Raphaël a écrit :Ce n'est pas le genre de message auquel j'aime particulièrement répondre (surtout qu'on est HS), mais quand on essai d'insinuer des choses que je n'ai jamais dites ou crues je préfère faire le point.
Ce n'est pas tant HS que cela finalement... car que ce soit pour les poules ou les SDF il est question de positionnement personnel, d'éthique et de morale dans nos sociétés où ces questions complexes ne peuvent trouver de réponse à l'emporte pièce.
Désolée que vous ayez vu dans mon commentaire un "essai d'insinuations" (d'ailleurs quand je veux insinuer je n'essaie pas, j'y réussi parfaitement

), je pensais être claire et ne pas vous prêter de propos indus.
Comme je l'ai précisé j'ai trouvé votre propos lapidaire face à une situation complexe et c'est pourquoi je me suis permise de réagir.
Je vais répondre avec ma maigre expérience
Merci de l'admettre ...
Bah de rien.

Vous avez bien écrit "en France je ne sais pas" , moi un p'tit peu, quand même ... et la galère j'ai testé aussi bien que je ne me sois jamais considérée comme étant dans la misère.
Ce que vous dites me semble si caricatural ! Vos propos sonnent désagréablement à mon oreille, ils me rappellent furieusement ceux des dames patronnesses à la sortie de la messe
Contrairement à ces dames je ne vais pas à la messe et je parle de ce que je connais.
Et elles le pensent aussi, chacun voit midi à sa porte comme on dit. C'est bien là le souci, c'est difficile de se faire une opinion sur la vie d'autrui sans chausser ses bottes ou prendre du recul. Je n'y peut rien si vos propos sonnent comme des idées reçues : donnez quelques références sur la mendicité au Québec et ça changera la donne.
C'est largement plus complexe que cela
Je sais très bien que c'est plus complexe mais je n'avais pas l'intention d'écrire une thèse sur le sujet. J'ai seulement expliqué pourquoi je croyais que donner à ceux qui quêtent de l'argent dans la rue n'était pas forcément la meilleure chose à faire pour les aider.
J'ai bien compris que vous ne souhaitiez pas vous étaler mais les raccourcis peuvent prêter à incompréhension et c'est bien ça qui me gênait et qui est arrivé avec votre texte pour ma part. Donner sa croyance ou son opinion expose assez naturellement à une réponse de qui ne la partage pas.
Je passe sur le blabla moralisateur.
(...)

Ben merde alors ! A quel moment trouvez vous que j'ai tenu des propos moralisateurs ? A ce compte là les vôtres le sont aussi !
Et contrairement à ce que vous écrivez beaucoup, quand ils peuvent, travaillent, au black
J'ai dit le contraire ?
C'est comme ça que j'ai compris votre "encourager à fumer, boire, se droguer ou se remplir les poches sans trop se fatiguer à travailler", un encouragement à l'oisiveté (mère de tous les vices, hou la vilaine

) alors que je le vois plus comme une déchéance ou un pis-allé pour celui qui ne peut déjà plus travailler.
et ça se comprend aussi : il faut se les fader les gaziers !
Je n'ai rien compris à cette expression: l'argot français me rentre par une oreille et me sort pas l'autre.

ah pardon, j'ai un peu trop tendance à fleurir mes textes; disons "il faut les supporter ces gars-là" ce n'est pas donné à tout le monde de réussir à travailler avec des personnes en rupture sociale.
Comment pensez-vous que vous fonctionneriez si vous y viviez depuis l'age de huit ans, si vous étiez schizophrène et livré à vous même, junky jusqu'à la moëlle, mentalement ruiné, frappé et exploité par plus fort que vous, atteint de tuberculose, de l'hépatite C, du scorbut et illettré
Et c'est toi qui m'accuse de caricaturer ...
Ce n'est pas une caricature malheureusement (
quelques chiffres ici), peut-être qu'au Québec la situation est moins dramatique. Juste pour exemple le dernier cadavre ramassé dans la rue d'une commune voisine remplissait peu ou prou toutes ces cases, il y a même à ajouter fractures mal réduites : à même pas 40 ans il en paraissait plus de 60.
il y a au sujet de certaines maladies qui reviennent en force de réelles inquiétudes sanitaires que pointent les médecins et les travailleurs sociaux
Je ne vois pas le rapport avec le sujet.
C'est d'ailleurs pourquoi je l'ai écrit entre parenthèses

. Simple précaution quant aux maladies citées, je me suis souvent entendu répondre que ces maladies "n'existaient plus" ou presque.
La rue détruit, broie, use, lamine, marque, elle vous rend incapable de dormir dans un lit, d'utiliser des toilettes ou de vous faire à manger ... et c'est difficile d'en sortir.
Qui a dit que c'était facile ? Moi ?
Bon sang de bois vous m'obligez à me redire là ; C'est comme cela que je l'ai lu, j'ai trouvé votre propos lapidaire et réducteur donnant une liste de structures d'aides comme si il s'agissait d'une solution toute faite aux problèmes de la rue alors que ces structures en France
sont à saturation.
La bouteille de pinard c'est celle que vous partagerez avec un groupe pour ne pas être seul et vulnérable, avoir le droit de partager une meilleure place pour dormir, elle fera rigoler ou se battre, dormir et moins souffrir, moins réfléchir, bref abrutir ... N' y a-il que les cadres supérieurs qui ont le droit de se bourrer la gueule ?
On pourrait peut-être ouvrir des centres de distribution d'alcool pour SDF un coup parti.
Un alcoolique trouvera toujours à boire, qu'on lui donne de la monnaie ou non, SDF ou pas. De plus ils ne le sont pas tous, alcooliques, et même un alcoolique mange. Ce n'est pas à mon sens un argument pour ne pas donner. Je dirais même qu'au moins si ça leur donne les moyens de boire du vin ou de la bière "deluxe" c'est toujours "moins pire" que de tomber sur un type qui se rabat sur l'eau de Cologne ou l'antigel !
Ici une étude complète sur
les addictions et la santé mentale des SDF (
p 74 : La dépendance ou la consommation régulière de substances psychoactives (alcool, médicaments détournés de leur usage et/ou drogues illicites) concerne 28,6% de la population (6 049 personnes)
Perso je ne juge jamais quelqu'un qui tend la main et surtout pas à l'aune de mon expérience perso, ce n'est pas un geste si simple et ce n'est jamais anodin.
Tu fais ce que tu veux, mais étant donné que tu n'a rien compris à ma position je vais l'expliquer autrement. Il existe des organisme d'aide pour les gens démunis. J'encourage tous ceux qui ont à coeur de soulager la misère humaine de le faire en donnant à un organisme reconnu au lieu de donner aveuglément à n'importe qui dans la rue (et en passant c'est presque toujours les mêmes (une minorité) qui quêtent et récoltent l'argent au détriment de ceux qui ne quêtent pas (la majorité)). Le plus important centre à Québec c'est la fondation l'Auberivière. Ils font un travail extraordinaire et je parle en connaissance de cause puisque j'ai eu recours à leurs services il y a une vingtaine d'années. Ils sont parfaitement qualifiés pour aider les gens dans le besoin contrairement aux passants qui n'ont généralement aucune idée à quoi va servir l'argent qu'ils donnent au premier venu qui en réclame dans la rue.
Je fais ce que je veux effectivement oui merci

Eh bien si je n'ai rien compris je fais bien de demander des précisions non

?
Je ne vois toujours pas ce qui vous permet d'affirmer que ce sont toujours les mêmes qui quêtent, ce n'est pas ce que j'observe chez moi (ça vaut bien votre affirmation n'est-ce pas ?) et à partir du moment ou je donne j'accepte implicitement que l'usage de cet argent ne soit pas sous mon contrôle. De plus vu les
montants récoltés sur une journée de manche (soit 10 à 15 € par jour en moyenne) il n'y a pas de quoi y voir un acte "au détriment" de ceux qui ne mendient pas. (
autre article)
Chaque passant a ses raisons de donner et comme je l'ai expliqué ce n'est pas parce qu'il y a des organismes que toutes les personnes dans le besoin y vont. Oui les structures d'aide font, pour certaines (il y a aussi des structures qui tirent profit de la misère en s'accaparant les aides de l'état et/ou en faisant du prosélytisme) un bon travail mais elles sont débordées et ça ne va pas en s'arrangeant : par chez moi les éducateurs sont confrontés à des situations pour lesquelles ils sont de moins en moins en capacité de répondre surtout devant la multiplication de personnes en nécessité de suivi psychiatrique et l' extrême mobilité de certaines de ces personnes qui sont de quasi fantômes.
Si jamais la mendicité pose souci, si il y a exploitation manifeste par un réseau, le
recours à la loi est possible.
Tant mieux pour vous si vous avez été aidé et que cela vous a été utile mais votre expérience d'il y a 20 ans ne vaut ici pas plus que la mienne.
et je tire mon chapeau à ceux et celle qui prennent le temps d'accompagner toute cette misère humaine, c'est très lourd et peu gratifiant.
Et pour moi lancer quelques pièces à un "quêteux" n'est pas synonyme "d'accompagner la misère humaine".
Pourquoi y mettre cette touche de mépris ? Payer une cigarette à un type dans la rue ou lui donner sa petite monnaie agrémenté de considérations météorologiques ou autres banalités c'est juste reconnaître l'existence de quelqu'un. Si pour vous c'est un geste inutile pour moi c'est peut être (sans garantie aucune mais ça ne me gêne pas) un peu de baume sur une triste vie.
Voilà, j'espère que maintenant nous sommes au clair et que les éléments que j'ai apportés vous permettront d'appréhender la situation de ce côté-ci de l'Atlantique et éclaireront les raisons de mon propos.
Le reste n'est qu'histoire d'opinion, de choix personnel et à ce sujet chacun est libre