Florence a écrit : 10 déc. 2023, 13:54
La contrainte doit se porter sur ceux qui exploitent et contraignent les victimes, le dialogue doit être présenté* à celles-ci avec l'assurance d'une véritable protection de leurs droits et individualités de par la loi et la société en général.
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* présenté plutôt que simplement proposé, parce qu'il faut imposer l'idée que le dialogue est possible, nécessaire et potentiellement utile.
Le dialogue est ce qui semble le mieux fonctionner auprès des lycéennes et éventuellement de leur famille, c'est ce qui est préconisé dans la loi de 2004 et la circulaire Attal de 2023, plutôt que d'avoir recours à des mesures répressives, qui peut se traduire par l'exclusion des élèves ce qui est toujours à éviter car les possibilités de dialogue deviennent caduque.
Un exemple où le dialogue fut prépondérant et décisif, mené par l'autorité compétente qui avait l'intelligence de la situation :
Vers 7 h 30, mercredi matin, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant ce lycée public situé dans le nord de Clermont-Ferrand. L’événement était mené par des membres de l’Unef et de la Voix lycéenne. Des tracts ont été distribués et des poubelles ont été déposées devant le lycée « mais les élèves pouvaient se rendre en cours par une autre entrée. Ce n’était donc pas un vrai blocage », commence Richard Commeau, le proviseur qui tient à rétablir « des vérités » auprès de Marianne. Puis les poubelles en question « ont été récupérées par la commerçante à qui elles appartenaient », précise Lisa Thuaire, militante à l’Unef et administratrice au Crous, qui a participé au rassemblement.
À 9 heures, les manifestants « étaient environ une centaine », raconte encore Richard Commeau. Ce dernier nous explique avoir reçu une « délégation d’une trentaine d’élèves vers 9 h 30 », mais « pas des militants de l’Unef et de la Voix lycéenne ». A suivi « dialogue serein autour des tenues au lycée. Nous avons rappelé la loi. », ajoute-t-il. Puis la journée a repris son cours normal...
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Lisa Thuaire évoque des « robes longues achetées chez h&m et portées par certaines lycéennes ». « Une robe n’est pas un signe ostentatoire pour moi, pas comme un voile. D’ailleurs, le terme ‘abaya’ n’a pas été employé ce matin-là, les filles qui portent ces robes ne les perçoivent pas forcément comme des abayas. Tout ce qu'on veut, c'est que les filles s'habillent comme elles souhaitent y compris pour le crop-top », soutient-elle à Marianne. Et quand on l’interroge sur le fondement religieux de ce vêtement, elle préfère y voir une simple manifestation « culturelle ».
Or, selon elle, des élèves se sentiraient « harcelées » par l'équipe pédagogique au sein de l’établissement, en raison de leurs tenues amples. Sur ce point, Richard Commeau rappelle qu’il n’y a eu « aucune sanction » de prise depuis la rentrée, et qu'il n'existe « aucun conflit avec des familles ». Mis à part « quelques remarques peut-être maladroites de professeurs, nous avons toujours géré ce sujet de façon pacifique, en privilégiant le dialogue. Mais nous devons appliquer les règles »....
Concernant le rassemblement de mercredi à Clermont, Richard Commeau estime qu’il a finalement « fait un flop », car l’immense majorité des lycéens ne sont « pas rentrés dans le jeu de la récupération » de l’Unef et de la Voix lycéenne, et que les manifestants étaient en réalité très peu nombreux. « Nous n’avons fait qu’appuyer la demande d’une trentaine de lycéens qui étaient prêts à mettre en place ce rassemblement, nous les avons aidés pour la rédaction du tract et la logistique », se défend de son côté Lisa Thuaire.
Olivier Bianchi (PS), maire de Clermont-Ferrand, rejoint quant à lui le proviseur du lycée. Lui-même, ancien président de l’Unef Auvergne, estime que le syndicat étudiant « ferait mieux de se battre contre la paupérisation des étudiants plutôt qu’en faveur du communautarisme vestimentaire ». « Ils sont les idiots utiles des islamistes. C’est déjà difficile pour les chefs d’établissement. Dans une société qui se radicalise, on a le choix : soit on rappelle les règles de la République et de la laïcité, calmement, soit on jette de l’huile sur le feu », ajoute l’édile.
Certains militants semblaient avoir un rôle bien ambigu...
https://www.marianne.net/societe/educat ... ment-passe
Presse locale, La Montagne.
Où l'on reparle d'un "kimono" et dans quel contexte d'appréciation....
https://www.lamontagne.fr/clermont-ferr ... _14367656/
Cette élève de 1re, qui était déjà dans l'étalissement l'an dernier, s'est présentée avec des tenues qui ont évolué toute la semaine. D'abord une grande robe, ensuite un kimono, ensuite une chemise noire sur une jupe noire, avec un pull noir. Des tenues 100 % noires et le corps couvert de A à Z. Tous les jours, cette tenue évoluait, mais c'était toujours noir de haut en bas. D'où ma décision jeudi de ne pas accepter cette jeune fille. Elle jouait sur le fait que ce n'était pas une abaya. Mais, en nous appuyant sur la loi de 2004, précisée par le ministre, nous avons pu dire que nous étions sur une tenue de type abaya qui manifeste ostensiblement la pratique religieuse...
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Lundi matin, elle a discuté avec un conseiller principal d'éducation (CPE). De mon côté, j'ai reçu son père, avec mon adjoint. L'entretien a été tendu mais cordial. On a dit clairement que c'est nous qui décidions de la nature même des vêtements autorisés ou non dans l'établissement et pas les familles. Mardi, je n'ai pas eu de retour, elle est allée en cours normalement. Mercredi, elle est passée entre les gouttes de l'entrée, on ne sait pas comment, mais l'enseignante a refusé de la prendre en cours à juste titre. La jeune fille est repartie chez elle, elle est revenue habillée différemment et elle a été acceptée en cours. Jeudi matin, à la grille, je lui ai de nouveau dit que sa tenue n'était pas autorisée. Donc elle est repartie et c'est là que son père, sans doute sous un gros coup d'énervement, a appelé pour proférer des menaces.
La suite...
https://www.lamontagne.fr/clermont-ferr ... _14367687/
...Quelques minutes plus tard, son père a téléphoné au lycée et aurait proféré des menaces de mort à l'encontre le chef d’établissement auprès de ses deux interlocuteurs successifs, un agent de l’établissement puis un conseiller principal d’éducation (CPE). Signalé à la police (*), l’homme a été convoqué jeudi après-midi au commissariat de Clermont-Ferrand où il a été placé en garde à vue à 15 heures...
Le père de famille *, 44 ans, a été déféré au parquet de Clermont ce vendredi après-midi. Il est poursuivi pour « menace en vue d’intimidation d’une personne chargée d’une mission de service public ». Placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès en correctionnelle, fin octobre, il lui est interdit d'entrer en contact avec le proviseur et il a l'interdiction de paraître aux abords des établissements scolaires du Puy-de-Dôme.
Tout ça pour un simple bout de tissu si anodin ?
Si tel était vraiment le cas, il ne se serait rien passé de dommageable. Les temps sont troubles, les sociétés agitées. Le propre des démocraties est d'éviter le chaos et d'être capables, en ce sens, d'anticiper les signes précurseurs. Pas par plus de lois, d'interdictions, de répression, mais en favorisant, dans la mesure du possible, le dialogue autant que faire se peut.
Les prestations individuelles sont à comprendre et à évaluer par rapport à la teneur et à la solidité du socle de bien et de valeurs communes. L'expression d'une "liberté " individuelle revendiquée sans liens de références avec ce socle républicain est illusoire. C'est un projet commun qui fonde la société. La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres.
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Il a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et un stage de citoyenneté. « Un jugement d’apaisement » malgré les menaces graves proférées à l’encontre du personnel du lycée.
D’emblée, la présidente du tribunal correctionnel tient à cadrer les débats : « Cette affaire a pris des proportions démesurées. Le tribunal souhaite apaiser les tensions, eu égard au contexte international. Le débat politique relatif à l’abaya n’a aucune raison d’être dans cette enceinte. Il faut laisser à cette affaire l’importance qu’elle mérite.
https://www.leparisien.fr/faits-divers/ ... WPLRDB5JR5
Une autre intelligence d'appréciation de la situation....