Salut
David Labrecque a écrit :Par «énergie verte», j'entends toutes celles qui polluent moins que celles que nous utilisons actuellement et qui pourraient les remplacer. Je n'écarte aucune alternative et n'ose me prononcer catégoriquement en faveur d'aucune puisqu'elles semblent toutes plus ou moins controversées pour différentes raisons (coût, efficacité, etc.).
À mon sens le terme « énergie verte » est plutôt non pertinent. J’aime mieux parler d’énergie renouvelable pour celle dont la consommation ne diminue pas la ressource à l'échelle humaine et d’énergie propre au sens des sources d’énergie qui n’émettent pas de pollution.
Mais une énergie renouvelable, cela ne veut pas dire une énergie que l’on peut avoir indéfiniment. Les éoliennes, les panneaux photovoltaïques et la géothermie demandent énormément d’énergie pour construire l’infrastructure et cette infrastructure n’est pas durable. Sans énergie bon marché (ce que n’offrent pas les énergies renouvelables) elles seront hors de prix. Bref, sans pétrole et charbon à bas prix, faire des éoliennes géantes est impossible. Le vent souffle tout le temps, mais l’infrastructure pour en profiter n’est pas éternelle et demande beaucoup de travail.
Rappelon que la base de l’écologique politique se résume à ce célèbre slogan : « la croissance infinie est impossible dans un monde fini ». C’est cela le cri fondamental de l’écologie comme philosophie métacivilisationnelle ; extrapoler le passé pour en déduire la fatalité.
Ce cri aurait en temps normal été perçu comme un simple nihilisme stérile, mais nous ne sommes pas en temps normal. Les économies nationales industrielles basées sur la densité objective de productivité cèdent aujourd’hui de plus en plus le pas à une finance spéculative et subjective comme socle. C’est la domination du court terme, c’est carrément le carpe diem comme projet de civilisation : le règne de l’intuition émotionnelle et de l’instant contre la raison qui planifie des projets à long terme.
Ce changement a eu comme effet précis, une gauche qui se lave aujourd’hui pratiquement les mains de la necessité économique (des enjeux de l’économie réelle objective) et qui met l'accent que sur le travail et l’économie sociale.
Pour les économistes syndicalistes de la gauche (comme ceux de Québec Solidaire par exemple), un bon capital c’est un capital qui donne du travail. Si on peut faire travailler 1000 personnes pour un job qui en nessécite 10 avec les bonnes technologies, ils en feront travailler 1000.
Et pour les économistes dit « néolibéraux », c’est uniquement le gain en capitale qui conte. Un bon capital, c’est ce qui rapporte le plus possible dans le moins de temps possible.
Et lorsque l’on fusione la vision économique droite/ gauche, capitale/ travail, le lien de parenté qui les unit à l’écologie politique (comme la décroissance) devient clair. On a d’un côté une gauche syndicaliste limite luditophile et de l’autre côté, une droite marchande qui cherche presque à rentré la biosphère dans sont marché tant que sa rapporte. À mon sens, c’est un peu, la marche d’une décadence économique à l’échelle d’une civilisation.
Je dis que le mixe de ces deux grandes grilles d’analyse (gauche/droite) est plutôt problématique à ce qui a trait à la question écologique. Car on a maintenant une droite et une gauche qui se lave presque les mains du tissu industriel national ; de l’économie réelle objective/utile. Une par fixation sur la densité de rendement financier, et l’autre par fixation sur la densité de travail par capitale apporté.
Dans cette optique, si on crée une bourse carbone (qui est le principal objectif de la droite écologique) on donnera la capacité à la droite du capital de rendre artificiellement rentable à court terme les investissements massifs dans les éoliennes et panneau solaire tout en créant plus d’emplois par capitale apporté. Mais ce serait probablement une des plus spectaculaires catastrophes économiques de l’histoire moderne.
Car la véritable question économique/écologique a toujours été une question de thermodynamique.
Le monde et ses ressources ne sont pas finis ; rien ne ce cré rien ne se perd tout ce transforme. Il y a autant d’or sur terre qu’il y a 10 000 ans (à part celui mis en orbite).
Ce sont les molécules exothermiques qui sont consommées. En faite notre problème c’est l’entropie... Et la solution c’est d’avoir une énergie qui rapporte plus de travail par matière apporté. D’avoir une énergie plus organisée, plus dense, basée sur une ressource disponible. En d’autres mots, il faudrait baser la transition énergétique postpétrolière sur le nucléaire au thorium. C’est à mon avis le choix le plus rationnel, masi c'est loin d'être évident comme solution.
Toutes les autres formes de transition post-énergie-fossile vont nécessiter une décroissance de l’économie réelle utile et donc, une baisse drastique du niveau de vie des populations. C’est la pire chose qu’il puisse arriver ; la pauvreté soudaine est l’agent le plus déstabilisateur d’une société.
David Labrecque a écrit : En attendant la «révolution verte» que nos chers dirigeants politiques et chefs d'entreprises tardent à mettre en place, je ne peux qu'essayer de trouver des solutions écologiques individuelles en cherchant les principales sources de pollution auxquelles nous devrions nous attaquer. Parmi les sources d'émission de gaz à effet de serre, j'en retiens deux sur lesquelles nous pouvons avoir un impact direct : les transports (covoiturage, autobus, métro, etc.) et l'élevage industriel (en réduisant notre consommation de viande).
C’est beau dans l’idéal et applicable au niveau individuel. Mais la politique c’est de tisser l’idéal avec le réel. Même si les citoyens s’efforcent de faire du covoiturage et que les gouvernent les encourages à grands coups de sensibilisation, l’effet réel sera anecdotique. Non, les problèmes écologiques ne peuvent pas se régler par un refuge plus profond dans l’individualisme apolitique. Ce n’est pas de culpabilise, de moralisme vert et de sacrifice qu’ont a besoin. L’homme est un animal social qui tisse sa société par coalition sur des projets porteurs d’avenir. L’humanité carbure à l’espoir collectif.
David Labrecque a écrit :Pour ces trois étudiantes, la liberté que procure le fait d'être seul au volant de son véhicule était plus importante que le coût (et, bien sûr, la pollution) que cela entraînait. C'est ce genre de mentalité qui me rend pessimiste. Les gens sont tellement centrés sur l'assouvissement de leurs désirs immédiats qu'ils en oublient les conséquences tant pour eux-mêmes que pour les autres.
Je ne pense pas. Elles savent les conséquences, c’est juste qu’elles se sont réfugiés dans un individualisme apolitique nihiliste. (le monde est foutu de toute façon, alors pourquoi me casser la tête avec sa) C’est le pessimisme culturel ambiant de l'occident contemporain. Et paradoxalement, c’est en partie, l’écologie métaphysique qui a amené cela. L’idée malthusienne est avant tout une idée métaphysique fataliste et pessimiste. Le seul vrai espoir dans une vision malthusienne c’est de contrôlé toute les naissances de l’humanité par une sorte de gouvernement mondiale. Ce serait l’eugénisme à coup sûr, c’est complètement inapplicable comme projet et même si c’était possible, c’est pas trop rose comme vision de l’avenir.
Car dans une optique de monde fini, même si ont consomme moins, ont fait juste repousser l’inévitable ; on ralentit le Pac-Man. Finalement dans l’absolue, ce n’est que notre conscience écologique qu’ont peut sauver. L’humanité est déjà condamnée. Il n’y a que ton âme à sauver.
David Labrecque a écrit :
Le terme réactionnaire dont je me qualifiais par auto-dérision était effectivement un peu fort... Se ressourcer dans le sublime est un geste qui sépare l'individu de la masse en l'élevant au-dessus de la médiocrité, mais ce sain intérêt envers ce que l'humanité a produit de plus noble peut paraître élitiste. J'ai déjà été surpris de voir à quel point établir une hiérarchie esthétique était quelque chose d'inexcusable pour certains.
Pourtant il y a encore une hiérarchie en art.
Moi, j’ai parfois l’impression que les arts sont de nos jours dominés par une élite du subversif.
L’art élitiste contemporaine, c’est clairement l’art subversif. Il y a donc encoure une hiérarchie, mais c’est toute autre chose.
L’artiste post-moderne est comme devenu un genre de philosophe nonchalant antirationnel, qui cherche à plastifier des concepts de son moi projeté pour illustrer le non-sens de l’existence vu sous tel angle X.
Et c’est peut-être pourquoi on se retrouve avec des malaxeurs géants en guise de sculpture publique, des toiles blanches et des poubelles remixées qui déboulent des escaliers comme musique contemporaine pour la haute. Mais bon, c’est tout de même drôle ses vernissages remplis de « connaisseurs » friqués et de grands artistes qui se croient plus subversifs que la subversion elle-même.
Sans farce, au dernier concert de musique contemporaine que j'ai été, c'était tellement horrible (aucun rythme, aucune mélodie, juste du gros bruit sale) qu'il est évident que tout le monde fesais semblant d'aimer sa. Objectivement, ce n'était que de l'agression gratuite. Mon amie ma dit que je ne suis pas assez artiste pour comprendre... misère; toute l'histoire de la musique pour en arriver là...