Merci de ta réponse (j'ai complété le message auquel tu réponds. Il était trop succinct).
Inso a écrit : 23 juil. 2023, 09:00- ERDEI (Energy Returned on Energy Invested ou Taux de Retour Énergétique) : très variable et les deux peuvent avoir raison. Il est effectivement proche de 20 sur les installations éoliennes européennes et est à 34 en Nouvelle-Zélande (avec un max à 57)
source Note : l'ERDEI dépend principalement de la régularité des vents et de la taille des éoliennes. L'éolien marin est bien meilleur pour cet indicateur.
OK donc, sur ce point c'est Therond qui a raison. Un autre point intéressant est signalé par Therond : des possibilités de
coactivité ENR/agriculture pourraient se développer et réduire ainsi la compétition entre agriculture et production d'énergie évoquée par JANCO (1).
Inso a écrit : 23 juil. 2023, 09:00l'EROC (Energy Return on Carbon Emissions) c'est bien ce qu'on cherche en priorité. Toutes les techniques ENR sont bien supérieures aux techniques utilisant des énergies fossiles.
OK
Inso a écrit : 23 juil. 2023, 09:00Avoir un ERDEI assez faible n'est pas pénalisant pour le climat si les énergies employées ne sont que peu carbonées (ce qui n'est pas possible à 100% mais c'est pour illustrer). L'aspect économique est à prendre en compte, mais n'oublions pas que si le climat par en vrille, on n'aura plus d'économie.
Oui, encore faut-il en convaincre l'opinion publique.
Une économie moins performante c'est moins de pouvoir d'achat et, malheureusement, l'attente de maintien (voir d'augmentation) de pouvoir d'achat (y compris dans les pays qui sont les mieux dotés de ce point de vue) continue à être jugée prioritaire sur les décisions requises pour permettre la survie de notre société mondiale à moyen terme (2).
Inso a écrit : 23 juil. 2023, 09:00Concernant le coût du solaire, Therond a raison, c'est l'un des moins cher. Il a raison aussi de dire qu'il faut favoriser toutes les énergies décarbonées (nucléaire mais aussi solaire éolien et autres). Opposer l'un aux autres est stupide et contreproductif. L'aspect économique est à prendre en compte, mais n'oublions pas que si le climat par en vrille, on n'aura plus d'économie
OK, mais on fait comment pour convaincre l'opinion publique que les efforts à faire ne peuvent pas être le seul fait des riches, des puissants, d'une volonté politique venant d'en haut ou d'un changement de système (une solution qui reste une croyance encore très forte). Ils impacteront, quelles que soit les solutions retenues, nos modes de consommation, la facilité de nos déplacements, l'obligation de se limiter à des achats de produits locaux (donc possiblement plus couteux). Les changements à mettre en place sont considérables et contraignants. Ils ne vont pas du tout dans le sens du maintien de notre pouvoir d'acheter tout ce que nous achetons aujourd'hui (3).
Il ne s'agit pas du tout d'une objection.
Il faut le faire, mais oui, il faut trouver le moyen de
former, informer, convaincre, motiver l'opinion publique sans commettre d'erreur. Si on souhaite participer à ce travail, il faut donc d'abord se former (pour éviter de diffuser des informations possiblement fausses) et sans tomber, par exemple, dans le piège de la petite phrase ironique qui va engendrer du rejet (au lieu de convaincre). Ce n'est pas facile du tout.
Dominique18 a écrit : 23 juil. 2023, 08:57Jean-Marc Jancovici est le seul, à ma connaissance, qui propose une étude aussi poussée du devenir des sociétés et qui pose des questions dérangeantes.
D'où l'importance de ne rien faire qui, par la forme des messages (même de contenu factuellement correct) entame la confiance qu'il doit inspirer pour pouvoir convaincre. Dans les actions de transformation profonde, notamment celles mettant en cause des convictions fortes ancrées à un niveau culturel, l'image de celui qui veut faire avancer les choses est un outil. Il faut veiller à faire passer les bons messages mais par des modes de communication n'impactant pas cet outil.
Dominique18 a écrit : 23 juil. 2023, 08:57rencontrer l'autre et débattre en se confrontant intelligemment
OK. Un point intéressant à retenir dans les outils de communication.
Inso a écrit : 23 juil. 2023, 09:00Dans la situation actuelle il faut mettre en œuvre tout ce qui peut réduire l'empreinte carbone. Nucléaire, éolien, solaire, Grosses installations et petites installations. Centralisé et diffus. Aucune solution n'est parfaite, pas grave, on n'a pas le temps.
Il y a plein de problèmes à résoudre. Attendre pour chaque point la solution parfaite est utopique. Pourtant c'est hélas le cœur de beaucoup de discussions sur sujet.
Oui. J'ai laissé un message incitant à se recentrer sur les vrais problématiques (au lieu de se perdre, par exemple, dans le dédale des batailles d'arrière-garde sur la précision/fiabilité des prédictions climatiques) sur un site encourageant le
climato-"réalisme".
Inso a écrit : 23 juil. 2023, 09:00On parle ici très peu des économies énergétiques et des baisses de consommation à faire. Ni des réductions des gros émetteurs de CO2 (ciment, élevage...). Autre gros point.
Dans sa BD, JANCO cite 5 gros domaines d'action
- la production d'énergie (avec une importance forte du développement du nucléaire de 5ème génération)
.
- l'alimentation (avec une réduction de la viande, donc des surfaces exploitées à des fins d'élevage et les rejets de méthane par les bovins)
.
- le transport (en favorisant relocalisation et transport individuel non motorisé)
.
- le logement (moins de constructions et meilleure isolation thermique)
.
- les biens de consommation (dont l'évitement du plastique, même si cela laisse plus de champ libre à l'utilisation du pétrole à des fins de consommation d'énergie)
Il cite aussi (de mémoire, il faudrait vérifier) 4 types de publics distincts à convaincre (j'en rajoute un 5ème)
1/ Boah ! Tout ça c'est des conneries.
2/ Pff ! L'histoire est un éternel recommencement. On trouvera bien des solutions techniques dans 1 siècle ou 2.
3/ Nimporte nawak, de toute façon c'est foutu, donc profitons à fond de la planète pendant les 20 à 30 ans qui restent à peu près acceptables.
4/ On m'a dit que pour résoudre le problème, il suffit de ... suit une solution totalement anecdotique réduisant de 1 ou 2% les émissions de CO2 et ne modifiant en rien notre impact sur la biosphère.
5/ Changeons le système, controlons les riches et les puissants et on pourra continuer comme avant avec la modification ainsi obtenue des flux financiers et des modes de production.
(1) 1000 hectatres de panneaux photovoltaïques pour 1 GW de puissance installée pour un projet récemment évoqué contre 3 hectares pour une installation nucléaire de même niveau de puissance (donc de production annuelle en GWh nettement supérieure en raison de sa régularité). Notre confort (notamment ménager) et la facilité actuelle pour nous déplacer c'est bien, mais nous alimenter, c'est important aussi :-).
(2) Aucune chance que notre société mondiale ne résiste si nous laissons l'insécurité alimentaire et sanitaire se développer sur de larges parties des surfaces habitables, Europe incluse. Les conflits violents et flux migratoires qui en résulteraient la déstabiliseraient et ne lui laisseraient aucune chance de survie.
(3) En particulier la mise en place, nécessairement très impopulaire par ses conséquences, de quotas et/ou taxes sur les ressources à protéger ou à limiter (voir interdire,
l'interdiction des CFC a permis de protéger la couche d'ozone) demande d'abord une adhésion du plus puissant de tous les pouvoirs dans les sociétés dont les dirigeants sont élus : l'opinion publique. Opération terriblement difficile avec des obstacles culturels extrêmement puissants. Nos convictions fortes possèdent un système immunitaire extrêmement efficace contre des informations étrangères, justes ou fausses, susceptibles de les déstabiliser (tout particulièrement quand, en plus, ces informations déstabilisantes viennent d'une catégorie de population objet d'un fort rejet de la part de la catégorie de population à laquelle nous avons le sentiment d'appartenir).
C'est d'autant plus important que la mise en place de taxes et quotas demande nécessairement des négociations commerciales difficiles entre états. La pertinence de tels choix demande l'appui d'organisations et institutions, reliées en réseaux internationaux, scientifiquement et technologiquement compétentes ET écoutées par les décideurs. Cette écoute n'est possible que si l'opinion publique ne se trompe pas dans l'attribution de ses soutiens (comme l'a très bien constaté JANCO). C'est difficile. La recherche, souvent inconsciente, de pouvoir et/ou de reconnaissance pousse certains mouvements/groupements à encourager/favoriser nos divisions et tout ce qui agrave la situation en la rendant sociologiquement ingérable.