Salut Voyageur,
Échangeons sérieusement...
voyageur a écrit :La conscience libère et dégage le potentiel réel de l'être. Si le gnou savait qu'en groupe ils pourraient tuer un lion, il y aurait un changement dans l'ordre de la nature. Le potentiel de l'animal herbivore est masqué par cette absence de conscience qui indique une autre possibilité, un autre moyen de changer la donne et donc la soit-disante réalité sous nos yeux. Le carnivore n'a pas de complexe, tout comme un dirigeant qui fait du fric, tandis que l'herbivore ou l'ouvrier sont tellement enchaînés par leurs conditions de vie qu'ils la passent à subir. Or, l'homme est un être-mi conscient, ça signifie qu'on n'est pas conscient à 100% tout le temps.
Je suis d'accord avec tout ça.
voyageur a écrit :Il n'y a qu'une seule et unique conscience. Mais tout comme les phases de sommeil, veille, rêve, etc., elle présente différent degré...
Encore d'accord!
voyageur a écrit :la plus élevé est lorsqu'elle devient lumière (=illumination).
Nécessairement, il y a des degrés plus élevé que d'autres et donc au départ « pas de conscience du tout » jusqu'à une « conscience maximum » possible. Mais c'est surtout d'en discuter avec des termes passablement polarisés (lumière) où les connotations potentielles sont susceptibles de créer toute sorte de formes de représentation (plus ou moins subjective selon les gens) qui est une grosse erreur à mon avis. Étant un ancien mystique, sur le fond, je saisis tout ce que tu exprimes, mais tu ne sembles pas réaliser que plusieurs personnes (ailleurs que sur ce forum) pourront être attirées par la forme de tes propos et qu'employer ces dernières comme tu le fais risque de générer exactement le type d'individu que tu dénigres toi-même. Tu vas devenir le propre instigateur de ce que tu veux combattre.
voyageur a écrit :...cependant vous êtes tellement obnubilé par votre idée selon laquelle tout ce que je raconte est de toute façon le fruit d'un biais, que vous n'êtes même plus capable de vous rendre compte que cette idée elle-même constitue un biais.
Tu as raison, c'est une possibilité. Mais tu ne sembles pas avoir conscience que tu n'es peut-être pas le seul sur le forum à faire parfois exprès d'en rajouter pour tester les gens et leurs réactions.

Par conséquent, il y a également la possibilité que tu fasse la même chose et que tu en aies « classé » quelques-uns parmi les sceptiques comme étant « ceci ou cela ». Le biais que tu soulèves est tout aussi susceptible de t'affecter toi-même que les autres individus présents.
voyageur a écrit :En conscience de lumière il n'y a plus aucune erreur possible...
C'est très discutable (à moins que tu prétendes être 24h/24h dans un état « d'omni-conscience » absolu), mais la forme de ton expression (conscience de lumière) n'est qu'une forme parmi tant d'autres, une interprétation personnelle (même si tu as vu de la lumière) pour exprimer ce que tu anticipes ou idéalise après avoir vécu des expériences de conscientisation plus ou moins profonde. Certains parlent de « conscience claire », d'autres de « conscience supérieure », d'autres de « conscience supra-mentale », etc. Réalises-tu que tout ça n'est que de la forme projetée, des mots et des interprétations personnelles, mais qui désigne tous un même type d'expérience vécue qui procure la sensation de saisir les choses au-delà des émotions et de l'intellect et d'être « extra-lucide »?
Que les gens se définissent comme sceptique ou comme mystique, ils vivent tous dans la même et unique réalité objective (et même toi et Tania êtes d'accord à ce sujet). Par conséquent, les émotions que tu peux éprouver, les déductions que tu fais, les ressentis subtils et enfin les prises de conscience « transcendante » sont vécues et expérimenté plus ou moins par tout le monde au même titre que la douleur ressentie lorsqu'on se fait une entorse (tu le dis toi-même, tout le monde peut le vivre). Excepté pour les cas pathologiques, l'humain est le même et tous vivent et éprouvent sensiblement les mêmes trucs au cours de leurs vies. Ce qui diffère le plus n'est que la forme d'expression et l'interprétation personnelle!
Une des erreurs que tu fais à mon avis est de croire (qu'à degré de conscience égale, et pour une même expérience vécue) que tous les individus interprèterons de la même façon et s'exprimerons avec les mêmes termes « colorés » et que cela te permet de séparer les « vrais » des « faux » mystiques. C'est une erreurs! C'est comme quand tu couches avec une nana et que c'est très intense (mystique même) et que le lendemain l'un des deux dit à l'autre : « quoi, cela ne voulait rien dire pour toi? Cela ne représente rien? Tu ne m'aimes pas? ». Une même expérience, non seulement peut être interprété de différente façon, mais peut aussi ne pas être interprété du tout par l'un des deux individus. Elle peut être appréciée et vécue,
tout simplement, sans nécessiter qu'on l'interprète ou qu'on la définisse comme étant « ceci » ou « cela »! C'est d'ailleurs pourquoi il existe une multitude de courant spirituelle et mystique, chacun ayant leurs propres formes et propres termes et leur propre interprétations (et se croyant tous être les seuls a accédé à la seule et unique « vraie » « source~vérité »). Le problème ( si on exclu les charlatans], ce n'est souvent pas l'authenticité et la véracité de l'expérience du premier mec « fondateur », mais justement le fait qu'il créer une forme d'expression personnelle qui est ensuite récupérée et mésinterprétée par tous ceux qui aspire ou désire vivre la même expérience que lui. Ce qui créer des « fidèles » qui développe toute sorte de croyances par association de concept selon les termes employés.
voyageur a écrit :Et toi, as-tu réellement conscience de la vraie potentialité de ta conscience?
Je pourrais moi aussi faire une entourloupette et éviter de te répondre en te retournant la question comme tu la fais, à savoir : « À quoi cela te servirait-il de savoir que l'autre le peut ou non? », mais en quoi ça nous avancerait? Oui, j'en ai conscience! J'ai vécu des états de conscience où pendant quelques instants je pouvais obtenir réponse à n'importe quelle question et d'autres où je ne semblais faire qu'un avec tout ce qui existe, etc. Mais malgré tout ça (et plusieurs autres trucs), j'ai quand même fini par adopter une pensée critique, à demeurer prudent dans mes interprétations et à considérer que « l'avis » de la science et des scientifiques (globalement, dans l'ensemble) est à prioriser et que ce dernier risque de comporter beaucoup moins d'erreurs que mes propres interprétations personnelles.
Sinon, j'ai réalisé qu'il n'y a pas de « sceptique » et de « mystique » dans le sens où l'un n'aurait pas accès à ce que l'autre a accès. Les deux sont dans la même réalité objective (comme tous les autres individus) et peuvent vivre exactement les mêmes choses. La différence se situe ailleurs, surtout dans l'interprétation et les explications à propos de ce qu'ils peuvent expérimenter.
J'ai un jour eu l'humilité de réaliser que, malgré certaines de mes expériences « extra-ordinaire », je ne suis pas 24h/24h dans le même état et que je suis toujours soumis (plus ou moins que d'autre naturellement) aux erreurs et aux biais de toute sorte. Ce n'est pas uniquement lors des expériences comme telles, mais surtout et aussi après qu'il est possible de faire des déductions, des interprétations et ainsi donc faire toute sorte de liens plus ou moins pertinents, illusoires et inutiles.
J’ai aussi pris conscience que j'étais loin d'être le seul à faire ce type d'expérience, mais qu'au niveau de l'interprétation et de ce que je peux en déduire après coup, je ne suis pas forcement d'accord avec toutes les interprétations que font certains autres (comme toi p. ex.) à propos des mêmes sujets ou questions. Ce qui m'indique que nous devons tous être encore soumis et affectés par notre subjectivité peu importe notre conscience, nos expériences et notre sincérité. Du coup, j'évite de croire que ceux qui ne partagent pas mon avis ou mes interprétations, à propos de truc aussi personnel, n'ont pas accès à « la vérité » dont seul moi pourrais être juge.
J'ai pris conscience que choisir une forme mystique qui correspond le mieux à ce que je vis ou de créer la mienne et de tenter de la partager et de la diffuser était une erreur et une perte de temps et que surtout, contrairement à ce que je souhaite, cela ne ferait qu'impressionner certains faibles d'esprit désireux de croire à quelque chose ou de vivre des trucs et que cela ne ferait qu'ajouter une couche de croyance de plus en ce monde qui en compte déjà assez bien.
J'ai pris conscience que ce genre d'expérience est très personnelle et dois être vécu par tout un chacun personnellement. J’ai réalisé que partager les nôtres avec des termes « spirituels » ou sous une forme « mystique » créer plus de désavantages que d'avantage, et ce, pour tout le monde et à tous les niveaux. À force de croire qu'ils ont accès à des « vérités » peu importe comment ils se définissent, les gens deviennent de moins en moins réceptifs à la critique et ont tendance à croire posséder la vérité à propos de tout. C'est vrai pour certains scientifiques, mais chez les mystiques, puisqu'il n'y a pas besoin de consensus et qu'il n'y a pas de « garde-fous », c'est encore pire.
Enfin, j'ai observé que les gens se disant sceptiques ou athées pouvaient être tout autant, sinon plus lucides, conscient, intelligents, sensibles, respectueux, vertueux et conséquents que la majorité des « mystiques ».
Je n'ai pas cessé d'être ce que je suis et de faire ce que je fais, mais mon interprétation de ce que je fais est maintenant totalement différente et se contente de se caler selon l'interprétation de la science. La nuance entre un mec comme moi et un mec comme toi est probablement infime dans les faits (pour ce que nous vivons et expérimentons), mais elle change tout en même temps! Tu devrais saisir parfaitement parce que c'est la réunion de deux opposés (comme tu les apprécies si bien) : cela ne change rien, mais ça change tout, simultanément!
voyageur a écrit :1ere étape : je me trompe, oui je commets des erreurs. 2 ème étape : donc je cherche une méthode que je dois évaluer pour vérifier qu'elle marche TOUT le temps!
Je ne mets pas en doute ton intention, mais justement, lorsque tu évalues ta méthode, tu es seul à l'évaluer. Il n'est donc pas impossible que tu puisses te tromper dans les diverses étapes de ton évaluation. Si tu admets pouvoir te tromper, comment peux-tu ne pas considérer (ne serait-ce que la possibilité) que tu puisses te tromper lors de l'évaluation de ta méthode? Et si ta méthode te parait tellement efficace, pourquoi ne pas nous la partager en détail? Quelles sont toutes les précautions et que mets-tu en place pour t'assurer d'éviter les erreurs et les biais? Parce que très sérieusement, sans aucun sarcasme ni ironie, la seule chose dont je me souvienne, c'est que tu aies dit un truc du genre: « j'essaierai un de ces jours, mais pour l'instant, je suis un grand fainéant » grosso modo.
voyageur a écrit :Entre la 1ere et la 2eme étape il y a un lien logique. Passer directement à "donc la vérité est falsifiable et inconnaissable" est profondément niais.
Peut-être, mais tu créer un épouvantail extrême. Tu es conscient que je pourrais aussi faire le même épouvantail, mais à l'inverse et te dire : « passer directement à "donc la vérité est accessible sans erreur et sans aucune subjectivité" est profondément niais »?
Tu réalises que (tous comme moi), il t'arrive de faire de la rhétorique et des sophismes?
Mes questions sont très claires et très simples, mais tu les éludes toutes. Je me répète encore une fois :
Comment fais-tu, comment procèdes-tu pour t'assurer que ce que tu perçois et expérimentes exclue toute forme de biais, d'erreur et d'interprétation subjective?
Du concret S.V.P : exemples, procédées de vérification, détails, et applications pratiques, etc.