Re: vision globale des guerres récentes
Publié : 01 déc. 2015, 16:58
Point de vue plus qu’intéressant, sous cet angle on voie à quel point il est justement difficile de comprendre les raisons exactes d'un conflit.BeetleJuice a écrit : Ca dépend jusqu'où vous étendez le mot conflit. Il n'y a pas qu'un seul conflit dans le conflit syrien, donc selon celui qu'on choisit d'observer, on peut le faire remonter de plusieurs années à plusieurs siècles en arrière, voir plus d'un millénaire si on prend celui entre chiites et sunnites.
C'est pour ça que prendre l'histoire du gazoduc comme cause primaire ne fait pas sens, les crises sont toujours le fait d'une conjonction de facteurs qui se superposent. Quand on définit un évènement initial, c'est toujours une décision un peu arbitraire, parce que c'est pratique pour borner un évènement, mais ce choix n'est jamais sans arrière-pensée quand à la thèse qu'on veut défendre (je ne dis pas ça de façon péjorative, c'est juste que le réductionnisme de la science est difficilement applicable avec neutralité en science sociale).
Mon seul point était d'affirmer que si le gazoduc est une cause du conflit, elle est insuffisamment puissante pour expliquer son "origine" à l’époque ou la coalition n’était pas encore sur place, ni la "tardive" Russie.
Et si le gazoduc à une importance primordiale dans le conflit, c'est qu'après le contexte du soulèvement de la population contre Bachar.
Quand au problème sunnite VS chiite, il est fort, mais ne pourrait pas expliquer le conflit dans son contexte de "printemps arabe". Comme vous le dite aussi

Il faudrait effectivement donner le contexte retenue du conflit pour voir plus clairement les différents enjeux et leur évolutions (ça me fait penser à l’émission historique "Guerre, Mode d'emploi" qui parlais souvent de ressources naturelles comme raison primaires d'un conflit et des résultats de son évolution dans la stratégie directement sur le terrain).
Les Sunnite se divisent très bien tout seul, déjà.
Seul l'Iran aurait une influence chiite importante dans la région avec un Bachar d'origine alaouite proche du chiisme et à la tête d'un pays majoritairement sunnite, qui ne semble pas être non-plus une cause particulière au soulèvement de 2011. Et ce malgré un détail important (je pense) qui est l’éclatement (les désertions) des soldats de l'armée de Bachar, souvent sunnites (et ayant des postes à moindre responsabilité que certaines minorités).
Donc certes, le problème sunnite/chiite(alaouite) est très important, mais pas indispensable je pense ?