Jodie a écrit : 04 mai 2025, 20:36
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A part ces généralités que je souligne, tissée d'un jugement de valeur (oups ! une petite croyance s'est glissé dans ton discours, Dominique ) j'ai une petite question.
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Sur quelles données historiques et attestéees par ses pairs, puisque tu nous parles de factuels, sont basées les idées de Youssef Seddik ?
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N.B: On ne peut savoir que ce qu'on nous apprend et l'histoire racontée ne manque pas d'anachronisme et bien autre chose, ne servant, entre autre que trop souvent celui qui la raconte. Ceci étant, je ne pense pas que parce que les gens n'ont pas tous les faits historiques à leur disposition qu'ils ont la prétention d'en connaître plus que les autres.
Pas de généralités ne de jugement de valeur mais un constat (un résumé) basé sur des faits, dont la très grande recherche historique de l'historienne et anthropologue Jacqueline Chaabi *,, on peut rajouter archéologue, qui a consacré sa vie à l'étude de l'islam et des populations.
Combien de croyants catholiques connaissent-ils l'histoire de leur religion, indépendamment de leur passion ?
Comme pour l'islam, historiquement, plusieurs ruptures se dont produites, ruptures qu'on ne peut qualifier autrement que d'instrumentalisations pour servir les besoins de la cause.
Par exemple, la vierge Marie. cf. le lien que j'ai fourni, et l'exposé de Loutre.
Il y en a d'autres, la liste est longue.
Le premier Concile de Nicée en 325, qui eut pour objectif, sous l'égide de l'empereur Constantin 1er, de résoudre des dissensions internes avec des contradictions flagrantes.
Le célibat des prêtres dont j'ai parlé, une invention du Xieme siècle.
Etc...
J'indique souvent "des islams" et non "l'islam", pour des raisons évidentes d'histoire, d'anthropologie, de sociologie... Plus il y a "d'islams", plus il y a d'instrumentalisations. Autant préciser que pour "une" religion, c'est plutôt un sacré foutoir, avec la recherche d'un idéal fantasmé: la Ouma!
Non mais sérieux...
Un exemple représentatif de cet état de fait ?
Le port de vêtements spécifiques liés à cette religion.
Nulle part dans le Coran ne figure une quelconque injonction à ce niveau. Ce qui donne concrètement...
Des tas d'endroits, sur le globe, où des individus sont obligés de se battre et de risquer leur peau pour se débarrasser de carcans vestimentaires, et dans d'autres contrées, des individus qui font des pieds et des mains pour s'habiller "bien comme il faut ", comme le Prophète il a dit, et puis même que c'est écrit!
Alors... c'est de la religion ou du fantasme ?
Personne, parmi les chercheurs, ne prétend détenir l'exacte vérité historique, à part les sots, les fats, les imbus d'eux-mêmes.. Ils proposent ce qui peut être, ce qui pourrait avoir été, et ce qui ne le peut pas.
Alors nous avons à faire face à l'équation suivante : croyances habituelles, non remises en cause, et recherches de très haut niveau qui progressent.
Je n'ai pas indiqué les deux liens (Chaabi et Seddik) pour faire joli, ou pour affirmer bêtement que je veux avoir raison (position totalement stupide) mais parce que dans leurs discours se trouvent un certain nombre d'éléments à prendre en considération et que ces deux sommités savent de quoi elles traitent.
* un aperçu:
https://youtu.be/YbmJNq9LA8A
Que dit Jacqueline Chaabi? (à 1h08', synthèse de l'essentiel)
L'approche historique est salutaire du point de vue de la citoyenneté. Ca permet d'humaniser le religieux en sortant de la sacralisation qui peut avoir des conséquences terribles aujourd'hui.
L'islam est en crise et a besoin de retrouver son histoire des origines, avec ses mutations, ses ruptures, et les contingences qui les ont conduites.
L'islam a besoin de revenir à l'histoire humaine des religions.
Jacqueline Chaabi et le Coran:
https://youtu.be/IUWD1Le19Ac
Le Coran est un puzzle...
A part ces généralités que je souligne, tissée d'un jugement de valeur (oups ! une petite croyance s'est glissé dans ton discours, Dominique )...
Jugement de valeur? Vraiment? C'est possible, nous avons tous des biais de fonctionnement, conduisant à des jugements de valeur.
Mais dans ce cas, ce n'est pas un jugement de valeur, c'est la connaissance apportée par une spécialiste de ces questions, qui fait autorité.
Les caricatures sont aussi un moyen d'humaniser le fait religieux, de le recontextualiser dans une optique citoyenne (le fait religieux n'est pas indépendant de la société à laquelle il appartient, le fait religieux n'est pas transcendant à l'histoire humaine), de sortir de la sacralisation, sacralisation qui, si on y réfléchit bien, correspond à ce qu'on nomme pensée magique. La pensée magique n'a jamais permis de sortir de l'obscurantisme. Celui qui ne sait pas qu'il marche dans l'obscurité ne verra jamais la lumière...
Je le répète : la plupart des croyants, quelle que soit leur religion, n'en connaissent pas l'historicité avec une dimension anthropologique. Ils se contentent souvent de leurs croyances, sans jamais les soumettre à l'appareil de leur esprit critique tout en continuant de réciter en boucle des dogmes.
Tant que cela reste dans un espace approprié, raisonnable, cette conduite ne pose pas de problèmes. La laïcité respecte et protège les croyants. C'est parce qu'elle existe qu'ils peuvent pratiquer leurs croyances.
Dès que les croyants sortent du cadre imparti, il ne faut s'étonner des réactions et des frictions.
Édit...
Ce qui suit, par contre, correspond parfaitement à ta définition.
