre le symbole avec la réalité, de s'offusquer de son apparence plutôt que de chercher à en examiner les causes. D'où amha la polémique que tu dénonces à raison.

Ceci dit, ne vois-tu pas que, toi aussi, tu tronques le problème du wokisme/progressisme quand tu réduis les motivations des polémistes à un "racialisme" insensé, justement parce que l'événement représente pour toi la conséquence néfaste, symbolique, typique de ce type de pensée ? Et que, du coup, tu nourris (pas très productivement) cette agitation stérile que tu critiques ?

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 14:01
par LoutredeMer
Dominique18 a écrit : 05 sept. 2023, 13:26 ça ne se lit pas comme un roman, ça demande du temps, des prises de notes pour s'y retrouver...
Toi, tu n'as jamais lu ni étudié d'oeuvre littéraire... :roll:

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 14:16
par Dominique18
LoutredeMer a écrit : 05 sept. 2023, 14:01
Dominique18 a écrit : 05 sept. 2023, 13:26 ça ne se lit pas comme un roman, ça demande du temps, des prises de notes pour s'y retrouver...
Toi, tu n'as jamais lu ni étudié d'oeuvre littéraire... :roll:
Et ma bibiliothèque personnelle, elle est composée de quoi, à ton avis? :a2:
J'aurais dû préciser: ça ne se lit pas comme un roman de gare.
Tu aimes bien reprendre les personnes sur des points de détail, avec des formules lapidaires. :mrgreen:
Loin de moi l'idée de provoquer une agression. :roll:
Accessoirement, j'ai oeuvré comme bibliothécaire, dans une autre vie (création de deux bibliothèques, dont l'une professionnelle, avec informatisation, plus de 3000 ouvrages, avec fiches de lecture, moteur de recherche....), quatre bibliothèques à mon actif, en autant de lieux géographiques.
Ca occupe son individu, surtout quand la part de bénévolat est conséquente. Au bout d'un moment, la passion s'érode...

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 14:24
par Dominique18
@ Akine
C'est, par contre, la réduction à la race de la question des inégalités, opinion plus ou moins tacidement endossée médiatiquement et politiquement outre-atlantique (en tous cas c'est l'impression que me donnent certains mouvements), qui me paraît excessive, incomplète et délétère. Et en ce sens, oui, le retrait de la vidéo est une réponse "tapant à côté" du problème, qui n'est pas qu'un groupe élitiste d'enfants blancs s'approprie, adopte et endosse des idées universalistes issues du combat de MLK (situation qu'un examen rapide rend symbolique des inégalités raciales car le mérite scolaire est, actuellement, indéniablement une métrique imparfaite inversement corrélée au taux de mélanine) mais bien que le système favorise l'expression de l'excellence de façon aussi inégalitaire !
Qu'y-a-t-il à rajouter? Rien.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 15:22
par LoutredeMer
Dominique18 a écrit : 05 sept. 2023, 14:16
LoutredeMer a écrit : 05 sept. 2023, 14:01
Dominique18 a écrit : 05 sept. 2023, 13:26 ça ne se lit pas comme un roman, ça demande du temps, des prises de notes pour s'y retrouver...
Toi, tu n'as jamais lu ni étudié d'oeuvre littéraire... :roll:
J'aurais dû préciser: ça ne se lit pas comme un roman de gare.
Oui, tu aurais dû. Cette fois, nous sommes d'accord sur la formulation.


Tu aimes bien reprendre les personnes sur des points de détail, avec des formules lapidaires. :mrgreen:
"Le diable est dans les détails"...

Je n'y peux rien, je suis comme ça. Déformation professionnelle littéraire, je suppose :mrgreen:

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 17:09
par uno
Akine a écrit : 05 sept. 2023, 14:00Ceci dit, ne vois-tu pas que, toi aussi, tu tronques le problème du wokisme/progressisme quand tu réduis les motivations des polémistes à un "racialisme" insensé, justement parce que l'événement représente pour toi la conséquence néfaste, symbolique, typique de ce type de pensée ? Et que, du coup, tu nourris (pas très productivement) cette agitation stérile que tu critiques ?
Soit ciblons mieux le bousin. Dans une société saine, cette vidéo n'aurait même pas fait parlé d'elle, elle mettait en scène les lauréat d'un concours, aurait été au mieux rapidement mentionné par les médias, et simplement permis à ces enfants d'avoir un sentiment de fierté, point. La vidéo n'avait rien, ni d'extraordinaire, et encore moins d'affligeante, malveillante, ou même provocatrice, rien, que dalle, peau de balle. Ici tu dis «la couleur de peau est importante aujourd'hui», et c'est bien le problème. En fait c'est devenu obsessionnel, et on a le choix entre se soumettre au jeu de ce racialisme puant ou pire y adhérer ou alors le dénoncer pour ce qu'il est. Or et c'est là que se situe notre désaccord, dénoncer ce racialisme ce n'est pas nourrir celui-ci, non celui-ci se nourrit de la passivité ou de la lâcheté de ceux qui s'y soumettent en se prétendant ainsi vertueux, alors qu'ils ne font que participer à la propagation de cette saloperie. Car il n'y a pas que les gens qui se soumettent ou adhèrent passivement à ce racialisme, il y a également ceux qui propagent à des fins réellement malveillantes, ce qui fut le cas avec cette polémique.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 18:13
par Akine
uno a écrit :Ici tu dis «la couleur de peau est importante aujourd'hui», et c'est bien le problème.


Elle l'a toujours été, ou presque, dans les civilisations occidentales.
Je veux dire qu'elle l'est pour comprendre la façon dont le monde évolue et dont certaines inégalités persistent.
Il est indéniable qu'il existe (aux USA et en France) des ghettos ou des quartiers à prédominance homoethnique/nationale/raciale, de vastes iniquités en termes d'emploi, de culture, d'opportunités, de patrimoine et j'en passe, une culture afro-américaine distincte de la culture blanche, etc. Factuellement tout concourt à démontrer la présence d'une indiscutable asymétrie entre individus en fonction leur couleur de peau.
Ce qui ne signifie pas, certainement pas, qu'une explication essentialiste soit la bonne. La couleur de peau est un paramètre anodin en soi mais révélateur d'une origine sociale/civilisationnelle particuliere vectrice de pas mal de choses qui définissent des groupes humains précis, et ces groupes connaissent, statistiquement, des vies différentes.

Ceci à fins de clarifications. La phrase que tu cites ne référait pas à l'importance problématique de la race parmi les courants wokes (qui est un essentialisme aussi mais bien différent dans sa structure du racialisme traditionnel pro-blanc).
Or et c'est là que se situe notre désaccord, dénoncer ce racialisme ce n'est pas nourrir celui-ci
Nous ne sommes pas en désaccord.
Je pense simplement que faire une fixation sur le cas symbolique de cette vidéo n'amène rien. Amha les dénonciateurs "wokes" se trompent de cible (cf message précédent), et, c'est le sens du paragraphe que tu cites, toi aussi en prenant le zèle mal placé dont ils font preuve pour du racialisme.

L'agitation stérile référait à la polémique (qui je te l'accorde n'a pas lieu d'être et n'améliore pas le sort du monde). Pas à tes critique du wokisme en général.

Pourrais-tu élaborer sur la "malveillance" que tu mentionnes ?

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 18:47
par LoutredeMer
Tu aimes bien reprendre les personnes sur des points de détail, avec des formules lapidaires. :mrgreen:
"Le diable est dans les détails"...

Je n'y peux rien, je suis comme ça. Déformation professionnelle littéraire, je suppose :mrgreen:
Voilà, et d'abord, on dit phagocytose! Pas phagocytage! Mais où ai-je la tête? :roll: :a2:

"Le diable se cache dans les détails", c'est mieux aussi.

Faut croire que les immersions en ville à 37°, ça me convient.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 05 sept. 2023, 19:08
par uno
Akine a écrit : 05 sept. 2023, 18:13Elle l'a toujours été, ou presque, dans les civilisations occidentales.
Non là tu parles d'un truc plus vaste qui a d'ailleurs toujours été important partout pas seulement en Occident, dans toute civilisation à savoir l'altérité, y compris celle du phénotype, avec préjugés, hostilités, incompréhensions et parfois conflits. Si ensuite tu parles du racisme véritable, là aussi pareil, pas spécifique à l'Occident ni un marqueur tout puissant et constant de l'Occident au cours de son histoire, loin s'en faut, mais soit clarifions tout cela.
Akine a écrit : 05 sept. 2023, 18:13Je veux dire qu'elle l'est pour comprendre la façon dont le monde évolue et dont certaines inégalités persistent.
Justement pas au sens où tu sembles l'entendre. Et j'ai expliqué cela dans ce message précédent, en rappelant qu'ici même en Occident, divers groupes ethniques non-blancs, y compris des Noirs, parviennent à dépasser Blancs en matière d'éducation et de réussite économique. Les raisons de ces succès sont des facteurs culturels et sociaux internes à ces groupes ethniques, et démontrent que malgré les indéniables préjugés qu'ils ont pu rencontrer en raison de leurs phénotype, la culture donnant les outils permettant l'intégration économique et sociale en Europe, sont les facteurs prépondérant, pas les stéréotypes de la populations d'accueil. À ce titre les facteurs culturels ont également été et sont toujours bien plus importants, pour le constats inverse, à savoir la non-intégrations et l'échec de certains groupes ethniques, car certains ont des pratiques culturelles et des mentalités, rendant difficile l'intégration, y compris économique, dans nos sociétés occidentales.
Akine a écrit : 05 sept. 2023, 18:13Ceci à fins de clarifications. La phrase que tu cites ne référait pas à l'importance problématique de la race parmi les courants wokes (qui est un essentialisme aussi mais bien différent dans sa structure du racialisme traditionnel pro-blanc).
Justement non, la justification est différente, mais la structure finale est la même, essentialisation sur des critères phénotypiques et généalogiques. Le racisme biologique justifiant l'esclavage des Noirs (présents également chez les arabes, et qui fut justifié par musulmans comme par chrétiens par une interprétation à dessein de la Malédiction de Cham avant l'essor de la science), avait pour vocation justifier et essentialiser le statu d'infériorité des Noirs pour légitimer esclavage puis la ségrégation. La racisme woke contemporain, prend certes un justificatif différent (malgré qu'il y ait eu quelques ballons d'essai de justifications biologiques ici ou là), à savoir la justification sociologique. Mais le résultat est le même, le Blanc est raciste par défaut, et ne peut pas ne pas être raciste, le mieux qu'il puisse faire c'est battre sa coulpe en s'excusant en permanence d'être raciste, voir par exemple Robin DiAngelo. Il n'y a pas d'échappatoire possible, pas de rédemption, le rôle est définitif et la société doit s'organiser sur celui-ci. Dans les deux cas la justification se prétend d'ailleurs objective c'est-à-dire scientifique.
Akine a écrit : 05 sept. 2023, 18:13Je pense simplement que faire une fixation sur le cas symbolique de cette vidéo n'amène rien. Amha les dénonciateurs "wokes" se trompent de cible (cf message précédent), et, c'est le sens du paragraphe que tu cites, toi aussi en prenant le zèle mal placé dont ils font preuve pour du racialisme.
Non au contraire j'identifie bien le bousin et les exemples en la matière ne manquent pas. Bon déjà la division «Blancs» vs «Racisés», qui efface d'ailleurs la complexité des histoires et interactions culturelles pour identifiés un groupe d'oppresseurs sur sa couleur, c'est déjà du racialisme bien gras et acté, et tous ceux qui reprennent ce raisonnement sont déjà en train de légitimer cette racialisation des wokes. Ce que tu me reproches n'est pas du zèle, c'est simplement de nommer à juste titre une idéologie nuisible et dangereuse pour ce qu'elle est.
Akine a écrit : 05 sept. 2023, 18:13Pourrais-tu élaborer sur la "malveillance" que tu mentionnes ?
Bien sûr, la malveillance des wokes c'est justement leur ressentiment raciale qui s'appuie sur une haine de la civilisation occidentale, et leurs peuples historique «Les Blancs» définis comme oppresseurs universelles de toutes les minorités. La malveillance étant bien sûr la volonté plus ou moins mal dissimulé de vouloir détruire la dite civilisation et leurs peuples. On trouve différentes manifestations, parfois des politiciens acquis au wokisme qui se félicitent que les Blancs deviennent minoritaires, dans telle ville ou telle région, des intellectuelles qui nient l'existence de peuples historiques en Europe et disent que leurs mise en minorité démographique et culturelle ne serait pas un problème, ou des mouvances idéologiques comme les «Indigènes de la République». Le tout en diabolisant bien sûr l'histoire de chacun des pays de la dite civilisation honnie. La malveillance est claire comme de l'eau de roche et le racisme également.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 06 sept. 2023, 08:06
par Dominique18
Les "combats" des "wokes" pourraient être légitimes, s'ils se contentaient, si on peut dire, de dénoncer les discriminations, qui existent, les faits de racisme, le non-respect des droits,... une somme de revendications légitimes.

Sauf que leurs actions sont encadrées par une rhétorique délirante d'une part (la notion de "race" justifiée par la sociologie, alors que parler de race, c'est obligatoirement retourner aux fondements du racisme qui ont été combattus par les générations précédentes, (SOS racisme, par exemple, avant que cette association ne dérive, par des juristes,...), ce qui représente deux somptueuses contradictions.

Ils se dressent contre la société en invoquant le racisme systémique, le racisme d'état,... mais se satisfont en règle générale très bien du libéralisme, voire de l'ultra-libéralisme de ce type de ociétés. Robin di Angelo, citée, organise des conférences où elle tape sur tout ce qui bouge, à prix d'or. La donneuse de leçons, Rokaya Diallo, n'est pas en reste.
Pour poser avec des pompes Louboutin aux pieds, Assa Traoré ne l'a certainement pas commis pour la beauté du geste.

On pourrait faire défiler à loisir les contradictions formelles.
Les actes vont à l'encontre des discours.
Le documentaire de Mickaël Prazan aborde plusieurs de ces aspects. Les intervenants ne sont pas tous situés du côté de la droite conservatrice. Elizabeth Badinter y figure.
Ce n'est pas se positionner contre les "wokes", c'est pointer les (leurs) dysfonctionnements contre-productifs.

Uno, avec qui je ne suis pas d'accord en raison du caractère trop excessif et partial de son discours, cible cependant plusieurs éléments dont la malveillance qui peut exister dans les intentions. Toujours dans le documentaire, il est fait référence à l'affaire de Sciences Po à Grenoble. Afficher sciemment sur les murs le nom des personnes en les accusant rappelle de sombres heures de l'Histoire, la grande époque de letat6de Vichy avec la délation comme machine de guerre.

Ce qui nuit à la crédibilité de ce mouvement qui repose, au départ, sur des basses humanistes (cf. son historique) mais qui a évolué vers des formes exacerbées, excessives, absurdes, voire crapuleuses.

Une autre contradiction, et pas la moindre, est cette obsession relative à la question de l'esclavage, avec le rapport dominants-dominès, blancs, forcément et noirs, non moins forcément, esclavage atlantiste avec déportations.
La focalisation du mouvement "woke" concerne uniq6la traite atlantiste, qui est une horreur indéfendable, une honte dans l'histoire de l'humanité.

Les "wokes" ne se sont jamais positionnés clairement au sujet de la traite arabo-musulmane qui historiquement a commencé bien avant la traite atlantiste, a concerné davantage de populations, et s'est achevée plus d'un siècle après celle atlantiste.
Ce qui se nomme indignations et combats sélectifs, au détriment d'une pensée humaniste, universaliste.

La droite conservatrice s'est emparée du dossier "woke", la gauche radicale ne cesse pas d'en rajouter dans les contradictions, nous assistons à une dérive des uns et des autres, alors que les problèmes existent et méritent assurément mieux comme considérations et comme actions effectives.

Sur le plan de la communication, répondre à une agression réelle ou supposée par une autre agression a toutes les chances de produire l'inverse du résultat escompté et de se retourner contre le dernier protagoniste en le dècridibilisant au passage.

Eventuellemnt, un hors-série qui essaie de synthétiser le sujet:

Image
Franc-Tireur Hors-série "50 nuances de Woke". Qu’est-ce que le wokisme ? Danger pour certains, progrès pour d’autres, ce courant de pensée venu des États-Unis imprègne désormais l’université, les arts et le monde de l’entreprise. Dans un hors-série exceptionnel, la rédaction de Franc-Tireur décline ses nuances et expose ses dérives. Au programme, des éditoriaux, des interviews, des enquêtes, un portrait qui fâche et même un quiz, « Kiké woke ? ». Caroline Fourest a entraîné dans une discussion animée le philosophe Jean-François Braunstein. Le romancier Abel Quentin a plongé en littérature pour y débusquer les tentatives de censure. Raphaël Enthoven a interrogé le patron de Sciences Po. David Medioni rappelle que l’extrême droite est toujours la première à flinguer la culture… Seize pages de textes et de dessins - 16 pages - 5€

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 06 sept. 2023, 11:20
par Akine
uno a écrit : 05 sept. 2023, 19:08 Non là tu parles d'un truc plus vaste qui a d'ailleurs toujours été important partout pas seulement en Occiden
C'est de ça dont je parle en effet. Je n'ai pas mentionné les civilisations non-occidentales car j'ai moins de connaissances sur ces dernières, mais il est certain, effectivement, que le phénomène soit largement répandu.

Quelques exceptions me sont venues à l'esprit (notamment, me semble-t-il, le fait que pendant la période ptolémaïque égyptienne, certaines personnes avaient un nom grec et un nom égyptien, s'identifiaient aux deux cultures, et utilisaient l'un ou l'autre en fonction des circonstances ; et celui que, d'une façon générale et dans l'Antiquité, les origines d'un individu étaient moins importantes qu'actuellement).
Justement pas au sens où tu sembles l'entendre. Et j'ai expliqué cela dans ce message précédent, en rappelant qu'ici même en Occident, divers groupes ethniques non-blancs, y compris des Noirs, parviennent à dépasser Blancs en matière d'éducation et de réussite économique.
Oui. Mais, justement, l'origine ethnique est importante pour comprendre cette même réussite dans tous les cas que tu cites (non pas à cause d'une supposée essentialité de la race/ethnie, mais bien de facteurs culturels, économiques et historiques - et en particulier le degré de soutien mutuel entre membres d'une même ethnie).

Et c'est exactement ça, le sens où je l'entends !

Et je reconnais sans hésiter que la couleur de la peau est une approximation très grossière (car une même teinte regroupe des origines hautement variables) d'un problème plus complexe (car il existe des sous-groupes réussissant plus ou moins bien au sein d'une même ethnie) et ne se limitant certainement pas à celle-ci.

Justement non, la justification est différente, mais la structure finale est la même, essentialisation sur des critères phénotypiques et généalogiques. Le racisme biologique justifiant l'esclavage des Noirs (présents également chez les arabes, et qui fut justifié par musulmans comme par chrétiens par une interprétation à dessein de la Malédiction de Cham avant l'essor de la science), avait pour vocation justifier et essentialiser le statu d'infériorité des Noirs pour légitimer esclavage puis la ségrégation. La racisme woke contemporain, prend certes un justificatif différent (malgré qu'il y ait eu quelques ballons d'essai de justifications biologiques ici ou là), à savoir la justification sociologique. Mais le résultat est le même, le Blanc est raciste par défaut, et ne peut pas ne pas être raciste, le mieux qu'il puisse faire c'est battre sa coulpe en s'excusant en permanence d'être raciste, voir par exemple Robin DiAngelo. Il n'y a pas d'échappatoire possible, pas de rédemption, le rôle est définitif et la société doit s'organiser sur celui-ci. Dans les deux cas la justification se prétend d'ailleurs objective c'est-à-dire scientifique.
La justification "woke" fonctionne en posant l'infériorité morale de tout membre d'un groupe (supposé) oppresseur en faisant fi des autres paramètres non-raciaux (ou genrés) dont dépendent les iniquités. Elle repose sur des éléments à prétention scientifiques, parfois pertinents, mais se distingue du racialisme traditionnel en ce que ce dernier cherche à établir directement la supériorité objective ("physique","scientifique") d'une race sur l'autre.
Le but (affiché) des "wokes" n'est pas la domination, mais l'abolition de celle-ci. Un autre point de divergence d'avec les mouvement racistes habituels est donc cette dissension entre les actes et les paroles (promouvoir l'égalité comme référence éthiques et se basant sur elle pour établir des hiérarchies morales, mais "surcorrigeant" les inégalités (par ressentiment, pression sociale, volonté de plaire, culpabilité, croyance en l'équilibration morale par sommation des souffrances de chaque race à travers l'Histoire (qui se rapproche du "sophisme du monde juste"), mal-évaluation de la situation sociale, perception de rapports de domination non-existants ou d'une façon trop absolue, etc.)). La division entre races n'a pas vocation à être éternelle (en tous cas pas pour tous) - en théorie.

Mais, à terme, en effet, l'essentialisation est présente (elle advient de façon plus indirecte dans le "wokisme", mais ça ne change rien). Que tu appelles cela du "racialisme" me semble vecteur de confusion (en assimilant les mouvement racistes traditionnels et les distinctions wokes entre races - il y a des points communs mais les nuances sont importantes).

Ce que j'ai écrit dans le paragraphe précédent ne vise pas le disculper de cette accusation, ni de la haine qu'il peut nourrir, ni de son incapacité à comprendre les nuances au sein des causes des inégalités existantes, ni des méthodes qu'il emploie, ni de son aveuglement, ni de sa nuisance à la cause qu'il prétend défendre.

Simplement, je tenais à mettre en lumière ce que je constate comme étant des différences évidentes entre le racisme traditionnel et la mouvance "woke", qui font que les dynamiques auxquelles ils obéissent sont bien distinctes.
Non au contraire j'identifie bien le bousin et les exemples en la matière ne manquent pas. Bon déjà la division «Blancs» vs «Racisés», qui efface d'ailleurs la complexité des histoires et interactions culturelles pour identifiés un groupe d'oppresseurs sur sa couleur, c'est déjà du racialisme bien gras et acté, et tous ceux qui reprennent ce raisonnement sont déjà en train de légitimer cette racialisation des wokes.
Division qui est une approximation de quelque chose de pertinent au départ. De simplification en simplification, en en arrive au racialismes que tu dénonces. Initialement, je ne vois rien qui empêche de raisonner sur cette base, et ce n'est pas du racialisme que de le faire, à condition de ne pas tomber dans l'essentialisation justement.

Concernant la vidéo, je n'ai pas accès à la polémique et aux échanges en eux-mêmes, ni aux arguments avancés, ni aux acteurs impliqués, je ne peux donc pas me prononcer sur leur "racialisme" ou non, mais je m'oppose à la l'équivalence automatique que tu poses entre "distinction par la race/l'ethnie" et "racialisme".
Bien sûr, la malveillance des wokes c'est justement leur ressentiment raciale qui s'appuie sur une haine de la civilisation occidentale, et leurs peuples historique «Les Blancs» définis comme oppresseurs universelles de toutes les minorités. La malveillance étant bien sûr la volonté plus ou moins mal dissimulé de vouloir détruire la dite civilisation et leurs peuples. On trouve différentes manifestations, parfois des politiciens acquis au wokisme qui se félicitent que les Blancs deviennent minoritaires, dans telle ville ou telle région, des intellectuelles qui nient l'existence de peuples historiques en Europe et disent que leurs mise en minorité démographique et culturelle ne serait pas un problème, ou des mouvances idéologiques comme les «Indigènes de la République». Le tout en diabolisant bien sûr l'histoire de chacun des pays de la dite civilisation honnie. La malveillance est claire comme de l'eau de roche et le racisme également.
OK, je vois ça. Il est évident que ce système de pensée est présent, mais chez combien ? En fait, ce que tu répondrais à ça dépend de ce que tu appelles "woke" (quelle frange des progressistes répond à cette définition ? Combien s'y identifient ? Combien le refusent ? Comment la caractérisent-ils ?). Je ne pense pas, comme tu sembles, toi, le croire, que tous les militants (dans le sens "progressistes radicaux") soient voués à la destruction de la "race blanche", pas mal d'entre eux (si ce n'est la majorité) sont amha sincères dans leur désir d'égalirarisme (mais tombent dans certains des biais que j'ai cités plus haut). Ceci dit, je n'ai rien pour justifier cette perception, sinon mes interactions avec des activistes à tendances d'ultra-gauche.

L'imminence de la prise de pouvoir effective de ces idées que tu conchies ne me paraît pas non plus évidente - je parle pour la France, ne sachant pas précisément ce qui se passe ailleurs - eu égard au fait que les idées vaguement racistes traditionnelles sont encore largement + implantées que le wokisme dans mon entourage, et je dis cela bien que quasi toutes les personnes que je connais (famille/amis) s'identifient à gauche. Ajoute à cela le succès croissant des partis politiques d'extrême-droite (plus d'un tiers des suffrages exprimés en 2022), tu comprendras que la "menace woke" n'est pas ma préoccupation première.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 06 sept. 2023, 14:28
par uno
Akine a écrit : 06 sept. 2023, 11:20Quelques exceptions me sont venues à l'esprit (notamment, me semble-t-il, le fait que pendant la période ptolémaïque égyptienne, certaines personnes avaient un nom grec et un nom égyptien, s'identifiaient aux deux cultures, et utilisaient l'un ou l'autre en fonction des circonstances ; et celui que, d'une façon générale et dans l'Antiquité, les origines d'un individu étaient moins importantes qu'actuellement).
Vaste débat qui mériterait son sujet. Je connais mieux la période romaine, or les Romains accordaient de l'importance à l'origine et avaient leurs clichés. Par exemple ils dépeignaient les personnes au sud et à l'est de leur Empire (Perses et Égyptiens) comme intelligents mais sans courage. À l'inverse les barbares du Nord Germains en tête, comme courageux mais brutaux et stupides. les Romains étant dépeint comme ayant les qualités de ces deux extrêmes pour ainsi dire. Encore que des variations existent. Par exemple, je me souviens d'un historien romain vantant la vertu des Germains dans leurs mœurs. Bref sans doute fortement nuancé et variant au fil des siècles.
Akine a écrit : 06 sept. 2023, 11:20La justification "woke" fonctionne en posant l'infériorité morale de tout membre d'un groupe (supposé) oppresseur en faisant fi des autres paramètres non-raciaux (ou genrés) dont dépendent les iniquités. Elle repose sur des éléments à prétention scientifiques, parfois pertinents, mais se distingue du racialisme traditionnel en ce que ce dernier cherche à établir directement la supériorité objective ("physique","scientifique") d'une race sur l'autre.
Encore une fois c'est la différence dans la justification mais le résultat est le même. Le «Blanc» est oppresseur par défaut, peu importe qu'on ne biologise pas le stigmate, la justification sociologique interdit la moindre rédemption. Le but est simple, diviser la société sur des critères ethno-raciaux, en démonisant à la fois la culture et l'identité du pays, ainsi que son peuple historique dont on cherche à tout prix à éviter que les dites minorité s'y assimilent.
Akine a écrit : 06 sept. 2023, 11:20Le but (affiché) des "wokes" n'est pas la domination, mais l'abolition de celle-ci.
Il ne faut pas être naïf, la rhétorique victimaire vise bien pour les wokes à vouloir imposer leur domination. On le sait dès qu'ils ont le pouvoir quelque part, on se souvient d'Evergreen, vas-y que ça impose un régime de terreur, des séances de lutte et autres joyeusetés. Bref ils se prétendent victimes d'une domination injuste, qui n'existe pas, pour vouloir y imposer la leur qui pour le coup sera bien réel.
Akine a écrit : 06 sept. 2023, 11:20OK, je vois ça. Il est évident que ce système de pensée est présent, mais chez combien ? En fait, ce que tu répondrais à ça dépend de ce que tu appelles "woke" (quelle frange des progressistes répond à cette définition ? Combien s'y identifient ? Combien le refusent ? Comment la caractérisent-ils ?). Je ne pense pas, comme tu sembles, toi, le croire, que tous les militants (dans le sens "progressistes radicaux") soient voués à la destruction de la "race blanche", pas mal d'entre eux (si ce n'est la majorité) sont amha sincères dans leur désir d'égalirarisme (mais tombent dans certains des biais que j'ai cités plus haut). Ceci dit, je n'ai rien pour justifier cette perception, sinon mes interactions avec des activistes à tendances d'ultra-gauche.
Il y a toujours une masse d'idiots utiles je confirme. Mais comme dans toutes mouvance extrémiste, ce ne sont pas les idiots utiles qui donnent le tempo pour ainsi dire. La destruction que visent les têtes pensantes de cette mouvance c'est bien la civilisation et la culture occidentale et ce toujours sous couvert d'antiracisme. Aller je t'aide observe le diagramme suivant.

Image

Ce magnifique diagramme nous vient de la Smithsonian Institution. La démarche est simple racialisation de traits culturels dépeints comme étant illégitimes car constituant une domination injuste. Mention spécial à la méthode scientifique soit dit en passant. Ce n'est pas simplement de l'égalitarisme, mais bien une volonté de destruction culturel et civilisationnel le tout avec une racialisation dangereuse du bousin, puisque la culture à abattre est associé à un regroupement phénotypique bien défini. Il est également intéressant de noter que ces mouvances promeuvent d'une part une destruction des normes tout en plaidant pour un multiculturalisme débridé et une immigration massive pour se faire.
Akine a écrit : 06 sept. 2023, 11:20L'imminence de la prise de pouvoir effective de ces idées que tu conchies ne me paraît pas non plus évidente - je parle pour la France, ne sachant pas précisément ce qui se passe ailleurs - eu égard au fait que les idées vaguement racistes traditionnelles sont encore largement + implantées que le wokisme dans mon entourage, et je dis cela bien que quasi toutes les personnes que je connais (famille/amis) s'identifient à gauche. Ajoute à cela le succès croissant des partis politiques d'extrême-droite (plus d'un tiers des suffrages exprimés en 2022), tu comprendras que la "menace woke" n'est pas ma préoccupation première.
Qui a dit que le wokisme était populaire, le retranchement sur l'extrême-droite n'est qu'une réaction à l'anomie sociale grandissante et l'insécurité à la fois culturelle et économique des classes populaires. D'ailleurs qu'est-ce que l'extrême-droite? C'est une vraie question, si par exemple je te dis qu'en France, certaines valeurs fondamentales doivent être défendues et qu'une immigration massive de populations ne partageant pas ses valeurs fondamentales, peut menacer la cohésion sociale française? Suis-je d'extrême-droite? Par exemple si je prend les présents propos de Charlotte d'Ornellas, sont-ils d'extrême-droite? Pour le woke ils sont bien évidemment catégorisé ainsi, car vouloir défendre les valeurs et l'identité culturel d'un pays européen c'est s'opposer à leur agenda visant justement à détruire à terme ce pays européen. Parce que oui dernier point déjà largement abordé ci-dessus mais que je clarifie encore une fois ici, pour le woke, l'immigration massive et ses conséquences culturelles et civilisationnelles sont une aubaine, car permettant justement de rendre plus concret et plausible son désir et objectif, de destruction des pays ainsi honnis. Or si tu veux mon opinion, en tant que simple petit suisse sans prétention vivant donc dans un pays où les traits de la Smithsonian Institution ci-dessus, sont littéralement constitutifs de la culture suisse, à la puissance dix, je pense que chaque pays à le droit de préserver sa culture et son identité, et que celle-ci doit s'imposer au plus grand nombre des citoyens du dit pays, quel que soit leurs origines et leurs phénotypes.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 06 sept. 2023, 14:49
par Dominique18
@ Akine

La montée de l'extrême-droite est indéniable et préoccupante.
Il ne faut pas négliger pour autant les agités de l'autre-bord, tout aussi inquiétants, qui apportent de l'eau à son moulin.

La progression de la pression "woke" dans certaines universités, secteurs des sciences humaines, est indéniable. Ce n'est pas à considérer comme un fantasme. Quand il y a pression, intimidations, voire menaces, c'est qu'il s'agit de volonté de domination.

Une analyse de la situation en cours.
LFI fait le pressing
Par Benjamin Sire x@BenjaminSire (Franc-Tireur n°95, mercredi 6 septembre 2023)

La gauche radicale est vent debout sur les réseaux sociaux contre l’interdiction du port
de ce vêtement à l’école. Ses partisans le désapprouvent pourtant largement.
Les réseaux sociaux sont les champs d’expression favoris des radicaux. Mais depuis la prise de
contrôle de Twitter, devenu X, par Elon Musk, c’est peu dire que la situation s’est aggravée. Le
sujet de l’interdiction du port de l’abaya à l’école l’illustre à merveille. Ouvrez votre application et
vous serez saisi par le vertige d’un monde phagocyté par les extrêmes. En ce cas, surtout par
la gauche radicale. Sa profusion de posts, émanant tout autant de la Nupes, de séditieux
islamisants, comme Taha Bouhafs, que de tenants de la sociologie militante, laisse envisager
une fronde majoritaire contre la mesure décidée par Gabriel Attal. Une impression décuplée sur
TikTok, le réseau préféré des adolescents, où nombre d’influenceuses célébrant la «pudeur»,
exhortent leurs followers à se rebeller contre une décision censée prouver «l’islamophobie» et
le racisme de l’État.
Pourtant, cette analyse semble loin d’être partagée par les Français. Un sondage Ifop du mois
de juin nous apprend que 77% d’entre eux sont opposés à l’entrée à l’école de ce vêtement. Un
constat corroboré par une autre étude réalisée la semaine dernière par l’institut CSA. La
publication de l’Ifop mériterait d’ailleurs d’être scrutée par La France insoumise et EÉLV. Elle
révèle que 60 % de leur électorat est plutôt favorable à l’initiative de Gabriel Attal. Un paradoxe
qui témoigne d’un début de prise de conscience à gauche, peut-être même d’un rejet de la
stratégie des Insoumis vis-à-vis de l’islam politique. À ce titre, la réaction de Sophie Binet,
secrétaire générale de la CGT, témoigne d’une certaine fébrilité. Tout en feignant de s’interroger
sur la portée religieuse de l’abaya, et sur le rôle du ministre de l’Éducation pour en décider, elle
rappelle que « les signes religieux […] n’ont pas leur place à l’école», rejoignant ainsi le
communiste Fabien Roussel et des socialistes, comme Jérôme Guedj, pour qui, «dès l’instant
où l’abaya ou le qamis sont portés dans une dimension ostentatoire, alors il faut les interdire »,
ou Emmanuel Grégoire, qui fustige « la gauche la plus bête du monde ».
Ce décalage entre l’opinion et les débats en ligne, particulièrement sur X, s’explique par le
faible nombre de comptes actifs et les modifications apportées à un algorithme qui privilégie les
abonnés payants, recrutés parmi les militants engagés. Une réalité qui ne facilite pas la tâche
des chefs d’établissement, confrontés à de nombreuses provocations d’élèves suivant, eux
aussi, les réseaux sociaux.■
Tes interrogations sont pertinentes:
OK, je vois ça. Il est évident que ce système de pensée est présent, mais chez combien ? En fait, ce que tu répondrais à ça dépend de ce que tu appelles "woke" (quelle frange des progressistes répond à cette définition ? Combien s'y identifient ? Combien le refusent ? Comment la caractérisent-ils ?). Je ne pense pas, comme tu sembles, toi, le croire, que tous les militants (dans le sens "progressistes radicaux") soient voués à la destruction de la "race blanche", pas mal d'entre eux (si ce n'est la majorité) sont amha sincères dans leur désir d'égalirarisme (mais tombent dans certains des biais que j'ai cités plus haut). Ceci dit, je n'ai rien pour justifier cette perception, sinon mes interactions avec des activistes à tendances d'ultra-gauche.
Il suffit d'une poignée de "gueulards" pour confisquer le débat, on ne voit et on n'entend qu'eux, ils trustent les medias, ils manipulent à outrance, ils dominent les autres en étouffant leur parole, ils pensent à la place des autres (cf. article de Franc-Tireur avec une problématique similaire).

Au cas où on aurait encore des doutes...
Le témoignage de Sophie Mazet, pas le genre à se laisser aller à raconter n'importe quoi.
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Sophie Mazet

Vis ma vie de prof laïque

(Franc-Tireur n°95)

Des voix s’élèvent pour juger inutile et « islamophobe » d’interdire l’abaya à l’école. Ce
n’est pas l’avis de Sophie Mazet, professeure de lycée à Saint-Ouen. Elle est l’une des
premières à avoir affronté la crise des abayas, dès 2011, avec en face d’elle un collectif
islamiste virulent… qui mènera plus tard l’offensive contre Samuel Paty. Depuis, des
influenceurs religieux ont pris le relais sur TikTok et les « provocations » ont fleuri. En «
première ligne », les directeurs et les enseignants ont tout essayé : le déni, le silence, la
négociation. Rien n’a marché. Ils sont 80 % à approuver la décision du nouveau ministre
de l’Éducation nationale et à souhaiter une règle claire. Sophie Mazet en fait partie, et
nous dit pourquoi. Une parole courageuse.

Vous pouvez m’appeler Denver: je fais partie des derniers dinosaures de l’Éducation nationale.
Ceux qui pensent que la laïcité est un principe nécessaire, dont collégiens et lycéens peuvent
comprendre les bienfaits. Nous sommes une espèce en voie d’extinction. Et le dinosaure est
épuisé. En cette rentrée 2023, Gabriel Attal vient d’annoncer qu’on ne pourrait plus porter
l’abaya à l’école, en vertu de la loi du 15 mars 2004 interdisant aux élèves d’arborer « des
signes ou tenues par lesquelles ils manifestent ostensiblement une appartenance religieuse».
C’est un soulagement pour les personnels des établissements qui se sentent un peu moins
abandonnés. La droite et l’extrême droite, unanimes, ont salué la décision du ministre. Mais moi
je suis de gauche, et la réaction de l’immense majorité des leaders de mon camp me met en
colère, sans pour autant me surprendre. Avec plus ou moins de mauvaise foi, ils racontent
n’importe quoi. Quand Dominique Sopo, président de SOS Racisme, déclare sur BFM : « Les
différents problèmes qui ont eu lieu se sont réglés assez bien 1 », c’est faux. Je suis en
première ligne et parfaitement placée pour en parler. Rien n’était réglé.
Sur le terrain, on a le sentiment d’être bien seuls à se débattre avec ces provocations. Plus
encore, quand nous sommes accusés de «faire la chasse aux femmes musulmanes », de
stigmatiser ou de nous ériger en « police du vêtement ». Nous, enseignants, personnels de
direction, conseillers principaux d’éducation (CPE), ou l’Éducation nationale dans son
ensemble, serions donc «islamophobes ». Nous chercherions à tout prix à savoir qui est
musulman pour mieux l’exclure. C’est le contraire de ce que nous vivons. Nous nous efforçons
de traiter toutes nos lycéennes à égalité, sans les assigner, mais lorsqu’une d’elles se présente
en classe vêtue d’une abaya, on ne peut pas ignorer sa religion.
Une abaya n’est pas comparable à une coquetterie, comme a tenté de le faire croire Cécile
Duflot sur X (ex-Twitter) en postant la photo d’une longue robe-chemise à imprimé vert et bleu,
légendée : « Ça vous choque, ça? C’est une atteinte à la laïcité? » Un internaute qui n’y connaît
rien est tombé dans le panneau. Oui, a-t-il répondu, et elle s’en est régalée: «Bim badaboum
perduuuuuuuu c’est PAS une abaya, c’est une robe GUCCI, 2 980 euros. » Quiconque croise
des jeunes tous les matins sait faire la différence entre une robe Gucci et une abaya… Que nos
élèves nous disent porter pour respecter leur foi, couvrir leurs corps d’une couleur sombre qui
ne doit jamais comporter de fioritures.
Le vice-président du Conseil français du culte musulman a beau déclarer que cette tenue n’est
pas religieuse, nos jeunes filles, elles, en sont convaincues et se conforment à ce que leur
racontent des prédicateurs ou des influenceurs sur TikTok. L’intention est là, et c’est elle qui
compte pour établir si le port de la tenue vise à manifester son appartenance. Ce défi, nous le
vivons tous les jours, comme nous avons traversé celui du voile. On nous demande de faire
comme s’il n’existait pas. Problème : cela ne fonctionne pas. Je peux l’affirmer car j’ai vécu
l’arrivée des abayas dans mon lycée en Seine-Saint-Denis, il y a douze ans. Nous avons
essayé la négociation à bas bruit… Sans succès.

NOUS N’ÉTIONS PAS PRÉPARÉS
Retournons à cette première crise. Nous sommes en 2011. Je ne suis pas encore un dinosaure,
mais une jeune prof pleine d’énergie. J’enseigne l’anglais depuis quatre ans, j’aime mes élèves
et ils m’apprécient. La laïcité? Cela ne m’évoque alors pas grand-chose. La loi de 2004? Une
partie du règlement intérieur à faire appliquer au même titre qu’une autre. Je n’ai rien contre, je
n’ai rien pour non plus. L’approche opposée, laisser les jeunes porter tous leurs signes
religieux, ne me semble à l’époque pas forcément mauvaise. Seulement il y a la règle. Et je la
fais respecter, comme celle de demander à mes élèves d’ôter leur casquette. Parfois, je fais du
zèle, jugeant que je n’ai pas à mettre les formes pour recadrer celui qui l’enfreint sciemment.
Mes collègues me conseillent de mettre la pédale douce, inquiets de me voir, avec mon gabarit
de poche, pourchasser dans les couloirs des gaillards de 1,80 mètre en criant: «Bonnet!
Casquette!» Désormais, je demande gentiment, et ça marche. Quant aux signes religieux, je
n’ai pas le souvenir d’avoir dû faire enlever autre chose qu’une grande croix portée en
pendentif… jusqu’à 2011.
Cette année-là, je déborde d’enthousiasme. J’inaugure mon tout nouvel atelier d’«autodéfense
intellectuelle » pour former les jeunes volontaires à exercer leur esprit critique. C’est un succès.
Même s’ils me gratifient un jour d’un : « Madame, à cause de vous, on ne croit plus en rien ! »,
je sais qu’ils ne m’en veulent pas : ils viennent semaine après semaine. Nous débattons de tout
: politique, publicité, pseudosciences, et même laïcité. Parfois en présence d’auteurs comme
Caroline Fourest ou de l’islamo-logue franco-tunisien Abdelwahab Meddeb. L’aventure va durer
dix ans.
À cette époque déjà – nous sommes donc pendant l’année scolaire 2010-2011–, je remarque
dans l’une de mes classes une jeune fille toujours habillée d’un long vêtement couvrant que je
ne sais pas encore nommer, et que j’appelle, faute de mieux, une longue robe noire. Elle est
dépourvue d’ornement, fabriquée du même tissu que le voile qu’elle arbore sur la tête hors du
lycée, et autour de son cou le reste du temps. Le terme robe est d’ailleurs imprécis et inexact,
puisqu’elle la porte par-dessus ses vêtements. Et elle n’est pas la seule. Elles sont une dizaine
pour un lycée de près de mille élèves. C’est peu. Mais c’est nouveau. Peut-être est-ce pour cela
que nous n’avons pas réagi immédiatement. Mon élève est discrète, elle a d’importantes
difficultés, ne participe pas, mais ne pose aucun problème. Un jour, à la fin d’un cours, je la
retiens et lui glisse ces mots, préparés avec soin (merci encore à mes collègues de m’avoir
appris la modération) : « Je crois qu’il va falloir entamer une réflexion autour de votre tenue.
Elle me semble relever de la loi sur les signes religieux à l’école. Je vous laisse y réfléchir, nous
en reparlerons dans quelque temps. » La loi du 15 mars 2004 prévoit une phase de dialogue
avant d’évoquer la moindre sanction.
Quelques mois plus tard, le 11 mars exactement, la direction du lycée la convoque et, avec elle,
les autres jeunes filles affichant la même tenue. C’est là que les ennuis commencent. Par
méconnaissance, les choses ont été mal faites, il faut le reconnaître. Il aurait fallu se renseigner
davantage, avant d’aller au bras de fer. Les adolescentes ont d’abord admis qu’elles portaient
ce vêtement pour manifester leur appartenance religieuse, avant de changer de discours. Des
propos maladroits ont été tenus par les adultes, comme : «Pourquoi ne pas porter un jean et un
haut, comme les autres filles? Et puis tout ce noir!» À quoi la lycéenne a rétorqué avec justesse
: «Ah, c’est la couleur qui vous gêne, maintenant ? » Touché. Les élèves militants ne vous
ratent jamais quand vous n’êtes pas préparés. Et nous ne l’étions pas. La proviseure adjointe
de l’époque a abordé cette convocation comme une formalité. Au milieu de mille priorités, elle et
la CPE ont mené l’entretien dès qu’elles ont trouvé un moment, sans imaginer un instant les
conséquences. La loi sur les signes religieux est plutôt bien respectée quand on la fait appliquer
avec fermeté et bienveillance. Mais cette fois, rien ne s’est passé comme prévu. L’affaire a pris
des proportions énormes.
Quatre jours après la convocation, un homme accompagnant la mère de « mon » élève
débarque au lycée. Il se présente comme l’oncle de la jeune fille, et exige de rencontrer la
proviseure sur-le-champ. Il vocifère tant qu’il finit par obtenir gain de cause, en dépit de la règle
selon laquelle on n’est reçu que sur rendez-vous. D’un ton menaçant, il aurait accusé le lycée
de vouloir célébrer l’anniversaire d’une loi liberticide, celle de mars 2004. Nous apprenons qu’il
est membre du collectif Cheikh Yassine (CCY), un groupe ultrareligieux connu pour ses
manifestations violentes en janvier 2010 contre l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi. Et nous
sommes les prochaines cibles sur la liste.

MENACES DE MORT
Dès le lendemain, tout s’emballe. Ce collectif poste sur son site sa version de l’affaire: inouïe,
partiale et truffée d’éléments erronés. Ce récit se répand à la vitesse de l’éclair dans
l’établissement. Une page Facebook « Entraide filles de Blanqui» est même créée. Deux jours
plus tard, environ soixante-dix jeunes (dont quelques garçons) se présentent en classe vêtus,
pour certains d’une abaya, d’autres d’une djellaba, parfois unie, souvent imprimée – ce qui
illustre bien la confusion. Il y avait même une djellaba léopard qui m’avait beaucoup plu.
L’après-midi même, un second groupuscule salafiste, Forsane Alizza, tente d’organiser un
happening devant le lycée en accrochant une banderole « Islamophobe [sic] ON EST LA [sic] ».
Avec leurs barbes, ils ont surtout fait peur aux jeunes. Mais la blogosphère bout toujours de
mensonges sur l’établissement, et des menaces de mort commencent à être proférées contre la
direction et les conseillers d’éducation.
Des plaintes sont déposées. Dans mes classes, j’en discute, je prends le temps d’écouter les
griefs des élèves, d’expliquer pourquoi cette tenue n’a pas sa place à l’école, et je réponds aux
accusations de racisme et d’«islamophobie». Les débats se passent plutôt bien, et celles et
ceux qui portaient une robe en soutien aux jeunes filles l’enlèvent. Mais je ressens le besoin de
m’armer intellectuellement.

Qui prescrit cette tenue? Comment s’appelle-t-elle en réalité ? Mes recherches en bibliothèque
me font découvrir les mots « abaya », « jilbab », « khimar », autant de vêtements couvrants
destinés à respecter les prescriptions religieuses de « savants » du wahhabisme d’Arabie
saoudite. Puis je surfe sur Internet, sur les sites qui vendent ces articles. Je ne suis pas
déçue… On trouve, comme aujourd’hui, à peu près les mêmes arguments de vente. Neyssa
Shop est l’un des plus clairs: « On dit que l’abaya est tout simplement l’extension du hijab 2. » «
Abaya et jilbeb sont deux ensembles spécifiques. Ils partagent tout de même un point commun
qui est celui d’offrir la possibilité à la femme musulmane de se cacher du regard des hommes. »
Mes ados le voient bien ainsi. Certaines me prêtent même main-forte. L’une d’elles m’apporte
Ma sœur, voilà comment Allah et son Messager veulent que tu sois !, un ouvrage de Cheikh
‘Amr’ Abd Al Mun’im Salim, emprunté à son père. Il détaille les prescriptions: couvrir l’ensemble
du corps, ne comporter aucun ornement, ni boutons, ni dentelles, ni broderies, ne pas
ressembler aux vêtements des hommes ni à ceux des «non-musulmanes». Quand les
journalistes déboulent devant le lycée, ce qui ne tarde pas, ils reprennent immédiatement, et
unanimement, la version des jeunes filles, qui entre-temps a totalement changé: cette tenue
serait purement culturelle. Mon élève a même déclaré à la télévision qu’elle avait choisi cette
robe car le noir l’amincissait.

UNE GUERRE QU’ILS ONT GAGNÉE À L’USURE
La situation devient intenable, y compris en salle des profs. Certains collègues, peu nombreux,
soutiennent que l’abaya n’est pas religieuse. Un plus grand nombre admet le caractère religieux
ostensible, mais estime qu’on en a déjà assez fait avec l’interdiction du voile. D’autres enfin,
majoritaires, pensent qu’il y a des combats plus importants à mener. La digue ne demande qu’à
céder.
Galvanisés par la médiatisation, les auteurs des menaces s’en prennent à celles qui ont
renoncé à soutenir les porteuses d’abaya. Un soir, vers 23 heures, une jeune fille de première
me téléphone: «Madame, il y a quelqu’un qui m’a appelée. C’était un adulte. Il m’a parlé en
arabe, je n’ai pas compris, puis il a dit : “Ne viens pas au lycée demain, tu n’entreras pas.” »
C’est du vent, bien sûr, mais mon élève est terrifiée. Face à cette extrême tension, quelques
professeurs, une minorité, décident d’adresser un courrier au rectorat, qui soutient les
personnels du lycée menacés, pour lui demander une position claire. La directrice de cabinet du
recteur finit par nous recevoir. Une bonne heure de langue de bois nous invitant… à nous
débrouiller. La seule solution, nous suggère-t-on, serait d’exclure les dix jeunes filles en conseil
de discipline. Nous ne voulons pas en arriver là. Ce serait un échec. Et puis il reste les
menaces de mort, nombreuses. Je ne suis pas rassurée. Mon élève a déjà fait circuler mon
nom sur les réseaux pour avoir été la première à lui parler de son abaya. Que m’arrivera-t-il si
nous l’excluons? On nous propose de délocaliser le conseil de discipline, dont je suis membre.
Mais les lycéennes pourront faire appel. Le rectorat nous soutiendra-t-il jusqu’au bout? La
réponse de la directrice de cabinet n’invite guère au courage: «Ah, moi, je ne peux rien vous
promettre.» C’est ainsi que l’affaire s’est conclue. Temporairement.
Nous sommes tous partis en vacances, les islamistes aussi. À la rentrée, les jeunes filles ont
continué à venir en abaya en nombre identique. La situation s’est enkystée au fil des années.
Une guerre gagnée à l’usure. Lorsque nous abordons la loi sur les signes religieux en classe,
certains, ne s’y trompant pas, demandent pourquoi les « robes » (dont ils ne connaissent
souvent pas le nom) sont autorisées et pas le voile. Nous ne savons plus quoi leur répondre…
De fait, laisser les abayas entrer à l’école introduit une inégalité entre les élèves qui respectent
la loi et une petite minorité qui s’en dispense. Insupportable.
J’étais en proie à cette colère lorsqu’est arrivé le 16 octobre 2020. Deux jours après la
décapitation de Samuel Paty, un journaliste m’apprend que l’homme ayant agité la meute
contre l’enseignant, Abdelhakim Sefrioui, n’est autre que celui qui était venu vociférer au lycée
neuf ans auparavant. Celui là-même qui a divulgué mon nom et celui de mes collègues sur ses
réseaux. Celui à qui nous devons tous nos ennuis de 2011. Ma colère décuple… Il aurait pu
nous arriver la même chose. Je ne pense plus qu’à cela. Je ressasse les discours qui nous ont
été opposés à l’époque, au rectorat ou en salle des profs. Pas de vague. Ce choix de ne rien
faire. Ne pas parler du problème, espérer qu’il s’en aille tout seul. Voilà le résultat.
Douze ans après la première crise des abayas, la mode n’est pas passée. Au contraire, depuis
que des « Tiktokeurs » soufflent sur les braises, elle s’est propagée. Dans mon lycée, elles
étaient dix en 2011. Aujourd’hui, j’en compte une par classe. On nous dit qu’un nombre infime
d’établissements serait concerné et qu’il faut parler des vrais sujets. Mais l’abaya n’est pas un
faux problème, même s’il est loin d’être le seul. On nous explique qu’elle ne mérite pas une
rentrée politique. C’est vrai. Mais qui en fait le sujet central ? Gabriel Attal, qui choisit de
l’évoquer au Journal de 20 heures de TF1, ou ceux qui commentent la décision pour s’en
indigner et menacent de déposer un recours devant le Conseil d’État? Combien d’années
fallait-il nous laisser réduits à l’impuissance? À l’heure où nous bouclons ces lignes, grâce à
cette règle claire, le personnel a su comment agir et la rentrée se passe plutôt bien dans mon
lycée.
Tant mieux. Car l’esprit même de résistance laïque s’épuise en réalité… La plupart de mes
nouveaux collègues, enfants de leur génération, parfois issus de mouvements politiques de
gauche qui combattent désormais ces lois, se désintéressent de la question laïque, dans le
meilleur des cas, ou sont parfois carrément opposés à la loi de 2004. Si je suis convaincue,
chaque jour davantage, que la laïcité est la meilleure des protections pour l’école, nous
sommes de moins en moins à le penser. Voilà pourquoi la décision du ministre de l’Éducation
nationale était nécessaire. Il fallait clarifier la règle pour nous permettre de parler des autres
sujets: le manque d’enseignants, l’absurdité de Parcoursup, les inégalités, et pourquoi pas,
rêvons un peu, l’arrêt du financement de l’enseignement privé par l’État. Les dinosaures que
nous sommes utiliseront leurs forces, celles qui leur restent, pour mener ces combats. ■0

1. BFMTV, Direct, 28 août 2023.
2. https://neyssa-shop.com/blog/quelle-est ... un-jilbab/
3. France Inter, matinale du 29 août 2023.

L’esprit même de résistance s’épuise *…

BIO EXPRESS
Sophie Mazet, née en 1980, normalienne, agrégée d’anglais, est professeure au lycée
Auguste-Blanqui de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, depuis 2007. Entre 2011 et
2021, elle y anime un atelier d’« autodéfense intellectuelle » qui lui vaudra les Palmes
académiques. Elle a publié trois livres : Manuel d’autodéfense intellectuelle (2015),
Prof, les joies du métier (2017) et Autodéfense intellectuelle, le retour (2020), tous édités chez Robert Laffont
Les premières lignes écrites par Sophie Mazet donnent le ton. Elle, elle officie sur le terrain, au quotidien, et elle monte au front.

* L'un de mes voisins proches est professeur en lycée technique. Un dur à cuire, l'un de la "vieille garde", celle qui croyait en des valeurs républicaines, laïques, et qui essayait de les sauvegarder tout en les inculquant. Il a renoncé à combattre, il a choisi de patienter et a privilégié le fait de pouvoir rentrer intact chez lui au lieu de continuer à se démolir la santé. Il lui reste deux à trois années avant de prendre sa retraite.

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 06 sept. 2023, 17:27
par Dominique18
Délit de blasphème au Danemark : l’appel de Charlie
Vendredi dernier, le gouvernement danois présentait devant le Parlement un projet de loi visant à rétablir le délit de blasphème. Quiconque entreprendrait de profaner des textes ou des objets religieux encourrait une lourde amende et jusqu'à deux ans de prison. Cette décision a déclenché un grand débat national au Danemark, mais également en Norvège et en Suède. Charlie, en collaboration avec plusieurs journaux et médias scandinaves, a décidé de lancer un appel pour alerter les citoyens attachés aux valeurs démocratiques et à la liberté d'expression sur les dangers d'une telle loi. Ce n'est pas uniquement l'affaire des pays scandinaves. Le Danemark, c'est aussi l'Europe. Qu'on décide d'y rétablir un délit moyenâgeux nous concerne tous.
Le 1er septembre, le gouvernement danois a présenté devant le Parlement un projet de loi visant à « inter­dire le traitement inapproprié d’objets ayant une signification religieuse importante pour une communauté religieuse ».

Si cette loi est adoptée, le délit de blasphème, que le Danemark avait abrogé en 2017, sera rétabli.

Le gouvernement danois espère de cette façon mettre fin aux tensions ayant fait suite aux autodafés publics du ­Coran qui ont eu lieu ces dernières semaines à Copenhague et à ­Stockholm, en Suède.

Il est prévu d’inclure ce nouveau texte au sein du chapitre XII du Code pénal, qui traite de la sécurité nationale.

Cette décision est d’une extrême gravité, car elle légitime la notion de blasphème, ouvre la porte à toutes les censures et va à l’encontre de tout ce pourquoi se sont battus intellectuels, artistes et responsables politiques en Europe depuis deux siècles, à savoir affranchir la vie publique de la tutelle des religions et de leurs dogmes, afin de permettre à chacun d’exercer sa liberté de conscience et d’expression.
https://charliehebdo.fr/2023/09/religio ... l-charlie/

Vous saisissez le recul des libertés?
Conjugué à la progression des intégrismes...

Re: Analyser la mouvance Woke

Publié : 07 sept. 2023, 00:40
par PhD Smith
Franc Tireur a écrit :Un paradoxe qui témoigne d’un début de prise de conscience à gauche, peut-être même d’un rejet de la
stratégie des Insoumis vis-à-vis de l’islam politique. À ce titre, la réaction de Sophie Binet,
secrétaire générale de la CGT, témoigne d’une certaine fébrilité. Tout en feignant de s’interroger
sur la portée religieuse de l’abaya, et sur le rôle du ministre de l’Éducation pour en décider, elle
rappelle que « les signes religieux […] n’ont pas leur place à l’école», rejoignant ainsi le
communiste Fabien Roussel et des socialistes, comme Jérôme Guedj, pour qui, «dès l’instant
où l’abaya ou le qamis sont portés dans une dimension ostentatoire, alors il faut les interdire »,
ou Emmanuel Grégoire, qui fustige « la gauche la plus bête du monde ».
Ce décalage entre l’opinion et les débats en ligne, particulièrement sur X, s’explique par le
faible nombre de comptes actifs et les modifications apportées à un algorithme qui privilégie les
abonnés payants, recrutés parmi les militants engagés. Une réalité qui ne facilite pas la tâche
des chefs d’établissement, confrontés à de nombreuses provocations d’élèves suivant, eux
aussi, les réseaux sociaux.
Aaaaahhhh, la bonne gauche universaliste, celle des Lumières et celle de la démocratie, pas l'extrême gauche des insoumis dont le fond de commerce est la lutte commune contre les idées occidentales, contre la démocratie qui n'est pas un pouvoir légitime ("la démocratie bourgeoise" vomie par les staliniens et les trotskistes et les maoïstes), mais pour une bonne vieille dictature populaire (du prolétariat), comme les pouvoirs autoritaires comme la Chine ou la Russie ou la Turquie. Certains personnels d'un établissement scolaire à Stains (entendu tout à l'heure sur France Info), en région parisienne font grève pour protester contre les faibles moyens accordé par le ministère à l'école (bien) mais aussi contre l'interdiction de l'abaya qui serait discriminatoire et qui serait un complot du gouvernement de Macron pour détourner des vrais problèmes (pas bien).

Rappel: par M. Oukacha, son analyse des discours de 7 imams pour qui le voile musulman est une obligation religieuse et pas un bidule facultatif: https://www.youtube.com/watch?v=VS05WOyiR8M